[9,370] (370a) Λείη μὲν κράμβη, ὁτὲ δ´ ἀγριὰς ἐμπίπτουσα
σπειρομένῃς πολύφυλλος ἐνήβησε πρασιῇσιν
ἢ οὔλη καπυροῖσιν ὀραμνῖτις πετάλοισιν
ἢ ἐπιφοινίσσουσα καὶ αὐχμηρῇσιν ὁμοίη
βατραχέη κύμη τε κακόχροος, ἣ μὲν ἔοικε
πέλμασιν, οἷσι πέδιλα παλίμβολα κασσύουσιν·
ἣν μάντιν λαχάνοισι παλαιόγονοι ἐνέπουσιν.
Μήποτε δὲ ὁ Νίκανδρος μάντιν κέκληκε τὴν κράμβην ἱερὰν οὖσαν, ἐπεὶ καὶ παρ´
Ἱππώνακτι ἐν τοῖς ἰάμβοις ἐστί τι λεγόμενον (370b) τοιοῦτον·
Ὁ δ´ ἐξολισθὼν ἱκέτευε τὴν κράμβην
τὴν ἑπτάφυλλον, ᾗ θύεσκε Πανδώρη
Θαργηλίοισιν ἔγχυτον πρὸ φαρμάκου.
Καὶ Ἀνάνιος δέ φησι·
Καὶ σὲ πολλὸν ἀνθρώπων
ἐγὼ φιλέω μάλιστα, ναὶ μὰ τὴν κράμβην.
κΚὶ Τηλεκλείδης Πρυτάνεσιν
« Ναὶ μὰ τὰς κράμβας »
ἔφη. καὶ Ἐπίχαρμος ἐν Γᾷ καὶ Θαλάσσᾳ
« Ναὶ μὰ τὰν κράμβαν » .
Εὔπολις Βάπταις
« Ναὶ μὰ τὴν κράμβην » .
(370c) Ἐδόκει δὲ Ἰωνικὸς εἶναι ὁ ὅρκος· καὶ οὐ παράδοξον εἰ κατὰ τῆς κράμβης
τινὲς ὤμνυον, ὁπότε καὶ Ζήνων ὁ Κιτιεὺς ὁ τῆς στοᾶς κτίστωρ μιμούμενος τὸν κατὰ
τῆς κυνὸς ὅρκον Σωκράτους καὶ αὐτὸς ὤμνυε τὴν κάππαριν, ὡς Ἔμπεδός φησιν ἐν
Ἀπομνημονεύμασιν.
10. Ἀθήνησι δὲ καὶ ταῖς τετοκυίαις κράμβη παρεσκευάζετο ὥς τι ἀντιφάρμακον εἰς
τροφήν. Ἔφιππος γοῦν ἐν Γηρυόνῃ φησίν·
Ἔπειτα πῶς
(370d) οὐ στέφανος οὐδείς ἐστι πρόσθε τῶν θυρῶν,
οὐ κνῖσα κρούει ῥινὸς ὑπεροχὰς ἄκρας
Ἀμφιδρομίων ὄντων; Ἐν οἷς νομίζεται
ὀπτᾶν τε τυροῦ Χερρονησίτου τόμους
ἕψειν τ´ ἐλαίῳ ῥάφανον ἠγλαισμένην
πνίγειν τε παχέων ἀρνίων στηθύνια
τίλλειν τε φάττας καὶ κίχλας ὁμοῦ σπίνοις
κοινῇ τε χναύειν τευθίσιν σηπίδια
πιλεῖν τε πολλὰς πλεκτάνας ἐπιστρεφῶς
πίνειν τε πολλὰς κύλικας εὐζωρεστέρας.
Ἀντιφάνης δ´ ἐν Παρασίτῳ ὡς εὐτελοῦς βρώματος (370e) τῆς κράμβης μέμνηται ἐν
τούτοις·
Οἷα δ´ ἐστὶν οἶσθα νῦν·
ἄρτοι, σκόροδα, τυρός, πλακοῦντες, πράγματα
ἐλευθέρι´, οὐ τάριχος οὐδ´ ἡδύσμασιν
ἄρνεια καταπεπασμέν´ οὐδὲ θρυμματὶς
τεταραγμένη καὶ λοπάδες ἀνθρώπων φθοραί.
Καὶ μὴν ῥαφάνους γ´ ἕψουσι λιπαράς, ὦ θεοί,
ἔτνος θ´ ἅμ´ αὐταῖς πίσινον.
Δίφιλος δ´ ἐν Ἀπλήστῳ·
Ἥκει φερόμεν´ αὐτόματα πάντα τἀγαθά,
(370f) ῥάφανος λιπαρά, σπλαγχνίδια πολλά, σαρκία
ἁπαλώτατ´, οὐδὲν μὰ Δία τοῖς ἐμοῖς βλίτοις
ὅμοια πράγματ´ οὐδὲ ταῖς ---
θλασταῖς ἐλάαις.
Ἀλκαῖος Παλαίστρᾳ·
Ἤδη δ´ ἧψε χύτραν ῥαφάνων.
Πολύζηλος δ´ ἐν Μουσῶν γοναῖς κράμβας αὐτὰς ὀνομάζων φησί·
Ὑψιπέταλοί τε κράμβαι συχναί.
| [9,370] (370a) « On rencontre quelquefois, dans les campagnes, le chou à feuilles
lisses. Si on le sème dans les planches des jardins, il se pare d'un feuillage
épais. Il y a aussi le chou frisé qui prend la forme d'un thyrse, et devient
par son feuillage une espèce de buisson. Il en est une autre espèce tirant sur
la couleur rouge, et semblable aux halmyris, ou choux marins. Une autre de
couleur sale de grenouille, telle que celle du chou de Cume, ressemble par sa
feuille aux semelles qu'on met à des pantoufles. C'est cet herbage que les
anciens appelaient chou prophétique. »
Nicandre n'aurait-il pas appelé prophétique le choux (crambe) qui passe pour
sacré? En effet, on trouve quelques termes analogues (370b) à cela dans les
Iambes d'Hipponax.
« Mais échappé du danger, il fit sa prière au chou à sept feuilles, auquel
Pandore offrait l'hommage d'un petit gâteau coulé en moule, le jour des
Thargélies, avant l’expiation. «
Je t'aime plus que nombre d'autres personnes, dit Ananius, et j'en jure par le
chou. Téléclide a dit aussi dans ses Prytanées : Par les choux! Épicharme, dans
la Terre et la Mer, jure aussi par le chou, comme le fait Eupolis dans ses
Baptes.
(370c) Il paraît que ce jurement vient des Ioniens; mais il ne doit pas paraître
étrange que l'on ait juré par le chou, puisque Zenon de Citium, fondateur de la
secte stoïque, voulant imiter le serment de Socrate qui jurait par le chien,
faisait serment par la capre ; selon ce que rapporte Empode dans ses Dits
mémorables.
On présentait du chou aux accouchées à Athènes, comme un antidote alimentaire.
C'est à ce sujet qu'Éphippe parle ainsi:
« ... Eh! quoi donc? Il n'y a aucune (370d) couronne devant la porte! Aucune
odeur appétissante ne vient frapper les narines, tandis que c'est le jour des
Amphidromies, où il est d'usage de faire griller des tranches de fromage de
Chersonèse ; de faire cuire un chou dans de l'huile qui le couvre tout
entier; de servir une daube de poitrine d'agneaux bien gras; de plumer des
ramiers, des grives, avec des pinsons ; de gruger des sèches, des calmars;
d'empiler force bras de polypes; enfin, de vider nombre de rasades plus pures
qu'à l'ordinaire. »
Antiphane rappelle aussi le chou dans son Parasite, (370e) comme un aliment
assez vil. Voici ce qu'il dit :
« ... Femme, sais-tu donc ce que veulent dire ces aulx, ce fromage, ces gâteaux,
ces fines pâtisseries, cette saline, ces quartiers d'agneaux chargés
d'assaisonnements, cette thrymmatide si bien mélangée; enfin, tous ces plats qui
sont la perte même de l'homme! Que dis-je, juste ciel! ils font encore bouillir
des choux avec de la graisse, et ils y joignent de la purée de pois! »
Diphile dit, dans son Insatiable:
« A. Mais voici toutes sortes de biens qui m'arrivent d'eux-mêmes, (370f) du
chou (g-raphanos), de grosses fressures, beaucoup de différentes viandes très
tendres. B. Oh! tout cela n'est pas à comparer à mes menues pâtisseries toutes
chaudes, ni à mes olives contuses. »
Alcée dit, dans sa Lutte :
« Il a déjà fait cuire une marmite de chou (g-raphanoon). »
Polyzèle, dans sa Naissance des Muses, les nomme krambee, et dit :
« Il y avait quantité de choux à hautes feuilles. »
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