[6,5] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Ε'.
§ 1. Ἐπεὶ δὲ πᾶν τὸ κινούμενον ἔν τινι κινεῖται καὶ χρόνον τινά, καὶ
παντὸς ἔστι κίνησις, ἀνάγκη τὰς αὐτὰς εἶναι διαιρέσεις τοῦ τε χρόνου καὶ
τῆς κινήσεως καὶ τοῦ κινεῖσθαι καὶ τοῦ κινουμένου καὶ ἐν ᾧ ἡ κίνησις (πλὴν
οὐ πάντων ὁμοίως ἐν οἷς ἡ κίνησις, ἀλλὰ τοῦ μὲν τόπου καθ' αὑτό, τοῦ δὲ
ποιοῦ κατὰ συμβεβηκός).
§ 2. Εἰλήφθω γὰρ ὁ χρόνος ἐν ᾧ κινεῖται ἐφ' ᾧ Α, καὶ ἡ κίνησις ἐφ' ᾧ Β. Εἰ
οὖν τὴν ὅλην ἐν τῷ παντὶ χρόνῳ κεκίνηται, ἐν τῷ ἡμίσει ἐλάττω, καὶ πάλιν
τούτου διαιρεθέντος ἐλάττω ταύτης, καὶ ἀεὶ οὕτως.
§ 3. Ὁμοίως δὲ καί, εἰ ἡ κίνησις διαιρετή, καὶ ὁ χρόνος διαιρετός· εἰ γὰρ
τὴν ὅλην ἐν τῷ παντί, τὴν ἡμίσειαν ἐν τῷ ἡμίσει, καὶ πάλιν τὴν ἐλάττω ἐν
τῷ ἐλάττονι.
§ 4. Τὸν αὐτὸν δὲ τρόπον καὶ τὸ κινεῖσθαι διαιρεθήσεται. Ἔστω γὰρ ἐφ' ᾧ Γ
τὸ κινεῖσθαι. Κατὰ δὴ τὴν ἡμίσειαν κίνησιν ἔλαττον ἔσται τοῦ ὅλου, καὶ
πάλιν κατὰ τὴν τῆς ἡμισείας ἡμίσειαν, καὶ αἰεὶ οὕτως.
§ 5. Ἔστι δὲ καὶ ἐκθέμενον τὸ καθ' ἑκατέραν τῶν κινήσεων κινεῖσθαι, οἷον
κατά τε τὴν ΔΓ καὶ τὴν ΓΕ, λέγειν ὅτι τὸ ὅλον ἔσται κατὰ τὴν ὅλην (εἰ γὰρ
ἄλλο, πλείω ἔσται κινεῖσθαι κατὰ τὴν αὐτὴν κίνησιν), ὥσπερ ἐδείξαμεν καὶ
τὴν κίνησιν διαιρετὴν εἰς τὰς τῶν μερῶν κινήσεις οὖσαν· ληφθέντος γὰρ τοῦ
κινεῖσθαι καθ' ἑκατέραν συνεχὲς ἔσται τὸ ὅλον.
§ 6. Ὡσαύτως δὲ δειχθήσεται καὶ τὸ μῆκος διαιρετόν, καὶ ὅλως πᾶν ἐν ᾧ
ἐστιν ἡ μεταβολή (πλὴν ἔνια κατὰ συμβεβηκός, ὅτι τὸ μεταβάλλον ἐστὶν
διαιρετόν)· ἑνὸς γὰρ διαιρουμένου πάντα διαιρεθήσεται.
§ 7. Καὶ ἐπὶ τοῦ πεπερασμένα εἶναι ἢ ἄπειρα ὁμοίως ἕξει κατὰ πάντων.
§ 8. Ἠκολούθηκεν δὲ μάλιστα τὸ διαιρεῖσθαι πάντα καὶ ἄπειρα εἶναι ἀπὸ τοῦ
μεταβάλλοντος· εὐθὺς γὰρ ἐνυπάρχει τῷ μεταβάλλοντι τὸ διαιρετὸν καὶ τὸ
ἄπειρον. Τὸ μὲν οὖν διαιρετὸν δέδεικται πρότερον, τὸ δ' ἄπειρον ἐν τοῖς
ἑπομένοις ἔσται δῆλον.
| [6,5] CHAPITRE V.
§ 1. Comme tout ce qui se meut doit se mouvoir dans une certaine
chose, et dans un certain temps, et que tout mouvement suppose un
mobile, il faut que les divisions soient les mêmes pour le temps et le
mouvement, comme aussi pour le résultat du mouvement, pour le mobile
et pour le lieu où le mouvement se passe. Seulement, la division ne se
fait pas de la même manière pour toutes les choses où le mouvement est
possible; et, par exemple, pour la quantité, la division y a lieu en soi,
tandis que pour la qualité, elle n'a lieu qu'accidentellement et indirectement.
§ 2. Soit le temps, dans lequel le mouvement a lieu, représenté par A, et le
mouvement représenté par B. Si, dans le temps total, le mouvement total
s'accomplit, dans la moitié du temps le mouvement sera moindre; en divisant
encore cette moitié, il sera moindre encore; et ainsi de suite.
§ 3. De même, si le mouvement est divisible, le temps est divisible comme lui.
Si le corps accomplit tout le mouvement dans tout le temps, il en accomplit la
moitié dans la moitié du temps, et une partie moindre dans une moindre partie du
temps.
§ 4. Le résultat du mouvement se divisera encore de la même façon. Par
exemple, soit C le résultat du mouvement. Dans la moitié du mouvement, ce
résultat sera moindre que dans le tout, comme il le sera encore dans la moitié de
la moitié ; et ainsi sans fin.
§ 5. Un peut d'ailleurs, en considérant le résultat séparément dans chacun des
mouvements, tels que DC et CE, soutenir que le résultat total du mouvement
sera obtenu par le mouvement total ; car, s'il en était autrement, il s'ensuivrait
que plusieurs résultats de mouvement pourraient venir d'un seul et même
mouvement, tout comme nous avons démontré que le mouvement pouvait
toujours se diviser dans les mouvements des parties ; car, en supposant même
qu'il y ait un résultat dans chacune des deux parties, le résultat total n'en sera pas
moins continu.
§ 6. On démontrerait de la même façon que la longueur aussi est divisible, et en
général tout ce dans quoi il y a changement, sauf quelques exceptions où la
division est indirecte ; car tout ce qui change est divisible ; et un seul de ces
termes pouvant se diviser, tous les autres le peuvent également.
§ 7. La position de tous ces termes sera semblable, quant à être finis ou infinis.
§ 8. Mais la conséquence la plus conforme à l'idée du changement, c'est que tous
soient divisibles, et divisibles à l'infini ; car l'infinitude et la divisibilité sont les
caractères les plus certains et les plus évidents de ce qui change. Quant à la
divisibilité, on l'a démontrée dans ce qui précède ; et pour l'infinitude, on la
démontrera dans ce qui va suivre.
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