| [5,8] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Η'.
VIII. § 1 (10) Οὐσία λέγεται τά τε ἁπλᾶ σώματα, οἷον γῆ καὶ πῦρ καὶ ὕδωρ καὶ ὅσα 
τοιαῦτα, καὶ ὅλως σώματα καὶ τὰ ἐκ τούτων συνεστῶτα ζῷά τε καὶ δαιμόνια 
καὶ τὰ μόρια τούτων· ἅπαντα δὲ ταῦτα λέγεται οὐσία ὅτι οὐ καθ' ὑποκειμένου 
λέγεται ἀλλὰ κατὰ τούτων τὰ ἄλλα. § 2 Ἄλλον δὲ (15) τρόπον ὃ ἂν ᾖ αἴτιον 
τοῦ εἶναι, ἐνυπάρχον ἐν τοῖς τοιούτοις ὅσα μὴ λέγεται καθ' ὑποκειμένου, 
οἷον ἡ ψυχὴ τῷ ζῴῳ. § 3 Ἔτι ὅσα μόρια ἐνυπάρχοντά ἐστιν ἐν τοῖς τοιούτοις 
ὁρίζοντά τε καὶ τόδε τι σημαίνοντα, ὧν ἀναιρουμένων ἀναιρεῖται τὸ ὅλον, 
οἷον ἐπιπέδου σῶμα, ὥς φασί τινες, καὶ ἐπίπεδον (20) γραμμῆς· καὶ ὅλως ὁ 
ἀριθμὸς δοκεῖ εἶναί τισι τοιοῦτος (ἀναιρουμένου τε γὰρ οὐδὲν εἶναι, καὶ 
ὁρίζειν πάντα)· § 4 ἔτι τὸ τί ἦν εἶναι, οὗ ὁ λόγος ὁρισμός, καὶ τοῦτο 
οὐσία λέγεται ἑκάστου. 
§ 5 Συμβαίνει δὴ κατὰ δύο τρόπους τὴν οὐσίαν λέγεσθαι, τό θ' ὑποκείμενον 
ἔσχατον, ὃ μηκέτι κατ' ἄλλου λέγεται, καὶ ὃ (25) ἂν τόδε τι ὂν καὶ 
χωριστὸν ᾖ· τοιοῦτον δὲ ἑκάστου ἡ μορφὴ καὶ τὸ εἶδος.
 | [5,8] CHAPITRE VIII.
Substance. § 1. (10) Substance se dit des corps simples, tels que la 
terre, le feu, l'eau et tous les éléments analogues à ceux-là ; ce mot se 
dit des corps en général, et des animaux qui en viennent, ou des corps 
célestes, et des parties dont ils sont formés. Tous ces êtres sont appelés 
des substances, parce qu'ils ne peuvent jamais être pris pour attributs 
d'un sujet, et qu'au contraire ils sont les sujets auxquels tout le reste 
est attribué. 
§ 2.  Dans  une autre (15) acception, on entend par Substance ou essence, 
tout ce qui est la cause intrinsèque de l'existence, dans les êtres qui ne 
sont pas faits pour être jamais les attributs d'un sujet quelconque. C'est 
ainsi qu'on dit de l'âme qu'elle est la substance, ou l'essence, de l'être 
animé.
§ 3. Substance signifie encore toutes les parties qui, dans les êtres 
comme ceux dont nous venons de parler, définissent et expriment ce que ces 
êtres sont en eux-mêmes, et dont la suppression entraîne la suppression de 
l'être total. Par exempte, la surface étant anéantie, le corps est anéanti 
en même temps, comme le disent quelques philosophes ; et la surface 
disparaît, si la ligne vient (20) à disparaître. Aussi, et d'une manière 
plus générale encore, a-t-on dit qu'il en est de même du nombre; car, le 
nombre étant anéanti, il ne reste plus rien, c'est à dire que le nombre 
est considéré comme tenant cette place et déterminant toutes choses. 
§ 4. Enfin, on appelle substance, dans chaque chose, ce qui la fait ce 
qu'elle est, et ce dont l'explication constitue la définition essentielle 
de cette chose.
§ 5.  En résumé, il y a deux acceptions de ce mot de Substance : d'abord, 
c'est le sujet dernier, qui n'est plus l'attribut de quoi que ce soit, et 
qui est un être spécial, séparé de tout autre ; en d'autres termes, c'est 
précisément, dans chaque être individuel, sa forme et son espèce.
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