HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, Métaphysique, livre VII

Chapitre 1

  Chapitre 1

[7,0] ΒΙΒΛΙΟΝ Z. [7,0] LA MÉTAPHYSIQUE D’ARISTOTE. Livre 7.
[7,1] I. (1028a)(10) Τὸ ὂν λέγεται πολλαχῶς, καθάπερ διειλόμεθα πρότερον ἐν τοῖς περὶ τοῦ ποσαχῶς· σημαίνει γὰρ τὸ μὲν τί ἐστι καὶ τόδε τι, τὸ δὲ ποιὸν ποσὸν τῶν ἄλλων ἕκαστον τῶν οὕτω κατηγορουμένων. Τοσαυταχῶς δὲ λεγομένου τοῦ ὄντος φανερὸν ὅτι τούτων πρῶτον ὂν τὸ τί ἐστιν, ὅπερ σημαίνει (15) τὴν οὐσίαν (ὅταν μὲν γὰρ εἴπωμεν ποῖόν τι τόδε, ἀγαθὸν λέγομεν κακόν, ἀλλ' οὐ τρίπηχυ ἄνθρωπον· ὅταν δὲ τί ἐστιν, οὐ λευκὸν οὐδὲ θερμὸν οὐδὲ τρίπηχυ, ἀλλὰ ἄνθρωπον θεόν), τὰ δ' ἄλλα λέγεται ὄντα τῷ τοῦ οὕτως ὄντος τὰ μὲν ποσότητες εἶναι, τὰ δὲ ποιότητες, τὰ δὲ πάθη, τὰ δὲ (20) ἄλλο τι. Διὸ κἂν ἀπορήσειέ τις πότερον τὸ βαδίζειν καὶ τὸ ὑγιαίνειν καὶ τὸ καθῆσθαι ἕκαστον αὐτῶν ὂν σημαίνει, ὁμοίως δὲ καὶ ἐπὶ τῶν ἄλλων ὁτουοῦν τῶν τοιούτων· οὐδὲν γὰρ αὐτῶν ἐστὶν οὔτε καθ' αὑτὸ πεφυκὸς οὔτε χωρίζεσθαι δυνατὸν τῆς οὐσίας, ἀλλὰ μᾶλλον, εἴπερ, τὸ βαδίζον (25) τῶν ὄντων καὶ τὸ καθήμενον καὶ τὸ ὑγιαῖνον. Ταῦτα δὲ μᾶλλον φαίνεται ὄντα, διότι ἔστι τι τὸ ὑποκείμενον αὐτοῖς ὡρισμένον (τοῦτο δ' ἐστὶν οὐσία καὶ τὸ καθ' ἕκαστον) ὅπερ ἐμφαίνεται ἐν τῇ κατηγορίᾳ τῇ τοιαύτῃ· τὸ ἀγαθὸν γὰρ τὸ καθήμενον οὐκ ἄνευ τούτου λέγεται. 6. Δῆλον οὖν ὅτι διὰ (30) ταύτην κἀκείνων ἕκαστον ἔστιν, ὥστε τὸ πρώτως ὂν καὶ οὐ τὶ ὂν ἀλλ' ὂν ἁπλῶς οὐσία ἂν εἴη. Πολλαχῶς μὲν οὖν λέγεται τὸ πρῶτον· ὅμως δὲ πάντως οὐσία πρῶτον, καὶ λόγῳ καὶ γνώσει καὶ χρόνῳ. Τῶν μὲν γὰρ ἄλλων κατηγορημάτων οὐθὲν χωριστόν, αὕτη δὲ μόνη· καὶ τῷ λόγῳ δὲ τοῦτο (35) πρῶτον (ἀνάγκη γὰρ ἐν τῷ ἑκάστου λόγῳ τὸν τῆς οὐσίας ἐνυπάρχεινκαὶ εἰδέναι δὲ τότ' οἰόμεθα ἕκαστον μάλιστα, ὅταν τί ἐστιν ἄνθρωπος γνῶμεν τὸ πῦρ, (1028b)(1) μᾶλλον τὸ ποιὸν τὸ ποσὸν τὸ πού, ἐπεὶ καὶ αὐτῶν τούτων τότε ἕκαστον ἴσμεν, ὅταν τί ἐστι τὸ ποσὸν τὸ ποιὸν γνῶμεν. Καὶ δὴ καὶ τὸ πάλαι τε καὶ νῦν καὶ ἀεὶ ζητούμενον καὶ ἀεὶ ἀπορούμενον, τί τὸ ὄν, τοῦτό ἐστι τίς οὐσία (τοῦτο γὰρ οἱ μὲν ἓν εἶναί (5) φασιν οἱ δὲ πλείω ἕν, καὶ οἱ μὲν πεπερασμένα οἱ δὲ ἄπειρα) , διὸ καὶ ἡμῖν καὶ μάλιστα καὶ πρῶτον καὶ μόνον ὡς εἰπεῖν περὶ τοῦ οὕτως ὄντος θεωρητέον τί ἐστιν. [7,1] I. (1028a) L’être s’entend de plusieurs manières, comme nous l’avons exposé plus haut, dans le livre des différentes acceptions. Être signifie ou bien l'essence, la forme déterminée, ou bien la qualité, la quantité, ou chacun des autres attributs de cette sorte. Mais parmi ces acceptions si nombreuses de l'être, il est une acception première ; et l'être premier c'est sans contredit la forme distinctive, c'est-à-dire l'essence. En effet, lorsque nous attribuons à un être telle ou telle qualité, nous disons qu’il est bon ou mauvais, etc., et non point qu'il a trois coudées ou que c’est un homme ; lorsque nous voulons au contraire exprimer sa nature, nous ne disons pas qu'il est blanc ou chaud, ni qu'il a trois coudées, mais nous disons que c'est un homme ou un dieu. Les autres choses ne sont appelées êtres, que parce qu’elles ont ou des quantités de l'être premier, on des qualités, ou des modifications de cet être, ou quelque autre attribut de ce genre. On ne saurait donc décider si marcher, se bien porter, s'asseoir, sont, ou non, des êtres ; et de même pour tous les autres états analogues. Car aucun de ces modes n’a, par lui-même, une existence propre, aucun ne peut être séparé de la substance. Si ce sont là des êtres, à plus forte raison ce qui marche est un être, ainsi que ce qui est assis, et ce qui se porte bien. Mais ces choses ne semblent si fort marquées du caractère de l’être que parce qu’il y a sous chacune d'elles un être, un sujet déterminé. Et ce sujet, c'est la substance, c‘est l'être particulier qui apparaît sous les divers attributs. Bon, assis, ne signifient rien sans cette substance. Il est donc évident que l'existence de chacun de ces modes dépend de l'existence même de la substance. D'après cela, la substance sera l'être premier ; non point tel ou tel mode de l'être, mais l'être pris dans son sens absolu. Premier s'entend dans différents sens : toutefois la substance est absolument première sous le rapport de la notion, et de la connaissance, et du temps, et de la nature. Aucun des attributs de l'être ne peut être séparé ; seule, la substance a ce privilège, et c'est en cela que consiste sa priorité sous le rapport de la notion. Dans la notion de chacun des attributs il faut nécessairement qu’il y ait la notion de la substance elle-même ; et nous croyons connaître bien mieux chaque chose lorsque nous savons quelle est sa nature, par exemple ce que c'est que l'homme ou le feu, (1028b) que lorsque nous savons quelle est sa qualité, sa quantité, le lieu qu'elle occupe. Pour chacun de ces modes eux-mêmes nous n'en avons une connaissance parfaite que lorsque nous savons en quoi il consiste, ce que c’est que la quantité ou la qualité. Ainsi l'objet éternel de toutes les recherches, et passées et présentes, cette question éternellement posée : Qu'est-ce que l'être ? se réduit à celle-ci : Qu’est-ce que la substance ? Les uns disent qu'il n'y a qu’un être, les autres, plusieurs ; ceux-ci qu'il n`y en a qu’un certain nombre, ceux-la, une infinité. Nos recherches, à nous aussi, doivent donc avoir surtout pour but, pour but premier, unique en quelque sorte, d'examiner ce que c`est que l'être, envisagé sous ce point de vue.


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Dernière mise à jour : 23/10/2009