[17] CHAPITRE XVII.
1 Ἔστι μὲν οὖν πᾶσι τοῖς ζῴοις κοινὸν γένεσις καὶ θάνατος, 2 οἱ δὲ τρόποι διαφέρουσι τῷ εἴδει· οὐ γὰρ ἀδιάφορος ἡ φθορά, ἀλλ' ἔχει τι κοινόν. Θάνατος δ' ἐστὶν ὁ μὲν βίαιος ὁ δὲ κατὰ φύσιν, βίαιος μὲν ὅταν ἡ ἀρχὴ ἔξωθεν ᾖ, κατὰ φύσιν δ' ὅταν ἐν αὐτῷ, καὶ ἡ τοῦ μορίου σύστασις ἐξ ἀρχῆς τοιαύτη, ἀλλὰ μὴ ἐπίκτητόν τι πάθος. 3 Τοῖς μὲν οὖν φυτοῖς αὔανσις, ἐν δὲ τοῖς ζῴοις καλεῖται τοῦτο γῆρας. Ἔστι δὲ θάνατος καὶ ἡ φθορὰ πᾶσιν ὁμοίως τοῖς μὴ ἀτελέσιν· τούτοις δὲ παρομοίως μέν, ἄλλον δὲ τρόπον. Ἀτελῆ δὲ λέγω οἷον τά τε ᾠὰ καὶ τὰ σπέρματα τῶν φυτῶν, ὅσα ἄρριζα. 4 Πᾶσι μὲν οὖν ἡ φθορὰ γίνεται διὰ θερμοῦ τινος ἔκλειψιν, τοῖς δὲ τελείοις, ἐν ᾧ τῆς οὐσίας ἡ ἀρχή. Αὕτη δ' ἐστίν, ὥσπερ εἴρηται πρότερον, ἐν ᾧ τό τε ἄνω καὶ τὸ κάτω συνάπτει, τοῖς μὲν φυτοῖς μέσον βλαστοῦ καὶ ῥίζης, τῶν δὲ ζῴων τοῖς <479a> μὲν ἐναίμοις ἡ καρδία, τοῖς δ' ἀναίμοις τὸ ἀνάλογον. Τούτων δ' ἔνια δυνάμει πολλὰς ἀρχὰς ἔχουσιν, οὐ μέντοι γε ἐνεργείᾳ. Διὸ καὶ τῶν ἐντόμων ἔνια διαιρούμενα ζῶσι, καὶ τῶν ἐναίμων ὅσα μὴ ζωτικὰ λίαν εἰσὶ πολὺν χρόνον ζῶσιν ἐξῃρημένης τῆς καρδίας, οἷον αἱ χελῶναι, καὶ κινοῦνται τοῖς ποσίν, ἐπόντων τῶν χελωνίων, διὰ τὸ μὴ συγκεῖσθαι τὴν φύσιν αὐτῶν εὖ, παραπλησίως δὲ τοῖς ἐντόμοις.
6 Ἡ δ' ἀρχὴ τῆς ζωῆς ἐκλείπει τοῖς ἔχουσιν ὅταν μὴ καταψύχηται τὸ θερμὸν τὸ κοινωνοῦν αὐτῆς· καθάπερ γὰρ εἴρηται πολλάκις, συντήκεται αὐτὸ ὑφ' αὑτοῦ. Ὅταν οὖν τοῖς μὲν ὁ πνεύμων τοῖς δὲ τὰ βράγχια σκληρύνηται, διὰ χρόνου μῆκος ξηραινομένων τοῖς μὲν τῶν βραγχίων τοῖς δὲ τοῦ πνεύμονος, καὶ γινομένων γεηρῶν, οὐ δύναται ταῦτα τὰ μόρια κινεῖν οὐδ' αἴρειν καὶ συνάγειν, τέλος δὲ γιγνομένης ἐπιτάσεως καταμαραίνεται τὸ πῦρ. 7 Διὸ καὶ μικρῶν παθημάτων ἐπιγινομένων ἐν τῷ γήρᾳ ταχέως τελευτῶσιν· διὰ γὰρ τὸ ὀλίγον εἶναι τὸ θερμόν, ἅτε τοῦ πλείστου διαπεπνευκότος ἐν τῷ πλήθει τῆς ζωῆς, ἥτις ἂν ἐπίτασις γένηται τοῦ μορίου, ταχέως ἀποσβέννυται· ὥσπερ γὰρ ἀκαριαίας καὶ μικρᾶς ἐν αὐτῷ φλογὸς ἐνούσης διὰ μικρὰν κίνησιν ἀποσβέννυται. 8 Διὸ καὶ ἄλυπός ἐστιν ὁ ἐν τῷ γήρᾳ θάνατος· οὐδενὸς γὰρ βιαίου πάθους αὐτοῖς συμβαίνοντος τελευτῶσιν, ἀλλ' ἀναίσθητος ἡ τῆς ψυχῆς ἀπόλυσις γίνεται παντελῶς.
9 Καὶ τῶν νοσημάτων ὅσα ποιοῦσι τὸν πνεύμονα σκληρὸν ἢ φύμασιν ἢ περιττώμασιν ἢ θερμότητος νοσηματικῆς ὑπερβολῇ, καθάπερ ἐν τοῖς πυρετοῖς, πυκνὸν τὸ πνεῦμα ποιοῦσι διὰ τὸ μὴ δύνασθαι τὸν πνεύμονα μακρὰν αἴρειν ἄνω καὶ συνίζειν. Τέλος δ', ὅταν μηκέτι δύνωνται κινεῖν, τελευτῶσιν ἀποπνεύσαντες.
| [17] CHAPITRE XVII.
§ 1. Tous les animaux sont donc soumis à cette loi commune de naître et de mourir. § 2. Entre les modes divers, suivant lesquels ces phénomènes s'accomplissent, il n'y a que des différences spécifiques; et la destruction elle-même n'est pas sans avoir ses nuances. Mais voici ce qu'elle a toujours de commun : la mort ne peut être que violente ou naturelle; violente, quand le principe qui la cause vient du dehors ; naturelle, quand il est dans l'individu lui-même, et que la constitution du poumon est altérée par un principe de ce genre, et ne vient pas d'une maladie contractée accidentellement. § 3. Dans les plantes, on nomme cette altération naturelle le desséchement; et dans les animaux, on la nomme la mort. Or, la mort et la destruction sont pareilles dans tous les êtres dont le développement n'est pas incomplet. Mais si le fait est au fond le même, la manière dont il s'accomplit est différente. J'appelle être incomplet, par exemple les oeufs et les graines de toutes les plantes, quand ces graines n'ont pas de racines. § 4. Pour tous les êtres complets, la destruction ne vient que d'un défaut de chaleur, dans cette partie où réside le principe de l'existence; et c'est, comme on l'a dit antérieurement, le point même où se joignent la partie supérieure et la partie inférieure de l'animal. Chez les plantes, c'est le milieu entre la tige qui pousse et la racine; dans les animaux <479a> qui ont du sang, cette partie est le coeur; et dans ceux qui n'en ont pas, c'est la partie qui le remplace. § 5. Il en est quelques-uns parmi eux qui ont ici plusieurs principes en puissance, bien qu'en acte ils ne puissent jamais en avoir plusieurs. Voilà comment il y a des insectes qui vivent après qu'on les a divisés. Même parmi les animaux qui ont du sang, tous ceux qui ne sont pas très vivants peuvent vivre longtemps encore après que le coeur leur a été enlevé ; telles sont les tortues qui alors marchent encore sur leurs pieds et traînent leur carapace. C'est que leur organisation n'est pas très parfaite, et qu'elle se rapproche beaucoup de celle des insectes.
§ 6. Mais le principe de la vie disparaît dans les êtres qui possèdent ce principe, lorsque la chaleur, qui se confond en eux avec le principe vital, n'est pas. suffisamment refroidie. Dans ce cas, comme on l'a déjà répété plusieurs fois, cette chaleur se consume elle-même. Lors donc que le poumon se durcit chez les uns, et les branchies chez les autres, ici les branchies, là le poumon se dessèchent avec le temps; et ils deviennent terreux. L'animal alors ne peut plus mouvoir ces organes; il ne peut ni les dilater, ni les contracter; et cet état continuant à s'accroître, le feu de la vie se consume et s'éteint. § 7. C'est là ce qui fait que dans la vieillesse les moindres accidents suffisent pour causer rapidement la mort. La chaleur est alors très faible, parce que la plus grande partie en a été dépensée pendant le cours de la vie. Du moment qu'il y a la plus petite surexcitation dans le poumon, la chaleur s'éteint très vite; et si elle s'éteint ainsi par le plus léger mouvement, c'est qu'en quelque sorte il n'y a plus dans l'être qu'une flamme très faible et insensible. § 8. Voilà aussi pourquoi, dans la vieillesse, la mort est sans douleur. L'animal meurt sans éprouver aucune souffrance violente; et la délivrance de l'âme se fait, sans même qu'on la sente le moins du monde.
§ 9. Toutes les maladies qui durcissent le poumon, soit par des tubercules, soit par des sécrétions, soit par l'excès d'une chaleur maladive, comme celle que donne la fièvre, rendent la respiration plus fréquente, parce que le poumon ne peut point assez complètement se dilater en s'élevant, ni se contracter; et enfin, quand les animaux ne peuvent plus du tout faire ce mouvement, ils meurent en rendant des soupirs.
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