[5,26] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ KϚ'.
XXVI. § 1 Ὅλον λέγεται οὗ τε μηθὲν ἄπεστι μέρος ἐξ ὧν λέγεται ὅλον φύσει, καὶ τὸ
περιέχον τὰ περιεχόμενα ὥστε ἕν τι εἶναι ἐκεῖνα· τοῦτο δὲ διχῶς· § 2 ἢ
γὰρ ὡς ἕκαστον ἓν ἢ ὡς ἐκ τούτων τὸ ἕν. Τὸ μὲν γὰρ καθόλου, καὶ τὸ ὅλως
λεγόμενον (30) ὡς ὅλον τι ὄν, οὕτως ἐστὶ καθόλου ὡς πολλὰ περιέχον τῷ
κατηγορεῖσθαι καθ' ἑκάστου καὶ ἓν ἅπαντα εἶναι ὡς ἕκαστον, οἷον ἄνθρωπον
ἵππον θεόν, διότι ἅπαντα ζῷα· § 3 τὸ δὲ συνεχὲς καὶ πεπερασμένον, ὅταν ἕν
τι ἐκ πλειόνων ᾖ, ἐνυπαρχόντων μάλιστα μὲν δυνάμει, εἰ δὲ μή, ἐνεργείᾳ.
Τούτων (35) δ' αὐτῶν μᾶλλον τὰ φύσει ἢ τέχνῃ τοιαῦτα, ὥσπερ καὶ ἐπὶ τοῦ
ἑνὸς ἐλέγομεν, ὡς οὔσης τῆς ὁλότητος ἑνότητός τινος.
§ 4 (1024a) Ἔτι τοῦ ποσοῦ ἔχοντος δὲ ἀρχὴν καὶ μέσον καὶ ἔσχατον, ὅσων μὲν
μὴ ποιεῖ ἡ θέσις διαφοράν, πᾶν λέγεται, ὅσων δὲ ποιεῖ, ὅλον. § 5 Ὅσα δὲ
ἄμφω ἐνδέχεται, καὶ ὅλα καὶ πάντα· ἔστι δὲ ταῦτα ὅσων ἡ μὲν φύσις ἡ αὐτὴ
μένει τῇ μεταθέσει, ἡ (5) δὲ μορφὴ οὔ, οἷον κηρὸς καὶ ἱμάτιον· καὶ γὰρ
ὅλον καὶ πᾶν λέγεται· ἔχει γὰρ ἄμφω. § 6 Ὕδωρ δὲ καὶ ὅσα ὑγρὰ καὶ ἀριθμὸς
πᾶν μὲν λέγεται, ὅλος δ' ἀριθμὸς καὶ ὅλον ὕδωρ οὐ λέγεται, ἂν μὴ μεταφορᾷ.
§ 7 Πάντα δὲ λέγεται ἐφ' οἷς τὸ πᾶν ὡς ἐφ' ἑνί, ἐπὶ τούτοις τὸ πάντα ὡς
ἐπὶ διῃρημένοις· (10) πᾶς οὗτος ὁ ἀριθμός, πᾶσαι αὗται αἱ μονάδες.
| [5,26] CHAPITRE XXVI.
Tout. § 1. Le mot Tout se dit d'une chose à laquelle il ne manque aucune
des parties qui la constituent dans sa totalité naturelle; et aussi du
contenant, qui enveloppe les choses contenues, de telle sorte que ces
choses forment une certaine unité.
§ 2. Ceci encore peut s'entendre de deux manières : ou bien chacune des
choses contenues est une unité individuelle ; ou bien l'unité ne résulte
que de l'ensemble de ces choses. Ainsi, l'universel, et en général ce qui
est exprimé (30) comme formant un tout, est universel, en ce sens qu'il
renferme plusieurs termes à chacun desquels il peut être attribué, et que
tous ces termes n'en sont pas moins chacun une unité individuelle: par
exemple, un homme, un cheval, un dieu, parce qu'on peut dire de tous
qu'ils sont des êtres animés.
§ 3. Dans le second sens, le mot de Tout s'applique au continu et au fini,
quand l'unité résulte de plusieurs parties intégrantes qui existent tout
au moins en puissance dans le continu, lorsqu'elles n'y sont pas
absolument réelles. Et ici, cette nuance du mot Tout (35) se trouve bien
plutôt dans les choses que crée la nature que dans les produits de l'art.
Déjà, nous l'avons fait remarquer plus haut à propos de l'Un, quand nous
avons dit que la totalité d'une chose est une sorte d'unité.
§ 4. (1024a) En un autre sens, comme la quantité a un commencement, un
milieu et une fin , on emploie le mot de Tout au sens numérique là où la
position des parties, que les choses peuvent avoir, ne fait aucune
différence ; mais on le prend au sens de Totalité là où la position fait
une différence.
§ 5. Dans les cas où ces deux conditions à la fois sont possibles, on
applique aux choses le mot Tout pris, soit numériquement, soit dans le
sens de totalité. Les deux nuances du mot Tout sont possibles toutes les
fois que le déplacement ne change rien à la nature de la chose qui reste
la même, et qui ne change que de (5) forme, comme il arrive pour de la
cire, ou pour un vêtement. On peut dire également de ces choses Tout, soit
au sens numérique, soit au sens de Totalité ; car elles ont ces deux
caractères.
§ 6. Mais en parlant de l'eau, des liquides ou du nombre, on emploie le
mot de Tout au sens numérique; mais on ne dit pas Tout le nombre, Toute
l'eau, dans le sens de totalité, si ce n'est par métaphore.
§ 7. On dit Tous au pluriel numériquement, quand il s'agit d'objets
auxquels le mot de Tout peut s'appliquer au singulier, pour qu'ils forment
une unité ; (10) et le mot Tout s'y applique, parce qu'on les considère
comme des objets séparés. Par exemple, Tout ce nombre, Toutes ces unités.
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