HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, Histoire des animaux, livre IX

Chapitre 31

 Chapitre 31

[9,31] CHAPITRE XXXI. 1 Περὶ δὲ τὰ ἤθη τῶν ζῴων, ὥσπερ εἴρηται καὶ πρότερον, ἔστι θεωρῆσαι διαφορὰς πρὸς ἀνδρίαν μὲν μάλιστα καὶ δειλίαν, ἔπειτα καὶ πρὸς πραότητα καὶ ἀγριότητα καὶ αὐτῶν τῶν ἀγρίων. 2 Καὶ γὰρ λέων ἐν τῇ βρώσει μὲν χαλεπώτατός ἐστι, μὴ πεινῶν δὲ καὶ βεβρωκὼς πραότατος. Ἔστι δὲ τὸ ἦθος οὐχ ὑπόπτης οὐδενὸς οὐδὑφορώμενος οὐδέν, πρός τε τὰ σύντροφα καὶ συνήθη σφόδρα φιλοπαίγμων καὶ στερκτικός. Ἐν δὲ ταῖς θήραις ὁρώμενος μὲν οὐδέποτε φεύγει οὐδὲ πτήσσει, ἀλλἐὰν καὶ διὰ πλῆθος ἀναγκασθῇ τῶν θηρευόντων ὑπαγαγεῖν βάδην ὑποχωρεῖ καὶ κατὰ σκέλος, κατὰ βραχὺ ἐπιστρεφόμενος· 3 ἐὰν μέντοι ἐπιλάβηται δασέος, φεύγει ταχέως, ἕως ἂν καταστῇ εἰς φανερόν· τότε δὲ πάλιν ὑπάγει βάδην. Ἐν δὲ τοῖς ψιλοῖς ἐάν ποτἀναγκασθῇ εἰς φανερὸν διὰ τὸ πλῆθος φεύγειν, τρέχει κατατείνας καὶ οὐ πηδᾷ. Τὸ δὲ δρόμημα συνεχῶς ὥσπερ κυνός ἐστι κατατεταμένον· διώκων μέντοι ἐπιρρίπτει ἑαυτόν, ὅταν πλησίον. 4 Ἀληθῆ δὲ καὶ τὰ λεγόμενα, τό τε φοβεῖσθαι μάλιστα τὸ πῦρ, ὥσπερ καὶ Ὅμηρος ἐποίησεν καιόμεναί τε δεταί, τάς τε τρεῖ ἐσσύμενός περ, καὶ τὸ τὸν βάλλοντα τηρήσαντα ἵεσθαι ἐπὶ τοῦτον· ἐὰν δέ τις βάλλῃ μὲν μή, ἐνοχλῇ δαὐτόν, ἐὰν ἐπαΐξας συλλάβῃ, ἀδικεῖ μὲν οὐδὲν οὐδὲ βλάπτει τοῖς ὄνυξι, σείσας δὲ καὶ φοβήσας ἀφίησι πάλιν. Πρὸς δὲ τὰς πόλεις ἔρχονται μάλιστα καὶ τοὺς ἀνθρώπους ἀδικοῦσιν, ὅταν γένωνται πρεσβῦται, διά τε τὸ γῆρας ἀδύνατοι θηρεύειν ὄντες καὶ διὰ τὸ πεπονηκέναι τοὺς ὀδόντας. 5 Ἔτη δὲ ζῶσι πολλά, καὶ ληφθεὶς λέων χωλὸς πολλοὺς τῶν ὀδόντων εἶχε κατεαγότας, τεκμηρίῳ ἐχρῶντό τινες ὅτι πόλλἔτη ζῶσιν· τοῦτο γὰρ οὐκ ἂν συμπεσεῖν μὴ πολυχρονίῳ ὄντι. 6 Γένη δἐστὶ λεόντων δύο· τούτων δἐστὶ τὸ μὲν στρογγυλώτερον καὶ οὐλοτριχώτερον δειλότερον, τὸ δὲ μακρότερον καὶ εὐθύτριχον ἀνδρειότερον. Φεύγουσι δἐνίοτε κατατείναντες 630a τὴν κέρκον ὥσπερ κύνες. Ἤδη δὦπται λέων καὶ ὑῒ ἐπιτίθεσθαι μέλλων, καὶ ὡς εἶδεν ἀντιφρίξαντα, φεύγων. 7 Ἔστι δὲ πρὸς τὰς πληγὰς εἰς μὲν τὰ κοῖλα ἀσθενής, κατὰ δὲ τὸ ἄλλο σῶμα δέχεται πολλὰς καὶ κεφαλὴν ἔχει ἰσχυράν. Ὅσα δἂν δάκῃ τοῖς ὄνυξιν ἑλκώσῃ, ἐκ τῶν ἑλκῶν ἰχῶρες ῥέουσιν ὠχροὶ σφόδρα καὶ ἐκ τῶν ἐπιδέσμων καὶ σπόγγων ὑποὐδενὸς δυνάμενοι ἐκκλύζεσθαι· δὲ θεραπεία αὐτὴ καὶ τῶν κυνοδήκτων ἑλκῶν. 8 Φιλάνθρωποι δεἰσὶ καὶ οἱ θῶες, καὶ οὔτἀδικοῦσι τοὺς ἀνθρώπους οὔτε φοβοῦνται σφόδρα, πολεμοῦσι δὲ τοῖς κυσὶ καὶ τοῖς λέουσιν· διὸ ἐν τῷ αὐτῷ τόπῳ οὐ γίνονται. Ἄριστοι δοἱ μικροὶ τῶν θώων. Γένη δαὐτῶν οἱ μέν φασιν εἶναι δύο, οἱ δὲ τρία· οὐ δοκεῖ δὲ πλείω εἶναι, ἀλλὥσπερ τῶν ἰχθύων καὶ τῶν ὀρνέων καὶ τῶν τετραπόδων ἔνια, καὶ οἱ θῶες μεταβάλλουσι κατὰ τὰς ὥρας, καὶ τό τε χρῶμα ἕτερον τοῦ χειμῶνος καὶ τοῦ θέρους ἴσχουσι, καὶ τοῦ μὲν θέρους λεῖοι γίνονται τοῦ δὲ χειμῶνος δασεῖς. [9,31] CHAPITRE XXXI. 1 Ainsi qu'on l'a dit plus haut, on peut observer dans le naturel des animaux de grandes différences, surtout en fait de courage ou de lâcheté, de douceur et de férocité, même parmi les animaux sauvages. 2 Ainsi, le lion est terrible quand il mange ; mais quand il n'a plus faim et qu'il s'est repu, il est très-doux. Il n'est jamais inquiet, jamais soupçonneux de quoi que ce soit. Il aime beaucoup à jouer avec les animaux qu'on a élevés avec lui, et auxquels il est habitué ; il les caresse. A la chasse, tant qu'il est en vue, il ne fuit pas et ne craint pas les chasseurs; si leur foule le force à s'éloigner, il se retire pas à pas et une patte après l'autre; et bientôt il se retourne. 3 Si cependant il est surpris dans un fourré, il se hâte de fuir jusqu'à ce qu'il rejoigne un endroit découvert ; et alors, il recommence à se retirer pas à pas. Si, dans les plaines, il est obligé de fuir devant la multitude des assaillants, il court en allongeant sa marche; mais il ne bondit pas. Cette course continue est allongée à peu près comme celle d'un chien. Quand il poursuit une proie, il fond, sur elle, dès qu'il en est proche. 4 Ce qu'on rapporte du lion est vrai, quand on dit qu'il craint le feu, d'où ce vers d'Homère : "Et les torches qu'il craint, même dans sa fureur"; et quand on assure qu'il cherche et distingue le chasseur qui l'a blessé, pour se jetter sur lui. Si on ne le tire pas, mais qu'on le gêne cependant, et qu'il puisse saisir le chasseur, il ne lui fait aucun mal et ne le déchire pas de ses griffes; mais après l'avoir secoué et bien effrayé, il le laisse aller. C'est surtout quand les lions vieillissent qu'ils se rapprochent des villes et qu'ils attaquent les personnes, parce que la vieillesse leur ôte la force de chasser, et qu'alors ils souffrent beaucoup des dents. 5 Les lions vivent de longues années. Un lion boiteux qu'on avait pris avait bon nombre de ses dents toutes cassées ; et l'ou conjecturait à ce signe qu'il avait dû vivre depuis bien longtemps, puisque, s'il n'avait pas été très-vieux, il n'aurait pas eu les dents en cet état. 6 Il y a des lions de deux espèces : l'un est plus ramassé; sa crinière est plus crépue, et il est plus timide ; l'autre est plus long ; sa crinière est droite, et il est plus courageux. Quelquefois, en fuyant, les lions ont 630a la queue basse et tendue, comme les chiens. On cite un lion qui allait se précipiter sur un sanglier, trembler à sa vue et fuir, en le voyant se hérisser pour se défendre. 7 II supporte difficilement les blessures dans les flancs et dans le ventre ; mais sur toutes les autres parties du corps, il peut en supporter beaucoup, et il a la tête particulièrement dure. Les morsures qu'il fait, ou les déchirures de ses griffes, causent des plaies d'où sort une suppuration toute jaune, qu'on ne peut étancher, ni par des bandages, ni par des éponges. Mais le remède est le même que contre les plaies venant de morsures de chien. 8 Les thôs ne sont pas hostiles à l'homme; ils ne l'attaquent pas, et ils n'en ont pas très-peur. Ils sont de force à combattre les chiens et les lions. Aussi, ne vivent-ils pas dans les mêmes lieux. Les petits thôs sont les plus forts. Tantôt on ne reconnaît que deux espèces de thôs ; tantôt on en compte trois; il ne semble pas qu'il y en ait plus d'une espèce ; mais comme il arrive à quelques espèces de poissons, d'oiseaux et de quadrupèdes, les thôs subissent des changements selon les saisons de l'année. Ainsi, ils ont en hiver une autre couleur qu'en été ; et pendant la chaleur, ils deviennent tout lisses, tandis que, pendant l'hiver, ils sont revêtus d'un poil épais.


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Dernière mise à jour : 13/04/2010