Texte grec :
[1,8] τὰ μὲν θέρεος, τὰ δὲ γίνεται ἐν χειμῶνι,
φησὶν ὁ Συρακούσιος ποιητής· οὐχ
ἅμα μὲν οὖν πάντα παρασκευάζεσθαι δυνατόν, λέγεσθαι
δὲ ῥᾴδιον.
ὅτι δείπνων ἀναγραφὰς πεποίηνται ἄλλοι τε καὶ
Τιμαχίδας ὁ Ῥόδιος δι´ ἐπῶν ἐν ἕνδεκα βιβλίοις ἢ
καὶ πλείοσι καὶ Νουμήνιος ὁ Ἡρακλεώτης, ὁ Διεύχους
τοῦ ἰατροῦ μαθητής, καὶ Ματρέας ὁ Πιταναῖος
ὁ παρῳδὸς καὶ Ἡγήμων ὁ Θάσιος ὁ ἐπικληθεὶς Φακῆ,
ὃν τῇ ἀρχαίᾳ κωμῳδίᾳ τινὲς ἐντάττουσιν.
ὅτι Ἀρτεμίδωρος ὁ Ψευδαριστοφάνειος ὀψαρτυτικὰς
λέξεις συνήγαγε. τοῦ Φιλοξένου δὲ τοῦ Λευκαδίου
Δείπνου Πλάτων ὁ κωμῳδιοποιὸς μέμνηται·
ἐγὼ δ´ ἐνθάδ´ ἐν τῇ ἐρημίᾳ
τουτὶ διελθεῖν βούλομαι τὸ βιβλίον
πρὸς ἐμαυτόν. {Β.} ἐστὶ δ´, ἀντιβολῶ σε, τοῦτο τί;
{Α.} Φιλοξένου καινή τις ὀψαρτυσία.
{Β.} ἐπίδειξον αὐτὴν ἥτις ἔστ´. {Α.} ἄκουε δή.
‘ἄρξομαι ἐκ βολβοῖο, τελευτήσω δ´ ἐπὶ θύννον.’
{Β.} ἐπὶ θύννον; οὐκοῦν {τῆς τελευτῆς} πολὺ
κράτιστον ἐνταυθὶ τετάχθαι τάξεως.
{Α.} ‘βολβοὺς μὲν σποδιᾷ δαμάσας καταχύσματι δεύσας
ὡς πλείστους διάτρωγε· τὸ γὰρ δέμας ἀνέρος ὀρθοῖ.
καὶ τάδε μὲν δὴ ταῦτα· θαλάσσης δ´ ἐς τέκν´ ἄνειμι.’
εἶτα μετὰ μικρόν·
οὐδὲ λοπὰς κακόν ἐστιν· ἀτὰρ τὸ τάγηνον ἄμεινον,
οἶμαι.
καὶ μετ´ ὀλίγα·
ὀρφὼν αἰολίαν συνόδοντά τε καρχαρίαν τε
μὴ τέμνειν, μή σοι νέμεσις θεόθεν καταπνεύσῃ,
ἀλλ´ ὅλον ὀπτήσας παράθες· πολλὸν γὰρ ἄμεινον.
πουλύποδος πλεκτὴ δ´, ἂν πιλήσῃς κατὰ καιρόν,
ἑφθὴ τῆς ὀπτῆς, ἢν ᾖ μείζων, πολὺ κρείττων·
ἢν ὀπταὶ δὲ δύ´ ὦς´, ἑφθῇ κλαίειν ἀγορεύω.
τρίγλη δ´ οὐκ ἐθέλει νεύρων ἐπιήρανος εἶναι·
παρθένου Ἀρτέμιδος γὰρ ἔφυ καὶ στύματα μισεῖ.
σκορπίος αὖ—{Β.} παίσειέ γέ σου τὸν πρωκτὸν ὑπελθών.
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Traduction française :
[1,8] Il y a des choses qui viennent en été, d'autres en hiver, dit le poète de
Syracuse.
On ne peut donc avoir de tout en même temps, mais on peut au moins
en parler.
Nombre d'auteurs ont écrit sur la bonne chère : tels sont Timachidas de
Rhodes, qui l’a fait en vers et en onze livres, ou même davantage; Numenius
d'Héraclée, élève du médecin Dieuchus; (5b) Metreas de Pitane, poète
parodique ; Egémon de Thase, surnommé la lentille, et que quelques
écrivains mettent au nombre des poètes de l'ancienne comédie; Philoxène
de Leucade, comme on le voit par ce passage de Platon le comique :
« A. Voilà un livre que je veux lire en mon particulier, et dans ma
solitude. B. Quel est donc ce livre, je te prie ? A. C'est la nouvelle cuisine de
Philoxène. (5c) B. Montre-moi vite ce livre. » A. Ecoute donc. Philox. Je
commencerai par la truffe, et je finirai par le thon. B. Par le thon ! quoi, garder
pour la fin le meilleur, tandis qu'il en doit être le plus éloigné ! Philox. Mange
beaucoup de truffes cuites sous la cendre, et bien imprégnées de sauce ; rien
de meilleur pour les ébats amoureux. Mais en voilà assez là-dessus ; je
passe aux enfants de la mer... »
Peu après il dit :
« La marmite n'est pas mauvaise ; mais je crois que la poêle à frire vaut
mieux... »
Quelques vers plus loin il dit :
« Il y a des poissons que vous ne devez pas servir par parties, comme
l'orphe, l’aïoli ou spare variée, le dentale et le requin ; autrement Némésis
vous fera sentir le souffle de la vengeance divine. (5d) Servez-les donc rôtis
et entiers, cela vaut beaucoup mieux. S'il vous arrive de prendre un polype
dans le temps le plus favorable, et qu'il soit gros, il sera beaucoup meilleur
bouilli que rôti ; cependant j'en aimerais mieux deux rôtis qu'un bouilli. Le
barbeau n'est pas favorable à l'amour; il détend son arc : aussi est-il
consacré à la chaste Diane. Quant au scorpion de mer appliqué en
pessaire, il calme aussi les sens... »
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