[8,9] CHAPITRE IX.
Ὑπέχειν δὲ καὶ θέσιν καὶ ὁρισμὸν αὐτὸν αὑτῷ δεῖ προεπιχειρήσαντα· ἐξ ὧν γὰρ ἀναιροῦσιν οἱ πυνθανόμενοι τὸ κείμενον, δῆλον ὅτι τούτοις ἐναντιωτέον.
§ 2. Ἄδοξον δ´ ὑπόθεσιν εὐλαβητέον ὑπέχειν. εἴη δ´ ἂν ἄδοξος διχῶς· καὶ γὰρ ἐξ ἧς ἄτοπα συμβαίνει λέγειν, οἷον εἰ πάντα φαίη τις κινεῖσθαι ἢ μηδέν, καὶ ὅσα χείρονος ἤθους ἑλέσθαι καὶ ὑπεναντία ταῖς βουλήσεσιν, οἷον ὅτι ἡδονὴ τἀγαθόν, καὶ τὸ ἀδικεῖν βέλτιον τοῦ ἀδικεῖσθαι· οὐ γὰρ ὡς λόγου χάριν ὑπέχοντα ἀλλ´ ὡς τὰ δοκοῦντα λέγοντα μισοῦσιν.
| [8,9] CHAPITRE IX.
§ 1. Il faut, pour se bien préparer à soutenir sa thèse et sa définition, se faire d'abord à soi-même toutes les objections ; car il est clair qu'il faut pouvoir repousser les arguments par lesquels ceux qui interrogent renverseront la proposition avancée.
§ 2. Il faut aussi bien prendre garde de soutenir une proposition improbable. Or, elle peut être improbable de plusieurs façons. D'abord, elle est improbable quand les conséquences en sont absurdes : par exemple, si l'on prétend que tout est en mouvement ou que rien ne se meut. On peut regarder encore comme improbables toutes les propositions qui ne peuvent être adoptées que par un cœur dépravé et qui sont contraires à la conscience : par exemple, que le plaisir est le bien, et que faire une injustice vaut mieux que la souffrir ; car on déteste celui qui soutient ces maximes, parce qu'on croit qu'il les soutient, non pas seulement pour le besoin de la discussion, mais par conviction.
|