[12,4] CHAPITRE IV.
Τὰ δ' αἴτια καὶ αἱ ἀρχαὶ ἄλλα ἄλλων ἔστιν ὥς, ἔστι δ' ὡς, ἂν καθόλου λέγῃ τις καὶ κατ' ἀναλογίαν, ταὐτὰ πάντων. Ἀπορήσειε γὰρ ἄν τις πότερον ἕτεραι ἢ αἱ αὐταὶ ἀρχαὶ καὶ στοιχεῖα τῶν οὐσιῶν καὶ τῶν πρός τι, καὶ (35) καθ' ἑκάστην δὴ τῶν κατηγοριῶν ὁμοίως. Ἀλλ' ἄτοπον εἰ ταὐτὰ πάντων· ἐκ τῶν αὐτῶν γὰρ ἔσται τὰ πρός τι καὶ αἱ οὐσίαι. (1070b) (1) Τί οὖν τοῦτ' ἔσται; Παρὰ γὰρ τὴν οὐσίαν καὶ τἆλλα τὰ κατηγορούμενα οὐδέν ἐστι κοινόν, πρότερον δὲ τὸ στοιχεῖον ἢ ὧν στοιχεῖον· ἀλλὰ μὴν οὐδ' ἡ οὐσία στοιχεῖον τῶν πρός τι, οὐδὲ τούτων οὐδὲν τῆς οὐσίας. Ἔτι πῶς ἐνδέχεται πάντων (5) εἶναι ταὐτὰ στοιχεῖα; Οὐδὲν γὰρ οἷόν τ' εἶναι τῶν στοιχείων τῷ ἐκ στοιχείων συγκειμένῳ τὸ αὐτό, οἷον τῷ ΒΑ τὸ Β ἢ Α (οὐδὲ δὴ τῶν νοητῶν στοιχεῖόν ἐστιν, οἷον τὸ ὂν ἢ τὸ ἕν· ὑπάρχει γὰρ ταῦτα ἑκάστῳ καὶ τῶν συνθέτων). Οὐδὲν ἄρ' ἔσται αὐτῶν οὔτ' οὐσία οὔτε πρός τι· ἀλλ' ἀναγκαῖον. Οὐκ ἔστιν ἄρα (10) πάντων ταὐτὰ στοιχεῖα. Ἢ ὥσπερ λέγομεν, ἔστι μὲν ὥς, ἔστι δ' ὡς οὔ, οἷον ἴσως τῶν αἰσθητῶν σωμάτων ὡς μὲν εἶδος τὸ θερμὸν καὶ ἄλλον τρόπον τὸ ψυχρὸν ἡ στέρησις, ὕλη δὲ τὸ δυνάμει ταῦτα πρῶτον καθ' αὑτό, οὐσίαι δὲ ταῦτά τε καὶ τὰ ἐκ τούτων, ὧν ἀρχαὶ ταῦτα, ἢ εἴ τι ἐκ θερμοῦ καὶ ψυχροῦ (15) γίγνεται ἕν, οἷον σὰρξ ἢ ὀστοῦν· ἕτερον γὰρ ἀνάγκη ἐκείνων εἶναι τὸ γενόμενον.
Τούτων μὲν οὖν ταὐτὰ στοιχεῖα καὶ ἀρχαί (ἄλλων δ' ἄλλα), πάντων δὲ οὕτω μὲν εἰπεῖν οὐκ ἔστιν, τῷ ἀνάλογον δέ, ὥσπερ εἴ τις εἴποι ὅτι ἀρχαὶ εἰσὶ τρεῖς, τὸ εἶδος καὶ ἡ στέρησις καὶ ἡ ὕλη. Ἀλλ' ἕκαστον τούτων ἕτερον περὶ (20) ἕκαστον γένος ἐστίν, οἷον ἐν χρώματι λευκὸν μέλαν ἐπιφάνεια· φῶς σκότος ἀήρ, ἐκ δὲ τούτων ἡμέρα καὶ νύξ.
Ἐπεὶ δὲ οὐ μόνον τὰ ἐνυπάρχοντα αἴτια, ἀλλὰ καὶ τῶν ἐκτὸς οἷον τὸ κινοῦν, δῆλον ὅτι ἕτερον ἀρχὴ καὶ στοιχεῖον, αἴτια δ' ἄμφω, καὶ εἰς ταῦτα διαιρεῖται ἡ ἀρχή, τὸ δ' (25) ὡς κινοῦν ἢ ἱστὰν ἀρχή τις καὶ οὐσία,
ὥστε στοιχεῖα μὲν κατ' ἀναλογίαν τρία, αἰτίαι δὲ καὶ ἀρχαὶ τέτταρες· ἄλλο δ' ἐν ἄλλῳ, καὶ τὸ πρῶτον αἴτιον ὡς κινοῦν ἄλλο ἄλλῳ. Ὑγίεια, νόσος, σῶμα· τὸ κινοῦν ἰατρική. Εἶδος, ἀταξία τοιαδί, πλίνθοι·
§ 7. τὸ κινοῦν οἰκοδομική καὶ εἰς ταῦτα διαιρεῖται (30) ἡ ἀρχή. Ἐπεὶ δὲ τὸ κινοῦν ἐν μὲν τοῖς φυσικοῖς ἀνθρώπῳ ἄνθρωπος, ἐν δὲ τοῖς ἀπὸ διανοίας τὸ εἶδος ἢ τὸ ἐναντίον, τρόπον τινὰ τρία αἴτια ἂν εἴη, ὡδὶ δὲ τέτταρα. Ὑγίεια γάρ πως ἡ ἰατρική, καὶ οἰκίας εἶδος ἡ οἰκοδομική, καὶ ἄνθρωπος ἄνθρωπον γεννᾷ· ἔτι παρὰ ταῦτα τὸ ὡς (35) πρῶτον πάντων κινοῦν πάντα.
| [12,4] CHAPITRE IV.
Les causes et les principes sont différents pour les 210 différents êtres sous un point de vue, et sous un autre point de vue ne le sont pas. Si on les considère généralement et par analogie, ils sont les mêmes pour tous les êtres. On pourrait se poser cette question : Y a-t-il diversité ou identité de principes et d'éléments entre les essences, les relations, et en un mot chacune des catégories ? Mais il est absurde d'admettre l'identité des principes, car c'est des mêmes éléments que proviendraient alors et les relations et l'essence. (1070b) Quel serait donc l'élément commun ? En dehors de l'essence et des autres catégories, il n'y a rien qui soit commun à tous les êtres ; or l'élément est antérieur à ce dont il est l'élément. Ce n'est pas davantage l'essence qui est l'élément des relations, ni une relation quelconque celui de l'essence. Comment d'ailleurs est-il possible que les éléments soient les mêmes pour tous les êtres ? Il ne saurait jamais y avoir identité entre un élément et ce qui est composé d'éléments, entre B ou A, par exemple, et B A. Il n'y a pas même un élément intelligible, tel que l'unité ou l'être, qui puisse être l'élément universel; ce sont là des caractères qui appartiennent même à tout composé. Ni l'unité ni l'être ne saurait donc être ni essence, ni relation ; et pourtant cela serait nécessaire. Les êtres n'ont donc pas tous les mêmes éléments, ou plutôt, et c'est là notre opinion, il y a identité sous un point de vue, et sous un autre il n'y a pas identité. Ainsi, pour les corps sensibles, la forme est probablement le chaud, et d'une autre manière le froid, c'est-à-dire la privation du chaud ; la matière, c'est le principe qui, de soi, renferme en puissance ces deux opposés. Ces trois éléments sont des essences, ainsi que les corps qu'ils constituent, et dont ils sont les principes. Tout ce que le chaud et le froid peuvent produire qui soit un, de la chair, un os, par exemple, est une essence ; car ces corps ont nécessairement dès lors une existence distincte de celle des éléments dont ils proviennent.
Les corps ont donc les mêmes éléments et les mêmes principes ; mais les principes et les éléments diffèrent pour les différents corps. Toutefois on ne peut pas dire, d'une manière absolue, qu'il y ait identité de principes pour tous les êtres, si ce n'est par analogie ; c'est ainsi qu'on dit qu'il n'y a que trois principes : la forme, la privation et la matière. Chaque principe est différent pour chaque genre d'êtres : pour la couleur c'est le blanc, le noir, la surface ; la lumière , les ténèbres et l'air sont les principes du jour et de la nuit.
Les éléments constitutifs ne sont pas seuls des causes; il y a encore des causes externes, telles que le moteur. Il est clair, d'après cela, que le principe et l'élément sont deux choses différentes. Tous deux sont causes, l'un et l'autre sont compris dans le terme général de principe, et l'être qui produit le mouvement ou le repos est, lui aussi, un principe.
Ainsi donc, au point de vue de l'analogie , il y a trois éléments et quatre causes, ou quatre principes ; et, sous un autre point de vue, il y a des éléments différents pour les êtres différents, et une première cause 212 motrice différente aussi pour les différents êtres. Santé, maladie, corps : le moteur, c'est l'art du médecin ; forme déterminée, désordre, briques : le moteur, c'est l'art de l'architecte. Tels sont les principes compris sous le terme général de principe. D'ailleurs, puisque pour les hommes, produits de la nature, le moteur est un homme, tandis que pour les êtres qui sont les produits de l'art, le moteur est la forme ou le contraire de la forme (20), d'une manière il y a trois causes, de l'autre quatre ; car l'art du médecin est en quelque façon la santé ; celui de l'architecte, la forme de la maison, et c'est un homme qui engendre un homme. Enfin, en dehors de ces principes, il y a le premier de tous les êtres, le moteur de tous les êtres.
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