HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Homélies sur l'Hexaëméron (VI)

Chapitre 7

  Chapitre 7

[6,7] Καὶ οὐκ ἐπὶ τούτων ἵστανται μόνον, ἀλλὰ καὶ ὧν προαίρεσις ἑκάστου ἡμῶν κυρία (λέγω δὴ, τῶν ἐπιτηδευμάτων ἀρετῆς κακίας), καὶ τούτων τὰς αἰτίας τοῖς οὐρανίοις συνάπτουσιν. Οἷς τὸ ἀντιλέγειν ἄλλως μὲν καταγέλαστον, διὰ δὲ τὸ προκατέχεσθαι τοὺς πολλοὺς τῇ ἀπάτῃ, ἀναγκαῖον ἴσως μὴ σιωπῇ παρελθεῖν. Πρῶτον μὲν οὖν ἐκεῖνο αὐτοὺς ἐρωτήσωμεν, εἰ μὴ ἐφ´ ἑκάστης ἡμέρας μυριάκις ἀμείβεται τῶν ἀστέρων τὰ σχήματα; Ἀεικίνητοι γὰρ ὄντες οἱ πλανῆται λεγόμενοι, καὶ οἱ μὲν θᾶττον ἐπικαταλαμβάνοντες ἀλλήλους, οἱ δὲ βραδυτέρας τὰς περιόδους ποιούμενοι, ἐπὶ τῆς αὐτῆς ὥρας πολλάκις καὶ ὁρῶσιν ἀλλήλους καὶ ἀποκρύπτονται, μεγίστην τε ἔχει δύμανιν ἐν ταῖς γενέσεσι τὸ παρὰ ἀγαθοποιοῦ ἐφορᾶσθαι, κακοποιοῦ, ὡς αὐτοὶ λέγουσι. Καὶ πολλάκις καθ´ ὃν ἐπεμαρτύρει ἀγαθοποιὸς ἀστὴρ τὸν καιρὸν οὐκ ἐξευρόντες, παρὰ τὴν ἑνὸς τῶν λεπτοτάτων ἄγνοιαν, ὡς ἐν τῷ κακοδαιμονήματι αὐτὸν κείμενον ἀπεγράψαντο. Τοῖς γὰρ αὐτῶν ἐκείνων συγχρήσασθαι ῥήμασιν ἀναγκάζομαι. Ἐν δὴ τοῖς τοιούτοις λόγοις πολὺ μὲν τὸ ἀνόητον, πολλαπλάσιον δὲ τὸ ἀσεβές. Οἱ γὰρ κακοποιοὶ τῶν ἀστέρων τῆς ἑαυτῶν πονηρίας ἐπὶ τὸν ποιήσαντα αὐτοὺς τὴν αἰτίαν μετατιθέασιν. Εἰ μὲν γὰρ ἐκ φύσεως αὐτῶν τὸ κακὸν, δημιουργὸς ἔσται τοῦ κακοῦ ποιητής· εἰ δὲ προαιρέσει κακύνονται, πρῶτον μὲν ἔσται ζῷα προαιρετικὰ, λελυμέναις καὶ αὐτοκρατορικαῖς ταῖς ὁρμαῖς κεχρημένα· μανίας ἐστὶν ἐπέκεινα καταψεύδεσθαι τῶν ἀψύχων. Ἔπειτα πόσον τὸ ἄλογον, τὸ κακὸν καὶ τὸ ἀγαθὸν μὴ κατὰ τὴν ἀξίαν διανέμειν ἑκάστῳ, ἀλλ´ ἐπειδὴ ἐν τῷδε τῷ τόπῳ γέγονεν, ἀγαθοποιὸν ὑπάρχειν, καὶ ἐπειδὴ ὑπὸ τοῦδε ὁρᾶται, κακοποιὸν γίνεσθαι τὸν αὐτόν· καὶ ἐπειδὰν πάλιν μικρόν τι παρεκκλίνῃ τοῦ σχήματος, εὐθὺς τῆς κακίας ἐπιλανθάνεσθαι; Καὶ ταῦτα μὲν εἰς τοσοῦτον. Εἰ δὲ καθ´ ἕκαστον ἀκαριαῖον τοῦ χρόνου ἐπ´ ἄλλο καὶ ἄλλο μεθαρμόζονται σχῆμα, ἐν δὲ ταῖς μυρίαις ταύταις μεταβολαῖς, πολλάκις τῆς ἡμέρας, οἱ τῶν βασιλικῶν γενέσεων ἀποτελοῦνται σχηματισμοὶ, διὰ τί οὐκ ἐφ´ ἑκάστης ἡμέρας γεννῶνται βασιλεῖς; διὰ τί ὅλως πατρικαὶ παρ´ αὐτοῖς εἰσι βασιλείας διαδοχαί; Οὐ δήπου γὰρ ἕκαστος τῶν βασιλέων παρατετηρημένως εἰς τὸ βασιλικὸν τῶν ἀστέρων σχῆμα τοῦ ἰδίου υἱοῦ τὴν γένεσιν ἐναρμόζει. Τίς γὰρ ἀνθρώπων κύριος τοῦ τοιούτου; Πῶς οὖν Ὀζίας ἐγέννησε τὸν Ἰωάθαμ; Ἰωάθαμ τὸν Ἄχαζ; Ἄχαζ τὸν Ἐζεκίαν; καὶ οὐδεὶς ἐν τούτοις δουλικῇ συνέτυχεν ὥρᾳ γενέσεως; Ἔπειτα εἰ καὶ τῶν κατὰ κακίαν καὶ ἀρετὴν ἐνεργημάτων οὐκ ἐκ τοῦ ἐφ´ ἡμῖν εἰσὶν αἱ ἀρχαὶ, ἀλλ´ ἐκ τῆς γενέσεως αἱ ἀνάγκαι, περιττοὶ μὲν οἱ νομοθέται, τὰ πρακτέα ἡμῖν καὶ τὰ φευκτὰ διορίζοντες, περιττοὶ δὲ καὶ οἱ δικασταὶ, ἀρετὴν τιμῶντες, καὶ πονηρίαν κολάζοντες. Οὐ γὰρ τοῦ κλέπτου τὸ ἀδίκημα· οὐδὲ τοῦ φονέως· γε οὐδὲ βουλομένῳ δυνατὸν ἦν κρατεῖν τῆς χειρὸς, διὰ τὸ ἀναπόδραστον τῆς ἐπὶ τὰς πράξεις αὐτὸν κατεπειγούσης ἀνάγκης. Ματαιότατοι δὲ πάντων καὶ οἱ περὶ τὰς τέχνας πονούμενοι· ἀλλ´ εὐθηνήσει μὲν γεωργὸς, μήτε σπέρματα καταβάλλων, μήτε δρεπάνην θηξάμενος· ὑπερπλουτήσει δὲ ἔμπορος, κἂν βούληται, κἂν μὴ, τῆς εἱμαρμένης αὐτῷ συναθροιζούσης τὰ χρήματα. Αἱ δὲ μεγάλαι τῶν Χριστιανῶν ἐλπίδες φροῦδαι ἡμῖν οἰχήσονται, οὔτε δικαιοσύνης τιμωμένης, οὔτε κατακρινομένης τῆς ἁμαρτίας, διὰ τὸ μηδὲν κατὰ προαίρεσιν ὑπὸ τῶν ἀνθρώπων ἐπιτελεῖσθαι. Ὅπου γὰρ ἀνάγκη καὶ εἱμαρμένη κρατεῖ, οὐδεμίαν ἔχει χώραν τὸ πρὸς ἀξίαν, τῆς δικαιοκρισίας ἐξαίρετόν ἐστι. Καὶ πρὸς μὲν ἐκείνους, ἐπὶ τοσοῦτον. Οὔτε γὰρ ὑμεῖς πλειόνων δεῖσθε λόγων παρ´ ἑαυτῶν ὑγιαίνοντες, τε καιρὸς οὐκ ἐνδίδωσι πέρα τοῦ μέτρου πρὸς αὐτοὺς ἀποτείνεσθαι. [6,7] Et ces téméraires ne s'arrêtent pas là : mais une chose qui dépend de notre volonté, je veux dire la pratique du vice et de la vertu, ils en attribuent la cause aux mouvements célestes. Il serait ridicule de les combattre sérieusement ; mais il est peut-être nécessaire d'en faire quelque mention, parce qu'il en est beaucoup qui sont livrés à cette erreur. Demandons-leur d'abord si les positions des astres ne changent pas mille fois le jour. Ceux qu'on appelle planètes, qui ne sont jamais à la même place, dont les uns se rencontrent plus vite, les autres achèvent plus lentement leur course, ces astres se regardent souvent à la même heure et se cachent ; et c'est un grand point dans les naissances d'être regardé par un astre bienfaisant ou par un astre malfaisant, comme ils s'expriment eux-mêmes. Souvent, faute de connaître le moment précis oit une naissance était présidée par un astre bienfaisant, parce qu'on ignore une des plus petites divisions du temps cette époque a été marquée de l'influence d'un astre malfaisant : je suis obligé de me servir de leurs propres expressions. Quelle folie dans de pareils discours, ou plutôt quelle impiété ! Les astres malfaisants rejettent la cause de leur malignité sur celui qui les a faits. Car si le mal vient de leur nature, celui qui les a créés sera l'auteur du mal : s'ils sont mauvais par un choix libre de leur volonté, ce seront donc des animaux doués de la faculté de choisir, dont les actes seront libres et volontaires ; ce qu'on ne peut dire, sans extravagance, d'êtres inanimés. Ensuite quelle déraison de ne pas attribuer dans chacun le bien et le mal au choix d'une volonté bonne ou mauvaise ; mais de prétendre qu'un être est bienfaisant parce qu'il est dans telle place, qu'il devient malfaisant parce qu'il est dans telle autre, et qu'après encore, pour peu qu'il s'écarte, il oublie aussitôt sa malignité ? Sans nous arrêter à ces inepties, concluons et disons : Si les astres changent de position à chaque instant, et si, dans ces révolutions diverses, se rencontre plusieurs fois le jour la position d'où résulte la naissance d'un prince, pourquoi ne naît-il pas des princes tous les jours ? ou pourquoi les trônes parmi eux sont-ils héréditaires ? Chaque prince, sans doute, n'adapte pas la naissance de son fils à une position d'astres propre à cette naissance : aucun homme n'en est le maître. Pourquoi donc Osias a-t-il engendré Joachim, Joathan Achas, Achas Ezéchias ? pourquoi aucun d'eux ne s'est-il rencontré au moment marqué pour la naissance d'un esclave ? Disons encore : Si le principe des actions vertueuses ou vicieuses n'est pas en nous ; s'il dépend nécessairement de telle naissance, c'est en vain que les législateurs nous marquent ce qu'il faut faire et ne pas faire ; c'est en vain que les juges honorent la vertu et punissent le vice. Ni le voleur, ni le meurtrier ne sont coupables, puisqu ils ne pourraient retenir leurs mains quand ils le voudraient, s’ils sont poussés à agir par une nécessité inévitable. Il est fort inutile de cultiver les arts. Le laboureur aura abondance de fruits sans jeter de semence et sans aiguiser sa faux. Le commerçant, qu’il le veuille ou non, acquerra de grandes richesses qu'amassera pour lui le destin. Les grandes espérances des chrétiens s'évanouiront, parce que la justice ne peut être honorée ni le péché puni, si l'homme ne fait rien librement. Partout ou dominent la nécessité et le destin, il ne peut y avoir place au mérite, qui est le fondement essentiel d'un jugement juste. En voilà assez sur cet article. Ceux d'entre vous qui pensent bien n'ont pas besoin de plus de paroles, et le temps ne permet pas de nous étendre pour attaquer les autres.


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Dernière mise à jour : 4/06/2009