[1,3] CHAPITRE III.
§ 1. Πρῶτον δὴ ληπτέον πόσων στοχάζονται οἱ ἐν τοῖς λόγοις ἀγωνιζόμενοι καὶ διαφιλονεικοῦντες. § 2. Ἔστι δὲ πέντε ταῦτα τὸν ἀριθμόν, ἔλεγχος καὶ ψεῦδος καὶ παράδοξον καὶ σολοικισμὸς καὶ πέμπτον τὸ ποιῆσαι ἀδολεσχῆσαι τὸν προσδιαλεγόμενον (τοῦτο δ´ ἐστὶ τὸ πολλάκις ἀναγκάζεσθαι ταὐτὸ λέγειν), ἢ τὸ μὴ ὂν ἀλλὰ (τὸ) φαινόμενον ἕκαστον εἶναι τούτων. § 3. Μάλιστα μὲν γὰρ προαιροῦνται φαίνεσθαι ἐλέγχοντες, δεύτερον δὲ ψευδόμενόν τι δεικνύναι, τρίτον εἰς παράδοξον ἄγειν, τέταρτον δὲ σολοικίζειν ποιεῖν (τοῦτο δ´ ἐστὶ τὸ ποιῆσαι τῇ λέξει βαρβαρίζειν ἐκ τοῦ λόγου τὸν ἀποκρινόμενον)· τελευταῖον δὲ τὸ πλεονάκις ταὐτὸ λέγειν.
| [1,3] CHAPITRE III. {Buts divers qu'on peut se proposer dans l'argumentation éristique.}
§ 1. II faut se rendre compte, d'abord, de ce que se proposent ceux qui aiment ainsi à lutter de paroles dans des discussions. § 2. II y a cinq choses qu'ils peuvent avoir en vue : la réfutation, l'erreur, le paradoxe, le solécisme, et, en cinquième lieu, de faire bavarder celui qui discute avec eux : j'entends par bavarder, lui faire répéter vainement plusieurs fois la même chose. D'ailleurs, ils peuvent poursuivre ce qui n'est pas, mais paraît être pour chacune de ces choses. § 3. De ces cinq objets, celui qu'ils préfèrent, c'est de paraître réfuter leur antagoniste ; en second lieu, c'est de montrer qu'il fait quelque erreur; troisièmement, de le pousser au paradoxe; quatrièmement, de le forcer à commettre un solécisme, c'est-à-dire de contraindre par leur raisonnement celui qui répond, à parler comme un véritable barbare; enfin, en cinquième lieu, de lui faire redire plusieurs fois les mêmes choses.
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