HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Athénée de Naucratis, les Deipnosophistes (ou Le Banquet des sages), livre VII

Chapitre 6

  Chapitre 6

[7,6] Φιλέταιρος Κυναγίδι. Τί δεῖ γὰρ ὄντα θνητόν, ἱκετεύω, ποιεῖν πλὴν ἡδέως ζῆν τὸν βίον καθ´ ἡμέραν, ἐὰν ἔχῃ τις ὁπόθεν; Ἀλλὰ δεῖ σκοπεῖν τοῦτ´ αὐτὸ τἀνθρώπει´ ὁρῶντα πράγματα, (280d) εἰς αὔριον δὲ μηδὲ φροντίζειν ὅτι ἔσται· περίεργόν ἐστιν ἀποκεῖσθαι πάνυ ἕωλον ἔνδον τἀργύριον. Καὶ ἐν Οἰνοπίωνι δὲ αὐτός φησιν· Θνητῶν δ´ ὅσοι ζῶσιν κακῶς ἔχοντες ἄφθονον βίον, ἐγὼ μὲν αὐτοὺς ἀθλίους εἶναι λέγω. Οὐ γὰρ θανών γε δήπουθεν ἔγχελυν φάγοις οὐδ´ ἐν νεκροῖσι πέττεται γαμήλιος. 13. Ἀπολλόδωρος δ´ Καρύστιος ἐν Γραμματειδιοποιῷ· (280e) πάντες ἄνθρωποι, τί τὸ ζῆν ἡδέως παρέντες ἐπιμελεῖσθε τοῦ κακῶς ποιεῖν πολεμοῦντες ἀλλήλους; Πότερα πρὸς τῶν θεῶν ἐπιστατεῖ τις τοῦ βίου νυνὶ τύχη ἄγροικος ἡμῶν οὔτε παιδείαν ὅλως εἰδυῖα, τί τὸ κακόν ποτ´ τί τἀγαθὸν ἔστ´ ἀγνοοῦσα παντελῶς, εἰκῆ τέ πως ἡμᾶς κυλίνδους´ ὅντιν´ ἂν τύχῃ τρόπον; Οἶμαί γε. Τίς γὰρ μᾶλλον ἂν προείλετο Ἕλλην ἀληθῶς οὖσα λεπομένους ὁρᾶν (280f) αὐτοὺς ὑφ´ αὑτῶν καὶ καταπίπτοντας νεκρούς, ἐξὸν ἱλαρούς, παίζοντας, ὑποπεπωκότας, αὐλουμένους. ωδει λέγ´ αὐτή, γλυκυτάτη, ἔλεγχ´ ἄγροικον οὖσαν ἡμῶν τὴν τύχην. Καὶ προελθών· Οὐ τοῦτο τὸ ζῆν ἐστι τὸν καλούμενον θεῶν ἀληθῶς βίον; Ὅσῳ δ´ ἡδίονα τὰ πράγματ´ ἐν ταῖς πόλεσιν ἦν ἂν τὰ νῦν, εἰ μεταβαλόντες τὸν βίον διήγομεν· (281a) πίνειν Ἀθηναίους ἅπαντας τοὺς μέχρι ἐτῶν τριάκοντ´, ἐξιέναι τοὺς δ´ ἱππέας ἐπὶ κῶμον εἰς Κόρινθον ἡμέρας δέκα στεφάνους ἔχοντας καὶ μύρον πρὸ ἡμέρας, τοὺς τὴν ῥάφανον πωλοῦντας ἕψειν Μεγαρέων, εἰς τὸ βαλανεῖον ἀπιέναι τοὺς συμμάχους, κεραννύναι τὸν οἶνον Εὐβοεῖς. {Β.} Τρυφὴ καὶ βίος ἀληθῶς. {Α.} Ἀλλ´ ἀπαιδεύτῳ τύχῃ (281b) δουλεύομεν. 14. Φιλήδονον δ´ οἱ ποιηταὶ καὶ τὸν ἀρχαῖόν φασι γενέσθαι Τάνταλον· γοῦν τὴν τῶν Ἀτρειδῶν ποιήσας κάθοδον ἀφικόμενον αὐτὸν λέγει πρὸς τοὺς θεοὺς καὶ συνδιατρίβοντα ἐξουσίας τυχεῖν παρὰ τοῦ Διὸς αἰτήσασθαι ὅτου ἐπιθυμεῖ. Τὸν δὲ πρὸς τὰς ἀπολαύσεις ἀπλήστως διακείμενον ὑπὲρ αὐτῶν τε τούτων μνείαν ποιήσασθαι καὶ τοῦ ζῆν τὸν αὐτὸν τρόπον τοῖς θεοῖς. Ἐφ´ οἷς ἀγανακτήσαντα τὸν Δία τὴν μὲν εὐχὴν ἀποτελέσαι διὰ τὴν ὑπόσχεσιν, (281c) ὅπως δὲ μηδὲν ἀπολαύῃ τῶν παρακειμένων, ἀλλὰ διατελῇ ταραττόμενος, ὑπὲρ τῆς κεφαλῆς ἐξήρτησεν αὐτῷ πέτρον, δι´ ὃν οὐ δύναται τῶν παρακειμένων τυχεῖν οὐδενός. Καὶ τῶν στωικῶν δέ τινες συνεφήψαντο ταύτης τῆς ἡδονῆς· Ἐρατοσθένης γοῦν Κυρηναῖος μαθητὴς γενόμενος Ἀρίστωνος τοῦ Χίου, ὃς ἦν εἷς τῶν ἀπὸ τῆς στοᾶς, ἐν τῷ ἐπιγραφομένῳ Ἀρίστωνι παρεμφαίνει τὸν διδάσκαλον ὡς ὕστερον ὁρμήσαντα ἐπὶ τρυφήν, λέγων ὧδε· (281d) «Ἤδη δέ ποτε καὶ τοῦτον πεφώρακα τὸν τῆς ἡδονῆς καὶ ἀρετῆς μεσότοιχον διορύττοντα καὶ ἀναφαινόμενον παρὰ τῇ ἡδονῇΚαὶ Ἀπολλοφάνης δὲ (γνώριμος δὲ ἦν καὶ οὗτος τοῦ Ἀρίστωνος) ἐν τῷ Ἀρίστωνι, καὶ αὐτὸς οὕτως ἐπιγράψας τὸ σύγγραμμα, ἐμφανίζει τὴν τοῦ διδασκάλου φιληδονίαν. Περὶ δὲ Διονυσίου τοῦ Ἡρακλεώτου τί δεῖ καὶ λέγειν; Ὃς ἄντικρυς ἀποδὺς τὸν τῆς ἀρετῆς χιτῶνα ἀνθινὰ μετημφιάσατο καὶ Μεταθέμενος καλούμενος ἔχαιρε, (281e) καίτοι γηραιὸς ἀποστὰς τῶν τῆς στοᾶς λόγων καὶ ἐπὶ τὸν Ἐπίκουρον μεταπηδήσας· περὶ οὗ οὐκ ἀχαρίτως Τίμων ἔφη· Ἡνίκ´ ἐχρῆν δύνειν, νῦν ἄρχεται ἡδύνεσθαι· ὥρη ἐρᾶν, ὥρη δὲ γαμεῖν, ὥρη δὲ πεπαῦσθαι. 15. Ἀπολλόδωρος Ἀθηναῖος ἐν τῷ τρίτῳ περὶ Σώφρονος τῷ εἰς τοὺς ἀνδρείους μίμους προθεὶς τὸ «Καταπυγοτέραν τ´ ἀλφηστᾶν» φησίν· (281f) «Ἰχθῦς τινες οἱ ΑΛΦΗΣΤΑΙ τὸ μὲν ὅλον κιρροειδεῖς, πορφυρίζοντες δὲ κατά τινα μέρη. Φασὶ δ´ αὐτοὺς ἁλίσκεσθαι σύνδυο καὶ φαίνεσθαι τὸν ἕτερον ἐπὶ τοῦ ἑτέρου κατ´ οὐρὰν ἑπόμενον. Ἀπὸ τοῦ οὖν κατὰ τὴν πυγὴν θατέρῳ τὸν ἕτερον ἀκολουθεῖν τῶν ἀρχαίων τινὲς τοὺς ἀκρατεῖς καὶ καταφερεῖς οὕτω καλοῦσιν. Ἀριστοτέλης ἐν τῷ περὶ ζῴων μονάκανθον εἶναι καὶ κιρρὸν τὸν ἀλφηστικόν. (282a) Μνημονεύει δ´ αὐτοῦ καὶ Νουμήνιος Ἡρακλεώτης ἐν Ἁλιευτικῷ οὕτως· Φυκίδας ἀλφηστήν τε καὶ ἐν χροιῇσιν ἐρυθρὸν σκορπίον. Καὶ Ἐπίχαρμος ἐν Ἥβας γάμῳ· Μύες ἀλφησταί τε κορακῖνοί τε κοριοειδέες. Μνημονεύει δ´ αὐτοῦ καὶ Μίθαικος ἐν Ὀψαρτυτικῷ. [7,6] Chap. VI. Philétaire dit, dans sa Chasseresse : «Mais, je vous prie, que doit faire un mortel, autre chose que de vivre avec plaisir d'un jour à l'autre, s'il a de quoi? Oui, c'est tout ce qu'on doit envisager, (280d) lorsqu'on réfléchit bien aux choses humaines, et ne pas s'inquiéter du lendemain. C'est bien en pure perte qu'on laisse vieillir des tas d'argent enfermé.» Le même écrit, dans son Œnopion : «Que je trouve malheureux ceux qui, avec beaucoup de bien, ne savent pas vivre à l'aise ! Après ta mort, tu n'auras pas une seule anguille à manger, et l'on ne fait pas de repas de noces chez les morts.» 13. Apollodore de Caryste dit, dans son Huissier : (280e) «O ! vous tous mortels, pourquoi, renonçant à vivre avec plaisir, ne cherchez-vous que des maux, en vous offensant les uns les autres? est-ce donc, ô dieux ! un sort impitoyable, inhumain, qui règle à présent notre vie? ou ce sort ne connaît-il absolument pas ce qu'il y a de bien, ce qu'il y a de mal, pour nous rouler ainsi au hasard et aveuglément, comme il me paraît? En effet, si c’était vraiment la fortune qui s'intéressât à la Grèce, préférerait-elle de nous voir nous attaquer les uns les autres, (280f) et périr sous les coups; tandis que, le verre à la main, pleins de joie et de gaité, nous pourrions dire, au son des flûtes : O divinité charmante, arrête le sort inhumain qui nous maîtrise !» Il dit plus loin : «Non, ce n'est pas, comme on dit, mener vraiment la vie des dieux. Que tout irait bien mieux qu'à présent dans nos villes, si nous changions de vie ! si tous les Athéniens (281a) pouvaient aller bien boire jusqu'à trente ans ; si les Chevaliers se rendaient à Corinthe avec dix couronnes, pour y faire quelque partie de débauche ; si ceux qui vendent les raves de Mégare préparaient sur le feu des parfums, de grand matin ; si nos alliés allaient aux bains, et mêlaient de bon vin d'Eubée, c'est là ce qu'on pourrait appeler délices, et vraiment la vie ! Mais nous sommes maîtrisés (281b) par une fortune qui ne sait ce qu'elle fait.» 14. Les poètes disent aussi que l'ancien Tantale était ami de la volupté. C'est pourquoi celui qui a composé le Retour des Atrides, dit que Tantale alla un jour trouver les dieux, et que conversant familièrement avec eux, Jupiter lui donna la liberté de demander ce qu'il voudrait. Comme il était livré sans réserve aux jouissances, il en toucha quelque chose, et demanda de vivre comme les dieux. Jupiter le lui accorda en se rendant à son désir, parce qu'il le lui avait promis ; (281c) mais indigné de cette hardiesse, il ne voulut pas qu'il jouît de ce qu'il aurait devant lui. C'est pourquoi il suspendit une roche sur sa tête, afin de le tenir dans une crainte continuelle, et de l'empêcher ainsi de manger rien de ce qui lui serait servi. Quelques Stoïciens n'ont pas été non plus ennemis de la volupté. Voici ce qu'Ératosthène de Cyrène rapporte à ce sujet : Disciple d'Ariston le Stoïcien, natif de Chio, il nous montre, dans son ouvrage intitulé Ariston, que ce philosophe, son maître, s’était en dernier lieu rangé du parti de la volupté. Voici ses termes : (281d) «Je le surpris enfin perçant le mur mitoyen qui séparait la volupté et la vertu, et se montrant du côté de la première.» En outre Aphanès, qui a aussi écrit un Ariston, nom de ce philosophe avec qui il était particulièrement lié, dévoile de même le penchant que son maître a eu pour le plaisir. Mais que dirai-je de Denys d'Héraclée, qui se dépouilla ouvertement de la robe de la vertu, pour en prendre une à fleurs, et s'entendait volontiers appeler le déserteur, (281e) quoiqu'il fût vieux lorsqu'il quitta la doctrine des Stoïciens pour passer dans le parti d'Épicure? Timon a dit de lui assez spirituellement : «Au moment de cesser de vivre, il veut vivre dans le plaisir : il y a temps pour aimer, pour se marier, et pour renoncer à tout cela.» 15. Apollodore d'Athènes (dans son troisième commentaire sur les Mimes virils de Sophron), après avoir ajouté, elle est plus salace qu'une alpheste, dit : (281f) Alphestes. Les alphestes sont totalement de couleur de cire, ayant une teinte pourpre à quelques parties. On dit qu'on les prend toujours deux ensemble, et que l'un paraît suivre l'autre à la queue. Ces poissons se suivant ainsi, l'un au derrière de l'autre, quelques anciens en ont pris occasion de nommer alphestes les hommes incontinents et lascifs. Aristote dit que ce poisson n'a qu'une épine, et est de couleur fauve. (282a) Numénius d'Héraclée en fait ainsi mention : «Les tanches marines, l’alpheste et la scorpène rouge.» Epicharme dit, dans ses Noces d'Hébé : «Des moules, des alphestes de couleur de cire, et des coracins.»


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Dernière mise à jour : 3/07/2008