[4,3] Συναχθήτω τὰ ὕδατα. Ἐκελεύσθη τρέχειν τῶν ὑδάτων
ἡ φύσις, καὶ οὐδέποτε κάμνει τῷ προστάγματι ἐκείνῳ
κατασπευδομένη διηνεκῶς. Τοῦτο δὲ λέγω, πρὸς τὴν ῥυτὴν
ἀφορῶν τῶν ὑδάτων μοῖραν. Τὰ μὲν γὰρ αὐτόματα ῥεῖ,
οἷον τὰ κρηναῖα καὶ τὰ ποτάμια· τὰ δὲ συλλογιμαῖά ἐστι
καὶ ἀπόρευτα. Ἀλλ´ ἐμοὶ νῦν περὶ τῶν ὁρμητικῶν ὑδάτων
ὁ λόγος. Συναχθήτω τὰ ὕδατα εἰς συναγωγὴν μίαν. Εἴ ποτέ
σοι ἐπὶ κρήνης ἑστῶτι ἄφθονον ὕδωρ ἀναδιδούσης ἔννοια
ἐγένετο, τίς ὁ ὠθῶν ἐκ τῶν λαγόνων τῆς γῆς τοῦτο τὸ
ὕδωρ; τίς ὁ ἐπείγων ἐπὶ τὰ πρόσω; ποῖα ταμεῖα ὅθεν
προέρχεται; τίς ὁ τόπος ἐφ´ ὃν ἐπείγεται; πῶς καὶ ταῦτα
οὐκ ἐκλείπει, κἀκεῖνα οὐκ ἀποπίμπλαται; Ταῦτα τῆς
πρώτης ἐκείνης φωνῆς ἤρτηται. Ἐκεῖθεν τοῦ τρέχειν τῷ
ὕδατι τὸ ἐνδόσιμον. Κατὰ πᾶσαν ἱστορίαν ὑδάτων μέμνησο
τῆς πρώτης φωνῆς, Συναχθήτω τὰ ὕδατα. Ἔδει δραμεῖν
αὐτὰ, ἵνα τὴν οἰκείαν καταλάβῃ χώραν· εἶτα γενόμενα
ἐν τοῖς ἀφωρισμένοις τόποις, μένειν ἐφ´ ἑαυτῶν, καὶ μὴ
χωρεῖν περαιτέρω. Διὰ τοῦτο κατὰ τὸν τοῦ Ἐκκλησιαστοῦ
λόγον, Πάντες οἱ χείμαρροι ἐπὶ τὴν θάλασσαν
πορεύονται, καὶ ἡ θάλασσα οὐκ ἔστιν ἐμπιμπλαμένη.
Ἐπειδὴ καὶ τὸ ῥεῖν τοῖς ὕδασι διὰ τὸ θεῖον πρόσταγμα, καὶ
τὸ εἴσω τῶν ὅρων περιγεγράφθαι τὴν θάλασσαν, ἀπὸ τῆς
πρώτης ἐστὶ νομοθεσίας· Συναχθήτω τὰ ὕδατα εἰς συναγωγὴν
μίαν. Ἵνα μὴ τὸ ἐπιρρέον ὕδωρ τῶν δεχομένων αὐτὸ
χωρίων ὑπερχεόμενον, μετεκβαῖνον ἀεὶ καὶ ἄλλα ἐξ ἄλλων
πληροῦν, πᾶσαν κατὰ τὸ συνεχὲς ἐπικλύσῃ τὴν ἤπειρον,
ἐκελεύσθη συναχθῆναι εἰς συναγωγὴν μίαν. Διὰ τοῦτο
μαινομένη πολλάκις ἐξ ἀνέμων ἡ θάλασσα, καὶ εἰς ὕψος
μέγιστον διανισταμένη τοῖς κύμασιν, ἐπειδὰν μόνον τῶν
αἰγιαλῶν ἅψηται, εἰς ἀφρὸν διαλύσασα τὴν ὁρμὴν ἐπανῆλθεν.
Ἢ ἐμὲ οὐ φοβηθήσεσθε, λέγει Κύριος, τὸν τιθέντα ἄμμον
ὅριον τῇ θαλάσσῃ; Τῷ ἀσθενεστάτῳ πάντων τῇ ψάμμῳ ἡ
ταῖς βίαις ἀφόρητος χαλινοῦται. Ἐπεὶ τί ἐκώλυε τὴν
ἐρυθρὰν θάλασσαν πᾶσαν τὴν Αἴγυπτον κοιλοτέραν οὖσαν
ἑαυτῆς ἐπελθεῖν, καὶ συναφθῆναι τῷ παρακειμένῳ τῇ
Αἰγύπτῳ πελάγει, εἰ μὴ τῷ προστάγματι ἦν πεπεδημένη
τοῦ κτίσαντος; Ὅτι γὰρ ταπεινοτέρα τῆς ἐρυθρᾶς θαλάσσης
ἡ Αἴγυπτος, ἔργῳ ἔπεισαν ἡμᾶς οἱ θελήσαντες ἀλλήλοις τὰ
πελάγη συνάψαι, τό τε Αἰγύπτιον καὶ τὸ Ἰνδικὸν, ἐν ᾧ ἡ
ἐρυθρά ἐστι θάλασσα. Διόπερ ἐπέσχον τὴν ἐπιχείρησιν,
ὅ τε πρῶτος ἀρξάμενος Σέσωστρις ὁ Αἰγύπτιος, καὶ ὁ
μετὰ ταῦτα βουληθεὶς ἐπεξεργάσασθαι Δαρεῖος ὁ Μῆδος.
Ταῦτα μοι εἴρηται, ἵνα νοήσωμεν τοῦ προστάγματος τὴν
δύναμιν· Συναχθήτω τὰ ὕδατα εἰς συναγωγὴν μίαν. Τουτέστιν,
ἄλλη ἀπὸ ταύτης μὴ ἀπογενηθήτω, ἀλλ´ ἐν τῇ
πρώτῃ συλλογῇ ἀπομεινάτω τὸ συναγόμενον.
| [4,3] Que les eaux se rassemblent.
Les eaux ont reçu l'ordre de courir ; et toujours pressées par
cet ordre, elles ne se fatiguent jamais dans leur course. Je parle ici de
celles des eaux dont le sort est de couler. Les unes coulent d'elles-mêmes,
telles que les fontaines et les fleuves; les autres sont rassemblées et
fixées dans un même lieu. Mais je parle maintenant des eaux qui sont en
mouvement. Que les eaux se rassemblent dans un même lieu. Lorsque
vous êtes assis sur le bord d'une fontaine qui produit des eaux
abondantes, ne vous est-il jamais venu à l'esprit de vous demander ? Quel
est celui qui fait jaillir cette eau du sein de la terre? quel est celui qui la
pousse en avant ? quels sont les réservoirs d'où elle part ? quel est le lieu
où elle va ? comment cette fontaine ne tarit-elle pas ? comment la mer ne
se remplit-elle pas ? Tout cela dépend de la première parole. De-là les
eaux ont reçu la faculté de courir. Dans toute l'histoire des eaux,
rappelez-vous cette parole: Que les eaux se rassemblent. Il fallait qu'elles
courussent pour aller se rendre au lieu qui leur était destiné, et
qu'arrivées à ce lieu, elles restassent en place et n'allassent pas plus loin.
C'est pour cela que, suivant les paroles de l'Ecclésiaste, les fleuves vont à
la mer, et que la mer n'est point remplie (Ecclés. 1. 7). Les eaux coulent
en vertu de l'ordre de Dieu, et la mer est renfermée dans des bornes
d'après cette première loi : Que les eaux se rassemblent dans un même
lieu. Les eaux ont reçu l'ordre de se rassembler dans un même lieu, de
peur que se répandant hors des espaces qui les reçoivent, changeant
toujours de place, passant d’un lieu dans un autre, elles ne viennent de
proche en proche à inonder tout le continent. C'est pour cela que la mer
souvent mise en furie par les
aquilons, et élevant ses vagues jusqu'au ciel, dès qu'elle a touché le
rivage, voit toute son impétuosité se résoudre en écume, et se retire. Ne
me craindrez-vous pas, dit le Seigneur, moi qui mets le sable pour borne à
la mer (Jér. 5. 22) ? Cet élément dont la violence est si extraordinaire,
est réprimé et enchaîné par ce qu'il y a de plus faible, par un grain de
sable. Qu'est-ce qui empêcherait la mer Rouge d'envahir toute l’Égypte
qui est plus basse qu'elle, et de se mêler avec la mer de cette région, si
elle n’était arrêtée par l’ordre du Créateur ? Or, que l’Egypte soit plus
basse que la mer Rouge, c'est ce que nous ont appris par des effets
les princes qui ont voulu joindre les deux mers, celle d'Egypte et celle de
l'lnde, doit dépend la mer Rouge. Sésostris, roi des Egyptiens, qui le
premier a tenté cette jonction, et Marius, roi des Perses, qui après lui a
voulu l’achever, ont renoncé tous deux à cette entreprise. Dans ce que je
viens de dire, j'ai voulu faire comprendre l'efficacité de cet ordre: Que les
eaux se rassemblent dans un même lieu; c'est-à-dire, qu'elles restent
dans le lieu où elles auront été d'abord réunies, sans chercher à se réunir
dans un autre.
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