HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, Les Topiques, livre VIII

Chapitre 12

  Chapitre 12

[8,12] CHAPITRE XII. § 1. Λόγος δ´ ἐστὶ δῆλος ἕνα μὲν τρόπον καὶ δημοσιώτατον, ἐὰν συμπεπερασμένος οὕτως ὥστε μηδὲν δεῖν ἐπερωτῆσαι· § 2. ἕνα δὲ καὶ ὃς μάλιστα λέγεται, ὅταν εἰλημμένα {163a} μὲν ἐξ ὧν ἀναγκαῖον εἶναι, δὲ διὰ συμπερασμάτων συμπεραινόμενος· § 3. ἔτι εἰ ἐλλείπει τι σφόδρα ἔνδοξον. § 4. Ψευδὴς δὲ λόγος καλεῖται τετραχῶς· ἕνα μὲν τρόπον ὅταν φαίνηται συμπεραίνεσθαι μὴ συμπεραινόμενος, καλεῖται ἐριστικὸς συλλογισμός. § 5. Ἄλλον δὲ ὅταν συμπεραίνηται μέν, μὴ μέντοι πρὸς τὸ προκείμενον (ὅπερ συμβαίνει μάλιστα τοῖς εἰς ἀδύνατον ἄγουσιν), § 6. πρὸς τὸ προκείμενον μὲν συμπεραίνηται, μὴ μέντοι κατὰ τὴν οἰκείαν μέθοδον. Τοῦτο δ´ ἐστίν, ὅταν μὴ ὢν ἰατρικὸς δοκῇ ἰατρικὸς εἶναι, γεωμετρικὸς μὴ ὢν γεωμετρικός, διαλεκτικὸς μὴ ὢν διαλεκτικός, ἄν τε ψεῦδος ἄν τ´ ἀληθὲς τὸ συμβαῖνον. § 7. Ἄλλον δὲ τρόπον ἐὰν διὰ ψευδῶν συμπεραίνηται. Τούτου δ´ ἔσται ποτὲ μὲν τὸ συμπέρασμα ψεῦδος, ποτὲ δ´ ἀληθές· τὸ μὲν γὰρ ψεῦδος ἀεὶ διὰ ψευδῶν περαίνεται, τὸ δ´ ἀληθὲς ἐγχωρεῖ καὶ μὴ ἐξ ἀληθῶν, ὥσπερ εἴρηται καὶ πρότερον. § 8. Τὸ μὲν οὖν ψευδῆ τὸν λόγον εἶναι τοῦ λέγοντος ἁμάρτημα μᾶλλον τοῦ λόγου, καὶ οὐδὲ τοῦ λέγοντος ἀεί, ἀλλ´ ὅταν λανθάνῃ αὐτόν· ἐπεὶ καθ´ αὑτόν γε πολλῶν ἀληθῶν ἀποδεχόμεθα μᾶλλον, ἂν ἐξ ὅτι μάλιστα δοκούντων ἀναιρῇ τι τῶν ἀληθῶν. Τοιοῦτος γὰρ ὢν ἑτέρων ἀληθῶν ἀπόδειξίς ἐστιν· δεῖ γὰρ τῶν κειμένων τι μὴ εἶναι παντελῶς, ὥστ´ ἔσται τούτου ἀπόδειξις. Εἰ δ´ ἀληθὲς συμπεραίνοιτο διὰ ψευδῶν καὶ λίαν εὐήθων, πολλῶν ἂν εἴη χείρων ψεῦδος συλλογιζομένων· εἴη δ´ ἂν τοιοῦτος καὶ ψεῦδος συμπεραινόμενος· § 9. ὥστε δῆλον ὅτι πρώτη μὲν ἐπίσκεψις λόγου καθ´ αὑτὸν εἰ συμπεραίνεται, δευτέρα δὲ πότερον ἀληθὲς ψεῦδος, τρίτη δ´ ἐκ ποίων τινῶν. Εἰ μὲν γὰρ ἐκ ψευδῶν ἐνδόξων δέ, λογικός· εἰ δ´ ἐξ ὄντων μὲν ἀδόξων δέ, φαῦλος· εἰ δὲ καὶ ψευδῆ καὶ λίαν ἄδοξα, δῆλον ὅτι φαῦλος ἁπλῶς τοῦ πράγματος. [8,12] CHAPITRE XII. § 1. Un raisonnement est parfaitement clair d'une façon , et dans le sens le plus vulgaire, quand la conclusion est telle, qu'il n'y a plus rien à demander après elle. § 2. Et d'une autre façon, et la plus spéciale, quand les données admises sont celles {163a} d'où l'on doit tirer la conclusion nécessairement, et qu'elles ont été conclues au moyen de conclusions antérieures. § 3. Le raisonnement est clair encore, malgré l'omission de quelque élément, si la chose omise est tout à fait probable. § 4. Le raisonnement peut être faux de quatre façons: l'une, quand il paraît conclure bien qu'il ne conclue pas, et alors il est appelé syllogisme contentieux. § 5. Une autre, c'est quand il conclut, sans conclure cependant relativement au sujet donné, ce qui se présente surtout quand on procède par réduction à l'absurde. § 6. Ou bien, quand il conclut relativement au sujet donné, mais non cependant par la méthode propre au sujet; et ce défaut a lieu, par exemple, lorsque, n'étant pas médical, le raisonnement paraît médical; ou géométrique, n'étant pas géométrique ou dialectique, n'étant pas dialectique; que le résultat d'ailleurs soit vrai ou feux, § 7. Une autre manière, enfin, c'est quand le raisonnement conclut au moyen de propositions fausses, et alors la conclusion pourrait être tantôt fausse et tantôt vraie; car le faux est toujours conclu de propositions fausses; le vrai peut l'être aussi, même de données qui ne le sont pas, ainsi qu'on l'a dît plus haut. § 8. Ainsi donc, quand l'argumentation est fausse, c'est bien plutôt la faute de celui qui argumente que de l'argumentation même. Ce n'est pas non plus toujours la faute de celui qui argumente ; maie, par exemple, c'est sa faute, quand c'est sans le savoir qu'il a fait quelque raisonnement faux. C'est qu'en effet nous admettons plus volontiers que bien des propositions vraies, celle qui parvient à détruire la proposition qui nous semblait la plus vraie, parce que si l'argumentation est telle, elle est par cela même la démonstration certaine de la vérité des autres choses. En effet, l'une des propositions est absolument fausse et elle le démontrera. Si l'on conclut le vrai par des propositions fausses et par trop faibles, le raisonnement sera plus mauvais que beaucoup d'autres qui concluraient le faux : ce qu'il pourrait être aussi, tout en concluant le faux. § 9. Ainsi donc, évidemment, ce qu'on doit examiner d'abord dans un raisonnement, c'est s'il conclut en soi; en second lieu, s'il conclut le vrai ou le faux, et en troisième, de quelles données il part pour conclure. S'il part de données fausses, mais probables, il est logique; et il est mauvais s'il part de données qui sont vraies, mais improbables ; et si elles sont fausses et trop improbables, il est clair que le raisonnement est mauvais, ou absolument, ou du moins pour la chose en question.


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Dernière mise à jour : 29/01/2010