| [7,1] 1. (275c) Ἐπιτελουμένου δὲ ἤδη τοῦ δείπνου τῶν Φαγησίων ἑορτὴν συντελεῖσθαι 
νομίσαντες οἱ κυνικοὶ πάντων μᾶλλον ηὐφραίνοντο. καὶ ὁ Κύνουλκος ἔφη 
«Ἕως ἡμεῖς δειπνοῦμεν, ὦ Οὐλπιανέ, (λόγοις γὰρ ἑστιᾷ) προβάλλω σοι παρὰ τίνι 
εἴρηται Φαγήσια ἑορτὴ καὶ Φαγησιπόσια.» 
Καὶ ὃς ἀπορηθεὶς ἐπισχεῖν τε κελεύσας τοὺς παῖδας τὴν περιφορὰν καίτοι ἤδη οὔσης 
ἑσπέρας· 
«Οὐ συμπεριφέρομαι, ὦ σοφώτατε· ὥστε λέγειν σοὶ καιρός, ἵνα μᾶλλον καὶ 
δειπνήσῃς ἥδιον.» 
Καὶ ὃς 
(275d) «Εἰ χάριν ὁμολογήσεις μαθών, λέξω.» 
Ὁμολογήσαντος δ´ ἔφη· «Κλέαρχος Ἀριστοτέλους μαθητής, Σολεὺς δὲ τὸ γένος, ἐν τῷ 
προτέρῳ περὶ γρίφων (κρατῶ γὰρ καὶ τῆς λέξεως διὰ τὸ σφόδρα μοι εἶναι προσφιλῆ) 
οὑτωσί πως εἴρηκε· 
«Φαγήσια, οἳ δὲ φαγησιπόσια προσαγορεύουσι τὴν ἑορτήν· ἐξέλιπε δὲ αὕτη, καθάπερ 
ἡ τῶν ῥαψῳδῶν ἣν ἦγον ... καὶ τὴν τῶν Διονυσίων· ἐν ᾗ παριόντες ἑκάστῳ τῶν θεῶν 
οἷον τιμὴν ἐπετέλουν τὴν ῥαψῳδίαν.» 
Ταῦτ´ εἶπεν ὁ Κλέαρχος. (276a) Εἰ δ´ ἀπιστεῖς, ὦ ἑταῖρε, καὶ τὸ βιβλίον 
κεκτημένος οὐ φθονήσω σοι· ἀφ´ οὗ πολλὰ ἐκμαθὼν εὐπορήσεις προβλημάτων· καὶ γὰρ 
Καλλίαν ἱστορεῖ τὸν Ἀθηναῖον γραμματικὴν συνθεῖναι τραγῳδίαν, ἀφ´ ἧς ποιῆσαι τὰ 
μέλη καὶ τὴν διάθεσιν Εὐριπίδην ἐν Μηδείᾳ καὶ Σοφοκλέα τὸν Οἰδίπουν.»
2. Θαυμασάντων δὲ πάντων τὸ εὐπαίδευτον τοῦ Κυνούλκου ὁ Πλούταρχος 
«Κατὰ τὸ ὅμοιον, ἔφη, καὶ ἐν Ἀλεξανδρείᾳ τῇ ἐμῇ Λαγυνοφόρια ἑορτή τις ἤγετο, 
περὶ ἧς ἱστορεῖ Ἐρατοσθένης ἐν τῷ ἐπιγραφομένῳ συγγράμματι Ἀρσινόη. λέγει δὲ 
οὕτως· 
(276b) «Τοῦ Πτολεμαίου κτίζοντος ἑορτῶν καὶ θυσιῶν παντοδαπῶν γένη καὶ μάλιστα 
περὶ τὸν Διόνυσον, ἠρώτησεν Ἀρσινόη τὸν φέροντα τοὺς θαλλοὺς τίνα νῦν ἡμέραν 
ἄγει καὶ τίς  ἐστὶν ἑορτή. Τοῦ δ´ εἰπόντος «καλεῖται μὲν Λαγυνοφόρια, καὶ τὰ 
κομισθέντα αὑτοῖς δειπνοῦσι κατακλιθέντες ἐπὶ στιβάδων καὶ ἐξ ἰδίας ἕκαστος 
λαγύνου παρ´ αὑτῶν φέροντες πίνουσιν·» 
(276c) Ὡς δ´ οὗτος ἀπεχώρησεν, ἐμβλέψασα πρὸς ἡμᾶς 
«Συνοίκιά γ´, ἔφη, ταῦτα ῥυπαρά. ἀνάγκη γὰρ τὴν σύνοδον γίνεσθαι παμμιγοῦς 
ὄχλου, θοίνην ἕωλον καὶ οὐδαμῶς εὐπρεπῆ παρατιθεμένων.
« Εἰ δὲ τὸ γένος τῆς ἑορτῆς ἤρεσκεν, οὐκ ἂν ἐκοπίασε δήπου τὰ αὐτὰ ταῦτα 
παρασκευάζουσα ἡ βασίλεια καθάπερ ἐν τοῖς Χουσίν· εὐωχοῦνται μὲν γὰρ κατ´ ἰδίαν, 
παρέχει δὲ ταῦτα ὁ καλέσας ἐπὶ τὴν ἑστίασιν.»
3. Τῶν δὲ παρόντων γραμματικῶν τις ἀποβλέψας εἰς τὴν τοῦ δείπνου παρασκευὴν ἔφη· 
«Εἶτα πῶς δειπνήσομεν τοσαῦτα δεῖπνα; Ἴσως διὰ νυκτός, ὡς ὁ χαρίεις (276d) 
Ἀριστοφάνης ἐν Αἰολοσίκωνι εἶπεν, οὕτως λέγων οἱονεὶ δι´ ὅλης νυκτός· ὡς καὶ τὸ 
Ὁμηρικὸν ἔχει·
κεῖτ´ ἔντοσθ´ ἄντροιο τανυσσάμενος διὰ μήλων.
Ἀντὶ τοῦ διὰ πάντων τῶν μήλων, τὸ μέγεθος αὐτοῦ ἐμφανίζων.» 
Πρὸς ὃν ὁ ἰατρὸς ἔφη Δάφνος 
«Ὠφελιμώτερά ἐστι, φίλτατε, τῷ παντὶ σώματι τὰ νυκτερινὰ δεῖπνα· τὸ γὰρ τῆς 
σελήνης ἄστρον πρὸς τὰς τῆς τροφῆς ἁρμόττει πέψεις σηπτικὸν ὑπάρχον· κατὰ σῆψιν 
δ´ (276e) ἡ πέψις. Εὐσηπτότερα γοῦν τὰ νύκτωρ θυόμενα τῶν ἱερείων καὶ τῶν ξύλων 
τὰ πρὸς τὸ σελήνιον κοπτόμενα, καὶ τῶν καρπῶν δὲ οἱ πλεῖστοι πρὸς τὸ σελήνιον 
πεπαίνονται.» 
 | [7,1] 1. (275c) Chap. I. Le souper allait déjà bon train, lorsque 
les Cyniques, s'imaginant qu'on faisait la fête des 
Phagésies, s'en réjouissaient plus que tous les autres 
convives. Alors Cynulque dit à Ulpien : Pendant que nous 
soupons (car, pour toi, tu ne te repais que de discours), je te 
demanderai ici en quel auteur on trouve la fête des Phagésies 
et des Phagésiposies. Ulpien embarrassé, commande aux 
esclaves, qui portaient les plats à la ronde, de s'arrêter, et lui 
répond : sage Cynulque, il se fait déjà tard, ainsi je ne serai 
pas assez complaisant pour te satisfaire à présent. Tu as tout 
le temps de parler ; peut-être même que tu en souperas avec 
plus d'appétit. Eh ! bien répartit Cynulque, (275d) si tu es 
disposé à m'en savoir gré, je vais te l'apprendre. Oui, certes, 
dit l'autre. 
Cléarque, répond Cynulque, disciple d'Aristote, en parle 
précisément en ces termes, liv. 5 de son ouvrage sur les 
Griphes ; car je me rappelle très bien le passage, parce que 
c'est un auteur que j'aime beaucoup : «On appelle Phagésie, 
ou, selon quelques-uns, Phagésiposie, une fête pendant 
laquelle chacun de ceux qui passaient étaient obligés de 
payer au dieu le tribut d'une rapsodie; mais cette fête et les 
rapsodes ne sont plus d'usage.» Voilà donc ce que dit 
Cléarque. (276a) Comme j'ai le livre, je ne t'en refuserai pas la 
communication. Tu y apprendras bien des choses, et tu ne 
manqueras pas de questions à proposer. Il raconte, par 
exemple, que Callias, le grammairien, natif d'Athènes, a fait 
une tragédie dont Euripide a imité les vers et tout le plan dans 
sa Médée, de même que Sophocle dans son Œdipe. 
2. Tout le monde fut étonné de cette érudition de 
Cynulque. Alors Plutarque prit la parole : Messieurs, dit-il, on 
célébrait pareillement dans Alexandrie, ville où je suis né, une 
fête appelée Lagénophorie, dont parle Ératosthène, dans son 
ouvrage intitulé Arsinoé. Voici ce qu'il dit : 
(276b) «Ptolémée établissant une fête et divers 
sacrifices, surtout en l'honneur de Bacchus, Arsinoé dit à celui 
qui portait les rameaux: Quel jour célèbre-t-on? quelle est 
donc cette fête-ci? Celui-ci répondit : ce sont les 
Lagénophories, et chacun mange au souper ce qu'il a 
apporté pour soi, couché sur un lit de verdures, et boit aussi 
de sa propre bouteille dont il s'est muni. 
(276c) Cet homme ayant passé outre, Arsinoé nous 
regarda, en disant : Voilà des chambrées qui seront sans 
doute bien sales ; car ce ne sera nécessairement qu'une 
tourbe ramassée de toutes sortes de gens, et qui ne se 
servira que des viandes rances et dégoûtantes. Si cette fête 
avait plu à la reine, elle n'aurait pas eu, à faire ces 
préparatifs, autant d'embarras qu'il y en a dans la fête des 
Congés. Chacun, il est vrai, y mange séparément; mais c'est 
à celui qui invite à faire les frais du repas. 
3. Un des grammairiens qui se trouvaient à table, 
considérant cet appareil, dit : Mais la nuit nous suffira-t-elle 
pour consommer tant de plats qui feraient autant de soupers? 
Le charmant (276d) Aristophane s'est servi de l'expression g-dia 
g-nyktos, dans son Æolosikon, pour cette expression la nuit, au 
lieu de dire toute la nuit, g-di’ g-holees g-nyktos. C'est ainsi 
qu'Homère a dit:
«Il était couché, étendu le long de ses brebis (dia meeloon),»
pour désigner sa grandeur. 
Le médecin Daphnus dit alors : Mon cher, les soupers qui 
se font avant dans la nuit, sont plus avantageux pour le corps, 
en général ; car l'astre de la lune, qui de lui-même fait tendre 
à la putréfaction, est, pour cette raison, très convenable à la 
coction des aliments. En effet, la coction ne se fait que par 
putréfaction. (276e) C'est aussi pour cette raison que les 
animaux qu'on tue la nuit, tendent plus vite à l'état de 
putridité, de même que les bois qu'on coupe au clair de la 
lune : c'est même à cette clarté que mûrissent la plupart des fruits. 
 
 |