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Du texte à l'hypertexte

Aristote, La grande morale, livre II

Chapitre 11

  Chapitre 11

[2,11] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΑ'. § 1. Περὶ μὲν οὖν εὐτυχίας τοσαῦτα· ἐπειδὴ δὲ ὑπὲρ ἑκάστης τῶν ἀρετῶν κατὰ μέρος εἰρήκαμεν, λοιπὸν ἂν εἴη καθόλου συνθέντας τὰ καθ´ ἕκαστα κεφαλαιωσαμένους εἰπεῖν. § 2. Ἔστι μὲν οὖν οὐ κακῶς λεγόμενον τοὔνομα ἐπὶ τοῦ τελέως σπουδαίου, καλοκἀγαθία. Καλὸς κἀγαθὸς γάρ, φασίν, ὅταν τελέως σπουδαῖος . Ἐπὶ γὰρ τῆς ἀρετῆς τὸν καλὸν κἀγαθὸν λέγουσιν, οἷον τὸν δίκαιον καλὸν κἀγαθὸν φασί, τὸν ἀνδρεῖον, τὸν σώφρονα, ὅλως ἐπὶ τῶν ἀρετῶν. § 3. Ἐπειδὴ οὖν εἰς δύο διαιροῦμεν, καὶ τὰ μέν φαμεν εἶναι καλὰ τὰ δὲ {καὶ) ἀγαθά, καὶ τῶν ἀγαθῶν τὰ μὲν ἁπλῶς ἀγαθὰ τὰ δὲ οὔ, καὶ καλὰ μὲν οἷον τὰς ἀρετὰς καὶ τὰς ἀπ´ ἀρετῆς πράξεις, ἀγαθὰ δὲ {οἷον) ἀρχὴν πλοῦτον δόξαν τιμὴν τὰ τοιαῦτα· ἔστιν οὖν καλὸς κἀγαθὸς τὰ ἁπλῶς ἀγαθά ἐστιν ἀγαθὰ καὶ τὰ ἁπλῶς καλὰ καλὰ ἐστίν. τοιοῦτος γὰρ καλὸς καὶ ἀγαθός. § 4. ᾯ δὲ τὰ ἁπλῶς ἀγαθὰ μή ἐστιν ἀγαθά, οὐκ ἔστι καλὸς καὶ ἀγαθός, ὥσπερ οὐδὲ ὑγιαίνειν ἂν δόξειεν τὰ ἁπλῶς ὑγιεινὰ μὴ ὑγιεινὰ ἐστίν. Εἰ γὰρ πλοῦτος καὶ ἀρχὴ παραγινόμενά τινα βλάπτοιεν, οὐκ ἂν αἱρετὰ εἴη, ἀλλὰ τὰ τοιαῦτα ὅσα αὐτὸν μὴ βλάψει, βουλήσεται αὑτῷ εἶναι. § 5. δὲ τοιοῦτος ὢν οἷος ὑποστελλόμενός τι τῶν ἀγαθῶν πρὸς τὸ μὴ εἶναι αὐτῷ, οὐκ ἂν δόξειεν καλὸς κἀγαθὸς εἶναι· ἀλλ´ τἀγαθὰ πάντα ὄντα ἀγαθά ἐστιν καὶ ὑπὸ τούτων μὴ διαφθείρεται, οἷον ὑπὸ πλούτου καὶ ἀρχῆς, τοιοῦτος καλὸς κἀγαθός. [2,11] CHAPITRE XI. § 1. Après avoir fait l'analyse de chaque vertu en particulier, il ne nous reste plus qu'à résumer tous ces détails pour présenter le portrait de la vertu dans son ensemble et sa généralité. § 2. Nous ne désapprouvons pas l'expression, composée de deux mots dans la langue grecque, par laquelle on désigne le caractère de l'homme complètement vertueux : l'honnêteté unie à la bonté, la beauté morale ; car on dit d'un homme qu'il est honnête et bon, pour exprimer qu'il est d'une vertu accomplie. Du reste, cette expression générale d'honnête et bon peut s'appliquer à la vertu dans toutes ses nuances, à la justice, au courage, à la sagesse, en un mot, à toutes les vertus sans exception. § 3. Mais, en divisant le mot dans les deux éléments dont il est formé, ; nous disons qu'il y a des choses qui sont spécialement honnêtes, et d'autres qui sont spécialement bonnes et belles. Parmi les choses bonnes, il y en a qui le sont d'une manière absolue, et d'autres qui ne le sont pas absolument. Les choses honnêtes et belles sont, par exemple, les vertus et tous les actes que la vertu inspire. Les choses bonnes, les biens sont le pouvoir, la richesse, la gloire, les honneurs et les autres avantages analogues. Ainsi donc, l'homme honnête et bon est celui pour qui les biens absolus sont les biens qu'il pour suit, et pour qui les choses absolument belles sont les belles choses qu'il tâche de faire. § 4. Voilà l'homme honnête et bon ; voilà la beauté morale. Mais l'homme pour qui les biens absolus ne sont pas des biens, n'est pas honnête et bon ; pas plus que celui-là n'est en santé, pour qui les choses saines, absolument parlant, ne sont pas saines. Si la fortune et le pouvoir, venant à tomber entre les mains d'un homme, ne lui sont que nuisibles, il ne doit pas les désirer ; car il ne doit souhaiter que les biens qui ne peuvent pas lui nuire. § 5. Mais l'homme qui est organisé de telle façon qu'il fait bien de refuser pour lui-même la possession de quelques-uns de ces biens, n'est pas ce que nous appelons honnête et bon. II n'y a de véritablement honnête et bon que celui pour qui tous les vrais biens restent des biens, et qui n'est pas corrompu par eux, comme les hommes le sont trop souvent par la richesse et par le pouvoir.


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Dernière mise à jour : 29/05/2008