Texte grec :
[1,6] Τοσαυταχῶς οὖν λεγομένης τῆς ἀρχῆς, σκόπει εἰ μὴ πᾶσι τοῖς
σημαινομένοις ἡ παροῦσα φωνὴ ἐφαρμόσει. Καὶ γὰρ ἀφ´ οὗ χρόνου
ἤρξατο ἡ τοῦ κόσμου τούτου σύστασις, δυνατόν σοι μαθεῖν, ἐάν γε ἐκ τοῦ
παρόντος εἰς τὸ κατόπιν ἀναποδίζων, φιλονεικήσῃς εὑρεῖν τὴν πρώτην
ἡμέραν τῆς τοῦ κόσμου γενέσεως. Εὑρήσεις γὰρ οὕτως, πόθεν τῷ χρόνῳ
ἡ πρώτη κίνησις, ἔπειτα, ὅτι καὶ οἱονεὶ θεμέλιοί τινες καὶ κρηπῖδες
προκατεβλήθησαν ὁ οὐρανὸς καὶ ἡ γῆ· εἶτα, ὅτι ἐστί τις τεχνικὸς λόγος ὁ
καθηγησάμενος τῆς τῶν ὁρωμένων διακοσμήσεως, ὡς ἐνδείκνυταί σοι ἡ
φωνὴ τῆς ἀρχῆς· καὶ τὸ μὴ εἰκῇ μηδὲ μάτην, ἀλλὰ πρός τι τέλος ὠφέλιμον
καὶ μεγάλην χρείαν τοῖς οὖσι συνεισφερόμενον ἐπινενοῆσθαι τὸν κόσμον,
εἴπερ τῷ ὄντι ψυχῶν λογικῶν διδασκαλεῖον καὶ θεογνωσίας ἐστὶ
παιδευτήριον, διὰ τῶν ὁρωμένων καὶ αἰσθητῶν χειραγωγίαν τῷ νῷ
παρεχόμενος πρὸς τὴν θεωρίαν τῶν ἀοράτων, καθά φησιν ὁ ἀπόστολος,
ὅτι Τὰ ἀόρατα αὐτοῦ ἀπὸ κτίσεως κόσμου τοῖς ποιήμασι νοούμενα
καθορᾶται. Ἢ τάχα διὰ τὸ ἀκαριαῖον καὶ ἄχρονον τῆς δημιουργίας εἴρηται
τὸ, Ἐν ἀρχῇ ἐποίησεν, ἐπειδὴ ἀμερές τι καὶ ἀδιάστατον ἡ ἀρχή. Ὡς γὰρ ἡ
ἀρχὴ τῆς ὁδοῦ οὔπω ὁδὸς, καὶ ἡ ἀρχὴ τῆς οἰκίας οὐκ οἰκία, οὕτω καὶ ἡ τοῦ
χρόνου ἀρχὴ οὔπω χρόνος, ἀλλ´ οὐδὲ μέρος αὐτοῦ τὸ ἐλάχιστον. Εἰ δὲ
φιλονεικῶν τις χρόνον εἶναι λέγοι τὴν ἀρχὴν, γινωσκέτω ὅτι διαιρήσει αὐτὴν
εἰς τὰ τοῦ χρόνου μέρη. Ταῦτα δέ ἐστιν, ἀρχὴ, καὶ μέσα, καὶ τελευτή. Ἀρχὴν
δὲ ἀρχῆς ἐπινοεῖν παντελῶς καταγέλαστον. Καὶ ὁ διχοτομῶν τὴν ἀρχὴν,
δύο ποιήσει ἀντὶ μιᾶς, μᾶλλον δὲ πολλὰς καὶ ἀπείρους, τοῦ διαιρεθέντος
ἀεὶ εἰς ἕτερα τεμνομένου. Ἵνα τοίνυν διδαχθῶμεν ὁμοῦ τῇ βουλήσει τοῦ
Θεοῦ ἀχρόνως συνυφεστάναι τὸν κόσμον, εἴρηται τὸ, Ἐν ἀρχῇ ἐποίησεν.
Ὅπερ ἕτεροι τῶν ἑρμηνευτῶν, σαφέστερον τὸν νοῦν ἐκδιδόντες, εἰρήκασιν,
Ἐν κεφαλαίῳ ἐποίησεν ὁ Θεὸς, τουτέστιν, ἀθρόως καὶ ἐν ὀλίγῳ. Τὰ μὲν
οὖν περὶ ἀρχῆς, ὡς ὀλίγα ἀπὸ πολλῶν εἰπεῖν, ἐπὶ τοσοῦτον.
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Traduction française :
[1,6] Le mot
commencement ou principe étant susceptible de ces acceptions diverses, examinez si la parole de
Moïse ne convient pas à toutes. Et d'abord vous pouvez apprendre depuis quel temps le monde a
commencé à exister, si depuis le moment présent, reculant toujours en arrière, vous vous
appliquez à trouver le premier jour de la création du monde : car c'est ainsi que vous trouverez
d'où le temps a eu son premier mouvement. Le ciel et la terre sont comme les fondements et les
bases de toute la création. Une raison souveraine est comme l’art qui a présidé à l'ordonnance
admirable des objets visibles, ainsi que l'annonce le mot de commencement ou principe. Enfin le
monde n'a pas été fait sans motif et au hasard, mais pour une fin utile, pour le plus grand
avantage des êtres raisonnables, puisqu'il est en effet pour ces êtres une école où ils s'instruisent,
où ils apprennent à connaître la divinité, puisque par les objets visibles et sensibles, il les conduit à
la contemplation des invisibles, selon ce que dit l'Apôtre : Les choses invisibles sont devenues visibles
depuis la création du monde par la connaissance que ses ouvrages nous en donnent. Ou bien, l'Ecriture dit-elle : Au commencement Dieu créa, parce que le ciel et la terre ont été créés dans un moment unique, sans aucun espace de temps, le commencement ne pouvant être coupé et divisé en plusieurs parties? Car, de même que le commencement du chemin n'est pas encore le chemin, et que le
commencement d'une maison n'est pas la maison; ainsi le commencement du temps n'est pas
encore le temps, n'est pas même la plus petite partie du temps. Que si quelqu'un soutient que le
commencement du temps est le temps, il faudra qu'il divise ce commencement en plusieurs
parties, lesquelles formeront un commencement, un milieu et une fin. Or il est pleinement
ridicule d'imaginer le commencement d'un commencement. Celui qui divisera un commencement
en deux, parties, en fera deux au lieu d'un, ou plutôt un nombre infini, en divisant ce qui est déjà
divisé. Afin donc que nous apprenions que la matière du monde a existé par un simple acte de la
volonté de Dieu sans aucun espace de temps, il est dit : Au commencement Dieu créa. C'est le sens
que plusieurs interprètes ont donné à ces mots, au commencement ; ils l’ont entendu, tout ensemble,
dans un moment indivisible. Nous ne parlerons pas davantage du mot commencement ou principe,
sur lequel nous n'avons pas dit à beaucoup près tout ce qu'on pourrait en dire.
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