Texte grec :
[4,159] «Καπανεὺς ὅδ´ ἐστίν· ᾧ βίος μὲν ἦν πολύς,
(159) ἥκιστα δ´ ὄλβῳ γαῦρος ἦν, φρόνημα δὲ
οὐδέν τι μεῖζον εἶχεν ἢ πένης ἀνήρ,
ψέγων τραπέζαις εἴ τις ἐξογκοῖτ´ ἄγαν,
τἀρκοῦν ἐπαινῶν· οὐ γὰρ ἐν γαστρὸς βορᾷ
τὸ χρηστὸν εἶναι, μέτρια δ´ ἐξαρκεῖν ἔφη.»
(49) Οὐκ ἦν γὰρ τοιοῦτος ὁ Καπανεὺς οἷον ὁ καλὸς Χρύσιππος διαγράφει ἐν τῷ
περὶ τῶν μὴ δι´ αὑτὰ αἱρετῶν λέγων ὧδε·
«Ἔπὶ τοσοῦτόν τινες ἐκπίπτουσι πρὸς τὸ φιλάργυρον (159b) ὥστε ἱστορῆσθαι
πρὸς τῇ τελευτῇ τινα μὲν καταπιόντα οὐκ ὀλίγους χρυσοῦς ἀποθανεῖν, τὸν δὲ
ἕτερον ῥαψάμενον εἴς τινα χιτῶνα καὶ ἐνδύντα αὐτὸν ἐπισκῆψαι τοῖς οἰκείοις θάψαι
οὕτως μήτε καύσαντας μήτε θεραπεύσαντας.»
Οὗτοι γὰρ καὶ οἱ τοιοῦτοι μονονουχὶ βοῶντες ἀποθνῄσκουσιν·
«Ὦ χρυσέ, δεξίωμα κάλλιστον βροτοῖς,
ὡς οὔτε μήτηρ ἡδονὰς τοιάσδ´ ἔχει,
οὐ παῖδες ἐν δόμοισιν, οὐ φίλος πατήρ,
οἵας σὺ χοἰ σὲ δώμασιν κεκτημένοι.
(159c) Εἰ δ´ ἡ Κύπρις τοιοῦτον ὀφθαλμοῖς ὁρᾷ,
οὐ θαῦμ´ Ἔρωτας μυρίους αὐτὴν ἔχειν.»
Τοιαύτη τις ἦν ἡ φιλοχρηματία παρὰ τοῖς τότε· περὶ ἧς Ἀνάχαρσις πυνθανομένου
τινὸς πρὸς τί οἱ Ἕλληνες χρῶνται τῷ ἀργυρίῳ εἶπεν
«Πρὸς τὸ ἀριθμεῖν.»
Διογένης δ´ ἐν τῇ ἑαυτοῦ Πολιτείᾳ νόμισμα εἶναι νομοθετεῖ ἀστραγάλους. Καλῶς
γὰρ καὶ ταῦτα ὁ Εὐριπίδης εἴρηκε·
«Μὴ πλοῦτον εἴπῃς· οὐχὶ θαυμάζω θεόν,
ὃν χὡ κάκιστος ῥᾳδίως ἐκτήσατο.»
(159d) Χρύσιππος δ´ ἐν τῇ Εἰσαγωγῇ τῇ εἰς τὴν περὶ ἀγαθῶν καὶ κακῶν
πραγματείαν νεανίσκον φησί τινα ἐκ τῆς Ἰωνίας σφόδρα πλούσιον ἐπιδημῆσαι ταῖς
Ἀθήναις πορφυρίδα ἠμφιεσμένον ἔχουσαν χρυσᾶ κράσπεδα. Πυνθανομένου δέ τινος
αὐτοῦ ποδαπός ἐστιν ἀποκρίνασθαι ὅτι πλούσιος. Μήποτε τοῦ αὐτοῦ μνημονεύει καὶ
Ἄλεξις ἐν Θηβαίοις λέγων ὧδε·
«Ἐστὶν δὲ ποδαπὸς τὸ γένος οὗτος; {Β.} Πλούσιος·
τούτους δὲ πάντες φασὶν εὐγενεστάτους,
πένητα δ´ εὐπάτριδ´ οὐδὲ εἷς ὁρᾷ.»
(50) (159e) Ταῦτ´ εἰπὼν ὁ Κύνουλκος, ἐπεὶ μὴ ἐκροταλίσθη, θυμωθεὶς
’Ἀλλ´ ἐπειδὴ οὗτοι, ἔφη, ὦ συμποσίαρχε, ὑπὸ λογοδιαρροίας ἐνοχλούμενοι μὴ
πεινῶσιν ἢ τὰ περὶ τῆς φακῆς λεχθέντα χλευάζουσιν, ἐν νῷ ἔχοντες τὰ εἰρημένα
Φερεκράτει ἐν Κοριαννοῖ·
«Φέρε δὴ κατακλινῶ· σὺ δὲ τράπεζαν - - - φέρε
καὶ κύλικα κἀντραγεῖν, ἵν´ ἥδιον πίω.
{Β.} Ἰδοὺ κύλιξ σοι καὶ τράπεζα καὶ φακοί.
{Α.} Μή μοι φακούς, μὰ τὸν Δί´· οὐ γὰρ ἥδομαι.
(159f) Ἢν γὰρ τράγῃ τις, τοῦ στόματος ὄζει κακόν —»
ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΣΤ.'
Ἐπεὶ οὖν διὰ τοῦτο φυλάττονται οἱ σοφοὶ οὗτοι τοὺς φακούς, ἀλλ´ ἡμῖν γε ποίησον
δοθῆναι ἄρτον, μεθ´ ὧν μηδὲν τῶν πολυτελῶν, ἀλλὰ κἂν τὴν πολυθρύλητον ἔχῃς
φακῆν ἢ τὸν καλούμενον κόγχον.‘
Γελασάντων δὲ πάντων καὶ ἐπὶ τῷ κόγχῳ μάλιστα
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Traduction française :
[4,159] «Voici ce Capanée, qui avait de quoi vivre largement. (159) Il n'était
nullement fier de ses grands biens, et n'a jamais eu moins de modestie qu'un
pauvre. Blâmant celui qui surchargeait les tables de mets, il louait le simple
nécessaire, disant que le bonheur ne consistait pas dans ces aliments qui
remplissaient le ventre ; mais que la médiocrité suffisait.»
(49) Capanée, comme il paraît, n'était donc pas tel que ces gens que nous décrit
Chrysippe, dans son ouvrage sur les choses qui ne sont pas désirables par
elles-mêmes. Il est, dit-il, des gens si avides d'argent, que tel, si l'on en
croit l'histoire, étant près de finir sa vie, avala nombre de pièces d'or avant
de mourir : un autre ayant cousu son or dans sa tunique, et s'en étant revêtu,
ordonna à ses gens de l'ensevelir dans cet appareil, et sans le brûler, ni l'embaumer.
Ces hommes et leurs semblables sont ces malheureux à qui il ne manque que de
s'écrier en mourant :
«O or ! bien le plus flatteur pour les mortels ! non, jamais une mère, non, des
enfants dans les maisons, non, un père chéri ne goûtent le plaisir que tu
procures à ceux qui te possèdent chez eux. (159c) Si donc Cypris voit avec des
yeux d'or, il n'est pas étonnant qu'elle ait des milliers d'amours autour d'elle.»
Les hommes de ce temps-là aimaient tant les richesses, que quelqu'un demandant à
Anacharsis pourquoi les Grecs se servaient d'argent : C'est répondit-il, pour compter.
Diogène posait aussi pour loi, dans sa République, que la monnaie ne serait que
des osselets. Euripide a très sagement dit :
«Ne me nomme même pas Plutus, et ne révère pas un dieu que le plus méchant
homme peut avoir chez soi.»
(159d) Voici un trait que rapporte Chrysippe, dans son Introduction au traité
qu'il a écrit sur l'usage du bien et du mal :
«Un jeune homme de l'Ionie se trouvait résidant à Athènes, couvert d'une robe
de pourpre, garnie de franges d'or. Quelqu'un lui demande de quel pays il est :
Il répond, Riche. C'est peut-être à ce trait qu'Alexis fait allusion, dans ses
Thébains, lorsqu'il y dit :
«A. Mais de quel pays est donc cet homme-là? B. Riche ; car ce sont-là les gens
les plus nobles.»
Personne, dit Phérécrate, n'a jamais vu un pauvre, homme bien né.
(50) (159e) Cynulque s'apercevant que personne n'applaudissait à ses détails, se
mit en colère, et dit : Je crois bien, maître du festin, que ces gens,
travaillés par mon flux de bouche, ont perdu l'appétit, ou se moquent de ce qui
vient d'être dit sur les lentilles, se rappelant sans doute ce que Phérécrate a
dit dans sa Corianne :
«A. Çà, que je me couche : toi, apporte la table, un gobelet, et à manger, afin
que j'aie plus de plaisir à boire. B. Tiens, voilà un gobelet, une table et des
lentilles. A. Peste de tes lentilles ! je ne les aime pas. (159f) Dès qu'on en
mange, on a la bouche mauvaise.»
CHAP. XVI.
Voilà donc justement pourquoi ces Sages se gardent de manger des lentilles :
quoi qu'il en soit, faites-moi donner du pain, rien de somptueux avec cela, et
même y si vous en avez, de cette lentille dont il est tant parlé, ou ce qu'on
appelle conchos. Tous éclatant de rire, surtout au sujet du conchos,
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