HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, Des parties des animaux, livre II

Chapitre 6

  Chapitre 6

[2,6] CHAPITRE VI. 1 Ἔστι δὲ καὶ μυελὸς αἵματός τις φύσις, καὶ οὐχ ὥσπερ οἴονταί τινες, τῆς γονῆς σπερματικὴ δύναμις. Δηλοῖ δ´ ἐν τοῖς νέοις πάμπαν· ἅτε γὰρ ἐξ αἵματος συνεστώτων τῶν μορίων καὶ τῆς τροφῆς οὔσης τοῖς ἐμβρύοις αἵματος, καὶ ἐν τοῖς ὀστοῖς μυελὸς αἱματώδης ἐστίν· αὐξανομένων δὲ καὶ πεττομένων, καθάπερ καὶ τὰ μόρια μεταβάλλει καὶ τὰ σπλάγχνα τὰς χρόας (ὑπερβολῇ γὰρ αἱματῶδες καὶ τῶν σπλάγχνων ἕκαστόν ἐστιν ἔτι νέων ὄντων), 2 οὕτω καὶ μυελός· καὶ τῶν μὲν πιμελωδῶν λιπαρὸς καὶ πιμελῇ ὅμοιος, ὅσοις δὲ μὴ πιμελῇ ὅμοιος ἀλλὰ στέαρ γίνεται τὸ αἷμα πεττόμενον, τούτοις δὲ στεατώδης. Διὸ τοῖς μὲν κερατοφόροις καὶ μὴ ἀμφώδουσι στεατώδης, τοῖς δ´ ἀμφώδουσι καὶ πολυσχιδέσι πιμελώδης. 3 Ἥκιστα δὲ τοιοῦτος ῥαχίτης ἐστὶ μυελὸς διὰ τὸ δεῖν αὐτὸν εἶναι συνεχῆ καὶ διέχειν διὰ πάσης τῆς ῥάχεως διῃρημένης κατὰ τοὺς σφονδύλους· λιπαρὸς δ´ ὢν στεατώδης οὐκ ἂν ὁμοίως ἦν συνεχής, ἀλλ´ θραυστὸς ὑγρός. Ἔνια δ´ οὐκ ἔχει τῶν ζῴων ὡς ἀξίως εἰπεῖν μυελόν, ὅσων τὰ ὀστᾶ ἰσχυρὰ καὶ πυκνά, οἷον τὰ τοῦ (652b) λέοντος· τούτου γὰρ τὰ ὀστᾶ, διὰ τὸ πάμπαν ἄσημον ἔχειν, δοκεῖ οὐκ ἔχειν ὅλως μυελόν. 4 Ἐπεὶ δὲ τὴν μὲν τῶν ὀστῶν ἀνάγκη φύσιν ὑπάρχειν τοῖς ζῴοις, τὸ ἀνάλογον τοῖς ὀστοῖς, οἷον τοῖς ἐνύδροις τὴν ἄκανθαν, ἀναγκαῖον ἐνίοις ὑπάρχειν καὶ μυελόν, ἐμπεριλαμβανομένης τῆς τροφῆς ἐξ ἧς γίνεται τὰ ὀστᾶ. Ὅτι δ´ τροφὴ πᾶσιν αἷμα, εἴρηται πρότερον. Εὐλόγως δὲ καὶ στεατώδεις οἱ μυελοὶ καὶ πιμελώδεις εἰσίν· διὰ γὰρ τὴν ἀλέαν τὴν γινομένην ὑπὸ τοῦ περιέχεσθαι τοῖς ὀστοῖς πέττεται τὸ αἷμα, δὲ καθ´ αὑτὸ πέψις αἵματος στέαρ καὶ πιμελή ἐστιν. 5 Καὶ ἐν τοῖς δὴ τὰ ὀστᾶ πυκνὰ ἔχουσι καὶ ἰσχυρὰ εὐλόγως ἐν τοῖς μὲν οὐκ ἔνεστι, τοῖς δ´ ὀλίγος ἔνεστιν· εἰς γὰρ τὰ ὀστᾶ ἀναλίσκεται τροφή. Ἐν δὲ τοῖς μὴ ἔχουσιν ὀστᾶ ἀλλ´ ἄκανθαν ῥαχίτης μόνος ἐστὶ μυελός· ὀλίγαιμά τε γὰρ φύσει ὑπάρχει ὄντα, καὶ κοίλη ἄκανθα μόνον τῆς ῥάχεώς ἐστιν. Διὸ ἐν ταύτῃ ἐγγίνεται· μόνη τε γὰρ ἔχει χώραν, καὶ μόνη δεῖται συνδέσμου διὰ τὰς διαλήψεις. 6 Διὸ καὶ ἐνταῦθα μυελός, ὥσπερ εἴρηται, ἀλλοιότερός ἐστιν· διὰ τὸ ἀντὶ περόνης γὰρ γίνεσθαι γλίσχρος καὶ νευρώδης ἐστίν, ἵν´ ἔχῃ τάσιν. 7 Διὰ τί μὲν οὖν μυελὸν ἔχει τὰ ζῷα τὰ ἔχοντα μυελόν, εἴρηται· καὶ τί ἐστιν μυελός, ἐκ τούτων φανερόν, ὅτι τῆς αἱματικῆς τροφῆς τῆς εἰς ὀστᾶ καὶ ἄκανθαν μεριζομένης ἐστὶ τὸ ἐμπεριλαμβανόμενον περίττωμα πεφθέν. [2,6] CHAPITRE VI. 1 La moelle est une certaine nature de sang; et elle n'est pas du tout, comme on le suppose quelquefois, la force spermatique de la semence. On peut s'en convaincre en observant les très-jeunes animaux. Toutes leurs parties étant formées de sang et le sang étant la seule nourriture des embryons, la moelle que contiennent alors les os est aussi toute sanguine ; mais en grandissant et en mûrissant, les viscères changent de couleur, ainsi que toutes les autres parties; or, dans les jeunes sujets, les viscères sont tous excessivement sanguins. 2 La moelle ne change pas moins. Dans les animaux gras, elle est onctueuse, et elle ressemble tout à fait à la graisse. Ceux où elle n'est pas pareille à de la graisse, mais chez qui le sang paraît, en mûrissant, devenir du suif, ont aussi la moelle comme du suif. Dans les animaux à cornes, et qui n'ont pas les deux rangées de dents, elle est suiffeuse ; mais elle est plutôt graisseuse dans ceux qui ont les deux rangées de dents et les pieds à plusieurs divisions. 3 Ce n'est pas là du tout ce qu'est la moelle du rachis, puisqu'elle doit être continue et parcourir tout le rachis divisé en vertèbres. Si cette moelle était onctueuse ou suiffeuse, elle ne serait pas aussi tenace qu'elle doit l'être, et elle serait ou friable ou liquide. Il y a d'ailleurs très-peu d'animaux, s'il vaut la peine d'en parler, qui n'aient pas de moelle ; ce sont ceux dont les os sont très-forts et compacts comme (652b) ceux du lion. Ses os n'ayant aucune marque particulière de moelle semblent n'en avoir pas du tout. 4 Comme il est indispensable que les animaux aient des os ou la partie correspondante aux os, l'arête par exemple dans les animaux aquatiques, il n'est pas moins nécessaire que, dans quelques animaux, il se forme de la moelle par l'absorption simultanée de la nourriture qui produit aussi les os. On vient de dire que, dans tous les animaux, la nourriture est du sang; et l'on doit voir que, par suite, il est tout simple que la moelle devienne suiffeuse ou graisseuse. Le sang se cuit par la chaleur qui se développe en étant renfermée dans les os. La coction du sang est en soi du suif et de la graisse. 5 On conçoit donc bien que, dans ceux qui ont les os compacts et très-forts, tantôt il n'y ait pas du tout de moelle, et que tantôt il y ait très-peu de ces animaux qui en aient, parce que la nourriture est absorbée dans les os. Dans ceux qui au lieu d'os ont une arête, il n'y a que le rachis qui irait de la moelle. Comme ils ont naturellement peu de sang, l'arête seule du rachis est creuse, et c'est dans cette arête que la moelle se produit. Il n'y a que dans elle en effet qu'il y ait la place suffisante, et seule aussi elle a besoin d'un lien qui unisse ses divisions. 6 Voilà pourquoi, dans les arêtes, la moelle est tout autre, ainsi qu'on l'a déjà dit; et comme elle y joue le rôle de boucle, elle est visqueuse et nerveuse afin qu'elle puisse recevoir la tension nécessaire. 7 On voit donc comment les animaux ont de la moelle, quand ils en ont; et en résumant tout ceci pour savoir ce qu'est la moelle, on peut dire que, dans la nourriture sanguine qui se répartit aux os et aux arêtes, la moelle est l'excrétion qui y est renfermée et qui est cuite et digérée.


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Dernière mise à jour : 11/12/2009