HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, La Logique. La réfutation des sophistes. Première section (texte complet)

Chapitre 13

  Chapitre 13

[1,13] CHAPITRE XIII. § 1. Περὶ δὲ τοῦ ποιῆσαι ἀδολεσχεῖν, μὲν λέγομεν τὸ ἀδολεσχεῖν εἰρήκαμεν ἤδη· § 2. πάντες δὲ οἱ τοιοίδε λόγοι τοῦτο βούλονται ποιεῖν· εἰ μηδὲν διαφέρει τὸ ὄνομα τὸν λόγον εἰπεῖν, διπλάσιον δὴ καὶ διπλάσιον ἡμίσεος ταὐτό· εἰ ἄρα ἐστὶ διπλάσιον ἡμίσεος διπλάσιον, ἔσται ἡμίσεος ἡμίσεος διπλάσιον. Καὶ πάλιν ἂν ἀντὶ τοῦ "διπλάσιον" "διπλάσιον ἡμίσεος" τεθῇ, τρὶς ἔσται εἰρημένον, ἡμίσεος ἡμίσεος ἡμίσεος διπλάσιον. Καὶ ἆρά ἐστιν ἐπιθυμία ἡδέος; τοῦτο δ´ ἐστὶν ὄρεξις ἡδέος· ἔστιν ἄρα ἐπιθυμία ὄρεξις ἡδέος ἡδέος. (174a) § 3. Εἰσὶ δὲ πάντες οἱ τοιοῦτοι τῶν λόγων ἔν τε τοῖς πρός τι, ὅσα μὴ μόνον τὰ γένη ἀλλὰ καὶ αὐτὰ πρός τι λέγεται καὶ πρὸς τὸ αὐτὸ καὶ ἓν ἀποδίδοται (οἷον τε ὄρεξις τινὸς ὄρεξις καὶ ἐπιθυμία τινὸς ἐπιθυμία, καὶ τὸ διπλάσιον τινὸς διπλάσιον, καὶ διπλάσιον ἡμίσεος), § 4. καὶὅσων οὐσία, οὐκ ὄντων πρός τι ὅλως ὧν εἰσιν ἕξεις πάθη τι τοιοῦτον ἐν τῷ λόγῳ αὐτῶν προσδηλοῦται, κατηγορουμένωνἐπὶ τούτοις. Οἷον τὸ περιττὸν ἀριθμὸς μέσον ἔχων· ἔστι δ´ ἀριθμὸς περιττός· ἔστιν ἄρα ἀριθμὸς ἀριθμὸς μέσον ἔχων. Καὶ εἰ τὸ σιμὸν κοιλότης ῥινός ἐστιν, ἔστι δὲ ῥὶς σιμή, ἔστιν ἄρα ῥὶς ῥὶς κοίλη. § 5. Φαίνονται δὲ ποιεῖν οὐ ποιοῦντες ἐνίοτε διὰ τὸ μὴ προσπυνθάνεσθαι εἰ σημαίνει τι καθ´ αὑτὸ λεχθὲν τὸ διπλάσιον οὐδέν, καὶ εἴ τι σημαίνει, πότερον τὸ αὐτὸ ἕτερον, ἀλλὰ τὸ συμπέρασμα λέγειν εὐθύς. Ἀλλὰ φαίνεται, διὰ τὸ τὸ ὄνομα ταὐτὸ εἶναι, ταὐτὸ καὶ σημαίνειν. [1,13] CHAPITRE XIII. {Cinquième objet de la sophistique ; contraindre l'adversaire à se répéter vainement.} § 1. Quant à faire bavarder l'adversaire, nous avons déjà dit ce que nous entendions par faire bavarder. § 2. Tous les discours de ce genre n'ont pas d'autre but que celui-ci : s'il n'y a aucune différence à prendre le mot ou la définition, et que le double et le double de la moitié soient la même chose, si le double est le double de la moitié, on dira le double de la moitié de la moitié. Et, de plus, si au lieu de double ou prend le double de la moitié, on répétera trois fois le double de la moitié de la moitié de la moitié. Le désir se rapporte-t-il à ce qui est agréable? Oui, c'est l'appétit de l'agréable; ainsi donc, le désir est l'appétit de l'agréable de l'agréable. (174a) § 3. Tous ces raisonnements ne s'adressent jamais qu'à des relatifs, et, dans tous les cas, non seulement ce sont les genres, mais encore les choses mêmes qui sont des relatifs, et elles se rapportent à une seule et même chose : par exemple, l'appétit est l'appétit de quelque chose; le désir, le désir de quelque chose; et le double est le double de quelque chose et le double de la moitié. § 4.. Et ceci se présente aussi pour toutes les choses dont, l'essence n'est pas vraiment d'être des relatifs, mais qui ont des qualités, des modifications, ou telle autre chose d'analogue, qui est exprimée dans la définition de ces choses, au milieu des attributs qui la composent. Par exemple, on dit que l'impair est un nombre qui a un milieu ; or, on dit aussi nombre impair, ce qui revient à dire, nombre nombre ayant un milieu. Et si le camus est la courbure du nez, comme on dit aussi d'un nez qu'il est camus, on aura nez nez courbe. § 5. Parfois, on paraît faire bavarder l'adversaire, quand on ne le fait pas réellement, parce qu'on n'a pas soin de demander si le mot en question, le double, signifie quelque chose à soi seul, ou ne signifie rien; et quand il signifie quelque chose, si c'est la même chose ou une chose différente. Mais c'est parce que l'on veut tirer sur-le-champ la conclusion, et que le mot étant le même, la chose semble aussi être la même et avoir le même sens.


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Dernière mise à jour : 5/11/2009