HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Athénée de Naucratis, les Deipnosophistes (ou Le Banquet des sages), livre IX

Page 377

  Page 377

[9,377] (377a) κυμινοπρίστας πάντας λιμοὺς καλῶν, ἔπτηξ´ ἕκαστος εὐθύς. Ἂν δ´ ἀληθινὸν σαυτὸν παραβάλλῃς, καὶ προσεκδαρεὶς ἄπει. Ὅπερ οὖν ὑπεθέμην, τῷ κενῷ χώραν δίδου, καὶ τὰ στόμια γίνωσκε τῶν κεκλημένων. Ὥσπερ γὰρ εἰς τἀμπόρια, τῆς τέχνης πέρας τοῦτ´ ἔστιν, ἂν εὖ προσδράμῃς πρὸς τὸ στόμα. Διακονοῦμεν νῦν γάμους· τὸ θῦμα βοῦς· (377b) διδοὺς ἐπιφανής, ἐπιφανὴς λαμβάνων· τούτων γυναῖκες ἱέρειαι Θεᾷ, Θεῷ, κορύβαντες, αὐλοί, παννυχίδες, ἀναστροφή· ἱππόδρομος οὗτός ἐστί σοι μαγειρικῆς. Μέμνησο καὶ σὺ τοῦτο. Καὶ περὶ ἑτέρου δὲ μαγείρου (ὄνομα δ´ ἐστὶ Σεύθης) αὐτός φησιν ποιητὴς οὕτως· Ἰδιώτης μέγας (377c) αὐτοῖς Σεύθης· οἶσθας, βέλτισθ´, ὅτι ἀγαθοῦ στρατηγοῦ διαφέρειν οὐθὲν δοκεῖ. Οἱ πολέμιοι πάρεισιν· βαθὺς τῇ φύσει στρατηγὸς ἔστη καὶ τὸ πρᾶγμ´ ἐδέξατο. Πολέμιός ἐστι πᾶς συμπίνων ὄχλος. Κινεῖ γὰρ ἁθρόος οὗτος· εἰσελήλυθεν, ἐκ πεντεκαίδεχ´ ἡμερῶν προηλπικὼς τὸ δεῖπνον, ὁρμῆς μεστός, ἐκκεκαυμένος, τηρῶν πότ´ ἐπὶ τὰς χεῖρας οἴσει τις. Νόει ὄχλου τοιούτου ῥαχίαν ἠθροισμένην. 21. (377d) δ´ ἐν τοῖς Εὔφρονος Συνεφήβοις μάγειρος ἀκούσατε οἷα παραινεῖ· Ὅταν ἐρανισταῖς, Καρίων, διακονῇς, οὐκ ἔστι παίζειν οὐδ´ μεμάθηκας ποιεῖν. Ἐχθὲς κεκινδύνευκας· οὐδεὶς εἶχέ σοι κωβιὸς ὅλως γὰρ ἧπαρ, ἀλλ´ ἦσαν κενοί· ἐγκέφαλος ἠλλοίωτο. Δεῖ δέ, Καρίων, ὅταν μὲν ἔλθῃς εἰς τοιοῦτον συρφετόν, Δρόμωνα καὶ Κέρδωνα καὶ Σωτηρίδην, μισθὸν διδόντας ὅσον ἂν αἰτήσῃς, ἁπλῶς (377e) εἶναι δίκαιον, οἷ δὲ νῦν βαδίζομεν εἰς τοὺς γάμους, ἀνδροφόνον. Ἂν τοῦτ´ αἰσθάνῃ, ἐμὸς εἶ μαθητὴς καὶ μάγειρος οὐ κακός. καιρὸς εὐκτός· ὠφελοῦ. Φιλάργυρος γέρων, μισθὸς μικρός· εἴ σε λήψομαι νῦν μὴ κατεσθίοντα καὶ τοὺς ἄνθρακας, ἀπόλωλας. Εἴσω πάραγε· καὶ γὰρ αὐτὸς οὑτοσὶ προσέρχεθ´ γέρων. Ὡς δὲ καὶ γλίσχρον βλέπει. 22. (377f) Μέγας δέ ἐστι σοφιστὴς καὶ οὐδὲν ἥττων τῶν ἰατρῶν εἰς ἀλαζονείαν καὶ παρὰ Σωσιπάτρῳ μάγειρος ἐν Καταψευδομένῳ λέγων ὧδε· Οὐ παντελῶς εὐκαταφρόνητος τέχνη, ἂν κατανοήσῃς, ἐστὶν ἡμῶν, Δημύλε, ἀλλὰ πέπλυται τὸ πρᾶγμα, καὶ πάντες σχεδὸν εἶναι μάγειροί φασιν οὐθὲν εἰδότες· ὑπὸ τῶν τοιούτων δ´ τέχνη λυμαίνεται. [9,377] (377a) et autres serviteurs en sous-ordre, gens qui tous ne savent que hacher du cumin, et affamer, cet appareil plaît : on est aussitôt dans l'admiration ; mais qu'il se présente lui seul, comme vraiment au fait de son art, il ne sortira de là qu'après avoir été maltraité. Ainsi aie de la jactance, comme je viens de te le faire entendre, et instruis-toi bien du goût de celui qui t'emploie ; car notre art ne diffère point du commerce, quant au point essentiel, qui est de savoir faire bonne bouche. S'agit-il de faire un repas de noce, ce sera un bœuf qu'on immolera: (377b) celui qui marie sa fille est un homme distingué ; celui qui la prend pour femme ne l'est pas moins. On y verra leurs femmes, des prêtresses, des déesses, des dieux, des corybantes. Les flûtes se feront entendre toute la nuit. Imagine-toi voir tout sens dessus dessous, et entendre le bruit d'un hippodrome : or, voilà le principal et les accessoires de notre art ; et souviens-t'en très bien. » Le même poète parle ainsi d'un autre cuisinier nommé Seuthes :« Seuthes (377c) passe dans leur esprit pour un homme très ordinaire: cependant, mon ami, tu sais qu'il ne paraît pas différer de ce qu'on appelle habile capitaine. Voilà, par exemple, les ennemis en présence. Que fait un général expérimenté et de sang-froid? Il s'arrête, et se dispose à bien recevoir l'ennemi. Or, cet ennemi, c'est pour nous l'assemblée des convives : ces gens avalent volontiers coup sur coup. Il y a même souvent quinze jours qu'ils sont arrivés d'avance dans l'attente du festin, et disposés à s'en bien donner : ils n'attendaient que le moment où l'on allait apporter l'eau pour laver les mains. Imagine-toi donc voir cette tourbe, cette racaille entassée autour de la table. » 21. (377d) Mais écoutez ce que conseille un cuisinier dans les Synéphèbes d'Euphron :« Carion, lorsque tu travailleras à quelques repas où chacun paie sa quote-part, il ne s'agit pas d'y jouer d'adresse, ni de faire, ce que tu as appris de moi. Hier, tu manquas d'être pris en flagrant délit ; car aucun de tes boulerots n’avait son foie. Ils étaient tous vides ; la cervelle même n'y était plus. Si donc tu vas cuisiner chez ces gens de bas étage, tels que Dromon, Cerdon, Sotéride, qui te paient bien ce que tu auras demandé, (377e) il faut y être honnête ; mais pour aujourd'hui, nous pouvons égorger le maître de la maison où nous allons faire le repas de noces ; et si tu m'entends à demi-mot, je te reconnais pour mon élève, et pour vrai cuisinier. L'occasion ne pouvait être plus favorable ; mets-la bien à profit. C'est un vieillard avare qui donne peu. Si donc je ne te trouve pas à dévorer ce que tu pourras, ne fût-ce même que du charbon, tu es un homme perdu. Allons, entre ; car voici le vieillard qui vient. O ! la lésine est peinte dans ses yeux! » 22. (377f) Chap. V. Il y a encore un cuisinier grand raisonneur, et aussi plein de jactance que nos médecins, dans le menteur convaincu de Sosipatre. Voici son discours : « A. Demyle, notre art n'est pas tout à fait à mépriser en lui-même, si tu m'entends bien ; mais le métier ne vas plus, depuis que tant de gens, qui n'y entendent rien, se donnent presque tous pour de grands cuisiniers. Voilà, mon ami, ce qui gâte le métier.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 11/09/2009