[6,12] CHAPITRE XII.
1 Εἰ δὲ τῆς διαφορᾶς τὸν ὅρον ἀποδέδωκε, σκοπεῖν εἰ καὶ ἄλλου τινὸς κοινὸς ὁ ἀποδοθεὶς ὁρισμός. Οἷον ὅταν τὸν περιττὸν ἀριθμὸν ἀριθμὸν μέσον ἔχοντα εἴπῃ, ἐπιδιοριστέον τὸ πῶς μέσον ἔχοντα. Ὁ μὲν γὰρ ἀριθμὸς κοινὸς ἐν ἀμφοτέροις τοῖς λόγοις ὑπάρχει, τοῦ δὲ περιττοῦ μετείληπται ὁ λόγος· ἔχει δὲ καὶ γραμμὴ καὶ σῶμα μέσον, οὐ περιττὰ ὄντα. Ὥστ´ οὐκ ἂν εἴη ὁρισμὸς οὗτος τοῦ περιττοῦ. Εἰ δὲ πολλαχῶς λέγεται τὸ μέσον ἔχον, διοριστέον τὸ πῶς μέσον ἔχον. Ὥστ´ ἢ ἐπιτίμησις ἔσται, ἢ συλλογισμὸς ὅτι οὐχ ὥρισται.
2 Πάλιν εἰ οὗ μὲν τὸν λόγον ἀποδίδωσι τῶν ὄντων ἐστί, τὸ δ´ ὑπὸ τὸν λόγον μὴ τῶν ὄντων, οἷον εἰ τὸ λευκὸν ὡρίσατο {150} χρῶμα πυρὶ μεμειγμένον· ἀδύνατον γὰρ τὸ ἀσώματον σώματι μεμεῖχθαι, ὥστ´ οὐκ ἂν εἴη χρῶμα πυρὶ μεμειγμένον· λευκὸν δ´ ἔστιν.
3 Ἔτι ὅσοι μὴ διαιροῦσιν ἐν τοῖς πρός τι πρὸς ὃ λέγεται, ἀλλ´ ἐν πλείοσι περιλαβόντες εἶπαν, ἢ ὅλως ἢ ἐπί τι ψεύδονται, οἷον εἴ τις ἰατρικὴν ἐπιστήμην ὄντος εἶπεν. Εἰ μὲν γὰρ μηδενὸς τῶν ὄντων ἡ ἰατρικὴ ἐπιστήμη, δῆλον ὅτι ὅλως ἔψευσται, εἰ δὲ τινὸς μὲν τινὸς δὲ μή, ἐπί τι ἔψευσται· δεῖ γὰρ παντός, εἴπερ καθ´ αὑτὸ καὶ μὴ κατὰ συμβεβηκὸς ὄντος εἶναι λέγεται, καθάπερ ἐπὶ τῶν ἄλλων ἔχει τῶν πρός τι· πᾶν γὰρ ἐπιστητὸν πρὸς ἐπιστήμην λέγεται. Ὁμοίως δὲ καὶ ἐπὶ τῶν ἄλλων, ἐπειδὴ ἀντιστρέφει πάντα τὰ πρός τι. 4 Ἔτι εἴπερ ὁ μὴ καθ´ αὑτὸ ἀλλὰ κατὰ συμβεβηκὸς τὴν ἀπόδοσιν ποιούμενος ὀρθῶς ἀποδίδωσιν, οὐ πρὸς ἓν ἀλλὰ πρὸς πλείω ἕκαστον ἂν τῶν πρός τι λέγοιτο. Οὐδὲν γὰρ κωλύει τὸ αὐτὸ καὶ ὂν καὶ λευκὸν καὶ ἀγαθὸν εἶναι, ὥστε πρὸς ὁποιονοῦν τούτων ἀποδοὺς ὀρθῶς ἂν εἴη ἀποδούς, εἴπερ ὁ κατὰ συμβεβηκὸς ἀποδιδοὺς ὀρθῶς ἀποδίδωσιν. 5 Ἔτι δ´ ἀδύνατον τὸν τοιοῦτον λόγον ἴδιον τοῦ ἀποδοθέντος εἶναι· οὐ γὰρ μόνον ἡ ἰατρικὴ ἀλλὰ καὶ τῶν ἄλλων ἐπιστημῶν αἱ πολλαὶ πρὸς ὂν λέγονται, ὥσθ´ ἑκάστη ὄντος ἐπιστήμη ἔσται. Δῆλον οὖν ὅτι ὁ τοιοῦτος οὐδεμιᾶς ἐστιν ἐπιστήμης ὁρισμός· ἴδιον γὰρ καὶ οὐ κοινὸν δεῖ τὸν ὁρισμὸν εἶναι. 6 Ἐνίοτε δ´ ὁρίζονται οὐ τὸ πρᾶγμα ἀλλὰ τὸ πρᾶγμα εὖ ἔχον ἢ τετελεσμένον. Τοιοῦτος δ´ ὁ τοῦ ῥήτορος καὶ ὁ τοῦ κλέπτου ὅρος, εἴπερ ἐστὶ ῥήτωρ μὲν ὁ δυνάμενος τὸ ἐν ἑκάστῳ πιθανὸν θεωρεῖν καὶ μηδὲν παραλείπων, κλέπτης δ´ ὁ λάθρᾳ λαμβάνων· δῆλον γὰρ ὅτι τοιοῦτος ὢν ἑκάτερος ὁ μὲν ἀγαθὸς ῥήτωρ ὁ δ´ ἀγαθὸς κλέπτης ἔσται. Οὐ γὰρ ὁ λάθρᾳ λαμβάνων ἀλλ´ ὁ βουλόμενος λάθρᾳ λαμβάνειν κλέπτης ἐστίν.
7 Πάλιν εἰ τὸ δι´ αὑτὸ αἱρετὸν ὡς ποιητικὸν ἢ πρακτικὸν ἢ ὁπωσοῦν δι´ ἄλλο αἱρετὸν ἀποδέδωκεν, οἷον τὴν δικαιοσύνην νόμων σῳστικὴν εἰπὼν ἢ τὴν σοφίαν ποιητικὴν εὐδαιμονίας· τὸ γὰρ ποιητικὸν ἢ σῳστικὸν τῶν δι´ ἄλλο αἱρετῶν. 8 Ἢ οὐδὲν μὲν κωλύει τὸ δι´ αὑτὸ αἱρετὸν καὶ δι´ ἄλλο εἶναι αἱρετόν, 9 οὐ μὴν ἀλλ´ οὐδὲν ἧττον ἡμάρτηκεν ὁ οὕτως ὁρισάμενος τὸ δι´ αὑτὸ αἱρετόν· ἑκάστου γὰρ τὸ βέλτιστον ἐν τῇ οὐσίᾳ μάλιστα, βέλτιον δὲ τὸ δι´ αὑτὸ αἱρετὸν εἶναι τοῦ δι´ ἕτερον, ὥστε τοῦτο καὶ τὸν ὁρισμὸν ἔδει μᾶλλον σημαίνειν.
| [6,12] CHAPITRE XII.
1 Quand l'on a donné la définition de la différence, il faut voir si la définition donnée est commune encore à quelque autre chose. Par exemple, quand on a appelé nombre impair le nombre qui a un milieu, il faut définir encore ce qu'on entend par: qui a un milieu; car le mot nombre est commun dans ces deux définitions, et la définition de l'impair est substituée au défini. Mais, et la ligne et le corps ont un milieu, sans être pourtant impairs; de sorte que ce n'est pas là la définition de l'impair. Si l'expression: ayant un milieu, a plusieurs sens, il faut définir, en outre, dans quel sens on prend : ayant un milieu. On pourra donc justement prétendre, ou démontrer par syllogisme, que l'on n'a pas défini.
2 De plus, il faut voir si ce dont on donne la définition est une chose réelle, tandis que ce qui est dans la définition n'en est pas une. Par exemple, si l'on a défini le blanc une couleur mêlée de feu; comme il est impossible qu'une chose incorporelle soit mêlée à une corporelle, la couleur mêlée au feu n'est pas une chose réelle, tandis que le blanc en est une.
3 De plus, quand on n'indique pas clairement par division, pour les relatifs, ce relativement à quoi la chose est dite, mais qu'on les englobe parmi plusieurs choses, on se trompe en totalité ou en partie. Comme, par exemple, si l'on dit que la médecine est la science de ce qui est; car si la médecine n'est la science de rien de ce qui est, il est évident qu'on s'est totalement trompé ; mais si elle l'est de telle chose, et ne l'est pas de telle autre, on s'est trompé en partie. C'est, qu'en effet, elle doit être la science de tout, si l'on dit qu'elle est en soi, et non par accident, la science de ce qui est. Ainsi que cela est pour tous les autres relatifs, tout ce qui est su doit être dit relativement à une science; et de même, pour tous les autres, puisque tous les relatifs sont réciproques, et ce qui est su est toujours relatif. 4 Si, en donnant l'attribution, non pas en soi, mais par accident, on l'a bien donnée, c'est qu'alors chacun des relatifs serait dit, non pour une seule chose, mais pour plusieurs; car rien n'empêche que la même chose ne soit à la fois et réelle, et bonne, et blanche. Par conséquent, en rapportant la définition à l'une de ces qualités, on l'aura bien donnée, si, toutefois, en donnant la définition par l'accident, on la donne bien. 5 Il est encore impossible que cette définition soit propre à la chose dont il s'agit; car non seulement la médecine, mais la plupart des autres sciences, sont dites relativement à ce qui est; de sorte que chacune des sciences est la science de ce qui est. Il est donc évident que ce n'est là la définition d'aucune science; car il faut que la définition soit spéciale et non commune. 6 Quelquefois on définit, non la chose, mais la chose bien faite et parachevée; c'est là la définition du rhéteur et du voleur, quand on dit que le rhéteur est celui qui peut voir ce qu'il y a d'acceptable à soutenir dans chaque question, et n'en rien omettre, et que le voleur est celui qui prend en secret ; car il est évident que tous deux étant ainsi, tous deux seront bons, chacun dans leur genre: l'un sera un bon rhéteur, l'autre un bon voleur, puisque le voleur n'est pas tant celui qui prend en secret que celui qui veut prendre de cette façon.
7 En outre, on s'est trompé si l'on a donné ce qui est désirable par soi-même comme capable de faire ou capable d'agir, en un mot, comme désirable en vue d'un autre objet quelconque : par exemple, si l'on dit que la justice est la conservatrice des lois, ou que la sagesse est la cause du bonheur; car ce qui fait une chose, ce qui conserve, est une chose désirable pour une autre que soi. 8 Ou bien rien n'empêche qu'une chose désirable en soi ne le soit aussi en vue d'une autre. 9 Cependant on ne s'est pas moins trompé en définissant ainsi une chose désirable en soi ; car le meilleur de chaque chose est surtout dans son essence, et une chose désirable en soi est meilleure qu'une chose désirable en vue d'une autre. Ainsi donc, il fallait que la définition indiquât surtout cela.
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