HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Athénée de Naucratis, les Deipnosophistes (ou Le Banquet des sages), livre XIII

ἦν



Texte grec :

[13,94] ᾿Αλλ' ὅ γε Λυσίας ἐν τῷ ἐπιγραφομένῳ λόγώ οὑτωσὶ « Πρὸς Αἰσχίνην τὸν Σωκρατικὸν χρέως» - ἀπομνημονεύσω δ' ἐγώ, εἰ καί πολλά ἐστι τὰ λεχθέντα, διὰ τὸν βρένθον ὑμῶν τὸν πολύν, ὦ φιλόσοφοι· ἄρχεται δ' οὕτως ὁ ῥήτωρ · «Οὐκ ἄν ποτ' ᾠήθην, <ὦ> ἄνδρες δικασταί, Αἰσχίνην τολμῆσαι οὕτως αἰσχρὰν δίκην δικάσασθαι, νομίζω δ' οὐκ ἂν ῥᾳδίως αὐτὸν ἑτέραν ταύτῆς συκοφαντωδεστέραν ἐξευρεῖν. Οὗτος γάρ, ὦ ἄνδρες δικασταί, ὀφείλων ἀργύριον ἐπὶ τρισὶ δραχμαῖς Σωσινόμῳ τῷ τραπεζίτῃ καὶ ᾿Αριστογείτονι προσελθὼν πρὸς ἐμὲ ἐδεῖτο μὴ περιιδεῖν αὐτὸν διὰ τοὺς τόκους ἐκ τῶν ὄντων ἐκπεσόντα. 'Κατασκευάζομαι δ', ἔφη, τένχην μυρεψικήν · ἀφορμῆς δὲ δέομαι, καὶ οἴσω δέ σοι ἐννέ' ὀβολοὺς τῆς μνᾶς τόκους.» Καλόν γε τὸ τέλος τῆς εὐδαιμονίας τῷ φιλοσόφῳ ἡ μυρεψικὴ τέχνη ἀκολουθός τε τῇ Σωκράτους φιλοσοφίά, ἀνδρὸς τοῦ καὶ τὴν {τοιαύτην} χρῆσιν τῶν μύρων ἀποδοκιμάσαντος, Σόλωνος δὲ τοῦ νομοθέτου οὐδ' ἐπιτρέποντος ἀνδρὶ τοιαύτης προίστασθαι τέχνης · διὸ καὶ Φερεκράτης ἐν ῾Ιπνῷ ἢ Παννυχίδι φησίν · Κᾆτα μυροπωλεῖν τί παθόντ' ἄνδρ' ἐχρῆν καθήμενον ὑψηλῶς ὑπὸ σκιαδείῳ, κατεσκευασμένον συνέδριον τοῖς μειρακίοις ἐλλαλεῖν δι' ἡμέρας. Εἶθ' ἑξῆς φησι· Αὐτίκ' οὐδεὶς οὔτε μαγείραιναν εἶδε πώποτε οὔτε μὴν οὐδ' ἰχθυοπώλαιναν. ῾Εκάστῳ γὰρ γένει ἁρμόζοντα δεῖν εἶναι καὶ τὰ τῆς τέχνης. ῾Εξῆς δὲ τούτοις ὁ ῥήτωρ τάδε λέγει. «Πεισθεὶς δ' ὑπ' αὐτοῦ τοιαῦτα λέγοντος καὶ ἅμα οἰόμενος τοῦτον {Αἰσχίνην} Σωκράτους γεγονότα μαθητὴν καὶ περὶ δικαιοσύνης καὶ ἀρετῆς πολλοὺς καὶ σεμνοὺς λέγοντα λόγους οὐκ ἄν ποτε ἐπιχειρῆσαι οὐδὲ τολμῆσαι ἅπερ οἱ πονηρότατοι καὶ ἀδικώτατοι ἄνθρωποι ἐπιχειροῦσι πράττειν - - - »

Traduction française :

[13,94] Lysias, dans le discours intitulé Contre Eschine le Socratique, pour dette - je vais le citer, et tant pis si l'extrait est un peu long, je dois réagir contre votre arrogance, très chers philosophes - l'orateur commence ainsi : «Mes bien chers juges, à vrai dire, je m'attendais à ce qu'Eschine se lance dans une entreprise aussi honteuse, et je ne pense pas qu'on puisse trouver un procès plus «sycophantique» que celui-ci. Le plaignant, qui devait beaucoup d'argent au banquier Sosinomos et à Aristogiton, ainsi que trois drachmes d'intérêt mensuel, fit appel à moi, me suppliant d'éviter son expulsion de chez lui, à cause des intérêts. «Je vais créer bientôt, me dit-il, une distillerie de parfum. J'ai donc besoin d'un capital, et je te paierai en intérêt neuf oboles par mine.» Pour le philosophe, cette affaire de parfumerie est le comble du bonheur, le bonheur qui est aussi à la base de la sagesse socratique. Mais Socrate réprouvait l'usage des parfums, et Solon le législateur refusait qu'on laissât un homme se lancer dans ce genre d'affaires. C'est pourquoi Phérécrate dit aussi dans le Four ou la Veillée : «Pourquoi faudrait-il supporter un parfumeur, assis plein de morgue sous son auvent, offrant un lieu pour que des jeunes gens y jacassent à longueur de journée?» Plus loin, il dit: «Et personne, pourtant, n'a jamais vu ni bouchères, ni poissonnières.» Il voulait dire par là que chaque métier devrait être réparti en fonction du sexe. Plus loin, l'orateur poursuit : «J'avais été convaincu par ses propos, me disant qu'Eschine, qui avait été le disciple de Socrate et qui n'avait que les mots «justice» et «vertu» en bouche lors de ses conférences, ne se jetterait pas dans cette affaire en usant des méthodes dignes des hommes les plus vils et les plus dépravés.»





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Dernière mise à jour : 15/09/2005