[4,2] Καὶ εἶπεν ὁ Θεὸς, συναχθήτω τὸ ὕδωρ τὸ ὑποκάτω
τοῦ οὐρανοῦ εἰς συναγωγὴν μίαν, καὶ ὀφθήτω ἡ ξηρά.
Καὶ ἐγένετο οὕτως, καὶ συνήχθη τὸ ὕδωρ τὸ ὑποκάτω τοῦ
οὐρανοῦ εἰς τὰς συναγωγὰς αὐτῶν, καὶ ὤφθη ἡ ξηρά. Καὶ
ἐκάλεσεν ὁ Θεὸς τὴν ξηρὰν, γῆν, καὶ τὰ συστήματα τῶν
ὑδάτων ἐκάλεσε θαλάσσας. Πόσα μοι πράγματα παρεῖχες
ἐν τοῖς κατόπιν λόγοις, ἀπαιτῶν τὴν αἰτίαν πῶς ἀόρατος
ἡ γῆ, παντὶ σώματι φυσικῶς χρώματος συμπαρόντος,
παντὸς δὲ χρώματος αἰσθητοῦ τῇ ὁράσει καθεστηκότος;
Καὶ τάχα σοι οὐκ ἐδόκει αὐτάρκως ἔχειν τὰ εἰρημένα, ὅτι
πρὸς ἡμᾶς τὸ ἀόρατον, οὐ πρὸς τὴν φύσιν εἴρητο, διὰ τὴν
τοῦ ὕδατος ἐπιπρόσθησιν, ὃ τότε τὴν γῆν πᾶσαν περιεκάλυπτεν.
Ἰδοὺ νῦν ἄκουε αὐτῆς ἑαυτὴν τῆς Γραφῆς φανερούσης.
Συναχθήτω τὰ ὕδατα, καὶ ὀφθήτω ἡ ξηρά. Συνέλκεται
τὰ παραπετάσματα, ἵνα ἐμφανὴς γένηται ἡ τέως μὴ
ὁρωμένη. Ἴσως δ´ ἄν τις κἀκεῖνο πρὸς τούτοις ἐπιζητήσειε.
Πρῶτον μὲν, διὰ τί ὃ κατὰ φύσιν ὑπάρχει τῷ ὕδατι φέρεσθαι
πρὸς τὸ κάταντες, τοῦτο ἐπὶ τὸ πρόσταγμα τοῦ δημιουργοῦ
ὁ λόγος ἀνάγει; Ἕως μὲν γὰρ ἂν ἐπὶ τοῦ ἰσοπέδου κείμενον
τύχῃ τὸ ὕδωρ, στάσιμόν ἐστιν, οὐκ ἔχων ὅπου μεταρρυῇ·
ἐπειδὰν δέ τινος πρανοῦς λάβηται, εὐθὺς ὁρμήσαντος τοῦ
προάγοντος, τὸ συνεχὲς αὐτῷ τὴν βάσιν τοῦ κινηθέντος
ἐπιλαμβάνει, καὶ τὴν ἐκείνου τὸ ἐφεπόμενον· καὶ οὕτως
ὑπεκφεύγει μὲν ἀεὶ τὸ προάγον, ἐπωθεῖ δὲ τὸ ἐπερχόμενον·
καὶ τοσούτῳ ὀξυτέρα ἡ φορὰ γίνεται, ὅσῳπερ ἂν καὶ τὸ
βάρος ᾖ πλεῖον τοῦ καταφερομένου, καὶ τὸ χωρίον κοιλότερον,
πρὸς ὃ ἡ ἐπίρρυσις. Εἰ οὖν οὕτω πέφυκε τὸ ὕδωρ, παρέλκοι
ἂν τὸ πρόσταγμα τὸ κελεῦον συναχθῆναι εἰς συναγωγὴν
μίαν. Ἔμελλε γὰρ πάντως, διὰ τὸ κατάρροπον τῆς φύσεως,
ἐπὶ τὴν πάντων κοιλοτέραν χώραν αὐτομάτως συνδίδοσθαι,
καὶ μὴ πρότερον στήσεσθαι πρὶν ὁμαλισθῆναι τὰ νῶτα.
Οὐδὲν γὰρ οὕτω χωρίον ἰσόπεδον, ὡς ἡ τοῦ ὕδατος ἐπιφάνεια.
Ἔπειτα πῶς, φησὶν, εἰς συναγωγὴν μίαν ἐκελεύσθη τὰ
ὕδατα συνδραμεῖν, ὅπουγε φαίνονται πολλαὶ οὖσαι θάλασσαι,
καὶ πλεῖστον ἀλλήλων τῇ θέσει διωρισμέναι; Πρὸς μὲν οὖν
τὸ πρότερον τῶν ἐπιζητηθέντων ἐκεῖνό φαμεν· ὅτι μάλιστα
μὲν σὺ μετὰ τὸ πρόσταγμα τὸ δεσποτικὸν ἐπέγνως τοῦ
ὕδατος τὰς κινήσεις, ὅτι τε περιρρεπές ἐστι καὶ ἀστήρικτον,
καὶ πρὸς τὰ πρανῆ καὶ κοῖλα φέρεται κατὰ φύσιν·
πρὸ τούτου δὲ, πῶς εἶχε δυνάμεως πρὶν αὐτῷ τὸν ἐκ τοῦ
προστάγματος τούτου ἐγγενέσθαι δρόμον, οὔτε εἶδες αὐτὸς,
οὔτε ἰδόντος ἤκουσας. Νόησον γὰρ ὅτι Θεοῦ φωνὴ φύσεώς
ἐστι ποιητικὴ, καὶ τὸ γενόμενον τότε τῇ κτίσει πρόσταγμα
τὴν πρὸς τὸ ἐφεξῆς ἀκολουθίαν τοῖς κτιζομένοις παρέσχετο.
Ἡμέρα καὶ νὺξ ἅπαξ ἐδημιουργήθη, καὶ ἐξ ἐκείνου καὶ νῦν
ἀλλήλας διαδεχόμεναι, καὶ κατ´ ἰσομοιρίαν διαιρούμεναι τὸν
χρόνον οὐκ ἀπολήγουσι.
| [4,2] Et Dieu dit : Que l'eau qui est sous le ciel se rassemble en un même
lieu, et que l’élément aride paraisse. Et cela sera ainsi: l'eau qui était
sous le ciel fut rassemblée dans les lieux qui lui étaient propres; et
l'élément aride parut. Dieu appela terre l'élément aride, et donna le nom
de mers aux amas des eaux. Que d'embarras ne m'avez-vous pas donnés
dans ce qui précède en me demandant pourquoi la terre était invisible,
tandis que tous les corps sont naturellement empreints d'une couleur, et
que toute couleur est sensible aux yeux ? Nous vous disions alors, mais
cette réponse ne vous paraissait peut-être pas suffisante, que la terre
était invisible par rapport à nous, et non par sa nature, parce qu'elle était
couverte d'un amas d'eaux qui la cachaient toute entière. Ecoutez
maintenant l'Écriture qui s'explique elle-même : Que les eaux se
rassemblent, et que l’élément aride paraisse. Les voiles sont retirés, afin
que la terre qu'on ne voyait pas devienne visible. On demandera peut-être
encore pourquoi ce qui est naturel à l'eau, d'être portée en bas, les livres
saints l'attribuent à un ordre du Créateur. Tant que les eaux se trouvent
sur une surface égale, elles restent immobiles, parce qu'elles n'ont pas où
couler : lorsqu'elles rencontrent une pente, aussitôt les premiers flots
prennent leur course suivis par d'autres qui viennent occuper leur place,
et ainsi de suite sans interruption. Le premier flot s'avance toujours
poussé par celui qui est postérieur; et le cours est
d’autant plus rapide que les eaux qui coulent sont plus pesantes, et que
le lieu où elles se portent est plus incliné. Si donc telle est la nature des
eaux, il était inutile de leur donner l'ordre de se rassembler dans un
même lieu, puisqu’elles devaient absolument se porter d'elles-mêmes vers
le lieu le plus bas, et ne s’arrêter que lorsqu'elles seront toutes de
niveau: car il n'est point de plaine aussi unie que l'est la surface d'une eau
tranquille. On fait une autre objection; on demande comment les eaux ont
reçu l'ordre de se rassembler dans un même lieu, lorsqu'il y a visiblement
plusieurs mers très distinguées les unes des autres par leur position.
A la première question qui nous est faite, voici ce que nous répondons.
Sans doute, après l’ordre du souverain Maître, vous avez bien reconnu les
mouvements de l'eau: vous avez vu qu'elle coule en tous sens ; que,
toujours mobile, elle se porte naturellement vers les lieux enfoncés et qui
vont en pente. Mais avant que cet ordre lui eut donné la faculté de courir,
vous ne saviez pas par vous-même et personne ne vous avait appris
quelle était sa vertu propre. Songez que la voix divine produit la nature,
et que l'ordre donné d'abord à un être créé, lui a assigné pour la suite
son rapport avec les autres êtres. Le jour et la nuit ont été créés
ensemble : depuis cette époque, ils ne cessent pas de se succéder l'un à
l'autre, et de diviser le temps en parties égales.
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