[3,12] CHAPITRE XII.
Λοιπὸν δ' ἐπελθεῖν καθ' οὓς λόγους τὸ ἄπειρον εἶναι δοκεῖ οὐ μόνον δυνάμει
ἀλλ' ὡς ἀφωρισμένον· τὰ μὲν γάρ ἐστιν αὐτῶν οὐκ ἀναγκαῖα, τὰ δ' ἔχει τινὰς
ἑτέρας ἀληθεῖς ἀπαντήσεις. Οὔτε γὰρ ἵνα ἡ γένεσις μὴ ἐπιλείπῃ, ἀναγκαῖον
ἐνεργείᾳ ἄπειρον εἶναι σῶμα αἰσθητόν· ἐνδέχεται γὰρ τὴν θατέρου φθορὰν
θατέρου εἶναι γένεσιν, πεπερασμένου ὄντος τοῦ παντός. Ἔτι τὸ ἅπτεσθαι καὶ
τὸ πεπεράνθαι ἕτερον. Τὸ μὲν γὰρ πρός τι καὶ τινός (ἅπτεται γὰρ πᾶν
τινός), καὶ τῶν πεπερασμένων τινὶ συμβέβηκεν, τὸ δὲ πεπερασμένον οὐ πρός
τι· οὐδ' ἅψασθαι τῷ τυχόντι τοῦ τυχόντος ἔστιν. Τὸ δὲ τῇ νοήσει πιστεύειν
ἄτοπον· οὐ γὰρ ἐπὶ τοῦ πράγματος ἡ ὑπεροχὴ καὶ ἡ ἔλλειψις, ἀλλ' ἐπὶ τῆς
νοήσεως. Ἕκαστον γὰρ ἡμῶν νοήσειεν ἄν τις πολλαπλάσιον ἑαυτοῦ αὔξων εἰς
ἄπειρον· ἀλλ' οὐ διὰ τοῦτο ἔξω {τοῦ ἄστεός} τίς ἐστιν {ἢ} τοῦ τηλικούτου
μεγέθους ὃ ἔχομεν, ὅτι νοεῖ τις, ἀλλ' ὅτι ἔστι· τοῦτο δὲ συμβέβηκεν. Ὁ δὲ
χρόνος καὶ ἡ κίνησις ἄπειρά ἐστι καὶ ἡ νόησις οὐχ ὑπομένοντος τοῦ
λαμβανομένου. Μέγεθος δὲ οὔτε τῇ καθαιρέσει οὔτε τῇ νοητικῇ αὐξήσει ἔστιν
ἄπειρον. Ἀλλὰ περὶ μὲν τοῦ ἀπείρου, πῶς ἔστι καὶ πῶς οὐκ ἔστι καὶ τί
ἐστιν, εἴρηται.
| [3,12] CHAPITRE XII.
§ 1. Il nous reste à examiner les arguments qui font paraître l'infini,
non pas comme étant simplement en puissance, mais comme étant
aussi quelque chose de déterminé. De ces arguments, les uns n'arrivent
pas à des conclusions nécessaires; les autres peuvent être réfutés par
des raisons décisives
§ 2. Ainsi, il n'est pas besoin que l'infini soit en acte un corps sensible
pour que la génération des êtres puisse ne jamais défaillir; car il se peut
fort bien que, même le tout étant limité et fini, la destruction d'une chose
soit réciproquement la génération d'une autre.
§ 3. De plus, ce sont deux choses très différentes que le contact et la
limitation. L'une est relative et dépendante; car tout ce qui touche
quelque chose, et toucher est l'attribut d'une chose finie et limitée, tandis
que l'autre, le limité, le fini, n'est pas relatif; et une chose quelconque ne
peut pas, au hasard, toucher la première chose venue.
§ 4. L'argument tiré de la pensée est insoutenable; l'accroissement
excessif et l'excessive réduction ne sont pas dans l'objet; ils ne sont que
dans la pensée qui les suppose; car il est loisible à quelqu'un d'imaginer
l'un de nous mille fois plus grand qu'il n'est, en l'accroissant à l'infini; et il
ne suffit pas, pour qu'une personne soit hors de la ville ou qu'elle ait une
taille égale à la nôtre, que quelqu'un le suppose; mais il faut que cela
soit, et la conjecture de ce quelqu'un n'est qu'un pur accident sans réalité.
§ 5. Quant au temps et au mouvement, ils ne sont infinis aussi bien
que la pensée qu'en ce sens que rien de ce qu'on en considère ne
subsiste ni ne demeure.
§ 6. Enfin, il n'y a pas de grandeur qui soit infinie par le
retranchement, ni par l'addition que la pensée peut toujours faire.
§ 7. Mais arrêtons-nous; car nous avons dit de l'infini comment il est
et n'est pas, et ce qu'il est.
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