[8,10] CHAPITRE X.
§ Ὅσοι δὲ τῶν λόγων ψεῦδος συλλογίζονται, λυτέον ἀναιροῦντα παρ´ ὃ γίνεται τὸ ψεῦδος· οὐ γὰρ ὁ ὁτιοῦν ἀνελὼν λέλυκεν, οὐδ´ εἰ ψεῦδός ἐστι τὸ ἀναιρούμενον. Ἔχοι γὰρ ἂν πλείω ψεύδη ὁ λόγος, οἷον ἐάν τις λάβῃ τὸν καθήμενον γράφειν, Σωκράτη δὲ καθῆσθαι· συμβαίνει γὰρ ἐκ τούτων Σωκράτη γράφειν. Ἀναιρεθέντος οὖν τοῦ Σωκράτη καθῆσθαι οὐδὲν μᾶλλον λέλυται ὁ λόγος· καίτοι ψεῦδος τὸ ἀξίωμα. Ἀλλ´ οὐ παρὰ τοῦτο ὁ λόγος ψευδής· ἂν γάρ τις τύχῃ καθήμενος μὲν μὴ γράφων δέ, οὐκέτι ἐπὶ τοῦ τοιούτου ἡ αὐτὴ λύσις ἁρμόσει. Ὥστε οὐ τοῦτο ἀναιρετέον, ἀλλὰ τὸ τὸν καθήμενον γράφειν· οὐ γὰρ πᾶς ὁ καθήμενος γράφει. Λέλυκε μὲν οὖν πάντως ὁ ἀνελὼν παρ´ ὃ γίνεται τὸ ψεῦδος, οἶδε δὲ τὴν λύσιν ὁ εἰδὼς ὅτι παρὰ τοῦτο ὁ λόγος, καθάπερ ἐπὶ τῶν ψευδογραφουμένων. § 2. Οὐ γὰρ ἀπόχρη τὸ ἐνστῆναι, οὐδ´ ἂν ψεῦδος ᾖ τὸ ἀναιρούμενον, ἀλλὰ καὶ διότι ψεῦδος ἀποδεικτέον· οὕτω γὰρ ἂν εἴη φανερὸν πότερον προορῶν τι ἢ οὒ ποιεῖται τὴν ἔνστασιν.
{161b} § 3. Ἔστι δὲ λόγον κωλῦσαι συμπεράνασθαι τετραχῶς. § 4. Ἢ γὰρ ἀνελόντα παρ´ ὃ γίνεται τὸ ψεῦδος, § 5. ἢ πρὸς τὸν ἐρωτῶντα ἔνστασιν εἰπόντα· πολλάκις γὰρ οὐ λέλυκε μέν, ὁ μέντοι πυνθανόμενος οὐ δύναται πορρωτέρω προαγαγεῖν. § 6. Τρίτον δὲ πρὸς τὰ ἠρωτημένα· συμβαίη γὰρ ἂν ἐκ μὲν τῶν ἠρωτημένων μὴ γίνεσθαι ὃ βούλεται διὰ τὸ κακῶς ἠρωτῆσθαι, προστεθέντος δέ τινος γίνεσθαι τὸ συμπέρασμα. Εἰ μὲν οὖν μηκέτι δύναται προάγειν ὁ ἐρωτῶν, πρὸς τὸν ἐρωτῶντα εἴη ἂν ἡ ἔνστασις, εἰ δὲ δύναται, πρὸς τὰ ἠρωτημένα. § 7. Τετάρτη δὲ καὶ χειρίστη τῶν ἐνστάσεων ἡ πρὸς τὸν χρόνον· ἔνιοι γὰρ τοιαῦτα ἐνίστανται πρὸς ἃ διαλεχθῆναι πλείονός ἐστι χρόνου {ἢ} τῆς παρούσης διατριβῆς. § 8. Αἱ μὲν οὖν ἐνστάσεις, καθάπερ εἴπαμεν, τετραχῶς γίνονται· λύσις δ´ ἐστὶ τῶν εἰρημένων ἡ πρώτη μόνον, αἱ δὲ λοιπαὶ κωλύσεις τινὲς καὶ ἐμποδισμοὶ τῶν συμπερασμάτων.
| [8,10] CHAPITRE X.
§ 1. Tous les raisonnements dont la conclusion est erronée peuvent être redressés en leur ôtant ce qui constitue l'erreur. Ce n'est pas, du reste, en leur retranchant une partie quelconque qu'on les rectifie, ni même en retranchant une partie erronée ; car la proposition peut renfermer plus d'une erreur : par exemple, si l'on suppose que celui qui est assis écrit, et que Socrate soit assis, on peut se tromper en concluant que Socrate écrit. En ôtant donc cette proposition que Socrate est assis, la rectification n'en est pas faite davantage, et cependant cette proposition était fausse. Mais ce n'était pas elle précisément qui rendait le raisonnement faux. En effet, si quelqu'un est assis, mais sans écrire, la même rectification ne conviendra plus sur ce point; de sotte, que ce n'est pas là ce qu'il faut retrancher, mais c'est l'assertion que celui qui est assis écrit ; car tout homme assis n'écrit pas en général. Donc, on rectifie le raisonnement en ôtant ce qui donne naissance à l'erreur. § 2. Mais on sait faire cette rectification en sachant que le raisonnement tient à ce point-là, comme pour les figures fausses; car il ne suffit pas de faire une objection, ni même de retrancher la partie erronée, mais il faut démontrer encore pourquoi c'est une erreur; alors en effet, on verra clairement si l'on fait l'objection parce qu'on a, ou non, prévu la conséquence fausse.
{161b} § 3. On peut pour empêcher de conclure s'y prendre de quatre façons, § 4, soit en ôtant ce en quoi consiste l'erreur, § 5, soit en adressant l'objection à celui-là même qui interroge; car souvent, sans même qu'il y ait de solution, celui qui interroge ne peut pas aller plus loin. § 6. En troisième lieu, on peut adresser l'objection à la question elle-même; car il peut se faire que la question, telle qu'elle est posée, ne suffise pas pour amener la conclusion que nous voulons, parce qu'on nous a mal interrogés, et qu'en ajoutant quelque chose nous obtenions la conclusion désirée. Si donc celui qui interroge ne peut aller plus loin, l'objection sera dirigée contre l'interrogateur, et s'il le peut, contre les choses qu'il demande. § 7. La quatrième et la plus mauvaise des objections est celle du temps ; car quelquefois l'on fait, cette objection qu'il faut plus de temps qu'on n'en a dans le moment, pour discuter le sujet. § 8. Ainsi donc, les objections sont comme nous venons de le dire de quatre sortes : la première seulement peut servir de véritable solution ; quant aux autres, elles ne sont que des empêchements et des obstacles à la conclusion.
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