[3,1] § 1. (370b.3) Περὶ δὲ τῶν ὑπολοίπων εἴπωμεν ἔργων τῆς ἐκκρίσεως ταύτης, τὸν
ὑφηγημένον ἤδη τρόπον λέγοντες. Τὸ γὰρ πνεῦμα τοῦτο ἐκκρινόμενον κατὰ
μικρὰ μὲν καὶ σποράδην διαχεόμενον καὶ πολλάκις γιγνόμενον καὶ διαπνέον καὶ
λεπτομερέστερον ὂν βροντὰς ποιεῖ καὶ ἀστραπάς· ἂν δ' ἀθρόον καὶ πυκνότερον,
ἧττον δ' ἐκκριθῇ λεπτόν, ἐκνεφίας ἄνεμος γίγνεται· διὸ καὶ βίαιος (τὸ γὰρ τάχος
τῆς ἐκκρίσεως ποιεῖ τὴν ἰσχύν).
§ 2. Ὅταν μὲν οὖν συνακολουθήσῃ πολλὴ καὶ συνεχὴς ἔκκρισις, τὸν αὐτὸν
γίγνεται τρόπον ὥσπερ ὅταν πάλιν εἰς τοὐναντίον ὁρμήσῃ· τότε γὰρ ὑετὸς καὶ
ὕδατος γίγνεται πλῆθος. Ὑπάρχει μὲν οὖν ἄμφω δυνάμει ταῦτα κατὰ τὴν ὕλην·
ὅταν δὲ ἀρχὴ γένηται τῆς δυνάμεως ὁποτερασοῦν, ἀκολουθεῖ συγκρινόμενον ἐκ
τῆς ὕλης ὁποτέρου ἂν ᾖ πλῆθος ἐνυπάρχον πλέον, καὶ γίγνεται τὸ μὲν ὄμβρος,
τὸ δὲ τῆς ἑτέρας ἀναθυμιάσεως ἐκνεφίας.
§ 3. Ὅταν δὲ τὸ ἐκκρινόμενον πνεῦμα τὸ ἐν τῷ νέφει ἑτέρῳ ἀντιτυπήσῃ οὕτως
ὥσπερ ὅταν ἐξ εὐρέος εἰς στενὸν βιάζηται ὁ ἄνεμος ἐν πύλαις ἢ ὁδοῖς (συμβαίνει
γὰρ πολλάκις ἐν τοῖς τοιούτοις ἀπωσθέντος τοῦ πρώτου μορίου τοῦ ῥέοντος
σώματος διὰ τὸ μὴ ὑπείκειν, ἢ διὰ στενότητα ἢ διὰ τὸ ἀντιπνεῖν, κύκλον καὶ
δίνην γίγνεσθαι τοῦ πνεύματος· τὸ μὲν γὰρ εἰς τὸ πρόσθεν κωλύει προϊέναι, τὸ δ'
ὄπισθεν ἐπωθεῖ, ὥστε ἀναγκάζεται εἰς τὸ πλάγιον, ᾗ οὐ κωλύεται, φέρεσθαι, καὶ
οὕτως ἀεὶ τὸ ἐχόμενον, ἕως ἂν ἓν γένηται, τοῦτο δ' ἐστὶ κύκλος· οὗ γὰρ μία φορὰ
σχήματος, τοῦτο καὶ αὐτὸ ἀνάγκη ἓν εἶναι)· ἐπί τε τῆς γῆς οὖν διὰ ταῦτα
γίγνονται οἱ δῖνοι, καὶ ἐν τοῖς νέφεσιν ὁμοίως κατὰ τὴν ἀρχήν, πλὴν ὅτι, ὥσπερ,
ὅταν ἐκνεφίας γίγνηται, ἀεὶ τὸ νέφος ἐκκρίνεται καὶ γίγνεται συνεχὴς ἄνεμος,
οὕτως ἐνταῦθα ἀεὶ τὸ συνεχὲς ἀκολουθεῖ τοῦ νέφους·
§ 4. διὰ δὲ πυκνότητα οὐ δυνάμενον ἐκκριθῆναι τὸ πνεῦμα ἐκ τοῦ νέφους
στρέφεται μὲν κύκλῳ τὸ πρῶτον διὰ τὴν εἰρημένην αἰτίαν, κάτω δὲ φέρεται διὰ
(371a) τὸ ἀεὶ τὰ νέφη πυκνοῦσθαι, ᾗ ἐκπίπτει τὸ θερμόν.
§ 5. Καλεῖται δ', ἂν ἀχρωμάτιστον ᾖ, τοῦτο τὸ πάθος τυφῶν, ἄνεμος ὤν, οἷον
ἐκνεφίας ἄπεπτος. Βορείοις δ' οὐ γίγνεται τυφῶν, οὐδὲ νιπτικῶς ἐχόντων
ἐκνεφίας, διὰ τὸ πάντα ταῦτ' εἶναι πνεῦμα, τὸ δὲ πνεῦμα ξηρὰν εἶναι καὶ θερμὴν
ἀναθυμίασιν.
§ 6. Ὁ οὖν πάγος καὶ τὸ ψῦχος διὰ τὸ κρατεῖν σβέννυσιν εὐθὺς γιγνομένην ἔτι
τὴν ἀρχήν. Ὅτι δὲ κρατεῖ, δῆλον· οὐδὲ γὰρ ἂν ἦν νιφετός, οὐδὲ βόρεια τὰ ὑγρά·
ταῦτα γὰρ συμβαίνει κρατούσης εἶναι τῆς ψυχρότητος.
§ 7. Γίγνεται μὲν οὖν τυφῶν, ὅταν ἐκνεφίας γιγνόμενος μὴ δύνηται ἐκκριθῆναι
τοῦ νέφους· ἔστι δὲ διὰ τὴν ἀντίκρουσιν τῆς δίνης, ὅταν ἐπὶ γῆν φέρηται ἡ ἕλιξ
συγκατάγουσα τὸ νέφος, οὐ δυναμένη ἀπολυθῆναι. ᾗ δὲ κατ' εὐθυωρίαν ἐκπνεῖ,
ταύτῃ τῷ πνεύματι κινεῖ, καὶ τῇ κύκλῳ κινήσει στρέφει καὶ ἀναφέρει ᾧ ἂν
προσπέσῃ βιαζόμενον.
§ 8. Ὅταν δὲ κατασπώμενον ἐκπυρωθῇ (τοῦτο δ' ἐστὶν ἐὰν λεπτότερον τὸ πνεῦμα
γένηται), καλεῖται πρηστήρ· συνεκπίμπρησι γὰρ τὸν ἀέρα τῇ πυρώσει
χρωματίζων.
§ 9. Ἐὰν δ' ἐν αὐτῷ τῷ νέφει πολὺ καὶ λεπτὸν ἐκθλιφθῇ πνεῦμα, τοῦτο γίγνεται
κεραυνός, ἐὰν μὲν πάνυ λεπτόν, οὐκ ἐπικάων διὰ λεπτότητα, ὃν οἱ ποιηταὶ
ἀργῆτα καλοῦσιν, ἐὰν δ' ἧττον, ἐπικάων, ὃν ψολόεντα καλοῦσιν·
§ 10. ὁ μὲν γὰρ διὰ τὴν λεπτότητα φέρεται, διὰ δὲ τὸ τάχος φθάνει διιὼν πρὶν ἢ
(371a.23) ἐκπυρῶσαι καὶ ἐπιδιατρίψας μελᾶναι· ὁ δὲ βραδύτερος ἔχρωσε μέν,
ἔκαυσε δ' οὔ, ἀλλ' ἔφθασε.
§ 11. Διὸ καὶ τὰ μὲν ἀντιτυπήσαντα πάσχει τι, τὰ δὲ μὴ οὐδέν, οἷον ἀσπίδος ἤδη
τὸ μὲν χάλκωμα ἐτάκη, τὸ δὲ ξύλον οὐδὲν ἔπαθεν· διὰ γὰρ μανότητα ἔφθασε τὸ
πνεῦμα διηθηθὲν καὶ διελθόν· καὶ δι' ἱματίων ὁμοίως οὐ κατέκαυσεν, ἀλλ' οἷον
τρῦχος ἐποίησεν· ὥστε ὅτι γε πνεῦμα ταῦτα πάντα, δῆλον καὶ ἐκ τῶν τοιούτων.
§ 12. Ἔστι δ' ἐνίοτε καὶ τοῖς ὄμμασιν θεωρεῖν, οἷον καὶ νῦν ἐθεωροῦμεν περὶ τὸν
ἐν Ἐφέσῳ ναὸν καόμενον· πολλαχῇ γὰρ ἡ φλὸξ ἐφέρετο συνεχής, ἀποσπωμένη
χωρίς. Ὅτι μὲν γὰρ ὅ τε καπνὸς πνεῦμα καὶ κάεται ὁ καπνός, φανερόν, (371b) καὶ
εἴρηται ἐν ἑτέροις πρότερον· ὅταν δ' ἀθρόον χωρῇ, τότε φανερῶς δοκεῖ πνεῦμα
εἶναι.
§ 13. Ὅπερ οὖν ἐν ταῖς μικραῖς πυρκαϊαῖς φαίνεται, τοῦτο καὶ τότε πολλῆς ὕλης
καομένης ἐγίγνετο πολλῷ ἰσχυρότερον. ῥηγνυμένων οὖν τῶν ξύλων, ὅθεν ἡ
ἀρχὴ τοῦ πνεύματος ἦν, πολὺ ἐχώρει ἀθρόον, ᾗ ἐξέπνει, καὶ ἐφέρετο ἄνω
πεπυρωμένον. Ὥστ' ἐφαίνετο ἡ φλὸξ φέρεσθαι καὶ εἰσπίπτειν εἰς τὰς οἰκίας.
§ 14. Ἀεὶ γὰρ οἴεσθαι δεῖ ἐπακολουθεῖν τοῖς κεραυνοῖς πνεῦμα καὶ προϊέναι· ἀλλ'
οὐχ ὁρᾶται, διὰ τὸ ἀχρωμάτιστον εἶναι. Διὸ καὶ ᾗ μέλλει πατάξειν, κινεῖται πρὶν
πληγῆναι, ἅτε πρότερον προσπιπτούσης τῆς ἀρχῆς τοῦ πνεύματος. Καὶ αἱ
βρονταὶ δὲ διιστᾶσιν οὐ τῷ ψόφῳ, ἀλλ' ὅτι ἅμα συνεκκρίνεται τὸ τὴν πληγὴν
ποιῆσαν καὶ τὸν ψόφον πνεῦμα· ὃ ἐὰν πατάξῃ, διέστησεν, ἐπέκαυσε δ' οὔ.
§ 15. Περὶ μὲν οὖν βροντῆς καὶ ἀστραπῆς καὶ ἐκνεφίου, ἔτι δὲ πρηστήρων τε καὶ
τυφώνων καὶ κεραυνῶν, εἴρηται, καὶ ὅτι ταὐτὸ πάντα, καὶ τίς ἡ διαφορὰ πάντων
αὐτῶν.
| [3,1] CHAPITRE PREMIER.
§ 1. (370b. 3) Parlons maintenant des autres effets de cette sécrétion, en suivant notre
méthode habituelle. C'est l'air qui, sécrété petit à petit et s'écoulant çà et là, se
renouvelant sans cesse, et soufflant en rendant ses parties toujours plus légères,
produit le tonnerre et les éclairs. S'il est accumulé et plus dense, et que la sécrétion se
réduise en parties moins ténues, il devient le vent d'ouragan ; il est alors très violent ;
car c'est la rapidité de la sécrétion qui fait sa force.
§ 2. Lors donc que la sécrétion est considérable et continue, elle produit le même effet
que lorsqu'elle s'élance en sens contraire ; car alors il se manifeste une grande
abondance de pluie et d'eau: Ces deux phénomènes sont en puissance identiques,
quant à la matière ; mais lorsque le principe de l'une ou de l'autre puissance vient à
agir, il en sort sécrété de cette manière celui des deux phénomènes dont la quantité a
été la plus grande, ici la pluie, et là, c'est-à-dire de l'autre exhalaison, le vent
d'ouragan.
§ 3. Le tourbillon de vent se forme lorsque l'air sécrété et sortant d'un nuage,
repousse l'air qui est dans l'autre nuage, comme on le voit lorsque le vent est forcé de
passer d'un endroit plus large dans un plus étroit, par exemple entre les portes ou les
défilés. Il arrive en effet fréquemment dans ces cas que la première partie du corps
qui s'écoule ayant été repoussée, soit parce que l'espace ne cède pas devant elle, soit
parce que le lieu est trop étroit, soit parce qu'il y a un courant d'air opposé, il se
forme un cercle et un tourbillon d'air. Ce qui est en avant empêche le reste d'avancer ;
ce qui est en arrière pousse toujours, de sorte que l'air est forcé de prendre une
direction oblique et de se porter là où il ne se rencontre pas d'obstacle. Et ceci se fait
d'une manière continue jusqu'à ce qu'il se forme une seule masse, c'est-à-dire qu'il se
fasse un cercle ; car toute figure qui n'a qu'un seul et unique mouvement de
translation ne peut être nécessairement qu'un cercle. C'est donc ainsi que se forment
les tourbillons sur la terre, et c'est aussi le même principe qui les forme dans les
nuages. Seulement, de même que dans l'ouragan le nuage se résout toujours et que le
vent devient continu, de même ici la partie continue du nuage est toujours entraînée
à la suite.
§ 4. Mais quand le vent ne peut avoir d'issue, à cause de sa densité, il tourne d'abord
circulairement par la cause que nous venons d'indiquer, et il est porté en bas, parce
que (371a) toujours les nuages s'épaississent dans cette partie d'où la chaleur
s'échappe.
§ 5. Ce phénomène, s'il est sans couleur, est appelé Typhon ; c'est du vent, et pour
ainsi dire une tempête incomplète. Le Typhon ou la trombe ne se produit jamais
quand il fait froid, pas plus que le vent de nuages ne se produit jamais quand il
neige, parce que ces deux météores sont des vents, et que le vent est une exhalaison
sèche et chaude ; or la gelée et le froid, lorsqu'ils ont une force supérieure, éteignent
aussitôt le principe, qui tendrait encore à se produire.
§ 6. Mais il est évident que la gelée et le froid ont une force prédominante ; car
autrement il n'y aurait pas de neige, et les météores humides ne seraient pas
congelés, puisqu'ils ne le sont que quand le froid l'emporte.
§ 7. La trombe ou Typhon se forme donc quand la tempête ne peut se dégager du
nuage où elle est enfermée. Cela tient à la résistance du tourbillon, lorsque la spirale
entraîne avec elle sur la terre le nuage dont elle ne peut se débarrasser. Là où elle
souffle en droite ligne, elle ébranle par le vent qui s'échappe, fait tourner dans un
mouvement circulaire, et enlève avec violence, tout objet sur lequel elle s'abat.
§ 8. Lorsque déchiré vivement le phénomène prend feu, et ceci arrive quand l'air
devient plus léger, on l'appelle un météore brûlant, un Prester ; car il enflamme et
brûle l'air, qu'il colore par son ignition.
§ 9. S'il y a dans le nuage lui-même une grande quantité d'air de chassé et que cet air
soit léger, c'est alors une foudre. Si l'air est tout à fait léger, mais qu'il ne brûle pas à
cause de sa légèreté même, alors les poètes lui donnent le surnom d'Étincelant ; s'il
est moins léger et moins brûlant, c'est ce qu'ils nomment un météore enfumé.
§ 10. L'un est emporté par sa légèreté même; et dans le mouvement rapide qui
l'anime, il passe et s'écoule avant de s'enflammer et de noircir, en s'arrêtant quelques
instants. L'autre au contraire, qui est plus lent, a le temps de prendre couleur, mais
sans brûler ; et il passe tout à coup avec rapidité, avant d'agir.
§ 11. C'est là ce qui fait aussi que les corps qui résistent à la percussion qu'ils
reçoivent de la foudre, en conservent quelque trace ; ceux qui ne résistent pas n'en
éprouvent aucun effet. Par exemple dans un bouclier, le revêtement de bronze a pu
être fondu par la foudre, tandis que le bois n'avait rien ressenti ; c'est que le bois
étant plus rare, l'air s'écoule et s'échappe en le traversant avec rapidité. Et de même,
la foudre ne brûle pas en traversant des étoffes ; elle y fait simplement comme un
trou. Ce qui précède prouve bien que ces phénomènes sont tous des vents.
§ 12. Mais on peut quelquefois s'en convaincre par des observations directes. C'est ce
que l'on a pu remarquer naguère dans l'incendie du temple d'Éphèse. La flamme y fit
à plusieurs reprises des tourbillons compacts et tout à fait séparés. Il est donc évident
(371b) que la fumée est un vent et que la fumée se brûle, ainsi qu'on l'a démontré
antérieurement ailleurs. Mais c'est surtout quand elle est très épaisse qu'on voit bien
clairement qu'elle n'est qu'un vent.
§ 13. Ce qui se passe dans les petits foyers, se manifestait avec bien plus de force dans
l'incendie d'Éphèse, parce que c'était toute une grande masse de combustible qui
brûlait. Les bois où le vent trouvait son origine étant une fois rompus, le vent sortait
en masses énormes dans le sens où il soufflait ; et il s'élevait fort haut en se
consumant. On voyait bien alors la flamme s'enlever et retomber sur les maisons.
§ 14. Ainsi il faut croire que toujours le vent précède et accompagne la foudre; et si on
ne le voit pas, c'est qu'il est sans couleur. Voilà pourquoi tous les objets qu'elle doit
atteindre sont agités avant même d'être frappés, comme si le principe du vent se
faisait sentir à l'avance. C'est ainsi également que les tonnerres et les éclairs fendent
les objets, non par le bruit, mais parce que le vent qui a produit le coup et le bruit,
vient à se sécréter et à sortir du nuage dans le même moment ; et alors si le vent vient
à frapper les objets, il les divise; mais pourtant il ne les brûle pas.
§ 15. Voilà ce qu'on avait à dire du tonnerre, de l'éclair et du nuage orageux, et aussi
des ouragans, des trombes et des foudres. On voit que ce ne sont là qu'un seul et
même phénomène, et l'on voit aussi quelle est la différence de tous ces météores.
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