[4,1] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Α'.
§ 1. (1003a)(21) Ἔστιν ἐπιστήμη τις ἣ θεωρεῖ τὸ ὂν ᾗ ὂν καὶ τὰ τούτῳ
ὑπάρχοντα καθ' αὑτό. Αὕτη δ' ἐστὶν οὐδεμιᾷ τῶν ἐν μέρει λεγομένων ἡ αὐτή·
οὐδεμία γὰρ τῶν ἄλλων ἐπισκοπεῖ καθόλου περὶ τοῦ ὄντος ᾗ ὄν, ἀλλὰ μέρος
αὐτοῦ τι ἀποτεμόμεναι (25) περὶ τούτου θεωροῦσι τὸ συμβεβηκός, οἷον αἱ
μαθηματικαὶ τῶν ἐπιστημῶν.
§ 2. Ἐπεὶ δὲ τὰς ἀρχὰς καὶ τὰς ἀκροτάτας αἰτίας ζητοῦμεν, δῆλον ὡς φύσεώς
τινος αὐτὰς ἀναγκαῖον εἶναι καθ' αὑτήν.
§ 3. Εἰ οὖν καὶ οἱ τὰ στοιχεῖα τῶν ὄντων ζητοῦντες ταύτας τὰς ἀρχὰς
ἐζήτουν, ἀνάγκη καὶ τὰ (30) στοιχεῖα τοῦ ὄντος εἶναι μὴ κατὰ συμβεβηκὸς
ἀλλ' ᾗ ὄν· διὸ καὶ ἡμῖν τοῦ ὄντος ᾗ ὂν τὰς πρώτας αἰτίας ληπτέον.
| [4,1] CHAPITRE PREMIER
§ 1. (1003a) (21) Il est une science qui considère l'Être en tant
qu'Être, et qui considère en même temps toutes les conditions essentielles
que l'Être peut présenter. Cette science-là ne peut se confondre d'aucune
manière avec les autres sciences, qui ont un sujet particulier, puisque
pas une de ces sciences n'étudie d'une manière universelle l'Être en tant
qu'Être; mais, le découpant dans une de ses parties, elles limitent
leurs recherches aux phénomènes qu'on peut observer dans cette partie
spéciale. C'est ce que font, par exemple, les sciences mathématiques.
§ 2. Mais, quand on ne s'attache, comme nous, qu'aux principes et aux
causes les plus élevées, on voit clairement que ces principes doivent être
ceux d'une certaine nature prise en soi .
§ 3. Si donc les philosophes qui ont étudié les éléments des choses
étudiaient, eux aussi, ces mêmes principes, il en résulte nécessairement
que les éléments vrais de l'Être doivent être non pas accidentels,
mais essentiels; et voilà pourquoi nous, aussi bien que nos devanciers,
nous essayons de découvrir les éléments de l'Être en tant qu'Être.
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