[15,669] (669a) «Ὕμνους οἰνοχοεῖν ἐπιδέξια σοί τε καὶ ἡμῖν
τόνδε τὸν ἀρχαῖον τηλεδαπόν τε φίλον
εἰρεσίῃ γλώσσης ἀποπέμψομεν εἰς μέγαν αἶνον
τοῦδ´ ἐπὶ συμποσίου· δεξιότης δὲ λόγου
Φαίακος Μουσῶν ἐρέτας ἐπὶ σέλματα πέμπει. »
Κατὰ γὰρ τὸν νεώτερον Κρατῖνον, ὃς ἐν Ὀμφάλῃ φησίν·
« Πίνειν μένοντα τὸν καλῶς εὐδαίμονα
(669b) κρεῖττον· μάχαι δ´ ἄλλοισι καὶ πόνος μέλοι.»
Πρὸς ὃν ὁ Κύνουλκος ἀεὶ τῷ Σύρῳ ἀντικορυσσόμενος καὶ οὐδέποτε τῆς
φιλονεικίας παυόμενος ἧς εἶχε πρὸς αὐτόν, ἐπεὶ θόρυβος κατεῖχεν τὸ
συμπόσιον, ἔφη· » τίς οὗτος ὁ τῶν συρβηνέων χορός; Καὶ αὐτὸς δὲ τούτων
τῶν ἐπῶν μεμνημένος τινῶν ἐρῶ, ἵνα μὴ ὁ Οὐλπιανὸς βρενθύηται ὡς ἐκ τῶν
ἀποθέτων τοῖς Ὁμηρίδαις μόνος ἀνασπάσας λήψεται τὰ κοττάβεια·
« Ἀγγελίας ἀγαθῆς δεῦρ´ ἴτε πευσόμενοι
καὶ κυλίκων ἔριδας διαλύσατε καὶ κατάθεσθε
(669c) τὴν ξύνεσιν παρ´ ἐμοὶ καὶ τάδε μανθάνετε, »
εἰς τὴν παροῦσαν ζήτησιν ἐπιτήδεια ὄντα. Ὁρῶ γὰρ καὶ τοὺς παῖδας ἤδη
φέροντας ἡμῖν στεφάνους καὶ μύρα.
Διὰ τί δὲ λέγονται, τῶν ἐστεφανωμένων ἐὰν λύωνται οἱ στέφανοι, ὅτι ἐρῶσιν;
Τοῦτο γὰρ ἐν παισὶ τὰ Καλλιμάχου ἀναγινώσκων ἐπιγράμματα, ὧν ἐστι καὶ
τοῦτο, ἐπεζήτουν μαθεῖν, εἰπόντος τοῦ Κυρηναίου·
(669d) « Τὰ δὲ ῥόδα φυλλοβολεῦντα
τὠνδρὸς ἀπὸ στεφάνων πάντ´ ἐγένοντο χαμαί. »
Σὸν οὖν ἐστιν, ὦ μουσικώτατε, τὴν χιλιέτη μου ταύτην ζήτησιν ἀπολύσασθαι,
Δημόκριτε, καὶ διὰ τί οἱ ἐρῶντες στεφανοῦσι τὰς τῶν ἐρωμένων θύρας.«
9. Καὶ ὁ Δημόκριτος » ἀλλ´ ἵνα κἀγώ, φησίν, μνημονεύσω τῶν τοῦ Χαλκοῦ
ποιητοῦ καὶ ῥήτορος Διονυσίου — Χαλκοῦς δὲ προσηγορεύθη διὰ τὸ
συμβουλεῦσαι Ἀθηναίοις χαλκῷ νομίσματι χρήσασθαι, καὶ τὸν λόγον τοῦτον
ἀνέγραψε (669e) Καλλίμαχος ἐν τῇ τῶν Ῥητορικῶν Ἀναγραφῇ — λέξω τι καὶ
αὐτὸς ἐκ τῶν Ἐλεγείων. Σὺ δέ, ὦ Θεόδωρε (τοῦτο γάρ σου τὸ κύριον ὄνομα),
« Δέχου τήνδε προπινομένην
τὴν ἀπ´ ἐμοῦ ποίησιν. Ἐγὼ δ´ ἐπιδέξια πέμπω
σοὶ πρώτῳ Χαρίτων ἐγκεράσας χάριτας.
Καὶ σὺ λαβὼν τόδε δῶρον ἀοιδὰς ἀντιπρόπιθι,
συμπόσιον κοσμῶν καὶ τὸ σὸν εὖ θέμενος. »
(669f) Φὴς οὖν « διὰ τί, τῶν ἐστεφανωμένων ἐὰν λύηται ὁ στέφανος, ἐρᾶν
λέγονται. » « Πότερον ὅτι ὁ ἔρως τοῦ τῶν ἐρώντων ἤθους περιαιρεῖται τὸν
κόσμον, διὰ τοῦτο τὴν τοῦ ἐπιφανοῦς κόσμου περιαίρεσιν φρυκτόν τινα, »
φησὶ Κλέαρχος ἐν πρώτῳ Ἐρωτικῶν, « καὶ σημεῖον νομίζουσιν τοῦ καὶ τὸν τοῦ
ἤθους κόσμον περιῃρῆσθαι τοὺς τοιούτους. Ἢ καθάπερ ἐπὶ τῆς μαντικῆς ἄλλα
πολλά, καὶ τοῦτο σημειοῦνταί τινες;
| [15,669] (669a) « Verse du vin ou plutôt des hymnes dans nos vases, en partant de
la droite, tant pour ton avantage que pour le nôtre ; et nous mènerons au
terme de la gloire, en ramant de nos langues, cet homme que tu chéris,
quoiqu'étranger parmi nous. L'esprit et les grâces de ses discours nous
feront partir sur les bancs comme autant de Phéaciens, mais pour n'être
que les rameurs des Muses. »
En effet, Cratinus le jeune dit dans son Omphale:
« Il vaut mieux boire quand on jouit d'une vie heureuse ; (669b) et
laisser à d'autres à s'occuper des combats et du travail. »
CHAP. III. Cynulque, continue l'antagoniste du Syrien, et qui ne
négligeait aucune occasion de le quereller, lui dit, en voyant le tumulte
qui régnait parmi tous les convives:
« Qu'est-ce donc que cette assemblée ? Ne dirait-on pas qu'il n'y a ici
qu'une bande de tapageurs. Eh ! bien, je vais aussi vous citer
quelques-uns des vers dont je me souviens, afin qu'Ulpien ne soit pas le
seul qui se glorifie de tirer des prix de cottabe, de ce que les Homérides
ont mis en réserve.
« Ça ! venez ici apprendre une bonne nouvelle. Cessez de vous quereller en
buvant ; (669c) prêtez-moi quelque attention, et apprenez de moi ces choses-ci,
qui conviennent on ne peut mieux à ce dont il est question ; car je vois
déjà les valets nous apporter des couronnes et des parfums.
Or, pourquoi dit-on qu'un homme est amoureux, quand par hasard sa couronne
vient à se dissoudre : c'est une des observations que je fis dès ma
première jeunesse, en lisant les épigrammes de Callimaque; et je cherchai
à savoir la raison de ce que ce poète de Cyrène avançait.
(669d) « Les feuilles des rosés, dit-il, se détachaient des couronnes de
tous les amants, et tombaient toutes a terre. »
C'est à présent à toi, érudit Démocrite, de nous résoudre cette question
que je me suis faite depuis tant d'années, et de nous dire pourquoi les
amants mettent des couronnes aux portes de ceux qu'ils aiment.
9. Démocrite répond: Théodore, car c'est ton véritable nom, je vais te
rappeler d'abord un passage des vers élégiaques de Denys surnommé
Chalcous, poète et orateur, qui fut ainsi appelé pour avoir conseillé aux
Athéniens de se servir de monnaie de cuivre. (669e) C'est Callimaque qui
le dit, en produisant même dans son Recueil des Orateurs, le discours que
fit ce Denys. Reçois donc cette santé que je te porte.
« --- C'est à toi d'abord que j'envoie ces vers, en mêlant les grâces
avec les grâces ; et toi, en recevant ce présent verse-moi à ton tour des
chansons, pour honorer le festin, et t'honorer toi-même. »
(669f) Tu me demandes donc pourquoi l'on dit qu'une personne est prise
d'une belle passion, lorsque sa couronne se dissout ; je réponds : ne
serait-ce point parce que l'amour étant censé ôter aux amants l'honneur
résultant de la pureté des mœurs, de même, lorsque quelqu'un perd
l'ornement de sa couronne, on regarde cela, (selon Cléarque, l. I de ses
Érotiques), comme un signe sinistre, qui avertit que cette personne a
perdu tout l'éclat résultant de cette même pureté des mœurs; ou serait-ce,
parce qu'on a tiré de cet événement un présage de cette sorte, comme on
l'a fait à l'égard de mille autres choses.
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