HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, Opuscules. De la longévité et de la brièveté de la vie (texte complet)

Chapitre 6

  Chapitre 6

[6] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Ϛ'. § 1. Ἐν δὲ τοῖς φυτοῖς ἐστι τὰ μακροβιώτατα͵ καὶ μᾶλλον ἐν τοῖς ζῴοις͵ § 2. πρῶτον μὲν ὅτι ἧττον ὑδατώδη͵ ὥστ΄ οὐκ εὔπηκτα· εἶτ΄ ἔχει λιπαρότητα καὶ γλισχρότητα͵ διὸ καὶ ξηρὰ καὶ γεώδη ὄντα ὅμως οὐκ εὐξήραντον ἔχουσι τὸ ὑγρόν. § 3. Περὶ δὲ τοῦ πολυχρόνιον εἶναι τὴν τῶν δένδρων φύσιν δεῖ λαβεῖν τὴν αἰτίαν· ἔχει γὰρ ἰδίαν πρὸς τὰ ζῷα͵ πλὴν πρὸς τὰ ἔντομα. Νέα γὰρ ἀεὶ τὰ φυτὰ γίνεται· διὸ πολυχρόνια. Ἀεὶ γὰρ ἕτεροι οἱ πτόρθοι͵ οἱ δὲ γηράσκουσιν͵ καὶ αἱ ῥίζαι ὁμοίως. Ἀλλ΄ οὐχ ἅμα͵ ἀλλ΄ ὁτὲ μὲν μόνον τὸ στέλεχος καὶ οἱ κλάδοι ἀπώλοντο͵ ἕτεροι δὲ παρεφύησαν· ὅταν δ΄ οὕτως ποιῶσιν͵ αἱ ῥίζαι ἄλλαι ἐκ τοῦ ὑπάρχοντος γίνονται͵ καὶ οὕτως ἀεὶ διατελεῖ τὸ μὲν φθειρόμενον τὸ δὲ γινόμενον· διὸ καὶ μακρόβια. § 4. Ἔοικε δὲ τὰ φυτὰ τοῖς ἐντόμοις͵ ὥσπερ εἴρηται πρότερον· διαιρούμενα γὰρ ζῇ͵ καὶ δύο καὶ πολλὰ γίνεται ἐξ ἑνός. Τὰ δ΄ ἔντομα μέχρι μὲν τοῦ ζῆν ἦλθεν͵ πολὺν δ΄ οὐ δύναται χρόνον· οὐ γὰρ ἔχει ὄργανα͵ οὐδὲ δύναται ποιεῖν αὐτὰ ἀρχὴ ἐν ἑκάστῳ. δ΄ ἐν τῷ φυτῷ δύναται· πανταχῇ γὰρ ἔχει καὶ ῥίζαν καὶ καυλὸν δυνάμει. § 5. Διὸ ἀπὸ ταύτης ἀεὶ προέρχεται τὸ μὲν νέον τὸ δὲ γηράσκον͵ μικρόν τι διαφέροντα τοῦ εἶναι μακρόβια οὕτως ὥσπερ τὰ ἀποφυτευόμενα. Καὶ γὰρ ἐν τῇ ἀποφυτείᾳ τρόπον τινὰ φαίη ἄν τις ταὐτὰ συμβαίνειν· μόριον γάρ τι τὸ ἀποφυτευθέν. § 6. Ἐν μὲν οὖν τῇ ἀποφυτείᾳ χωριζομένων συμβαίνει τοῦτο͵ ἐκεῖ δὲ διὰ τοῦ συνεχοῦς. Αἴτιον δ΄ ὅτι ἐνυπάρχει πάντῃ ἀρχὴ δυνάμει ἐνοῦσα. § 7. Συμβαίνει δὲ ταὐτὸ ἐπί τε τῶν ζῴων καὶ φυτῶν. Ἔν τε γὰρ τοῖς ζῴοις τὰ ἄρρενα μακροβιώτερα ὡς ἐπὶ τὸ πολύτούτων δὲ τὰ ἄνω μείζω τὰ κάτω (νανωδέστερον γὰρ τοῦ θήλεος τὸ ἄρρενἐν δὲ τῷ ἄνω τὸ θερμόν͵ καὶ τὸ ψυχρὸν ἐν τῷ κάτωκαὶ τῶν φυτῶν τὰ κεφαλοβαρῆ (467b) μακροβιώτερα. Τοιαῦτα δὲ τὰ μὴ ἐπέτεια ἀλλὰ δενδρώδη· τὸ γὰρ ἄνω τοῦ φυτοῦ καὶ κεφαλὴ ῥίζα ἐστί͵ τὰ δ΄ ἐπέτεια ἐπὶ τὰ κάτω καὶ τὸν καρπὸν λαμβάνει τὴν αὔξησιν. § 8. Ἀλλὰ περὶ μὲν τούτων καὶ καθ΄ αὑτὰ ἐν τοῖς Περὶ φυτῶν διορισθήσεται· νῦν δὲ περὶ τῶν ἄλλων (ζῴων) εἴρηται τὸ αἴτιον περί τε μεγέθους ζωῆς καὶ βραχυβιότητος. § 9. Λοιπὸν δ΄ ἡμῖν θεωρῆσαι περί τε νεότητος καὶ γήρως καὶ ζωῆς καὶ θανάτου· τούτων γὰρ διορισθέντων τέλος ἂν περὶ τῶν ζῴων ἔχοι μέθοδος. [6] CHAPITRE VI. § 1. C'est dans les plantes que se rencontrent les êtres qui vivent le plus longtemps, bien plus même que dans les animaux. § 2. D'abord les plantes sont moins aqueuses, et par suite elles sont moins congelables; de plus, elles sont grasses et visqueuses; et bien qu'elles soient sèches et terreuses, elles n'ont pas pourtant une humidité qui se dessèche aisément. § 3. Quant à la longévité naturelle des arbres, en voici la cause, et cette cause leur est spéciale, si on les compare à tous les animaux excepté les insectes : c'est que les végétaux rajeunissent toujours ; et voilà pourquoi ils vivent si longtemps. Leurs rejetons sont constamment différents ; les anciens rejetons vieillissent, il est vrai, ainsi que les racines, mais ce n'est pas en même temps; et parfois c'est le tronc seul et les rameaux qui meurent, tandis que d'autres branches repoussent. Une fois que le végétal en est à ce point, d'autres racines naissent de ce qui reste ; et le végétal dure et subsiste toujours. Si donc une partie se meurt, une autre partie se développe ; et voilà comment les plantes vivent si longtemps. § 4. Les végétaux, d'ailleurs, ressemblent aux insectes, ainsi qu'on vient de le dire ; ils vivent après qu'on les a divisés, et d'un seul il peut en sortir deux ou même plusieurs. Les insectes, quand on les coupe, arrivent bien aussi jusqu'à vivre, mais ce n'est pas pour longtemps; car en cet état ils n'ont plus d'organes; et le principe inhérent à chaque partie ne saurait en produire. Au contraire, le principe qui est dans le végétal est fécond, parce que dans toutes ses parties le végétal renferme en puissance des racines et des tiges. § 5. Voilà comment il sort toujours de la plante une partie qui est nouvelle, tandis qu'une autre partie vieillit; et pour ces parties leur longévité est à bien peu près ce qu'elle est pour les boutures. § 6. En effet, on pourrait dire que dans la bouture les choses se passent de la même façon, puisque la bouture est bien en quelque sorte une partie de la plante. Toutefois, dans la bouture, les individus sont séparés; tandis que dans le végétal il y a continuité. La cause en est que dans toutes les parties de la plante se retrouve de principe qui y est en puissance. § 7. Il y a encore un autre point de ressemblance entre les animaux et les plantes; le voici : Dans les animaux, les mâles vivent ordinairement davantage, et leurs parties supérieures sont plus fortes que leurs parties inférieures; car, dans ses formes, le mâle se rapproche du mâle plus que la femelle. En haut est la chaleur, et le refroidissement est en bas. De même dans les plantes, celles qui ont une tète considérable vivent (467b) plus longtemps. Les plantes ainsi organisées ne sont pas celles qui sont annuelles, mais ce sont les arbres; car la partie supérieure de la plante et sa tête, c'est la racine; et les plantes annuelles prennent leur accroissement et donnent leurs fruits à la partie inférieure. § 8. Nous reparlerons du reste de tout cela, et spécialement, dans le Traité des Plantes; mais ici nous n'avons dû indiquer que pour les autres êtres la cause de la longévité et de la brièveté de la vie. § 9. Il nous, reste encore à étudier la jeunesse et la vieillesse, la vie et la mort; et quand ces sujets seront traités, nous aurons fini toutes nos recherches sur les animaux.


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Dernière mise à jour : 12/11/2009