HODOI ELEKTRONIKAI
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Chapitre 12

  Chapitre 12

[3,12] Περὶ ἀσκήσεως. Τὰς ἀσκήσεις οὐ δεῖ διὰ τῶν παρὰ φύσιν καὶ παραδόξων ποιεῖσθαι, ἐπεί τοι τῶν θαυματοποιῶν οὐδὲν διοίσομεν οἱ λέγοντες φιλοσοφεῖν. δύσκολον γάρ ἐστι καὶ τὸ ἐπὶ σχοινίου περιπατεῖν καὶ οὐ μόνον δύσκολον, ἀλλὰ καὶ ἐπικίνδυνον. τούτου ἕνεκα δεῖ καὶ ἡμᾶς μελετᾶν ἐπὶ σχοινίου περιπατεῖν φοίνικα ἱστάνειν ἀνδριάντας περιλαμβάνειν; οὐδαμῶς. οὐκ ἔστι τὸ δύσκολον πᾶν καὶ ἐπικίνδυνον ἐπιτήδειον πρὸς ἄσκησιν, ἀλλὰ τὸ πρόσφορον τῷ προκειμένῳ ἐκπονηθῆναι. τί δ´ ἐστὶ τὸ προκείμενον ἐκπονηθῆναι; ὀρέξει καὶ ἐκκλίσει ἀκωλύτως ἀναστρέφεσθαι. τοῦτο δὲ τί ἐστιν, μήτε ὀρεγόμενον ἀποτυγχάνειν μήτ´ ἐκκλίνοντα περιπίπτειν. πρὸς τοῦτο οὖν καὶ τὴν ἄσκησιν ῥέπειν δεῖ. ἐπεὶ γὰρ οὐκ ἔστιν ἀναπότευκτον σχεῖν τὴν ὄρεξιν καὶ τὴν ἔκκλισιν ἀπερίπτωτον ἄνευ μεγάλης καὶ συνεχοῦς ἀσκήσεως, ἴσθι ὅτι, ἐὰν ἔξω ἐάσῃς ἀποστρέφεσθαι αὐτὴν ἐπὶ τὰ ἀπροαίρετα, οὔτε τὴν ὄρεξιν ἐπιτευκτικὴν ἕξεις οὔτε τὴν ἔκκλισιν ἀπερίπτωτον. καὶ ἐπεὶ τὸ ἔθος ἰσχυρὸν προηγῆται πρὸς μόνα ταῦτα εἰθισμένων ἡμῶν χρῆσθαι ὀρέξει καὶ ἐκκλίσει, δεῖ τῷ ἔθει τούτῳ ἐναντίον ἔθος ἀντιθεῖναι καὶ ὅπου πολὺς ὄλισθος τῶν φαντασιῶν, ἐκεῖ ἀντιτιθέναι τὸ ἀσκητικόν. Ἑτεροκλινῶς ἔχω πρὸς ἡδονήν· ἀνατοιχήσω ἐπὶ τὸ ἐναντίον ὑπὲρ τὸ μέτρον τῆς ἀσκήσεως ἕνεκα. ἐκκλιτικῶς ἔχω πόνου· τρίψω μου καὶ γυμνάσω πρὸς τοῦτο τὰς φαντασίας ὑπὲρ τοῦ ἀποστῆναι τὴν ἔκκλισιν ἀπὸ παντὸς τοῦ τοιούτου. τίς γάρ ἐστιν ἀσκητής; μελετῶν ὀρέξει μὲν μὴ χρῆσθαι, ἐκκλίσει δὲ πρὸς μόνα τὰ προαιρετικὰ χρῆσθαι καὶ μελετῶν μᾶλλον ἐν τοῖς δυσκαταπονήτοις. καθ´ καὶ ἄλλῳ πρὸς ἄλλα μᾶλλον ἀσκητέον. τί οὖν ὧδε ποιεῖ τὸ φοίνικα στῆσαι τὸ στέγην δερματίνην καὶ ὅλμον καὶ ὕπερον περιφέρειν; ἄνθρωπε, ἄσκησον, εἰ γοργὸς εἶ, λοιδορούμενος ἀνέχεσθαι, ἀτιμασθεὶς μὴ ἀχθεσθῆναι. εἶθ´ οὕτως προ{ς}βήσῃ, ἵνα, κἂν πλήξῃ σέ τις, εἴπῃς αὐτὸς πρὸς αὑτὸν ὅτιδόξον ἀνδριάντα περιειληφέναι’. εἶτα καὶ οἰναρίῳ κομψῶς χρῆσθαι, μὴ εἰς τὸ πολὺ πίνειν (καὶ γὰρ περὶ τοῦτο ἐπαρίστεροι ἀσκηταί εἰσιν), ἀλλὰ πρῶτον εἰς τὸ ἀποσχέσθαι, καὶ κορασιδίου ἀπέχεσθαι καὶ πλακουνταρίου. εἶτά ποτε ὑπὲρ δοκιμασίας, εἰ ἄρα, καθήσεις εὐκαίρως αὐτὸς σαυτὸν ὑπὲρ τοῦ γνῶναι, εἰ ὁμοίως ἡττῶσίν σε αἱ φαντασίαι. τὰ πρῶτα δὲ φεῦγε μακρὰν ἀπὸ τῶν ἰσχυροτέρων. ἄνισος μάχη κορασιδίῳ κομψῷ πρὸς νέον ἀρχόμενον φιλοσοφεῖν· χύτρα, φασί, καὶ πέτρα οὐ συμφωνεῖ. Μετὰ τὴν ὄρεξιν καὶ τὴν ἔκκλισιν δεύτερος τ{ρ}όπος περὶ τὴν ὁρμὴν καὶ ἀφορμήν· ἵν´ εὐπειθὴς τῷ λόγῳ, ἵνα μὴ παρὰ καιρόν, μὴ παρὰ τόπον, μὴ παρὰ ἄλλην τινὰ τοιαύτην {}συμμετρίαν. τρίτος περὶ τὰς συγκαταθέσεις, πρὸς τὰ πιθανὰ καὶ ἑλκυστικά. ὡς γὰρ Σωκράτης ἔλεγεν ἀνεξέταστον βίον μὴ ζῆν, οὕτως ἀνεξέταστον φαντασίαν μὴ παραδέχεσθαι, ἀλλὰ λέγεινἔκδεξαι, ἄφες ἴδω, τίς εἶ καὶ πόθεν ἔρχῃ’, ὡς οἱ νυκτοφύλακεςδεῖξόν μοι τὰ συνθήματα’. ‘ἔχεις τὸ παρὰ τῆς φύσεως σύμβολον, δεῖ τὴν παραδεχθησομένην ἔχειν φαντασίαν;’ καὶ λοιπὸν ὅσα τῷ σώματι προσάγεται ὑπὸ τῶν γυμναζόντων αὐτό, ἂν μὲν ὧδέ που ῥέπῃ πρὸς ὄρεξιν καὶ ἔκκλισιν, εἴη ἂν καὶ αὐτὰ ἀσκητικά· ἂν δὲ πρὸς ἐπίδειξιν, ἔξω νενευκότος ἐστὶ καὶ ἄλλο τι θηρωμένου καὶ θεατὰς ζητοῦντος τοὺς ἐροῦντας{ς} μεγάλου ἀνθρώπου’. διὰ τοῦτο καλῶς Ἀπολλώνιος ἔλεγεν ὅτιὅταν θέλῃς σαυτῷ ἀσκῆσαι, διψῶν ποτε καύματος ἐφέλκυσαι βρόγχον ψυχροῦ καὶ ἔκπτυσον καὶ μηδενὶ εἴπῃς’. [3,12] CHAPITRE XII : De l'exercice. Il ne faut nous exercer à rien qui soit extraordinaire et contre nature; autrement, nous qui nous disons philosophes, nous ne différerons pas des faiseurs de tours. Il est difficile, en effet, de danser sur la corde; et non seulement cela est difficile, mais cela est encore dangereux. Est-ce une raison cependant pour que nous aussi nous apprenions à danser sur la corde, à y élever en l'air une branche de palmier, à y tenir embrassées des statues? Pas le moins du monde. Tout ce qui est difficile et périlleux n'est pas un bon objet d'exercice ; il n'y a de tel que ce qui nous conduit au but qui est proposé à nos efforts. Quel est donc le but proposé à nos efforts? De n'être jamais entravé dans ce que l'on désire ou cherche à éviter. Et qu'est-ce que n'y être pas entravé? C'est ne jamais manquer ce qu'on désire, ne jamais tomber dans ce qu'on veut éviter. C'est là le seul but en vue duquel nous devions nous exercer. Car, sache-le, comme ce n'est que par un exercice sérieux et soutenu qu'on peut arriver à ne jamais manquer ce qu'on désire, à ne jamais tomber dans ce qu'on veut éviter, tu ne saurais, si tu te laisses aller à t'exercer à des choses extérieures qui ne relèvent pas de ton libre arbitre, arriver à ne jamais manquer ce que tu désires, à ne jamais tomber dans ce que tu veux éviter. Et, comme la force de l'habitude est souveraine, et que ce n'est qu'aux choses du dehors que nous sommes habitués à appliquer notre puissance de désirer ou de fuir, il nous faut donc opposer à cette habitude une habitude contraire, opposer l'exercice le plus soutenu là où la séduction des apparences sensibles est la plus grande. Je penche vers la volupté : je vais me jeter du côté contraire, et cela avec excès, afin de m'exercer. J'ai le travail en aversion : je vais habituer et accoutumer ma pensée à n'avoir plus jamais d'aversion pour lui et ce qui lui ressemble. Qu'est-ce, en effet, que s'exercer? C'est s'appliquer à ne jamais rien désirer, et à n'avoir d'aversion que pour des choses qui relèvent de notre libre arbitre, et s'y appliquer de préférence là où il nous est le plus difficile de réussir. D'où il résulte que les choses contre lesquelles on doit s'exercer le plus, varient avec chacun. Or, à quoi bon pour cela élever en l'air une branche de palmier, et promener partout une tente de cuir, un mortier et un pilon? Homme, si tu es prompt à la colère, exerce-toi à supporter les injures, et à ne pas t'irriter des outrages. Et tes progrès iront si loin ainsi, que tu te diras, si quelqu'un te frappe : Suppose que tu as voulu embrasser une statue. Puis exerce-toi à bien te comporter en face du vin, ce qui n'est pas t'exercer à en boire beaucoup (comme plus d'un le fait malheureusement), mais, avant tout, à t'en abstenir; exerce-toi après cela à te passer de femme et de friandises. Ensuite, pour t'éprouver, si une heureuse occasion se présente, va de toi-même au péril, afin de savoir si les sens triompheront de toi comme auparavant. Mais, au début, fuis loin des tentations trop fortes. Le combat n'est pas égal entre une jolie fille et un jeune apprenti philosophe : Cruche et pierre, dit-on, ne peuvent aller ensemble. Après le désir et l'aversion, la seconde chose qu'il nous faut travailler c'est notre façon de vouloir les choses ou de les repousser. Il faut que ces volontés soient conformes à la raison, qu'elles ne soient à contresens ni du moment ni du lieu, qu'elles ne violent enfin aucune convenance de ce genre. La troisième chose à travailler est l'assentiment que nous donnons à ce qui persuade et entraîne. Socrate disait que l'on ne pouvait vivre sans examiner; de même, on ne doit accepter aucune apparence sans l'examiner. On doit lui dire : Attends; laisse-moi voir qui tu es, d'où tu viens ; comme les gardes de nuit disent, montra-moi le signe convenu. As-tu reçu de la nature le signe que doit avoir toute idée pour se faire accepter? En dernier lieu, il faut nous exercer aussi à tout ce que les maîtres de gymnastique prescrivent au corps, pourvu que cela tende à nous exercer au sujet du désir et de l'aversion. Mais, si ce qu'ils prescrivent ne tend qu'à la montre, c'est l'affaire de l'homme qui se penche au-dehors pour chercher autre chose, et appeler des spectateurs auxquels il entendra dire : Quel grand homme! Aussi Apollonius disait-il avec raison : Veux-tu t'exercer? Quand il fait chaud et que tu as soif, mets dans ta bouche une gorgée d'eau fraîche, puis rejette la, et ne le conte à personne.


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Dernière mise à jour : 21/06/2007