HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, Métaphysique, livre XI

Chapitre 11

  Chapitre 11

[11,11] CHAPITRE XI. (1067b) (1) Μεταβάλλει δὲ τὸ μεταβάλλον τὸ μὲν κατὰ συμβεβηκός, ὡς τὸ μουσικὸν βαδίζει, τὸ δὲ τῷ τούτου τι μεταβάλλειν ἁπλῶς λέγεται μεταβάλλειν, οἷον ὅσα κατὰ μέρη (ὑγιάζεται γὰρ τὸ σῶμα, ὅτι ὀφθαλμός), ἔστι (5) δέ τι καθ' αὑτὸ πρῶτον κινεῖται, καὶ τοῦτ' ἔστι τὸ καθ' αὑτὸ κινητόν. Ἔστι δέ τι καὶ ἐπὶ τοῦ κινοῦντος ὡσαύτως· κινεῖ γὰρ κατὰ συμβεβηκὸς τὸ δὲ κατὰ μέρος τὸ δὲ καθ' αὑτό· ἔστι δέ τι τὸ κινοῦν πρῶτον· ἔστι δέ τι τὸ κινούμενον, ἔτι ἐν χρόνῳ καὶ ἐξ οὗ καὶ εἰς . Τὰ δ' εἴδη καὶ τὰ πάθη καὶ (10) τόπος, εἰς κινοῦνται τὰ κινούμενα, ἀκίνητά ἐστιν, οἷον ἐπιστήμη καὶ θερμότης· ἔστι δ' οὐχ θερμότης κίνησις ἀλλ' θέρμανσις. δὲ μὴ κατὰ συμβεβηκὸς μεταβολὴ οὐκ ἐν ἅπασιν ὑπάρχει ἀλλ' ἐν τοῖς ἐναντίοις καὶ μεταξὺ καὶ ἐν ἀντιφάσει· τούτου δὲ πίστις ἐκ τῆς ἐπαγωγῆς. Μεταβάλλει (15) δὲ τὸ μεταβάλλον ἐξ ὑποκειμένου εἰς ὑποκείμενον, οὐκ ἐξ ὑποκειμένου εἰς οὐχ ὑποκείμενον, ἐξ ὑποκειμένου εἰς οὐχ ὑποκείμενον, οὐκ ἐξ ὑποκειμένου εἰς ὑποκείμενον (λέγω δὲ ὑποκείμενον τὸ καταφάσει δηλούμενον), § 4. ὥστ' ἀνάγκη τρεῖς εἶναι μεταβολάς· γὰρ ἐξ οὐχ ὑποκειμένου (20) εἰς μὴ ὑποκείμενον οὐκ ἔστι μεταβολή· οὔτε γὰρ ἐναντία οὔτε ἀντίφασίς ἐστιν, ὅτι οὐκ ἀντίθεσις. μὲν οὖν οὐκ ἐξ ὑποκειμένου εἰς ὑποκείμενον κατ' ἀντίφασιν γένεσίς ἐστιν, μὲν ἁπλῶς ἁπλῆ, δὲ τινὸς (25) τίς· δ' ἐξ ὑποκειμένου εἰς μὴ ὑποκείμενον φθορά, μὲν ἁπλῶς ἁπλῆ, δὲ τινὸς τίς. Εἰ δὴ τὸ μὴ ὂν λέγεται πλεοναχῶς, καὶ μήτε τὸ κατὰ σύνθεσιν διαίρεσιν ἐνδέχεται κινεῖσθαι μήτε τὸ κατὰ δύναμιν τὸ τῷ ἁπλῶς ὄντι ἀντικείμενον (τὸ γὰρ μὴ λευκὸν μὴ ἀγαθὸν ὅμως ἐνδέχεται κινεῖσθαι κατὰ συμβεβηκός, εἴη γὰρ ἂν ἄνθρωπος τὸ μὴ λευκόν· τὸ δ' ἁπλῶς (30) μὴ τόδε οὐδαμῶς), ἀδύνατον τὸ μὴ ὂν κινεῖσθαι (εἰ δὲ τοῦτο, καὶ τὴν γένεσιν κίνησιν εἶναι· γίγνεται γὰρ τὸ μὴ ὄν· εἰ γὰρ καὶ ὅτι μάλιστα κατὰ συμβεβηκὸς γίγνεται, ἀλλ' ὅμως ἀληθὲς εἰπεῖν ὅτι ὑπάρχει τὸ μὴ ὂν κατὰ τοῦ γιγνομένου ἁπλῶςὁμοίως δὲ καὶ τὸ ἠρεμεῖν. Ταῦτά (35) τε δὴ συμβαίνει δυσχερῆ, καὶ εἰ πᾶν τὸ κινούμενον ἐν τόπῳ, τὸ δὲ μὴ ὂν οὐκ ἔστιν ἐν τόπῳ· εἴη γὰρ ἂν πού. Οὐδὲ δὴ φθορὰ κίνησις· ἐναντίον γὰρ κινήσει κίνησις ἠρεμία, φθορὰ δὲ γενέσει. (1068a) (1) Ἐπεὶ δὲ πᾶσα κίνησις μεταβολή τις, μεταβολαὶ δὲ τρεῖς αἱ εἰρημέναι, τούτων δ' αἱ κατὰ γένεσιν καὶ φθορὰν οὐ κινήσεις, αὗται δ' εἰσὶν αἱ κατ' ἀντίφασιν, ἀνάγκη τὴν ἐξ ὑποκειμένου εἰς ὑποκείμενον κίνησιν εἶναι (5) μόνην. Τὰ δ' ὑποκείμενα ἐναντία μεταξύ (καὶ γὰρ στέρησις κείσθω ἐναντίον), καὶ δηλοῦται καταφάσει, οἷον τὸ γυμνὸν καὶ νωδὸν καὶ μέλαν. [11,11] CHAPITRE XI. (1067b) L'être qui change, ou bien subit un changement accidentel : c'est ainsi que le musicien se promène; ou bien a quelque chose en lui qui change, et c'est là le changement proprement dit. Tout changement partiel est dans ce dernier cas : on guérit le corps parce qu'on guérit l'œil. Enfin, il y a ce dont le mouvement est essentiel et premier ; je veux parler de ce qui est mobile en soi. Même distinction au sujet du moteur. Il meut ou accidentellement, ou partiellement, ou absolument. Tout mouvement suppose un premier moteur, une chose mue, mue dans un certain temps, à partir d'un certain point, vers un certain but. Les formes, les modifications, les lieux, qui sont la fin du 193 mouvement des êtres qui se meuvent, sont immobiles : ainsi la science, la chaleur. Ce n'est pas la chaleur qui est un mouvement, c'est l'échauffement. Le changement non-accidentel ne se rencontre pas dans tous les êtres, mais seulement dans les contraires et dans les intermédiaires, et dans les êtres pour lesquels il y a affirmation et négation. L'induction va confirmer ce que j'avance. Le changement est, dans les êtres qui changent, le passage, ou bien d'un sujet à un sujet, ou bien de ce qui n'est pas sujet à ce qui n'est pas sujet, ou bien d'un sujet à ce qui n'est pas sujet, ou bien de ce qui n'est pas sujet à un sujet; et j'appelle sujet ce qui se pose par l'affirmation. Il y a donc de toute nécessité trois sortes de changements; car le changement de ce qui n'est pas sujet à ce qui n'est pas sujet n'est pas un changement véritable. Il n'y a pas là de contraires ; il n'y a pas non plus affirmation et négation, n'y ayant pas d'opposition. Le passage de ce qui n'est pas sujet à l'état de sujet, et dans ce cas il y a contradiction ; ce changement, c'est la production : production, absolument parlant, au point de vue absolu; production déterminée, s'il s'agit d'un être déterminé. Le changement d'un sujet en ce qui n'est pas sujet, c'est la destruction : destruction, absolument parlant, au point de vue absolu; destruction déterminée, s'il s'agit d'un être déterminé. Si le non-être se prend dans plusieurs acceptions, et si l'être qui consiste dans la convenance ou la disconvenance de l'attribut avec le sujet ne peut se 194 mouvoir, il en est de même de l'être en puissance, de l'être opposé à l'être proprement dit. Toutefois, il peut y avoir mouvement accidentel de ce qui n'est pas blanc, ou de ce qui n'est pas bon : le non-blanc peut être un homme. Mais ce qui n'a absolument pas d'existence déterminée ne saurait jamais se mouvoir ; il est impossible, en effet, que le non-être soit en mouvement. Or, s'il en est ainsi, il est impossible que la production soit un mouvement, car ce qui devient, c'est le non-être. Ce n'est qu'accidentellement, sans nul doute, que le non-être devient ; il est vrai de dire cependant que le non-être est le fond de ce qui devient, dans le sens propre de cette expression. De même pour le repos. Voilà donc des difficultés insurmontables. Ajoutez à cela que tout objet en mouvement est dans un lieu. Or, le non-être n'est pas dans un lieu, sans cela il serait quelque part; donc la destruction elle-même n'est pas un mouvement. En effet, le contraire au mouvement c'est un mouvement ou le repos ; or, le contraire de la destruction, c'est la production. (1068b) Puisque tout mouvement est un changement; puisque, des trois changements que nous avons énumérés, le changement par la production et le changement par la destruction ne sont pas des mouvements, bien qu'elles soient le passage du contraire au contraire, il n'y a, de toute nécessité, qu'un seul changement véritable, c'est celui du sujet en un sujet. Les sujets sont, ou contraires, ou intermédiaires. La privation est le contraire du sujet ; et quelquefois c'est une expression affirmative qui désigne la privation, comme dans ces exemples : nu, édenté, noir.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 3/12/2009