HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Athénée de Naucratis, les Deipnosophistes (ou Le Banquet des sages), livre XIII

αὐτὴν



Texte grec :

[13,13] Τούτων λεχθέντων ὁ Πλούταρχος ἀπεμνημόνευσε τῶν ἐκ Φαίδρου ᾿Αλέξιδος· Πορευομένῳ ἐκ Πειραιῶς ὑπὸ τῶν κακῶν καὶ τῆς ἀπορίας φιλοσοφεῖν ἐπῆλθέ μοι. καί μοι δοκοῦσιν ἀγνοεῖν οἱ ζωγράφοι τὸν ῎Ερωτα, συντομώτατον δ' εἰπεῖν, ὅσοι τοῦ δαίμονος τούτου ποιοῦσιν εἰκόνας. ᾿Εστὶν γὰρ οὔτε θῆλυς οὔτ' ἄρσην, πάλιν οὔτε θέος οὔτ' ἄνθρωπος, οὔτ' ἀβέλτερος οὔτ' αὖθις ἔμφρων, ἀλλὰ συνενηνεγμένος πανταχόθεν ἑνὶ τύπῳ <τε> πόλλ' εἴδη φέρων. ῾Η τόλμα μὲν γὰρ ἀνδρός, ἡ <δὲ> δειλία γυναικός, ἡ δ' ἄνοια μανίας, ὁ δὲ λόγος φρονοῦντος, ἡ σφοδρότης δὲ θηρός, ὁ δέ πόνος ἀδάμαντος, ἡ φιλοτιμία δὲ δαίμονος. Καὶ ταῦτ' ἐγώ, μὰ τὴν ᾿Αθηνᾶν καὶ θεούς, οὐκ οἶδ' ὅ τι ἐστίν, ἀλλ' ὅμως ἔχει γέ τι τοιοῦτον, ἐγγύς τ' εἰμὶ τοὐνόματος. Εὔβουλος δ' ἢ ᾿Αραρὼς ἐν Καμπυλίωνι· Τίς ἦν ὁ γράψας πρῶτος ἀνθρώπων ἄρα ἢ κηροπλαστήσας ῎Ερωθ' ὑπόπτερον; ῾Ως οὐδὲν ᾔδει πλὴν χελιδόνας γράφειν, ἀλλ' ἦν ἄπειρος τῶν τρόπων τῶν τοῦ θεοῦ. ᾿Εστὶν γὰρ οὔτε κοῦφος οὔτε ῥᾀδιος ἀπαλλαγῆναι τῷ φέροντι τὴν νόσον, βαρὺς δὲ κομιδῇ. Πῶς ἂν οὖν ἔχοι πτερὰ τοιοῦτο πρᾶγμα; Λῆρος, εἰ {κὰν} φήσειέ τις. ῎Αλεξις δ' ἐν ᾿Αποκοπτομένῳ· Λέγεται γὰρ λόγος ὑπὸ τῶν σοφιστῶν μὴ πέτεσθαι τὀν θεὸν τὸν ῎Ερωτα, τοὺς δ' ἐρῶντας· αἰτίαν δ' ἔχειν ἐκεῖνον ἄλλως, ἠγνοηκότας δὲ τοὺς γραφεῖς ἔχοντα πτέρυγας αὐτὸν ζωγραφεῖν.

Traduction française :

[13,13] Après ces considérations, Plutarque cita de mémoire les vers du Phèdre d'Alexis: «En revenant du Pirée, accablé de soucis, je me mis à philosopher. Selon moi,les peintres, ou, plus généralement, ceux qui nous livrent des images de ce dieu, ignorent qui il est vraiment. Il n'est ni mâle, ni femelle; il n'est ni homme, ni stupide, ni même sage : non, il est composé d'éléments disparates, et dans son ébauche, il présente mille qualités différentes. Son audace est celle d'un homme et sa timidité celle d'une femme ; il a l'exubérance du dément et le discours de l'homme raisonnable ; il est fougueux comme une bête sauvage, sa force est indomptable, son ambition est proprement celle d'un dieu. Par Athéna et par les dieux, je ne puis vraiment pas le définir : il est un peu tout cela à la fois, et je crois l'avoir ainsi bien cerné.» Et Euboulos, ou Araros, dit ceci dans son Bossu: «Quel est le premier, je me le demande, qui a peint ou a sculpté Éros avec des ailes? À mon avis, celui-là ne savait rien peindre sauf des hirondelles ; il devait être complètement ignare sur le nature profonde du dieu. Non, on ne peut se débarrasser impunément de celui qui apporte tant de souffrances car c'est un dieu qui nous pèse. Alors, comment peut-on l'affubler d'une paire d'ailes ? C'est une absurdité que de l'imaginer ainsi.» Et Alexis, dans son Décapité : «Les sophistes vous diront qu'Éros est un dieu incapable de voler, bien plus encore que les amoureux. Ce sont des peintres ignorants qui le peignent avec des ailes.»





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Dernière mise à jour : 15/09/2005