Texte grec :
[12,23] Ταραντίνους δέ φησι Κλέαρχος ἐν τετάρτῳ Βίων ἀλκὴν καὶ δύναμιν
κτησαμένους εἰς τοσοῦτο τρυφῆς προελθεῖν ὥστε τὸν ὅλον χρῶτα
παραλεαίνεσθαι καὶ τῆς ψιλώσεως ταύτης τοῖς λοιποῖς κατάρξαι. Ἐφόρουν
δέ, φησίν, καὶ παρυφὴν διαφανῆ πάντες, οἷς νῦν ὁ τῶν γυναικῶν ἁβρύνεται
βίος. Ὕστερον δ' ὑπὸ τῆς τρυφῆς εἰς ὕβριν ποδηγηθέντες ἀνάστατον μίαν
πόλιν ᾽Ιαπύγων ἐποίησαν Κάρβιναν, (522e) ἐξ ἧς παῖδας καὶ παρθένους καὶ
τὰς ἐν ἀκμῇ γυναῖκας ἀθροίσαντες είς τὰ τῶν Καρβινατῶν ἱερὰ καὶ
σκηνοποιησάμενοι γυμνὰ πᾶσι τῆς ἡμέρας τὰ σώματα παρεῖχον θεωρεῖν
καὶ ὁ βουλόμενος καθάπερ εἰς ἀτυχῆ παραπηδῶν ἀγέλην ἐθοινᾶτο ταῖς
ἐπιθυμίαις τὴν τῶν ἀθροισθέντων ὥραν, πάντων μὲν ὁρώντων, μάλιστα δὲ
ὧν ἥκιστα ἐκεῖνοι προσεδόκων θεῶν. Οὕτω δὲ τὸ δαιμόνιον ἠγανάκτησεν
ὥστε Ταραντίνων τοὺς ἐν Καρβίνη (522f) παρανομήσαντας ἐκεραύνὠσεν
πάντας. Καὶ μέχρι καὶ νῦν, ἐν Τάραντι ἑκάστη τῶν οἰκιῶν ὅσους ὑπεδέξατο
τῶν εἰς ᾽Ιαπυγίαν ἐκπεμφθέντων τοσαύτας ἔχει στήλας πρὸ τῶν θυρῶν· ἐφ
αἷς καθ' ὅν ἀπώλοντο χρόνον οὔτ' οἰκτίζονται τοὺς ἀποιχομένους οὔτε τὰς
νομίμους χέονται χοάς, ἀλλὰ θύουσι Διὶ Καταιβάτῃ.
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Traduction française :
[12,23] Cléarchos dans le quatrième livre de ses Vies dit qu'après que les Tarentins
eurent acquis force et puissance ils en arrivèrent à un tel point de luxe qu'ils
s'épilaient la peau entière de leurs corps pour les rendre lisses, et ainsi inaugurèrent
cette pratique d'enlever les cheveux chez tous les autres peuples. Tous les hommes,
dit-il, portaient un manteau transparent avec un bord pourpre - les vêtements qui
sont aujourd'hui un raffinement de la mode féminine. Mais plus tard, poussés par le
luxe à l'orgueil, ils détruisirent Carbina, une ville de l'Iapyges, rassemblèrent les
garçons, les filles et les femmes dans les temples de Carbina, et là firent un
spectacle exposant leurs corps nus aux regards de tous pendant un jour ; et celui qui
le souhaitait, sautant sur ce groupe misérable comme des loups sur un troupeau,
pouvait passer ses désirs sur la beauté des victimes rassemblées là ; pourtant tandis
que tous regardaient, ils se sont peu doutés que c'était surtout les dieux qui
regardaient. Les puissances divines furent si fâchées qu'ils foudroyèrent tous les
Tarentins qui avait commis cet outrage à Carbina. Et jusqu'à maintenant, à Tarente,
chaque maison a autant de colonnes devant ses portes que de membres qu'elle
hébergea de la bande expédiée en lapygie ; sur ces colonnes, à l'anniversaire de
leur destruction, ils ne se lamentent pas sur les défunts et ne versent pas les
libations habituelles en leur honneur, mais sacrifient à Zeus Tonnant.
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