HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, Histoire des animaux, livre IX

Chapitre 28

 Chapitre 28

[9,28] CHAPITRE XXVIII. 1 τῶν δὲ σφηκῶν ἐστὶ δύο γένη. Τούτων δοἱ μὲν ἄγριοι σπάνιοι, γίνονται δἐν τοῖς ὄρεσι, καὶ τίκτουσιν οὐ κατὰ γῆς ἀλλἐν ταῖς δρυσί, τὴν μὲν μορφὴν μείζους καὶ προμηκέστεροι καὶ μελαγχρῶτες τῶν ἑτέρων μᾶλλον, ποικίλοι δὲ καὶ ἔγκεντροι πάντες καὶ ἀλκιμώτεροι, καὶ τὸ πλῆγμα ὀδυνηρότερον αὐτῶν ἐκείνων· καὶ γὰρ τὸ κέντρον ἀνάλογον μεῖζον τὸ τούτων. 2 Οὗτοι μὲν οὖν διετίζουσι, καὶ ὁρῶνται καὶ τοῦ χειμῶνος ἐκ δρυῶν κοπτομένων ἐκπετόμενοι, ζῶσι δὲ φωλοῦντες τὸν χειμῶνα· δὲ διατριβὴ ἐν τοῖς ξύλοις. Εἰσὶ δαὐτῶν οἱ μὲν μῆτραι οἱ δἐργάται, ὥσπερ καὶ τῶν ἡμερωτέρων. 3 Τίς δ φύσις τοῦ ἐργάτου καὶ τῆς μήτρας, ἐπὶ τῶν ἡμερωτέρων ἔσται δῆλον. 628a Ἔστι γὰρ καὶ τῶν ἡμέρων σφηκῶν δύο γένη, οἱ μὲν ἡγεμόνες, οὓς καλοῦσι μήτρας, οἱ δἐργάται. Εἰσὶ δὲ μείζους οἱ ἡγεμόνες πολὺ καὶ πραότεροι. Καὶ οἱ μὲν ἐργάται οὐ διετίζουσιν, ἀλλὰ πάντες ἀποθνήσκουσιν, ὅταν χειμὼν ἐπιπέσῃ (φανερὸν δἐστὶ τοῦτο· τοῦ γὰρ χειμῶνος ἀρχομένου μὲν μωροὶ γίνονται οἱ ἐργάται αὐτῶν, περὶ δὲ τροπὰς οὐ φαίνονται ὅλως), οἱ δἡγεμόνες οἱ καλούμενοι μῆτραι ὁρῶνται διὅλου τοῦ χειμῶνος καὶ κατὰ γῆς φωλεύουσιν· ἀροῦντες γὰρ καὶ σκάπτοντες ἐν τῷ χειμῶνι μήτρας μὲν πολλοὶ ἑωράκασιν, ἐργάτας δοὐδείς. 4 δὲ γένεσις τῶν σφηκῶν ἐστὶ τοιάδε· οἱ ἡγεμόνες ὅταν λάβωσι τόπον εὐσκεπῆ ἐπιόντος τοῦ θέρους, πλάττονται τὰ κηρία καὶ συνίστανται οὓς καλοῦσι σφηκωνεῖς, ἱστοὺς μικρούς, οἷον τετραθύρους ἐγγὺς τούτων, ἐν οἷς σφῆκες γίνονται καὶ οὐ μῆτραι. 5 Τούτων δαὐξηθέντων πάλιν μετὰ τούτους ἄλλους μείζους συνίστανται, καὶ πάλιν τούτων αὐξηθέντων ἑτέρους, ὥστε τοῦ μετοπώρου τελευτῶντος πλεῖστα καὶ μέγιστα γίνεσθαι σφηκία, ἐν οἷς ἡγεμών, καλουμένη μήτρα, οὐκέτι σφῆκας γεννᾷ ἀλλὰ μήτρας. Γίνονται δοὗτοι ἄνω ἐπὶ τοῦ σφηκίου ἐπιπολῆς μείζους σκώληκες ἐν θυρίσι συνεχέσι τέτταρσιν μικρῷ πλείοσιν, παραπλησίως δὥσπερ ἐν τοῖς κηρίοις τὰ τῶν ἡγεμόνων. 6 Ἐπειδὰν δὲ γένωνται οἱ ἐργάται σφῆκες ἐν τοῖς κηρίοις, οὐκέτι οἱ ἡγεμόνες ἐργάζονται, ἀλλοἱ ἐργάται αὐτοῖς τὴν τροφὴν εἰσφέρουσιν· φανερὸν δἐστὶ τοῦτο τῷ μηκέτι τοὺς ἡγεμόνας ἐκπέτεσθαι τῶν ἐργατῶν, ἀλλἔνδον μένοντας ἡσυχάζειν. Πότερον δοἱ περυσινοὶ ἡγεμόνες, ὅταν νέους ποιήσωσιν ἡγεμόνας, ἀποθνήσκουσιν ὑπὸ τῶν νέων σφηκῶν, καὶ τοῦθὁμοίως συμβαίνει, καὶ πλείω χρόνον δύνανται ζῆν, οὐδὲν ὦπταί πω· οὐδὲ γῆρας οὔτε μήτρας οὔτε τῶν ἀγρίων σφηκῶν οὐδείς πω ὦπται ἑωρακώς, οὐδἄλλο τοιοῦτον οὐδὲν πάθος. 7 Ἔστι δ μήτρα πλατὺ καὶ βαρύ, καὶ παχύτερον καὶ μεῖζον τοῦ σφηκός, καὶ πρὸς τὴν πτῆσιν διὰ τὸ βάρος οὐκ ἄγαν ἰσχυρόν, οὐδὲ δύνανται ἐπὶ τὸ πολὺ πέτεσθαι· διὸ καὶ κάθηνται ἐν τοῖς σφηκίοις ἀεί, συμπλάττουσαι καὶ διοικοῦσαι τὰ ἔνδον. Ἐν δὲ τοῖς πλείστοις σφηκίοις ἔνεισιν αἱ μῆτραι καλούμεναι. 8 Ἀμφισβητεῖται δὲ 629 πότερον ἔγκεντροί εἰσιν ἄκεντροι· ἐοίκασι δ᾽, ὥσπερ οἱ τῶν μελιττῶν ἡγεμόνες, ἔχειν μέν, οὐκ ἐξιέναι δοὐδὲ βάλλειν. Τῶν δὲ σφηκῶν οἱ μὲν ἄκεντροί εἰσιν ὥσπερ κηφῆνες, οἱ δἔχουσι κέντρον. Εἰσὶ δοἱ ἄκεντροι ἐλάττους καὶ ἀμενηνότεροι, καὶ οὐκ ἀμύνονται, οἱ δἔχοντες τὰ κέντρα μείζους καὶ ἄλκιμοι· καὶ καλοῦσι τούτους ἔνιοι μὲν ἄρρενας, τοὺς δἀκέντρους θηλείας. Πρὸς δὲ τὸν χειμῶνα ἀποβάλλειν δοκοῦσι πολλοὶ τῶν ἐχόντων τὰ κέντρα· αὐτόπτῃ δοὔπω ἐντετυχήκαμεν. 9 Γίνονται δοἱ σφῆκες μᾶλλον ἐν τοῖς αὐχμοῖς καὶ ἐν ταῖς χώραις ταῖς τραχείαις, γίνονται δὑπὸ γῆν, καὶ τὰ κηρία πλάττουσιν ἐκ φορυτοῦ καὶ γῆς, ἀπὸ μιᾶς ἀρχῆς ἕκαστον ὥσπερ ἀπὸ ῥίζης. Τροφῇ δὲ χρῶνται μὲν καὶ ἀπἀνθῶν τινῶν καὶ καρπῶν, τὴν δὲ πλείστην ἀπὸ ζῳοφαγίας. 10 Ὠμμένοι δεἰσὶν ὀχευόμενοι ἤδη καὶ τῶν ἄλλων τινές· εἰ δἄκεντροι ἄμφω κέντρα ἔχοντες, μὲν δοὔ, οὔπω ὦπται. Καὶ τῶν ἀγρίων ὀχευόμενοι ὠμμένοι, καὶ ἕτερος ἔχων κέντρον· περὶ θατέρου δοὐκ ὤφθη. 11 δὲ γόνος οὐ δοκεῖ ἐκ τοῦ τόκου γίνεσθαι, ἀλλεὐθὺς μείζων εἶναι ὡς σφηκὸς τόκος. Ἐὰν δὲ λάβῃ τις τῶν ποδῶν σφῆκα καὶ τοῖς πτεροῖς ἐᾷ βομβεῖν, προσπέτονται οἱ ἄκεντροι, οἱ δὲ τὰ κέντρα ἔχοντες οὐ προσπέτονται· τινὲς τεκμηρίῳ χρῶνται ὡς τῶν μὲν ἀρρένων ὄντων τῶν δὲ θηλειῶν. 12 Ἁλίσκονται δἐν τοῖς σπηλαίοις τοῦ χειμῶνος καὶ ἔχοντες ἔνιοι κέντρα καὶ οὐκ ἔχοντες. Ἐργάζονται δοἱ μὲν μικρὰ καὶ ὀλίγα σφηκία, (οἱ δὲ πολλὰ καὶ μεγάλα.) Αἱ δὲ μῆτραι καλούμεναι ἁλίσκονται τραπείσης τῆς ὥρας, αἱ πολλαὶ περὶ τὰς πτελέας· συλλέγουσι γὰρ τὰ γλίσχρα καὶ κομμιώδη. Γεγένηται δέ που μητρῶν πλῆθος γενομένων τῷ ἔμπροσθεν ἔτει πολλῶν σφηκῶν καὶ ἐπομβρίας. Θηρεύονται δὲ περὶ τοὺς κρημνοὺς καὶ τὰ ῥήγματα τῆς γῆς τὰ εἰς ὀρθόν, καὶ πάντες φαίνονται ἔχοντες κέντρα. 13 Τὰ μὲν οὖν περὶ τοὺς σφῆκας τοῦτον ἔχει τὸν τρόπον. [9,28] CHAPITRE XXVIII. 1 Les guêpes sont de deux espèces. Les unes, qui sont sauvages, sont très-rares. Elles restent dans les montagnes, et elles ne font pas leur nid sous terre, mais sur des arbres et des chênes. Elles sont plus grosses et plus allongées que les autres; leur couleur aussi est plus noire; elles sont mouchetées ; leur dard à toutes est intérieur, et elles sont plus courageuses et plus fières. La piqûre qu'elles font est aussi plus douloureuse, parce que leur aiguillon est proportionnellement plus gros que celui des autres. 2 Les guêpes de cette espèce vivent deux ans ; en hiver, on les voit s'envoler des chênes qu'on abat ; et durant tout le froid, elles y restent cachées dans leurs retraites. Elles y vivent dans le bois. Parmi elles, on distingue les mères, et les ouvrières, comme parmi celles qui sont plus douces que celles-là. 3 C'est en observant les guêpes moins sauvages qu'on peut voir quelle est la nature des ouvrières et des mères. 628a Dans les guêpes non sauvages, il y a deux espèces-: les unes, qu'on appelle les mères, sont les chefs ; les autres sont les ouvrières. Les chefs sont beaucoup plus gros et plus doux. Les ouvrières ne vivent pas deux ans; et toutes meurent pendant l'hiver. On peut le voir chaque année : les ouvrières, quand l'hiver commence, deviennent inertes, et elles disparaissent toutes vers le solstice. Au contraire, les chefs qu'on appelle les mères se montrent durant tout l'hiver, et font leurs retraites sous terre- Aussi, les laboureurs et les gens qui ont à fouiller la terre durant le froid ont trouvé bien des fois des mères ; et jamais ils n'ont vu d'ouvrières. 4 Voici ce que l'on sait de la reproduction des guêpes. Lorsque l'été arrive, les chefs, après avoir choisi un lieu bien disposé pour la surveillance, y font les gâteaux de cire, et y construisent ce qu'on appelle les guêpiers. Ces gâteaux sont petits ; ils ont comme quatre portes, ou quelque chose d'approchant. C'est là que naissent les ouvrières, mais non les mères. 5 Quand les guêpes ont grandi, les chefs font d'autres guêpiers plus grands après ceux-là ; mais les guêpes grandissant toujours, ils en font encore de nouveaux, de telle sorte qu'à la fin de l'automne les guêpiers sont très-nombreux et très-grands; c'est dans ceux-là que le chef, nommé la mère, produit non plus des guêpes, mais des mères. Ces mères paraissent d'abord en haut du guêpier, et à la surface, comme des vers plus gros que les autres, dans quatre rangées de cellules consécutives ou un peu davantage, à peu près de la grosseur de ceux des chefs dans les gâteaux de cire des abeilles. Une fois que les guêpes sont nées dans les gâteaux, les chefs ne font plus rien; mais les ouvrières viennent leur apporter de la nourriture. 6 C'est évident, puisque alors les chefs des ouvrières ne sortent plus dehors, et qu'ils demeurent à se reposer en dedans. On ne sait pas bien si les chefs de l'année précédente sont mis à mort par les jeunes guêpes, après qu'ils ont produit de nouveaux chefs, si c'est là ce qui arrive dans tous les cas également, ou si on les laisse vivre plus longtemps. On n'a pu faire encore aucune observation sur leur vieillesse, ou sur rien de ce qui s'y rapporte, pour la mère-guêpe et les guêpes sauvages. 7 La mère est large et pesante, plus épaisse et plus grosse que la simple guêpe ; et à cause de sa pesanteur, elle ne vole pas bien loin. C'est là ce qui fait qu'elles demeurent toujours dans les guêpiers, dont elles arrangent et confectionnent tout l'intérieur. Il y a ce qu'on appelle des mères dans presque tous les guêpiers. 8 Mais on n'est pas d'accord 629 pour savoir si les chefs ont ou n'ont pas d'aiguillon. Il semble que, comme les chefs des abeilles, ceux des guêpes ont des dards ; mais ils ne peuvent les faire sortir, ni les lancer. Quant aux guêpes ordinaires, les unes sont sans aiguillon, ainsi que les bourdons ; les autres en sont pourvues. Les guêpes qui n'en ont pas sont plus petites, plus faibles, et ne se battent pas. Celles qui ont un dard sont plus grosses; et elles sont très-courageuses. Parfois, on les appelle des mâles, tandis qu'on appelle femelles les guêpes qui n'ont pas de dard. A l'approche de l'hiver, les guêpes qui ont un aiguillon le perdent, à ce qu'on croit; mais nous n'avons jamais trouvé quelqu'un qui l'ait vu de ses yeux. 9 Les guêpes naissent le plus souvent par les temps de sécheresse et dans les lieux les plus âpres; c'est sous terre qu'elles naissent. Elles composent leurs gâteaux de ce qu'elles butinent et de la terre qu'elles y joignent, chacun de ces gâteaux partant d'une origine unique et comme d'une seule racine. Elles se nourrissent de certaines fleurs, et de certains fruits; mais leur nourriture principale est la chair d'animaux. 10 On a observé des guêpes non-sauvages dans leur accouplement, ainsi que quelques-unes des autres; mais on n'a pas pu savoir si toutes les deux étaient pourvues ou dépourvues de dard, ou bien si l'une en avait un, tandis que l'autre n'en avait pas. Sur des guêpes sauvages accouplées, on a constaté que l'une des deux avait un aiguillon ; et pour l'autre, on ne l'a pas vu. 11 II ne semble pas que la guêpe vienne d'une ponte; car immédiatement après sa naissance, elle est trop grosse pour qu'une autre guêpe ait pu la produire. Quand on prend une guêpe par les pattes, et qu'on lui laisse les ailes libres pour bourdonner, celles qui n'ont pas d'aiguillon s'approchent en volant; mais celles qui en ont un ne s'approchent pas; et l'on prétend trouver là une preuve que les unes sont mâles; et les autres, femelles. 12 On prend des guêpes en hiver dans les trous de la terre ; et les unes ont des dards, tandis que les autres n'en ont pas. Les unes font de petits guêpiers et en petit nombre ; d'autres en font beaucoup et de très-grands. On prend beaucoup de celles qu'on appelle des mères, quand la saison change, sur des ormeaux, où elles butinent des matières gluantes et gommeuses. Il se produit une grande quantité de mères, quand l'année précédente a vu beaucoup de guêpes, et qu'elle a été très-pluvieuse. On les prend alors dans les lieux escarpés, et dans les fentes qui se forment sur la terre en ligne droite ; et toutes ont un aiguillon. 13 Voilà ce qu'on sait sur les guêpes.


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Dernière mise à jour : 13/04/2010