[2,1] 1. (35a) Τὸ πολὺ τῆς ἡμέρας προσεπιμετρεῖ τῷ ὕπνῳ.
Οὐκ εἴων με οἱ λόγοι, οὓς ἀπεμνημόνευσας, ὄντες
ποικίλοι ὕπνῳ διδόναι σχολήν.
Οὐκ ἀπὸ σκοποῦ τοξεύειν.
Ὅτι τὸν οἶνον ὁ Κολοφώνιος Νίκανδρος ὠνομάσθαι φησὶν ἀπὸ Οἰνέως·
Οἰνεὺς δ´ ἐν κοίλοισιν ἀποθλίψας δεπάεσσιν
οἶνον ἔκλησε.
Φησὶ δὲ καὶ Μελανιππίδης ὁ Μήλιος·
Ἐπώνυμον, δέσποτ´, οἶνον Οἰνέως.
Ἑκαταῖος δ´ ὁ Μιλήσιος τὴν ἄμπελον ἐν Αἰτωλίᾳ λέγων εὑρεθῆναί φησι καὶ τάδε·
(35b) « Ὀρεσθεὺς ὁ Δευκαλίωνος ἦλθεν εἰς Αἰτωλίαν ἐπὶ βασιλείᾳ, καὶ κύων αὐτοῦ
στέλεχος ἔτεκε· καὶ ὃς ἐκέλευσεν αὐτὸ κατορυχθῆναι, καὶ ἐξ αὐτοῦ ἔφυ ἄμπελος
πολυστάφυλος, διὸ καὶ τὸν αὑτοῦ παῖδα Φύτιον ἐκάλεσε. Τούτου δ´ Οἰνεὺς ἐγένετο
κληθεὶς ἀπὸ τῶν ἀμπέλων. »
Οἱ γὰρ παλαιοί, φησίν, Ἕλληνες οἴνας ἐκάλουν τὰς ἀμπέλους.
« Οἰνέως δ´ ἐγένετο Αἰτωλός. »
Πλάτων δ´ ἐν Κρατύλῳ ἐτυμολογῶν τὸν οἶνον οἰόνουν αὐτόν φησιν εἶναι (34c) διὰ τὸ
οἰήσεως ἡμῶν τὸν νοῦν ἐμπιπλᾶν. Ἢ τάχα ἀπὸ τῆς ὀνήσεως κέκληται· παρετυμολογῶν
γὰρ Ὅμηρος τὴν φωνὴν ὧδέ πώς φησιν·
Ἔπειτα δὲ καὐτὸς ὀνήσεαι, αἴ κε πίῃσθα.
Καὶ γὰρ τὰ βρώματα ὀνείατα καλεῖν εἴωθεν ἀπὸ τοῦ ὀνίσκειν ἡμᾶς.
2. Οἶνόν τοι, Μενέλαε, θεοὶ ποίησαν ἄριστον
θνητοῖς ἀνθρώποισιν ἀποσκεδάσαι μελεδῶνας.
Ὁ τῶν Κυπρίων τοῦτό φησι ποιητής, ὅστις ἂν εἴη. Δίφιλος δ´ ὁ κωμικός φησιν·
(35d) Ὦ πᾶσι τοῖς φρονοῦσι προσφιλέστατε
Διόνυσε καὶ σοφώταθ´, ὡς ἡδύς τις εἶ·
ὃς τὸν ταπεινὸν μέγα φρονεῖν ποιεῖς μόνος,
τὸν τὰς ὀφρῦς αἴροντα συμπείθεις γελᾶν
τόν τ´ ἀσθενῆ τολμᾶν τι, τὸν δειλὸν θρασύν ---.
Ὁ δὲ Κυθήριος Φιλόξενος λέγει·
« Εὐρείτας οἶνος πάμφωνος. »
Χαιρήμων δὲ ὁ τραγῳδὸς παρασκευάζειν φησὶ τὸν οἶνον τοῖς χρωμένοις
Φέλωτα, σοφίαν, ἀμαθίαν, εὐβουλίαν.
Ἴων δ´ ὁ Χῖός·
(35e) Ἄδαμνον
παῖδα ταυρωπόν, νέον οὐ νέον, ἥδιστον πρόπολον
βαρυγδούπων ἐρώτων, οἶνον ἀερσίνοον,
– ἀνθρώπων πρύτανιν. —
(36a) Ὁ Μνησίθεος δ´ ἔφη
Τὸν οἶνον τοὺς θεοὺς
θνητοῖς καταδεῖξαι τοῖς μὲν ὀρθῶς χρωμένοις
ἀγαθὸν μέγιστον, τοῖς δ´ ἀτάκτως τοὔμπαλιν,
(τροφήν τε γὰρ δίδωσι τοῖσι χρωμένοις
ἰσχύν τε ταῖς ψυχαῖσι καὶ τοῖς σώμασιν)
εἰς τὴν ἰατρικήν τε χρησιμώτατον·
καὶ τοῖς ποτοῖς γὰρ φαρμάκοις κεράννυται
καὶ τοῖσιν ἑλκωθεῖσιν ὠφελίαν ἔχει.
Ἐν ταῖς συνουσίαις τε ταῖς καθ´ ἡμέραν
τοῖς μὲν μέτριον πίνουσι καὶ κεκραμένον
(36b) εὐθυμίαν· ἐὰν δ´ ὑπερβάλῃς, ὕβριν·
ἐὰν δ´ ἴσον ἴσῳ προσφέρῃ, μανίαν ποιεῖ·
ἐὰν δ´ ἄκρατον, παράλυσιν τῶν σωμάτων.
Διὸ καὶ καλεῖσθαι τὸν Διόνυσον πανταχοῦ
ἰατρόν.
Ἡ δὲ Πυθία εἴρηκέ τισι Διόνυσον ὑγιάτην καλεῖν.
3. Εὔβουλος δὲ ποιεῖ τὸν Διόνυσον λέγοντα·
Τρεῖς γὰρ μόνους κρατῆρας ἐγκεραννύω
τοῖς εὖ φρονοῦσι· τὸν μὲν ὑγιείας ἕνα,
ὃν πρῶτον ἐκπίνουσι· τὸν δὲ δεύτερον
(36c) ἔρωτος ἡδονῆς τε· τὸν τρίτον δ´ ὕπνου,
ὃν ἐκπιόντες οἱ σοφοὶ κεκλημένοι
οἴκαδε βαδίζους´. Ὁ δὲ τέταρτος οὐκ ἔτι
ἡμέτερός ἐστ´, ἀλλ´ ὕβρεος· ὁ δὲ πέμπτος βοῆς·
ἕκτος δὲ κώμων· ἕβδομος δ´ ὑπωπίων·
ὁ δ´ ὄγδοος κλητῆρος· ὁ δ´ ἔνατος χολῆς·
δέκατος δὲ μανίας, ὥστε καὶ βάλλειν ποιεῖ.
Πολὺς γὰρ εἰς ἓν μικρὸν ἀγγεῖον χυθεὶς
ὑποσκελίζει ῥᾷστα τοὺς πεπωκότας.
| [2,1] CHAP. I.
(35a) --- donner au sommeil
le par-dessus de la mesure pendant une grande partie du jour ---
--- la variété des discours que vous avez rappelés, ne m'a pas
permis de donner quelques moments au sommeil ---
Nicandre de Colophone dit qu’oinos, mot qui signifie vin, est venu d'Œnée,
selon ce passage:
« Œnée ayant exprimé du jus de raisin dans des vases, l'appela vin ---»
Mélampide de Milet dit:
« O maître! le mot oinos approche bien du nom d'Œnée ---»
Hécatée de Milet, disant que la vigne a été trouvée en Étolie, raconte ceci :
(35b) Oresthée, fils de Deucalion, étant venu régner en Étolie, sa chienne
mit bas une souche au lieu d'un chien. Il ordonna que ce bois fût enfoui, et il
en vint un cep qui se couvrit de raisins. Voilà aussi pourquoi il appela son
fils, Phytius (Planteur). Du nom de la vigne que les anciens appelaient g-oineh,
le fils de Phytius fut appelé Œnée, et celui-ci eut un fils qu'on nomma AEtolus.
Platon, dans son Cratyle, occupé de l'étymologie du mot oinos, vin, dit qu'il
est pour oionous, (34c) en ce qu'il nous remplit d’oiehsis ou présomption ;
ou que peut-être il a été ainsi appelé du mot onesis, qui signifie utilité. En
effet, Homère, faisant en quelque manière allusion à cette origine du mot oinos,
parle ainsi :
« Buvez ce vin, il vous fera du bien : oneeseai. »
Aussi appelle-t-il oneiata les aliments parce qu'ils nous sont utiles. Un poète a dit :
2. « Les dieux, ô Ménélas! ont donné le vin aux mortels, comme le meilleur
moyen de dissiper les soucis --- »
Diphile, poète comique, a dit aussi:
(35d) « O Bacchus, délice des sages, et très sage toi-même, que tu es charmant!
toi seul tu élèves l'âme des gens qui sont dans la bassesse : tu dérides le
front de l'homme le plus sévère, et le fais rire. Avec toi, la faiblesse devient
la force même, et l’homme timide ne connaît plus la crainte --- »
On lit dans Philoxène de Cythère :
« Le vin qui se verse à larges flots, fait entendre mille voix différentes. »
Chérémon, le poète tragique, dit que ceux qui usent du vin, y trouvent les ris,
la sagesse, la science et le bon conseil
Mais Ion de Chio appelle
(35e) « Le vin un enfant indomptable, à l'œil de taureau, un jeune vieillard,
l'aimable entremetteur des bruyantes amours, un maître qui donne de la fierté. »
(36a) Mnésithée en parle en ces termes :
« Les dieux ont fait connaître le vin aux hommes, comme un très grand bien pour
ceux qui en usent avec raison, mais comme très pernicieux pour ceux qui en usent
sans discrétion. Il nourrit, fortifie le corps et l'âme, et devient très utile
pour la médecine ; car on en fait entrer le mélange dans les médicaments. On ne
le trouve pas moins avantageux pour les plaies. Il met dans une assiette
tranquille l'esprit de ceux qui en boivent modérément, et étendu, dans les repas
ordinaires. Si l’on passe la juste mesure, il causera des querelles : (36b) si
l'on en boit avec moitié eau, il rend fou; mais pris pur, il abat tout le
corps. Voilà pourquoi Bacchus est invoqué partout comme médecin. La Pythie a
même ordonné à quelques-uns d'invoquer Bacchus comme dieu de la santé --- »
3. Eubule fait ainsi parler Bacchus :
« Pour les sages, je ne mêle que trois cratères ; un pour la santé, et c'est
celui qu'ils boivent le premier ; (36c) le second est pour l'amour et pour le
plaisir; le troisième, pour le sommeil. Quand ils ont bu ce troisième verre, ils
s'en vont chez eux, en gens sages. Quant au quatrième, je ne m'en mêle
point; c'est le fait de l'insolence ; le cinquième cause du tumulte ; le sixième
enivre ; le septième enflamme les yeux (ou fait pocher les yeux); au huitième,
on crie à la garde; le neuvième met la bile en effervescence ; le dixième rend
maniaque et jette bas son homme : car le vin versé en grande quantité dans un
petit vaisseau, donne facilement le croc en jambes à ceux qui l'ont bu --- »
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