[8,6] CHAPITRE VI.
§1. Ἐπεὶ δ´ ἀνάγκη πᾶν τὸ ἐρωτώμενον ἢ ἔνδοξον εἶναι ἢ ἄδοξον ἢ μηδέτερον, καὶ ἢ πρὸς τὸν λόγον ἢ μὴ πρὸς τὸν λόγον εἶναι τὸ ἐρωτώμενον, {160b} ἐὰν μὲν ᾖ δοκοῦν καὶ μὴ πρὸς τὸν λόγον, δοτέον φήσαντα δοκεῖν,
§ 2. ἐὰν δὲ μὴ δοκοῦν καὶ μὴ πρὸς τὸν λόγον, δοτέον μέν, ἐπισημαντέον δὲ τὸ μὴ δοκεῖν, πρὸς εὐλάβειαν εὐηθείας. § 3. Ὄντος δὲ πρὸς τὸν λόγον καὶ δοκοῦντος λεκτέον ὅτι δοκεῖ μέν, ἀλλὰ λίαν σύνεγγυς τοῦ ἐν ἀρχῇ ἐστι καὶ ἀναιρεῖται τούτου τεθέντος τὸ κείμενον.
§ 4. Εἰ δὲ πρὸς τὸν λόγον, λίαν δ´ ἄδοξον τὸ ἀξίωμα, συμβαίνειν μὲν φατέον τούτου τεθέντος, ἀλλὰ λίαν εὔηθες εἶναι τὸ προτεινόμενον.
§ 5. Εἰ δὲ μήτ´ ἄδοξον μήτ´ ἔνδοξον, εἰ μὲν μηδὲν πρὸς τὸν λόγον, δοτέον μηδὲν διορίσαντι, § 6. εἰ δὲ πρὸς τὸν λόγον, ἐπισημαντέον ὅτι ἀναιρεῖται τεθέντος τὸ ἐν ἀρχῇ. § 7. Οὕτω γὰρ ὅ τ´ ἀποκρινόμενος οὐδὲν δόξει δι´ αὑτὸν πάσχειν, ἐὰν προορῶν ἕκαστα τιθῇ, ὅ τ´ ἐρωτῶν τεύξεται συλλογισμοῦ τιθεμένων αὐτῷ πάντων τῶν ἐνδοξοτέρων τοῦ συμπεράσματος. Ὅσοι δ´ ἐξ ἀδοξοτέρων τοῦ συμπεράσματος ἐπιχειροῦσι συλλογίζεσθαι, δῆλον ὡς οὐ καλῶς συλλογίζονται· διὸ τοῖς ἐρωτῶσιν οὐ θετέον.
| [8,6] CHAPITRE VI.
§ 1. Comme il faut nécessairement que toute chose demandée par l'interlocuteur soit ou probable ou improbable, ou ni l'un ni l'autre, et qu'elle soit relative au sujet ou n'y soit pas relative, {160b} si elle paraît vraie sans tenir au sujet, il faut l'accorder en disant qu'on la trouve vraie; car, en l'admettant, on ne détruit pas le principe qu'on a d'abord posé.
§ 2. Si elle ne paraît pas vraie, et qu'elle ne soit pas contraire au sujet, il faut l'accorder encore, mais ajouter aussi qu'on l'accorde quoiqu'on ne la trouve pas vraie, afin de se donner l'avantage de la condescendance. § 3. Quand cette nouvelle opinion est contre le sujet et qu'elle paraît vraie, il faut dire qu'on la trouve vraie, mais qu'elle est trop près du principe, et que, si on l'admet, le sujet d'abord posé est détruit.
§ 4. Si la proposition, tout en étant relative à la discussion, paraît trop improbable, il faut reconnaître que, ceci posé, la conclusion posée en sort; mais il faut ajouter que la proposition avancée est par trop simple.
§ 5. Si la proposition n'est ni probable ni improbable, dans le cas où elle ne contredit pas la discussion, il faut l'accorder sans rien ajouter. § 6. Si elle la contredit, il faut ajouter que, ceci admis, le principe d'abord posé est détruit ; § 7. car c'est ainsi que celui qui répond paraîtra n'être pour rien dans la défaite, s'il sait prévoir à l'avance la suite des données qu'il va concéder : et celui qui interroge pourra former son syllogisme, puisqu'on lui aura donné toutes les propositions qui sont plus probables que la conclusion. Mais tous ceux qui essayent de raisonner en parlant de choses moins probables que la conclusion, raisonnent évidemment mal : aussi ne faut-il pas accorder ces propositions à ceux qui interrogent.
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