| Texte grec :
 
 
  
  
   | [13,5] Φίλιππος δ' ὁ Μακεδὼν οὐκ ἐπήγετο μὲν εἰς τοὺς πολέμους 
 γυναῖκας, ὥσπερ Δαρεῖος ὁ ὑπ' ᾿Αλεξάνδρου καταλυθείς, ὃς 
 περὶ τῶν ὅλων πολεμῶν τριακοσίας ἑξήκοντα περιήγετο 
 παλλακάς, ὡς ἱστορεῖ Δικαίαρχος ἐν τρίτῳ περὶ τοῦ τῆς 
 ῾Ελλάδος Βίου · ὁ δὲ Φίλιππος αἰεὶ κατὰ πόλεμον ἐγάμει. '᾿Εν 
 ἔτεσι γοῦν εἴκοσι καὶ δυσὶν οἷς ἐβασίλευεν, ὥς φησι Σάτυρος 
 ἐν τῷ περὶ τοῦ Βίου αὐτοῦ, Αὐδάταν ᾿Ιλλυρίδα γήμας ἔσχεν 
 ἐξ αὐτῆς θύγατέρα Κύνναν · ἔγημεν δὲ καὶ Φίλαν ἀδελφὴν 
 Δέδρα καὶ Μαχάτα. Οἰκειώσασθαι δὲ θέλων καὶ τὸ 
 Θετταλῶν ὲθνος ἐπαιδοποιήσατο ἐκ δύο Θετταλίδων 
 γυναικῶν, ὧν ἥ μὲν ἦν Φεραία Νικησίπολις, ἥτις αὐτῷ 
 ἐγέννησε Θετταλονίκην, δὲ Λαρισαία Φίλιννα, ἐξ ἧς 
 ᾿Αρριδαῖον ἐτέκνωσε. προσεκτήσατο δὲ καὶ τὴν Μολοττῶν 
 βασιλείαν γήμας ᾿Ολυμπιάδα, ἐξ ἧς ἔσχεν ᾿Αλέξανδρον καὶ 
 Κλεοπάτραν. Καὶ τὴν Θρᾀκην δὲ ὅτε εἷλεν, ἧκε πρὸς αὐτὸν 
 Κοθήλας ὁ τῶν Θρᾳκῶν βασιλεὺς ἄγων Μήδαν τὴν 
 θυγατέρα καὶ δῶρα πολλά. Γήμας δὲ καὶ ταύτην 
 ἐπεισήγαγεν τῇ ᾿Ολυμποιάδι. ᾿Επὶ πάσαις δ' ἔγημε 
 Κλεοπάτραν ἐρασθεὶς τὴν ῾Ιπποστράτου μὲν ἀδελφήν, 
 ᾿Αττάλου δὲ ἀδελφιδῆν · καὶ ταύτην ἐπεισάγων τῇ 
 ᾿Ολυμπῖοιάδι ἅπαντα τὸν βίον τὸν ἑαυτοῦ συνέχεεν. Εὐθέως 
 γὰρ ἐν αὐτοῖς τοῖς γάμοις ὁ μὲν ῎Ατταλος 'νῦν μέντοι γνήσιοι, 
 ἔφη, καὶ οὐ νόθοι βασιλεῖς γεννηθήσονται.' Καὶ ὁ 
 ᾿Αλέξανδρος ἀκούσας ἔβαλεν ᾗ μετὰ χεῖρας εἶχεν κύλικι τὸν 
 ῎Ατταλον, ἔπειτα κἀκεῖνος αὐτὸν τῷ ποτηρίῳ. Καὶ μετὰ 
 ταῦτα ᾿Ολυμπιὰς μὲν εἰς Μολοττοὺς ἔφυγεν, ᾿Αλέξανδρος δ' 
 εἰς ᾿Ιλλυριούς. Καὶ ἡ Κλεοπάτρα δ' ἐγέννησε τῷ Φιλίππῳ 
 θυγατέρα τὴν κληθεῖσαν Εὐρώπη,.' Φιλογύνης δ' ἦν καὶ 
 Εὐριπίδης ὁ ποιητής. ῾Ιερώνυμος γοῦν ἐν ῾Ιστορικοῖς 
 ῾Υπομνήμασίν φησι οὕτως · 'Εἰπόντος Σοφοκλεῖ τινος ὅτι 
 μισογύνης ἐστὶν Εὐριπίδης, ἔν γε ταῖς τραγῳδίαις, ἔφη ὁ 
 Σοφοκλῆς · ἐπεὶ ἔν γε τῇ κλίνῃ φιλογύνης.' |  | Traduction française :
 
 
 
  
       
  | [13,5] On sait que Philippe de Macédoine n'emmenait pas de 
femmes avec lui quand il allait guerroyer. Ce qui n'est pas 
le cas de Darius, lequel fut vaincu par Alexandre. Ce roi, 
bien qu'engagé dans une guerre où le salut de son empire 
était en jeu, se faisait néanmoins accompagné par un 
cortège de trois cent soixante concubines : c'est Dicéarque 
qui nous l'affirme dans le troisième livre de son Histoire de 
la Grèce. À chaque guerre, Philippe s'offrait une nouvelle épouse. 
Voilà ce que dit Satyros dans la Vie qu'il composa sur ce roi : 
«En vingt-deux années de règne, il épousa Audata d'Illyrie dont il eut 
une fille, Cynna, enfin, Phila, une soeur de Derdas et de Machatas. Afin de 
se concilier la nation thessalienne, il eut des enfants de deux femmes de 
Thessalie, l'une étant Nicésipolis de Phères, qui lui donna Thettaloniké, 
l'autre se nommant Philinna de Larisa, dont il eut Arrhidée. De plus, il 
annexa le royaume des Molosses grâce à son mariage avec Olympias, qui 
lui donna Alexandre et Cléopâtre. Et quand il conquit la Thrace, le roi de 
ce pays, Cothélas, lui donna la main de sa fille Médée, en même temps 
qu'une dot appréciable. Par cette union, il installa dans sa maison une 
seconde épouse après Olympias. 
Ce n'est pas tout : malgré toutes ses femmes, il épousa encore 
Cléopâtre, dont il était tombé éperdument amoureux. C'était la soeur 
d'Hippostrate et la nièce d'Attale. Toutefois, en amenant celle-ci au palais 
pour supplanter Olympias, sa vie entière bascula dans une incroyable 
confusion. En effet, pendant la célébration de son mariage, Attale lui 
aurait dit : «Désormais, il naîtra des princes légitimes et non plus des 
bâtards.» À peine l'avait-il entendu qu'Alexandre jeta sur Attale le 
gobelet qu'il tenait dans sa main ; après quoi, Attale lui répliqua en lui 
jetant sa propre coupe. Peu après, Olympias s'enfuit chez les Molosses, 
tandis qu'Alexandre trouva refuge en Illyrie. Cléopâtre, à son tour, donna 
à Philippe une fille appelée Europa.» 
Quant au poète Euripide, c'était aussi un amateur de 
femmes. C'est en tout cas ce que prétend Hiéronymos dans 
ses Commentaires historiques : 
«À quelqu'un qui faisait remarquer à Sophocle qu'Euripide exécrait 
les femmes, Sophocle lui répondit : «Dans ses tragédies, c'est vrai, mais 
au lit, il les adore.» |  |