[9,7] CHAPITRE VII.
Πότε δὲ δυνάμει ἔστιν ἕκαστον καὶ πότε οὔ, διοριστέον· οὐ γὰρ ὁποτεοῦν. (1049a) (1) Οἷον ἡ γῆ ἆρ' ἐστὶ δυνάμει ἄνθρωπος; Ἢ οὔ, ἀλλὰ μᾶλλον ὅταν ἤδη γένηται σπέρμα, καὶ οὐδὲ τότε ἴσως; Ὥσπερ οὖν οὐδ' ὑπὸ ἰατρικῆς ἅπαν ἂν ὑγιασθείη οὐδ' ἀπὸ τύχης, ἀλλ' ἔστι τι ὃ δυνατόν ἐστι, καὶ τοῦτ' ἔστιν (5) ὑγιαῖνον δυνάμει. Ὅρος δὲ τοῦ μὲν ἀπὸ διανοίας ἐντελεχείᾳ γιγνομένου ἐκ τοῦ δυνάμει ὄντος, ὅταν βουληθέντος γίγνηται μηθενὸς κωλύοντος τῶν ἐκτός, ἐκεῖ δ' ἐν τῷ ὑγιαζομένῳ, ὅταν μηθὲν κωλύῃ τῶν ἐν αὐτῷ· ὁμοίως δὲ δυνάμει καὶ οἰκία· εἰ μηθὲν κωλύει τῶν ἐν τούτῳ καὶ τῇ (10) ὕλῃ τοῦ γίγνεσθαι οἰκίαν, οὐδ' ἔστιν ὃ δεῖ προσγενέσθαι ἢ ἀπογενέσθαι ἢ μεταβαλεῖν, τοῦτο δυνάμει οἰκία· καὶ ἐπὶ τῶν ἄλλων ὡσαύτως ὅσων ἔξωθεν ἡ ἀρχὴ τῆς γενέσεως. Καὶ ὅσων δὴ ἐν αὐτῷ τῷ ἔχοντι, ὅσα μηθενὸς τῶν ἔξωθεν ἐμποδίζοντος ἔσται δι' αὐτοῦ· οἷον τὸ σπέρμα οὔπω (δεῖ γὰρ (15) ἐν ἄλλῳ καὶ μεταβάλλειν), ὅταν δ' ἤδη διὰ τῆς αὑτοῦ ἀρχῆς ᾖ τοιοῦτον, ἤδη τοῦτο δυνάμει· ἐκεῖνο δὲ ἑτέρας ἀρχῆς δεῖται, ὥσπερ ἡ γῆ οὔπω ἀνδριὰς δυνάμει (μεταβαλοῦσα γὰρ ἔσται χαλκός).
Ἔοικε δὲ ὃ λέγομεν εἶναι οὐ τόδε ἀλλ' ἐκείνινον - οἷον τὸ κιβώτιον οὐ ξύλον ἀλλὰ ξύλινον, (20) οὐδὲ τὸ ξύλον γῆ ἀλλὰ γήϊνον, πάλιν ἡ γῆ εἰ οὕτως μὴ ἄλλο ἀλλὰ ἐκείνινον - ἀεὶ ἐκεῖνο δυνάμει ἁπλῶς τὸ ὕστερόν ἐστιν. Οἷον τὸ κιβώτιον οὐ γήϊνον οὐδὲ γῆ ἀλλὰ ξύλινον· τοῦτο γὰρ δυνάμει κιβώτιον καὶ ὕλη κιβωτίου αὕτη, ἁπλῶς μὲν τοῦ ἁπλῶς τουδὶ δὲ τοδὶ τὸ ξύλον.Εἰ δέ τί ἐστι πρῶτον (25) ὃ μηκέτι κατ' ἄλλο λέγεται ἐκείνινον, τοῦτο πρώτη ὕλη· οἷον εἰ ἡ γῆ ἀερίνη, ὁ δ' ἀὴρ μὴ πῦρ ἀλλὰ πύρινος, τὸ πῦρ ὕλη πρώτη οὐ τόδε τι οὖσα.Τούτῳ γὰρ διαφέρει τὸ καθ' οὗ καὶ τὸ ὑποκείμενον, τῷ εἶναι τόδε τι ἢ μὴ εἶναι· οἷον τοῖς πάθεσι τὸ ὑποκείμενον ἄνθρωπος καὶ (30) σῶμα καὶ ψυχή, πάθος δὲ τὸ μουσικὸν καὶ λευκόν (λέγεται δὲ τῆς μουσικῆς ἐγγενομένης ἐκεῖνο οὐ μουσικὴ ἀλλὰ μουσικόν, καὶ οὐ λευκότης ὁ ἄνθρωπος ἀλλὰ λευκόν, οὐδὲ βάδισις ἢ κίνησις ἀλλὰ βαδίζον ἢ κινούμενον, ὡς τὸ ἐκείνινον)· ὅσα μὲν οὖν οὕτω, τὸ ἔσχατον οὐσία· ὅσα δὲ μὴ (35) οὕτως ἀλλ' εἶδός τι καὶ τόδε τι τὸ κατηγορούμενον, τὸ ἔσχατον ὕλη καὶ οὐσία ὑλική. Καὶ ὀρθῶς δὴ συμβαίνει τὸ ἐκείνινον λέγεσθαι κατὰ τὴν ὕλην καὶ τὰ πάθη· (1049b) (1) ἄμφω γὰρ ἀόριστα.
Πότε μὲν οὖν λεκτέον δυνάμει καὶ πότε οὔ, εἴρηται.
| [9,7] CHAPITRE VII.
Il nous faut déterminer quand un être est ou n'est pas, en puissance, un autre être, car il n'y a pas puissance dans tous les cas. (1049a) Ainsi, la terre est-elle, oui ou non, l'homme en puissance ? Elle aura plutôt ce caractère quand déja elle sera devenue sperme, et peut-être même alors ne sera-t-elle pas encore l'homme en puissance. De même tout ne peut pas être rendu à la santé par la médecine et le hasard ; mais il y a des êtres qui ont cette propriété, et ce sont ceux-là qu'on appelle sains en puissance. Le passage de la puissance à l'acte pour la pensée, peut se définir : La volonté se réalisant sans rencontrer aucun obstacle extérieur ; ici au contraire, pour l'être qui est guéri, il y aura puissance, s'il n'y a en lui-même aucun obstacle. De même la maison aussi sera en puissance, s'il n'y a rien en elle, s'il n'y a rien dans la matière qui s'oppose à ce qu'une maison soit produite. S'il n'y a rien à ajouter, à retrancher, à changer, la matière sera la maison en puissance. Il en sera de même encore pour tous les êtres qui ont en dehors d'eux-mêmes le principe de leur production, et pour ceux qui, ayant en eux ce principe, existeront par eux-mêmes si rien d'extérieur ne s'y oppose. Le sperme n'est point encore l'homme en puissance : il faut qu'il soit dans un autre être et qu'il subisse un changement. Lorsque déjà, en vertu de l'action de son propre principe, il aura ce caractère, lorsqu'il aura enfin la propriété de produire si rien d'extérieur ne s'y oppose, alors il sera l'homme en puissance ; mais il faut pour cela l'action d'un autre principe. Ainsi la terre n'est pas encore la statue en puissance ; il faut qu'elle se change en airain, pour avoir ce caractère.
L'être qui contient un autre être en puissance est celui duquel on dit non point, qu'il est cela, mais qu'il est de cela : un coffre n'est pas bois, mais de bois ; le bois n'est pas terre, mais de terre. S'il en est ainsi, si la matière qui contient un être en puissance est celle relativement à laquelle on dit : cet être est non pas cet autre, mais de cet autre, la terre ne contiendra l'être, en puissance, que d'une manière secondaire : ainsi on ne dit point que le coffre est de terre ou qu'il est terre, mais qu'il est de bois; car c'est le bois qui est le coffre en puissance : le bois en général est la matière du coffre en général ; tel bois est la matière de tel coffre. S'il y a quelque chose de premier, quelque chose qu'on ne puisse point rapporter à autre chose en disant qu'il est de cela, ce sera la matière première : si la terre est d'air, si l'air n'est pas feu mais de feu, le feu sera la matière première, le cela, la substance. C'est par là que different l'universel et le sujet ; l'un est un être réel, mais non pas l'autre : ainsi, l'homme, le corps, l'âme, sont les sujets des diverses modifications ; la modification c'est le musicien, le blanc. Lorsque la musique est une qualité de tel sujet, on ne dit pas qu'il est musique, mais musicien ; on ne dit pas que l'homme est blancheur, mais qu'il est blanc; qu'il est marche, ou mouvement, mais qu'il est en marche ou en mouvement; comme on dit que l'être est de cela. Les êtres qui sont dans ce cas, les êtres premiers sont des substances; les autres ne sont que des formes, que le sujet déterminé; le sujet premier, c'est la matière et la substance matérielle. Et c'est avec raison qu'on ne dit point, en parlant de la matière, non plus qu'en parlant des modifications, qu'elles sont de cela ; (1049a) car la matière et les modifications sont également indéterminées.
Nous avons vu quand il faut dire qu'une chose en contient une autre en puissance, et quand elle ne la contient pas.
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