[4,1] CHAPITRE I.
Ὁμοίως δ' ἀνάγκη καὶ περὶ τόπου τὸν φυσικὸν ὥσπερ καὶ περὶ ἀπείρου
γνωρίζειν, εἰ ἔστιν ἢ μή, καὶ πῶς ἔστι, καὶ τί ἐστιν. τά τε γὰρ ὄντα
πάντες ὑπολαμβάνουσιν εἶναί που (τὸ γὰρ μὴ ὂν οὐδαμοῦ εἶναι· ποῦ γάρ ἐστι
τραγέλαφος ἢ σφίγξ;) καὶ τῆς κινήσεως ἡ κοινὴ μάλιστα καὶ κυριωτάτη κατὰ
τόπον ἐστίν, ἣν καλοῦμεν φοράν.
ἔχει δὲ πολλὰς ἀπορίας τί ποτ' ἐστὶν ὁ τόπος· οὐ γὰρ ταὐτὸν φαίνεται
θεωροῦσιν ἐξ ἁπάντων τῶν ὑπαρχόντων. ἔτι δ' οὐδ' ἔχομεν οὐδὲν παρὰ τῶν
ἄλλων οὔτε προηπορημένον οὔτε προηυπορημένον περὶ αὐτοῦ.
| [4,1] CHAPITRE PREMIER.
§ 1. Le physicien doit nécessairement savoir aussi de
l'espace, tout comme de l'infini, s'il existe ou n'existe pas,
et déterminer comment l'espace existe et ce qu'il est.
§ 2. Ainsi tout le monde admet que ce qui est, est en
quelque lieu de l'espace, et que ce qui n'est pas n'est nulle
part; car où sont, par exemple, le bouc-cerf et le sphinx?
§ 3. Puis, parmi les mouvements, le plus commun de tous
et celui qui mérite le plus spécialement ce nom, c'est le
mouvement qui se fait dans l'espace et que nous appelons
la translation.
§ 4. Mais il y a plus d'une difficulté à savoir précisément ce
qu'est l'espace; car il ne se présente pas de la même
manière sous toutes les faces où on le considère.
§ 5. Ajoutons enfin que les autres philosophes, ou ne nous
ont rien donné sur ce sujet, ou n'en ont pas donné des
explications satisfaisantes.
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