HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, Les Topiques, livre VI

Chapitre 8

  Chapitre 8

[6,8] CHAPITRE VIII. 1 Ἐὰν δ´ πρός τι τὸ ὁριζόμενον καθ´ αὑτὸ κατὰ τὸ γένος, σκοπεῖν εἰ μὴ εἴρηται ἐν τῷ ὁρισμῷ πρὸς λέγεται {147} αὐτὸ κατὰ τὸ γένος, οἷον εἰ τὴν ἐπιστήμην ὡρίσατο ὑπόληψιν ἀμετάπειστον, τὴν βούλησιν ὄρεξιν ἄλυπον· παντὸς γὰρ τοῦ πρός τι οὐσία πρὸς ἕτερον, ἐπειδὴ ταὐτὸν ἦν ἑκάστῳ τῶν πρός τι τὸ εἶναι ὅπερ τὸ πρός τί πως ἔχειν. Ἔδει οὖν τὴν ἐπιστήμην εἰπεῖν ὑπόληψιν ἐπιστητοῦ καὶ τὴν βούλησιν ὄρεξιν ἀγαθοῦ. Ὁμοίως δὲ καὶ εἰ τὴν γραμματικὴν ὡρίσατο ἐπιστήμην γραμμάτων· ἔδει γὰρ πρὸς αὐτὸ λέγεται, πρὸς τὸ γένος, ἐν τῷ ὁρισμῷ ἀποδίδοσθαι. 2 εἰ πρός τι εἰρημένον μὴ πρὸς τὸ τέλος ἀποδέδοται· τέλος δ´ ἐν ἑκάστῳ τὸ βέλτιστον οὗ χάριν τἆλλα. Ῥητέον δὴ τὸ βέλτιστον τὸ ἔσχατον, οἷον τὴν ἐπιθυμίαν οὐχ ἡδέος ἀλλ´ ἡδονῆς· ταύτης γὰρ χάριν καὶ τὸ ἡδὺ αἱρούμεθα. 3 Σκοπεῖν δὲ καὶ εἰ γένεσίς ἐστι πρὸς ἀποδέδωκεν, ἐνέργεια· οὐδὲν γὰρ τῶν τοιούτων τέλος· μᾶλλον γὰρ τὸ ἐνηργηκέναι καὶ γεγενῆσθαι τέλος τὸ γίνεσθαι καὶ ἐνεργεῖν. ( οὐκ ἐπὶ πάντων ἀληθὲς τὸ τοιοῦτον· σχεδὸν γὰρ οἱ πλεῖστοι ἥδεσθαι μᾶλλον βούλονται πεπαῦσθαι ἡδόμενοι, ὥστε τὸ ἐνεργεῖν μᾶλλον τέλος ἂν ποιοῖντο τοῦ ἐνηργηκέναι.) 4 Πάλιν ἐπ´ ἐνίων εἰ μὴ διώρικε τὸ πόσου ποίου ποῦ κατὰ τὰς ἄλλας διαφοράς, οἷον φιλότιμος ποίας καὶ πόσης ὀρεγόμενος τιμῆς· πάντες γὰρ ὀρέγονται τιμῆς, ὥστ´ οὐκ ἀπόχρη φιλότιμον εἰπεῖν τὸν ὀρεγόμενον τιμῆς, ἀλλὰ προσθετέον τὰς εἰρημένας διαφοράς. Ὁμοίως δὲ καὶ φιλοχρήματος πόσων ὀρεγόμενος χρημάτων, ἀκρατὴς περὶ ποίας ἡδονάς· οὐ γὰρ ὑφ´ οἱασποτοῦν ἡδονῆς κρατούμενος ἀκρατὴς λέγεται, ἀλλ´ ὑπὸ τινός. πάλιν, ὡς ὁρίζονται τὴν νύκτα σκιὰν γῆς, τὸν σεισμὸν κίνησιν γῆς, τὸ νέφος πύκνωσιν ἀέρος, τὸ πνεῦμα κίνησιν ἀέρος· προσθετέον γὰρ πόσου καὶ ποίου καὶ ποῦ καὶ ὑπὸ τίνος. Ὁμοίως δὲ καὶ ἐπὶ τῶν ἄλλων τῶν τοιούτων· ἀπολείπων γὰρ διαφορὰν ἡντινοῦν οὐ λέγει τὸ τί ἦν εἶναι. Δεῖ δ´ ἀεὶ πρὸς τὸ ἐνδεὲς ἐπιχειρεῖν· οὐ γὰρ ὁπωσοῦν γῆς κινηθείσης οὐδ´ ὁποσησοῦν σεισμὸς ἔσται, ὁμοίως δ´ οὐδ´ ἀέρος ὁπωσοῦν οὐδ´ ὁποσουοῦν κινηθέντος πνεῦμα. 5 Ἔτι ἐπὶ τῶν ὀρέξεων εἰ μὴ πρόσκειται τὸ φαινόμενον, καὶ ἐφ´ ὅσων ἄλλων ἁρμόττει, οἷον ὅτι βούλησις {147a} ὄρεξις ἀγαθοῦ, δ´ ἐπιθυμία ὄρεξις ἡδέος, ἀλλὰ μὴ φαινομένου ἀγαθοῦ ἡδέος. Πολλάκις γὰρ λανθάνει τοὺς ὀρεγομένους τι ἀγαθὸν ἡδύ ἐστιν, ὥστ´ οὐκ ἀναγκαῖον ἀγαθὸν ἡδὺ εἶναι ἀλλὰ φαινόμενον μόνον. Ἔδει οὖν οὕτω καὶ τὴν ἀπόδοσιν ποιήσασθαι. 6 Ἐὰν δὲ καὶ προσαποδῷ τὸ εἰρημένον, ἐπὶ τὰ εἴδη ἀκτέον τὸν τιθέμενον ἰδέας εἶναι. Οὐ γὰρ ἔστιν ἰδέα φαινομένου οὐδενός, τὸ δ´ εἶδος πρὸς τὸ εἶδος δοκεῖ λέγεσθαι, οἷον αὐτὴ ἐπιθυμία αὐτοῦ ἡδέος καὶ αὐτὴ βούλησις αὐτοῦ ἀγαθοῦ. Οὐκ ἔσται οὖν φαινομένου ἀγαθοῦ οὐδὲ φαινομένου ἡδέος· ἄτοπον γὰρ τὸ εἶναι αὐτὸ φαινόμενον ἀγαθὸν ἡδύ. [6,8] CHAPITRE VIII. 1 Si le défini est relatif, ou en soi, ou par son genre, il faut voir si dans la définition on a négligé de le rapporter à la chose dont il est le relatif, ou en soi ou par son genre. Par exemple, si l'on a défini la science une conception irréfutable, ou la volonté un désir sans douleur; or l'essence de tout relatif est de se rapporter à une chose autre que lui, puisqu'on a établi que c'était une même chose pour tous les relatifs d'être et d'avoir un certain rapport avec quelque chose : il fallait donc dire que la science est la conception de ce qui est su, et la volonté un désir du bien. Même faute encore, si l'on a défini la grammaire la science des lettres; car il fallait indiquer dans la définition, ou la chose relativement à laquelle la grammaire est dite, ou celle relativement à laquelle est dit le genre. 2 Ou bien il faut voir si un relatif étant indiqué, il n'est pas rapporté à sa fin propre : la fin dans chaque chose est le meilleur, ou ce pourquoi est fait tout le reste. II faudra donc dire si c'est le meilleur ou si c'est le terme final; comme, par exemple, le désir n'est pas le désir de ce qui plaît, mais du plaisir, puisque c'est pour le plaisir que nous recherchons ce qui plaît. 3 Il faut voir encore si c'est à la génération qu'on a rapporté le défini, ou bien à l'acte; car rien de tout cela n'est la fin : c'est, qu'en effet, avoir agi et avoir été est bien plutôt la fin que être ou agir. Mais ne peut-on pas dire que ceci n'est pas vrai pour tous les cas? car la plupart des hommes préfèrent jouir plutôt que cesser de jouir, de sorte qu'ils se font bien plutôt une fin d'agir que d'avoir agi. 4 De plus, il faut voir si pour quelques cas, le défaut de la définition ne tient pas à ce qu'on n'a défini ni la quantité, ni la qualité, ni le lieu, ni selon les autres différences. Par exemple, si l'on définit l'ambitieux sans dire de quels honneurs et de combien d'honneurs il est avide; car tous les hommes désirent les honneurs, de sorte qu'il ne faut pas appeler ambitieux celui qui les désire, mais il faut ajouter aussi les différences indiquées. Et de même pour l'avare : il faut dire combien de richesses il désire; et pour l'intempérant, pour quels plaisirs il l'est; car on n'appelle pas intempérant celui qui se laisse aller à un plaisir quelconque, mais à certains plaisirs. C'est mal définir encore quand on définit la nuit l'ombre de la terre, ou le tremblement de terre le mouvement de la terre, ou le nuage l'épaississement de l'air, ou le vent le mouvement de l'air. Dans tous ces cas, il faut ajouter la quantité et la cause. Et de même pour les cas analogues; car si l'on néglige une seule différence, on n'indique plus l'essence de la chose. Il faut toujours attaquer ce qui manque à la définition; car il n'y aura pas tremblement de terre pour le mouvement d'une terre quelconque, ni pour un mouvement quelconque de la terre, et il n'y aura pas non plus vent pour le mouvement quelconque de l'air, en qualité ou en quantité quelconque. 5 II faut voir encore, pour la définition des désirs, si l'on n'ajoute pas l'idée d'apparence, et pour celle de toutes les choses où il convient de l'ajouter. Par exemple, si l'on dit que la volonté est un désir du bien, et que le désir est un appétit du plaisir, sans dire que c'est du bien qui paraît, du plaisir qui paraît; car souvent, quand on désire, on ne sait si l'objet est bon ou s'il est agréable: ainsi, il n'est pas besoin nécessairement que l'objet soit bon ni qu'il soit agréable : il suffit qu'il en ait seulement l'apparence. Il fallait donc faire aussi la définition avec cette nuance. 6 Et si l'on fait l'addition que je viens d'indiquer, il faut conduire aux idées celui qui admet les idées; car il n'y a pas d'idée pour ce qui ne fait que paraître, mais l'idée doit se rapporter à une idée. Par exemple, le désir en soi se rapporte à l'agréable en soi, et la volonté en soi au bien en soi. Ce n'est donc pas à un bien simplement apparent que se rapporte la volonté en soi, ni le désir en soi à ce qui ne fait que paraître agréable; car il est absurde que le bien ou l'agréable soit en soi simplement apparent.


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Dernière mise à jour : 12/01/2010