HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Athénée de Naucratis, les Deipnosophistes (ou Le Banquet des sages), livre VIII

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[8,331] LIVRE HUITIÈME. Τὴν κατὰ τὴν Λυσιτανίαν (χώρα δ´ ἐστὶν αὕτη τῆς Ἰβηρίας, ἣν νῦν Ῥωμαῖοι Σπανίαν ὀνομάζουσι) διηγούμενος εὐδαιμονίαν Πολύβιος Μεγαλοπολίτης, ἀνδρῶν ἄριστε Τιμόκρατες, ἐν τῇ τετάρτῃ καὶ τριακοστῇ τῶν ἱστοριῶν φησιν (331a) ὡς αὐτόθι διὰ τὴν τοῦ ἀέρος εὐκρασίαν καὶ τὰ ζῷα πολύγονα καὶ οἱ ἄνθρωποι, καὶ οἱ ἐν τῇ χώρᾳ καρποὶ οὐδέποτε φθείρονται· « Ῥόδα μὲν γὰρ αὐτόθι καὶ λευκόια καὶ ἀσπάραγοι καὶ τὰ παραπλήσια τούτοις οὐ πλεῖον διαλείπει μηνῶν τριῶν, τὸ δὲ θαλάττιον ὄψον καὶ κατὰ τὸ πλῆθος καὶ κατὰ τὴν χρηστότητα καὶ κατὰ τὸ κάλλος μεγάλην ἔχει διαφορὰν πρὸς τὸ γινόμενον ἐν τῇ καθ´ ἡμᾶς θαλάττῃ. Καὶ μὲν τῶν κριθῶν Σικελικὸς μέδιμνός ἐστι δραχμῆς, δὲ τῶν πυρῶν ἐννέα ὀβολῶν Ἀλεξανδρεινῶν· (331b) τοῦ δ´ οἴνου δραχμῆς μετρητὴς καὶ ἔριφος μέτριος ὀβολοῦ καὶ λαγώς. Τῶν δ´ ἀρνῶν τριώβολον καὶ τετρώβολον τιμή, ὗς δὲ πίων ἑκατὸν μνᾶς ἄγων πέντε δραχμῶν καὶ πρόβατον δυεῖν, τάλαντον δὲ σύκων τριῶν ὀβολῶν, μόσχος δραχμῶν πέντε καὶ βοῦς ζύγιμος δέκα. Τὰ δὲ τῶν ἀγρίων ζῴων κρέα σχεδὸν οὐδὲ κατηξιοῦτο τιμῆς, ἀλλ´ ἐν ἐπιδόσει καὶ χάριτι τὴν ἀλλαγὴν ποιοῦνται τούτων. » Ἡμῖν δὲ καλὸς Λαρήνσιος τὴν Ῥώμην Λυσιτανίαν ἑκάστοτε παρέχων ἐμπίπλησι παντοίων ἀγαθῶν ὁσημέραι, μετὰ τοῦ ἡδέος καὶ μεγαλοφρόνως φιλοτιμούμενος, (331c) οὐδὲν φερομένοις οἴκοθεν λογάρια. 2. Πολλῶν δὲ λεχθέντων ἐπὶ τοῖς ἰχθύσι λόγων δῆλος μὲν ἦν ἀχθόμενος Κύνουλκος. Καὶ καλὸς Δημόκριτος αὐτὸν προφθάσας ἔφη· « Ἀλλὰ μήν, « ἄνδρες ἰχθύες » κατὰ τὸν Ἄρχιππον, παρελίπετε (δεῖ γὰρ καὶ ἡμᾶς μικρὰ προσοψωνῆσαι) τούς τε ὀρυκτοὺς ἰχθύας καλουμένους, οἳ ἐν Ἡρακλείᾳ γίγνονται καὶ περὶ Τίον τοῦ Πόντου τὴν Μιλησίων ἀποικίαν, ἱστοροῦντος περὶ αὐτῶν Θεοφράστου. δ´ αὐτὸς οὗτος φιλόσοφος καὶ περὶ τῶν πηγνυμένων διὰ χειμῶνα τῷ κρυστάλλῳ ἱστόρησεν, οἳ οὐ πρότερον αἰσθάνονται οὐδὲ κινοῦνται, πρὶν ἂν εἰς τὰς λοπάδας ἐμβληθέντες ἕψωνται. (331d) Ἴδιον δὲ παρὰ τούτους συμβαίνει τὸ περὶ τοὺς ἐν Παφλαγονίᾳ ὀρυκτοὺς καλουμένους ἰχθῦς γινόμενον· ὀρύττεσθαι γὰρ κατὰ βάθους πλέονος τοὺς τόπους οὔτε ποταμῶν ἐπιχύσεις ἔχοντας οὔτε φανερῶν ναμάτων, καὶ εὑρίσκεσθαι ἐν αὐτοῖς ἰχθῦς ζῶντας. 3. Μνασέας δὲ Πατρεὺς ἐν τῷ Περίπλῳ τοὺς ἐν τῷ Κλείτορι ποταμῷ φησιν ἰχθῦς φθέγγεσθαι, καίτοι μόνους εἰρηκότος Ἀριστοτέλους φθέγγεσθαι σκάρον καὶ τὸν ποτάμιον χοῖρον. Φιλοστέφανος δ´ Κυρηναῖος μὲν γένος, Καλλιμάχου δὲ γνώριμος, (331e) ἐν τῷ περὶ τῶν παραδόξων ποταμῶν ἐν Ἀόρνῳ φησὶ τῷ ποταμῷ διὰ Φενεοῦ ῥέοντι ἰχθῦς εἶναι φθεγγομένους ὁμοίως κίχλαις· καλεῖσθαι δ´ αὐτοὺς ποικιλίας. Νυμφόδωρος δ´ Συρακόσιος ἐν τοῖς Περίπλοις ἐν τῷ Ἑλώρῳ ποταμῷ λάβρακας εἶναί φησι καὶ ἐγχέλεις μεγάλας οὕτω τιθασοὺς ὡς ἐκ τῶν χειρῶν δέχεσθαι τῶν προσφερόντων ἄρτους. Ἐγὼ δὲ ἐν τῇ κατὰ Χαλκίδα Ἀρεθούσῃ τεθέαμαι, ἴσως δὲ καὶ ὑμῶν οἱ πλεῖστοι, κεστρεῖς χειροήθεις καὶ ἐγχέλεις ἐνώτια ἐχούσας ἀργυρᾶ καὶ χρυσᾶ, λαμβανούσας τε καὶ λαμβάνοντας παρὰ τῶν προσφερόντων τροφὰς (331f) τά τε ἀπὸ τῶν ἱερείων σπλάγχνα καὶ τυροὺς χλωρούς. Σῆμος δ´ ἐν ἕκτῳ Δηλιάδος « Ἀθηναίοις, φησί, θυομένοις ἐν Δήλῳ τὴν χέρνιβα βάψας παῖς προσήνεγκε κἀν τῇ φιάλῃ μετὰ τοῦ ὕδατος ἰχθῦς κατέχεεν. Εἰπεῖν οὖν αὐτοῖς τοὺς τῶν Δηλίων μάντεις ὡς κυριεύσουσι τῆς θαλάσσης. » [8,331] LIVRE HUITIÈME. Chap. I. Polybe de Mégalopolis racontant, excellent Timocrate, quelle est la félicité dont jouit la Lusitanie, province de l'Ibérie, que les Romains appellent actuellement l'Espagne, nous dit, dans le trente-quatrième livre de ses Histoires, (331a) que l'heureuse température y rend les hommes et les animaux très féconds, et que les fruits ne s'y corrompent jamais. En effet, les roses, les giroflées, les asperges et semblables, n'y cessent que trois mois de l'année. Quant au poisson qu'y fournit la mer, si on le compare avec celui de la nôtre, il l'emporte de beaucoup par sa quantité, sa bonté et sa beauté. Le sicle d'orge, c'est-à-dire, le médimne n'y vaut qu'une dragme ; celui des froments, neuf oboles d'Alexandrie; (331b) la métrète de vin, une dragme; un moyen chevreau, une obole; un lièvre autant; le prix d'un agneau est évalué à trois ou quatre oboles ; un cochon gras, allant à cent livres pesant, cinq dragmes ; une brebis, deux ; le talent pesant de figues, trois oboles ; un veau, cinq dragmes ; un bœuf déjà propre au joug, dix. Quant au gibier, on n'y attache presque aucune valeur pécuniaire ; on le donne comme le par-dessus dans les ventes que l’on fait des autres choses dont je viens de parler : mais l'aimable Larensius nous fait continuellement de Rome la Lusitanie même. Aussi attentif à tout ce qui peut être agréable, qu'à la magnificence, il nous comble chaque jour de toutes sortes de biens, (331c) tandis que nous n'apportons de chez nous que quelques morceaux à lire, ou à réciter. 2. Cynulque paraissait déjà bien fatigué d'entendre parler si longtemps de poissons, lorsque l'aimable Démocrite le prévint, en disant : Messieurs poissons, pour parler avec Archippe, il y a ici quelque omission, car il nous vient encore quelques poissons de surplus ; mais ce sont de ces poissons qu'on a nommés orychthes, et qu'on trouve à Héraclée, ou près de Tion, ville du Pont, et colonie de Milet, selon le rapport de Théophraste. Le même philosophe a aussi parlé de ceux que le froid glace avec l'eau où ils se trouvent pris, et qui ne recouvrent le sentiment et le mouvement que lorsqu'on les fait cuire dans les pots où on les a jetés ; (331d) mais outre ceux-ci, il y a quelque chose de particulier concernant les poissons orychthes de la Paphlagonie. On les tire de terre en creusant profondément dans des lieux où il n'y a ni épanchement de rivière, ni courants d'eau chaude, et cependant on y trouve des poissons vivants. 3. Mnaséas de Patras dit, dans son Périple, que les poissons du fleuve Clitoris font entendre un son de voix, quoiqu'Aristote n'ait dit cela que du sanglier, et du porc fluviatile. Philostephanus, originaire de Cyrène, et ami de Callimaque, rapporte, (331e) dans son Traité des Fleuves extraordinaires, que dans le fleuve Aroanius, qui traverse Phénée, il y a des poissons qui rendent un son de voix semblable à celui des grives, et qu'on les appelle pœciles. Nymphiodore de Syracuse dit, dans son Périple, qu'on voit, dans le fleuve Hélore, des labrax (ou loups) et de grandes anguilles si apprivoisées, que ces poissons viennent prendre le pain qu'on leur présente à la main. Pour moi, j'ai considéré dans l'Aréthuse, près de Chalcis, des muges très familiers, et des anguilles ornées de pendants d'oreille, qui prenaient la nourriture qu'on leur présentait, de même que les entrailles des victimes, et du fromage nouvellement fait : or, plusieurs d'entre vous l'ont peut-être vu comme moi. Le sixième livre de la Déliade de Sémus nous apprend qu'un serviteur qui apportait de l'eau, qu'il venait de puiser dans une aiguière pour les Athéniens occupés d'un sacrifice à Délos, versa des poissons dans la cuvette avec l'eau. Sur quoi un devin, habitant de cette île, prédit aux Athéniens qu'ils auraient l'empire de la mer.


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Dernière mise à jour : 17/09/2009