[2,7] Ἐὰν δέ τις ἡμῶν τοῦτο δυσκόλως ποιῇ, γλυκὺν ὑδαρῆ θερμὸν προλαμβανέτω, μάλιστα δὲ τὸν καλούμενον πρότροπον (τὸν γλυκὺν Λέσβιον) ὄντα εὐστόμαχον. Καὶ ὁ γλυκάζων δ´ οἶνος οὐ βαρύνει τὴν κεφαλήν, ὡς Ἱπποκράτης ἐν τῷ περὶ διαίτης φησίν,
(45f) ὅ τινες μὲν ἐπιγράφουσι περὶ ὀξέων (νόσων), οἳ δὲ περὶ πτισάνης, ἄλλοι δὲ πρὸς τὰς
Κνιδίας γνώμας. Λέγει δέ·
« Ὁ γλυκὺς ἧσσόν ἐστι καρηβαρικὸς τοῦ οἰνώδεος καὶ ἧσσον φρενῶν ἁπτόμενος καὶ
διαχωρητικώτερος τοῦ ἑτέρου κατ´ ἔντερον. »
Οὐ δεῖ δὲ προπίνειν καθὰ τοὺς Καρμανούς φησι Ποσειδώνιος· τούτους γὰρ
φιλοφρονουμένους ἐν τοῖς συμποσίοις λύειν τὰς ἐπὶ τῷ προσώπῳ φλέβας καὶ τὸ
καταρρέον αἷμα μιγνύντας τῷ πόματι προσφέρεσθαι, τέλος (46a) φιλίας νομίζοντας
τὸ γεύεσθαι τοῦ ἀλλήλων αἵματος. Μετὰ δὲ τὴν προσφορὰν ταύτην συγχρίεσθαι τὴν
κεφαλὴν μύρῳ, μάλιστα μὲν ῥοδίνῳ, εἰ δὲ μή, μηλίνῳ, εἰς τὸ ἀποκρούεσθαί τι ἀπὸ
τοῦ τόπου καὶ μὴ βλάπτεσθαι ἀπὸ τῆς τῶν οἴνων ἀναθυμιάσεως· εἰ δὲ μή, ἰρίνῳ ἢ
ναρδίνῳ. Οὐ κακῶς οὖν Ἄλεξίς φησιν·
Ἐναλείφεται τὰς ῥῖνας· ὑγιείας μέρος
μέγιστον ὀσμὰς ἐγκεφάλῳ χρηστὰς ποιεῖν.
25. Ἐκκλίνειν δὲ δεῖ τὰ πάχη τῶν μύρων ὕδωρ τε πίνειν τὸ κατὰ πρόσοψιν λεπτὸν
καὶ διαυγές, ὃ δὴ καὶ κατὰ τὸν σταθμόν ἐστι κοῦφον (46b) καὶ οὐδὲν ἐν αὑτῷ
γεῶδες ἔχει. Τὸ δὲ συμμέτρως θερμαινόμενον καὶ ψυχόμενον ὕδωρ χρηστόν ἐστι καὶ
εἰς χάλκεον ἢ ἀργύρεον ἄγγος ἐγχεόμενον οὐ ποιεῖ τὸ ἰῶδες. Φησὶ δὲ καὶ
Ἱπποκράτης·
« Ὕδωρ τὸ ταχέως θερμαινόμενον καὶ ψυχόμενον ἀεὶ κουφότερον. »
Μοχθηρὰ δ´ ἐστὶ τὰ βραδέως τὰ ὄσπρια τήκοντα. Τοιαῦτα δὲ τὰ νιτρώδη καὶ ἁλμυρά.
Ἐν δὲ τῷ περὶ ὑδάτων Ἱπποκράτης καλεῖ τὸ χρηστὸν ὕδωρ πότιμον. Τὰ δὲ τῶν ὑδάτων
στάσιμα χαλεπά, ὡς τὰ λιμναῖα καὶ τὰ ἑλώδη. Ἐστὶ δὲ καὶ τῶν κρηναίων τὰ πλεῖστα
σκληρότερα. (46c) Ἐρασίστρατος δέ φησιν ὡς
« Δοκιμάζουσί τινες τὰ ὕδατα σταθμῷ ἀνεξετάστως. Ἰδοὺ γὰρ τοῦ ἐξ Ἀμφιαράου
ὕδατος καὶ τοῦ ἐξ Ἐρετρίας συμβαλλομένων, τοῦ μὲν φαύλου τοῦ δὲ χρηστοῦ ὄντος,
οὐδ´ ἥτις ἐστὶ διαφορὰ κατὰ τὸν σταθμόν. »
Ἱπποκράτης δ´ ἐν τῷ περὶ τόπων ἄριστά φησιν εἶναι τῶν ὑδάτων ὅσα ἐκ μετεώρων
χωρίων ῥεῖ καὶ ἐκ λόφων γεηρῶν. Ταῦτα γὰρ λευκὰ καὶ γλυκέα καὶ τὸν οἶνον ὀλίγον
φέρειν οἷά τέ ἐστι, τόν τε χειμῶνα θερμαίνεται καὶ τὸ θέρος ψυχρά ἐστιν. (46d)
Ἐπαινεῖ δὲ μάλιστα ὧν τὰ ῥεύματα πρὸς ἀνατολὴν ἡλίου ἔρρωγε καὶ μάλιστα πρὸς τὰς
θερινάς. Ἀνάγκη γὰρ λαμπρὰ εἶναι καὶ εὐώδη καὶ κοῦφα. Διοκλῆς δέ φησι τὸ ὕδωρ
πεπτικὸν εἶναι καὶ ἄφυσον ψυκτικόν τε μετρίως ὀξυδερκές τε καὶ ἥκιστα
καρηβαρικὸν κινητικόν τε ψυχῆς καὶ σώματος. Πραξαγόρας τε ταὐτά φησι· ἐπαινεῖ δὲ
τὸ ὄμβριον, Εὐήνωρ δὲ τὰ λακκαῖα· χρηστότερόν τε εἶναι φάσκει τὸ ἐξ Ἀμφιαράου
συμβαλλόμενον τῷ ἐν Ἐρετρίᾳ.
26. Ὅτι δὲ τὸ ὕδωρ ὁμολογουμένως ἐστὶ τρόφιμον (46e) δῆλον ἐκ τοῦ τρέφεσθαί τινα
ἐξ αὐτοῦ μόνου τῶν ζῴων, ὥσπερ τοὺς τέττιγας. Πολλὰ δὲ καὶ τῶν ἄλλων ὑγρῶν ἐστι
τρόφιμα, οἷον γάλα, πτισάνη, οἶνος. Τὰ γοῦν ὑποτίτθια γάλακτι διαρκεῖται. Καὶ
πολλὰ δὲ ἔθνη γαλακτοποτοῦντα ζῇ. Δημόκριτον δὲ τὸν Ἀβδηρίτην λόγος ἔχει διὰ
γῆρας ἐξάξαι αὑτὸν διεγνωκότα τοῦ ζῆν καὶ ὑφαιροῦντα τῆς τροφῆς καθ´ ἑκάστην
ἡμέραν, ἐπεὶ αἱ τῶν Θεσμοφορίων ἡμέραι ἐνέστησαν, (46f) δεηθεισῶν τῶν οἰκείων
γυναικῶν μὴ ἀποθανεῖν κατὰ τὴν πανήγυριν, ὅπως ἑορτάσωσι, πεισθῆναι κελεύσαντα
μέλιτος ἀγγεῖον αὑτῷ πλησίον παρατεθῆναι, καὶ διαζῆσαι ἡμέρας ἱκανὰς τὸν ἄνδρα,
τῇ ἀπὸ τοῦ μέλιτος ἀναφορᾷ μόνῃ χρώμενον, καὶ μετὰ τὰς ἡμέρας βασταχθέντος τοῦ
μέλιτος ἀποθανεῖν. Ἔχαιρε δὲ ὁ Δημόκριτος ἀεὶ τῷ μέλιτι· καὶ πρὸς τὸν πυθόμενον
πῶς ἂν ὑγιῶς τις διάγοι ἔφη, εἰ τὰ μὲν ἐντὸς μέλιτι βρέχοι, τὰ δ´ ἐκτὸς ἐλαίῳ.
Καὶ τῶν Πυθαγορικῶν δὲ τροφὴ ἦν ἄρτος μετὰ μέλιτος, (47a) ὥς φησιν Ἀριστόξενος,
τοὺς προσφερομένους αὐτὰ ἀεὶ ἐπ´ ἀρίστῳ λέγων ἀνόσους διατελεῖν. Λύκος δὲ
πολυχρονίους φησὶν εἶναι τοὺς Κυρνίους (οἰκοῦσι δ´ οὗτοι περὶ Σαρδόνα) διὰ τὸ
μέλιτι ἀεὶ χρῆσθαι· πλεῖστον δὲ τοῦτο γίνεται παρ´ αὐτοῖς.
27. Ὅρα τὸ
« Ἀνατιθεμένων πάντων τὴν ζήτησιν »
ἤτοι ἀναβαλλομένων.
Ὅτι τὸ ἄνηστις ἡ νῆστις πλεονασμῷ τοῦ <α>, ὡς στάχυς ἄσταχυς, παρὰ Κρατίνῳ
κεῖται·
Οὐ γάρ τοι σύ γε πρῶτος ἄκλητος φοιτᾷς ἐπὶ
δεῖπνον ἄνηστις.
(47b) Τὸ δὲ ὀξύπεινος παρὰ Διφίλῳ·
Τέρπομαι γυμνοὺς ὁρῶν
τοὺς ὀξυπείνους καὶ πρὸ τῶν καιρῶν ἀεὶ
πάντ´ εἰδέναι σπεύδοντας.
Καὶ Ἀντιφάνης·
Ἓν νόσημα τοῦτ´ ἔχει·
ἀεὶ γὰρ ὀξύπεινός ἐστι. {Β.} Θετταλὸν
λέγει κομιδῇ τὸν ἄνδρα.
| [2,7] CHAP. VII. Si quelqu'un de nous ne s'accommode pas de bonne eau froide ou
chaude, qu'il commence par boire du vin doux, bien trempé et chaud, surtout
de ce vin doux de Lesbos, de la première goutte (potrope), qui est si bon pour
l'estomac. Hippocrate assure que le vin doux n'appesantit pas la tête ; le livre
où il le dit a plusieurs titres : (45f) les uns l'intitulent de la diète
dans les maladies aiguës, les autres de la tisane, quelques-uns enfin, contre
les sentences de Cnide ; mais voici ce qu'il dit ---.
Le vin doux appesantit moins la tête que celui qui est vineux (liquoreux), et
affecte moins le cerveau : il passe mieux par les premières voies ---.
Quand vous porterez une santé à quelqu'un, dit Posidonius gardez-vous de le
faire comme les Carmaniens. Pour se marquer une affection sincère dans leurs
festins, ils s'ouvrent la veine du front, et mêlant leur sang avec le vin,
ils se présentent la coupe ; c'est pour eux la preuve (46a) de la plus parfaite
amitié, que de boire réciproquement de leur sang. Après cette boisson, ils se
frottent la tête de quelque onguent, surtout de celui de roses, ou de coings,
s’ils n'en ont pas de roses, afin de modérer un peu l'effet du vin ; et ils
empêchent ainsi ses fumées de devenir nuisibles. Au défaut de ces onguents, ils
usent de ceux d'Iris ou de Nard. Alexis a donc dit avec raison :
« Il se frotte les narines d'onguents odoriférants : ces émissions agréables
qu'il se porte au cerveau, contribuent beaucoup à sa santé. »
25. Mais il faut éviter les onguents épais, et ne boire que de l'eau légère,
limpide, en un mot celle qui pèse le moins à la balance, (46b) et qui ne
contient pas de molécules terreuses.
Celle qu'on a médiocrement chauffée, et qu'on laisse refroidir dans un vaisseau
d'airain ou d'argent, est salubre, lorsqu'elle n'y laisse aucune tache
érugineuse. Hippocrate dit que l'eau qui s'échauffe et se refroidit promptement,
est toujours plus légère. Celle dans laquelle les légumes sont longtemps à
cuire, est insalubre. Il en est de même des eaux sélénitiques et muriatiques.
Hippocrate dit dans son traité de l’usage des liquides, que l'eau bonne à
boire est la meilleure pour l'usage de la médecine.
Il dit dans son traité de l’air, des lieux et des eaux : il y a des eaux
dormantes, malsaines, comme celles des étangs et des marais : les eaux de
fontaines sont la plupart trop crues.
(46c) Erasistrate observe qu'on ne peut connaître la légèreté de l'eau à la
balance. En effet, dit-il, comparez celle de la fontaine d'Amphiaraüs et
d'Erétrie à la balance, vous n'aurez aucune différence pour le poids ; cependant
l'une est fort insalubre, et l'autre vraiment bonne.
Hippocrate ajoute dans le même traité des lieux, de l'air et des eaux : Les
meilleures eaux sont celles qui viennent de quelque endroit très élevé, en
roulant sur des coteaux terreux; elles sont ordinairement belles, douces :
la moindre goutte de vin qu'on y verse s'y fait sentir; d'ailleurs ces eaux sont
chaudes en hiver, et froides ou fraîches en été.
(46d) Hippocrate préfère les sources dont les eaux coulent à l'Orient,
surtout à celui d'été, parce qu'elles sont limpides, légères, et flattent l'odorat.
Dioclès dit que l’eau est digestive, ne produit pas de flatuosités, rafraîchit
modérément, rend la vue perçante, n'appesantit point la tête, et donne de
l'activité au corps et à l'âme. Praxagoras est du même avis, mais il loue
l'eau de pluie. Evénor préfère celle de citerne, et dit que l'eau de la fontaine
d'Amphiaraüs est excellente en comparaison de celle d'Erétrie.
26. On doit convenir que l'eau est nourrissante, (46e) puisque certains animaux
ne vivent que d'eau, comme les cigales. Parmi les autres fluides, il en est
aussi plusieurs qui sont nourrissants, comme le lait, la tisane (décoction
d'orge) et le vin. Les animaux qui tètent, vivent de lait seul; plusieurs
nations n'ont même que ce fluide pour aliment ---.
On dit que Démocrite étant fort âgé, voulut enfin quitter la vie ; pour cet
effet il retranchait tous les jours quelque chose de sa nourriture. Les fêtes de
Cérès étant arrivées, (46f) les femmes de sa maison, qui voulaient faire la
fête, le prièrent de prolonger sa vie de quelques jours ; il y consentit, en
leur disant de mettre près de lui un pot de miel, et il vécut encore un peu,
sans autre nourriture que l'odeur du miel qu'il se portait au nez. La fête étant
finie, on ôta le pot de miel, et il mourut. Démocrite avait aimé le miel toute
sa vie. Quelqu'un lui demandant un jour ce qu'il fallait faire pour jouir d'une
bonne santé : « Humectez, lui dit-il, l'intérieur avec du miel, et le dehors
avec de l'huile. »
La nourriture des Pythagoriciens était, (47a) selon Aristoxène, du pain et du
miel ; et, selon lui, ceux qui ne mangeraient que de ces aliments à dîner se
porteraient toujours bien. Lycus dit que les Corses (voisins de la Sardaigne,)
vivent longtemps, parce qu'ils font un usage continuel du miel, qui est très
commun chez eux ---.
Tout le monde ayant remis cette question à un autre temps ---.
27. Or, remarquez ici le mot anatithemenohn au génitif pluriel, dans le sens de
remettre, pour anaballomenohn, renvoyant ---
Anestis, qui est à jeun, est encore ici pour neestis, en faisant précéder un a,
comme on dit astachys, épi, pour stachys. C'est ce qu'on voit dans ce vers de
Cratinus : « Tu n'es pas le premier qui viens souper à jeun : aneestis. »
(47b) Diphile s'est servi du mot oxypeinos, affamé, dans le sens de curieux :
« J'ai du plaisir à voir ces curieux déguenillés, vouloir tout savoir avant le
temps : oxypeinous. »
Antiphane le prend dans le sens littéral :
« A. Il n'a qu'une maladie, c'est d'être toujours affamé. » B. C'est sans doute
d'un Thessalien dont tu me parles? >»
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