[3,3] § 1. Πρῶτον δὲ περὶ τῆς ἅλω τοῦ σχήματος εἴπωμεν, διότι τε κύκλος γίγνεται, καὶ
διότι περὶ τὸν ἥλιον ἢ τὴν σελήνην, ὁμοίως δὲ καὶ περί τι τῶν ἄλλων ἄστρων· ὁ
γὰρ αὐτὸς ἐπὶ πάντων ἀρμόσει λόγος.
§ 2. Γίγνεται μὲν οὖν ἡ ἀνάκλασις τῆς ὄψεως συνισταμένου τοῦ ἀέρος καὶ τῆς
ἀτμίδος εἰς νέφος, ἐὰν ὁμαλὴς καὶ μικρομερὴς συνισταμένη τύχῃ.
§ 3. Διὸ καὶ σημεῖον ἡ μὲν σύστασις ὕδατός ἐστιν, αἱ μέντοι διασπάσεις ἢ
μαράνσεις, αὗται μὲν εὐδιῶν, αἱ δὲ διασπάσεις πνεύματος. Ἐὰν μὲν γὰρ μήτε
καταμαρανθῇ μήτε διασπασθῇ, ἀλλ' ἐαθῇ τὴν φύσιν ἀπολαμβάνειν τὴν αὑτῆς,
ὕδατος εἰκότως σημεῖόν ἐστι·
§ 4. δηλοῖ γὰρ ἤδη γίγνεσθαι τοιαύτην τὴν σύστασιν, ἐξ ἧς τὸ συνεχὲς
λαμβανούσης τῆς πυκνώσεως ἀναγκαῖον εἰς ὕδωρ ἐλθεῖν· διὸ καὶ μέλαιναι
γίγνονται τὴν χρόαν αὗται μάλιστα τῶν ἄλλων.
§ 5. Ὅταν δὲ διασπασθῇ, πνεύματος σημεῖον· ἡ γὰρ διαίρεσις ὑπὸ πνεύματος
γέγονεν ἤδη μὲν ὄντος, οὔπω δὲ παρόντος. Σημεῖον δὲ τούτου διότι ἐντεῦθεν
γίγνεται ὁ ἄνεμος, ὅθεν ἂν ἡ κυρία γίγνηται διάσπασις.
§ 6. Ἀπομαραινομένη δὲ εὐδίας· εἰ γὰρ μὴ ἔχει πως οὕτως ὁ ἀὴρ ὥστε κρατεῖν τοῦ
ἐναπολαμβανομένου θερμοῦ μηδ' ἔρχεσθαι εἰς πύκνωσιν ὑδατώδη, δῆλον ὡς
οὔπω ἡ ἀτμὶς ἀποκέκριται τῆς ἀναθυμιάσεως (ἀπὸ) τῆς ξηρᾶς καὶ πυρώδους·
τοῦτο δὲ εὐδίας αἴτιον. Πῶς μὲν οὖν ἔχοντος τοῦ ἀέρος γίγνεται ἡ ἀνάκλασις,
εἴρηται.
§ 7. (373a) Ἀνακλᾶται δ' ἀπὸ τῆς συνισταμένης ἀχλύος περὶ τὸν ἥλιον ἢ τὴν
σελήνην ἡ ὄψις· διὸ οὐκ ἐξ ἐναντίας ὥσπερ ἶρις φαίνεται. Πάντοθεν δὲ ὁμοίως
ἀνακλωμένης ἀναγκαῖον κύκλον εἶναι ἢ κύκλου μέρος· ἀπὸ γὰρ τοῦ αὐτοῦ
σημείου πρὸς τὸ αὐτὸ σημεῖον αἱ ἴσαι κλασθήσονται ἐπὶ κύκλου γραμμῆς ἀεί.
§ 8. Ἔστω γὰρ ἀπὸ τοῦ σημείου ἐφ' ᾧ τὸ Α πρὸς τὸ Β κεκλασμένη ἥ τε τὸ ΑΓΒ καὶ
ἡ τὸ ΑΖΒ καὶ ἡ τὸ ΑΔ Β· ἴσαι δὲ αὗταί τε αἱ ΑΓ ΑΖ ΑΔ ἀλλήλαις, καὶ (373a.9) αἱ
πρὸς τὸ Β ἀλλήλαις, οἷον αἱ ΓΒ ΖΒ ΔΒ· καὶ ἐπεζεύχθω ἡ ΑΕΒ, ὥστε τὰ τρίγωνα
ἴσα· καὶ γὰρ ἐπ' ἴσης τῆς ΑΕΒ.
§ 9. Ἤχθωσαν δὴ κάθετοι ἐπὶ τὴν ΑΕΒ ἐκ τῶν γωνιῶν, ἀπὸ μὲν τῆς Γ ἡ τὸ ΓΕ, ἀπὸ
δὲ τῆς Ζ ἡ τὸ ΖΕ, ἀπὸ δὲ τῆς Δ ἡ τὸ ΔΕ. Ἴσαι δὴ αὗται· ἐν ἴσοις γὰρ τριγώνοις καὶ
ἐν ἑνὶ ἐπιπέδῳ πᾶσαι· πρὸς ὀρθὰς γὰρ πᾶσαι τῇ ΑΕΒ, καὶ ἐφ' ἓν σημεῖον τὸ Ε
συνάπτουσι. Κύκλος ἄρα ἔσται ἡ γραφομένη, κέντρον δὲ τὸ Ε. Ἔστι δὴ τὸ μὲν Β ὁ
ἥλιος, τὸ δὲ Α ἡ ὄψις, ἡ δὲ περὶ τὸ ΓΖΔ περιφέρεια τὸ νέφος ἀφ' οὗ ἀνακλᾶται ἡ
ὄψις πρὸς τὸν ἥλιον.
§ 10. Δεῖ δὲ νοεῖν συνεχῆ τὰ ἔνοπτρα· ἀλλὰ διὰ μικρότητα ἕκαστον μὲν ἀόρατον,
τὸ δ' ἐξ ἁπάντων ἓν εἶναι δοκεῖ διὰ τὸ ἐφεξῆς.
§ 11. Φαίνεται δὲ τὸ μὲν λευκόν, ὁ ἥλιος, κύκλῳ συνεχῶς ἐν ἑκάστῳ φαινόμενος
τῶν ἐνόπτρων, καὶ μηδεμίαν ἔχων αἰσθητὴν διαίρεσιν, πρὸς δὲ τῇ γῇ μᾶλλον διὰ
τὸ νηνεμώτερον εἶναι· πνεύματος γὰρ ὄντος οὐκ εἶναι στάσιν φανερόν. Παρὰ δὲ
τοῦτο μέλαινα ἡ ἐχομένη περιφέρεια, διὰ τὴν ἐκείνης λευκότητα δοκοῦσα εἶναι
μελαντέρα.
§ 12. Πλεονάκις δὲ γίγνονται αἱ ἅλῳ περὶ τὴν σελήνην διὰ τὸ τὸν ἥλιον
θερμότερον ὄντα θᾶττον διαλύειν τὰς συστάσεις τοῦ ἀέρος. Περὶ δὲ τοὺς ἀστέρας
γίγνονται μὲν διὰ τὰς αὐτὰς αἰτίας, οὐ σημειώδεις δ' ὁμοίως, ὅτι μικρὰς πάμπαν
ἐπιδηλοῦσι τὰς συστάσεις καὶ οὔπω γονίμους.
| [3,3] CHAPITRE III.
§ 1. Occupons-nous d'abord de la forme du halo ; et disons pourquoi il est circulaire,
et aussi pourquoi il se produit soit autour du soleil, soit autour de la lune, soit même
autour de quelques autres astres. L'explication sera la même pour tous ces cas.
§ 2. C'est une réfraction de la vision, lorsque l'air et la vapeur se condensent en
nuage, la vapeur étant fort égale et réduite en parties très ténues.
§ 3. Voilà comment la condensation des vapeurs est un signe de pluie ; leur
dispersion et leur disparition sont des signes aussi, celle-ci de beau temps, et celle-là
de vent. Quand la vapeur ne disparaît pas ou qu'elle ne se disperse point, et qu'au
contraire elle peut arriver à prendre toute sa consistance naturelle, c'est un signe très
probable de pluie.
§ 4. Car alors c'est la preuve qu'il s'est formé cette condensation qui, donnant à
l'épaississement une sorte de continuité, doit nécessairement finir par se tourner en
eau. Voilà pourquoi ces condensations de vapeurs sont en général plus noires que
toutes les autres.
§ 5. Quand au contraire la vapeur se disperse, c'est signe de vent ; car cette dispersion
ne peut être causée que par le vent qui souffle déjà, bien qu'on ne le sente pas encore.
Ce qui le prouve bien, c'est que le vent vient du côté où la dispersion est la plus forte.
§ 6. Quand la vapeur se dissipe et disparaît, c'est signe de beau temps ; car si l'air
n'est pas encore en état de dominer la chaleur qui y est contenue, ni de passer à
l'épaississement aqueux, il est clair que la vapeur n'est pas encore dégagée de
l'exhalaison sèche et ignée ; et c'est là ce qui fait le beau temps. Voilà donc dans
quelles conditions se trouve l'air, quand la réfraction a lieu.
§ 7. (373a) La vision se réfracte de la nuée qui est condensée, soit autour du soleil, soit
autour de la lune ; et voilà pourquoi le halo ne se montre pas en sens contraire
comme l'arc-en-ciel. Comme la vision est partout également réfractée, il faut
nécessairement qu'il se forme un cercle ou une partie de cercle ; car des lignes
menées d'un même point vers un même point seront toujours des lignes égales, qui
se briseront sur la circonférence d'un cercle.
§ 8. Soit d'un point A, vers le point B, la ligne réfractée ACB ; puis, AFB ; puis, ADB.
Les lignes AC, AF, AD sont égales entr'elles, ainsi que les lignes menées à B, CB, FB,
DB. Joignons la ligne AEB. Ainsi les triangles sont égaux ; car ils sont tous à angle
droit sur une même ligne AEB.
§ 9. Soient menées des perpendiculaires sur AEB, à partir des angles; de C, la
perpendiculaire CE; de F, FE ; de D, DE. Elles sont égales ; car elles sont dans des
triangles égaux ; elles sont toutes sur un seul plan, puisque toutes se réunissent à
angles droits sur la ligne AEB, et en un seul point E. La ligne décrite sera donc un
cercle, et E sera le centre. Soit B, le soleil ; et A, la vue; la circonférence CFD, le nuage,
d'où la vision est réfractée vers le soleil.
§ 10. Il faut supposer qu'ici les miroirs se touchent ; mais par leur petitesse même,
chacun à part est invisible ; et de la réunion de tous, il semble ne s'en former qu'un
seul par la continuité.
§ 11. C'est la couleur blanche qui se montre, parce que le soleil paraît en un cercle
continu dans chacun des miroirs, et qu'il n'y présente aucune dimension appréciable.
C'est surtout du côté de la terre que le halo se forme, parce qu'il y a moins de vent ;
car du moment que le vent souffle, il est clair qu'il ne peut y avoir d'accumulation
visible. Le pourtour qui touche la partie blanche paraît noir ; et il le paraît d'autant
plus que la blancheur voisine le fait ressortir.
§ 12. Les halos se forment plus souvent autour de la lune qu'autour du soleil, parce
que le soleil, étant plus chaud qu'elle, dissout plus vite les concrétions de l'air. C'est
par les mêmes causes que le halo se forme autour des astres ; mais les signes qu'ils
donnent ne sont pas les mêmes, parce qu'ils ne révèlent que des concrétions
excessivement petites, qui ne sont pas encore en état de rien produire.
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