[1,11] XI. § 1. Αὐτὸ δὲ τὸ ὕδωρ οὐ πήγνυται, καθάπερ ἐν τῷ περὶ τὰ νέφη τόπῳ. Ἐκεῖθεν
γὰρ τρία φοιτᾷ σώματα συνιστάμενα διὰ τὴν ψύξιν, ὕδωρ καὶ χιὼν καὶ χάλαζα.
Τούτων δὲ τὰ μὲν δύο ἀνάλογον καὶ διὰ τὰς αὐτὰς αἰτίας γίγνεται τοῖς κάτω,
διαφέροντα τῷ μᾶλλον καὶ ἧττον καὶ πλήθει καὶ ὀλιγότητι·
§ 2. χιὼν γὰρ καὶ πάχνη ταὐτόν, καὶ ὑετὸς καὶ δρόσος, ἀλλὰ τὸ μὲν πολὺ τὸ δ´
ὀλίγον. Ὁ μὲν γὰρ ὑετὸς ἐκ πολλῆς ἀτμίδος γίγνεται ψυχομένης· τούτου δ´ αἴτιον
ὅ τε τόπος πολὺς καὶ ὁ χρόνος ὤν, ἐν ᾧ συλλέγεται καὶ ἐξ οὗ. Τὸ δ´ ὀλίγον ἡ
δρόσος· ἐφήμερος γὰρ ἡ σύστασις καὶ ὁ τόπος μικρός· δηλοῖ τε ἥ τε γένεσις οὖσα
ταχεῖα καὶ βραχὺ τὸ πλῆθος.
§ 3. Ὁμοίως δὲ καὶ πάχνη καὶ χιών· ὅταν γὰρ παγῇ τὸ νέφος, χιών ἐστιν, ὅταν δ´ ἡ
ἀτμίς, πάχνη. Διὸ ἢ ὥρας ἢ χώρας ἐστὶν σημεῖον ψυχρᾶς· οὐ γὰρ ἂν ἐπήγνυτο ἔτι
πολλῆς ἐνούσης θερμότητος, εἰ μὴ ἐπεκράτει τὸ ψῦχος· ἐν γὰρ τῷ νέφει ἔτι
ἔνεστιν πολὺ θερμὸν τὸ ὑπόλοιπον τοῦ ἐξατμίσαντος ἐκ τῆς γῆς τὸ ὑγρὸν πυρός.
§ 4. Χάλαζα δ´ ἐκεῖ μὲν γίγνεται, ἐν δὲ τῷ πλησίον τῆς γῆς ἀτμίζοντι τοῦτ´
ἐκλείπει· καθάπερ γὰρ εἴπομεν, ὡς μὲν ἐκεῖ χιών, ἐνταῦθα γίγνεται πάχνη, ὡς δ´
ἐκεῖ ὑετός, ἐνταῦθα δρόσος· ὡς δ´ ἐκεῖ χάλαζα, ἐνταῦθα οὐκ ἀνταποδίδωσι τὸ
ὅμοιον. Τὸ δ´ αἴτιον εἰποῦσι περὶ χαλάζης ἔσται δῆλον.
| [1,11] CHAPITRE XI.
§ 1. L'eau elle-même ne se congèle pas sur la terre, comme dans la région des nuages; car c'est de cette région que nous viennent trois corps composés par le refroidissement : la pluie, la neige et la grêle. Deux de ces corps sont tout à fait analogues à ceux d'ici-bas et se forment par les mêmes causes; et ils n'en diffèrent que du plus au moins, et par la grandeur ou la petitesse.
§ 2. Ainsi la neige et la gelée blanche sont la même chose, comme le sont la pluie et la rosée; mais l'une est considérable, et l'autre est en petite quantité. La pluie vient d'une masse de vapeur refroidie; et la cause en est et l'étendue du lieu et la durée du temps dans lesquels elle s'accumule, et l'élément dont elle se forme. La rosée, au contraire, est peu considérable; sa composition ne dure qu'un jour, et le lieu où elle se forme est très petit, et ce qui le prouve, c'est la rapidité même avec laquelle elle se forme, et sa petite quantité.
§ 3. Mêmes rapports de la neige à la gelée blanche. Ainsi, quand c'est un nuage qui se gèle, c'est de la neige; quand c'est une vapeur, c'est seulement de la gelée blanche. Aussi est-ce toujours l'indice soit d'une température soit d'une région froide. En effet la congélation ne se serait pas faite, puisqu'il y a encore beaucoup de chaleur dans l'évaporation, si le froid ne l'eût emporté. C'est qu'en effet dans le nuage, il reste encore beaucoup de la chaleur venant du feu qui a vaporisé le liquide enlevé de la terre.
§ 4. C'est dans la région des nuages que se forme la grêle, et elle ne se forme jamais dans ce qui se vaporise près de la terre. Car, ainsi que nous l'avons dit, de même que dans le nuage se forme la neige, et qu'à terre se produit la gelée blanche, de même la pluie se produit dans le nuage aussi, et la rosée se produit à terre; mais si la grêle se forme dans les nuages, il n'y a pas sur terre de corps analogue à lui opposer. La cause en sera évidente quand nous aurons parlé de la grêle.
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