HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, Histoire des animaux, livre VIII

Chapitre 3

  Chapitre 3

[8,3] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Γ'. § 1. Διῃρημένων δὲ τῶν ζῴων εἰς τὸ ἔνυδρον καὶ πεζὸν τριχῶς, τῷ τε δέχεσθαι τὸν ἀέρα τὸ ὕδωρ, καὶ τῇ κράσει τῶν σωμάτων, τὸ δὲ τρίτον ταῖς τροφαῖς, ἀκολουθοῦσιν οἱ βίοι κατὰ ταύτας τὰς διαιρέσεις· τὰ μὲν γὰρ κατὰ τὴν κρᾶσιν καὶ τὴν τροφὴν ἀκολουθοῦσι, καὶ κατὰ τὸ δέχεσθαι τὸ ὕδωρ τὸν ἀέρα, τὰ δὲ τῇ κράσει καὶ τοῖς βίοις μόνον. § 2. Τῶν μὲν οὖν ὀστρακοδέρμων ζῴων ἔνια μὲν ἀκινητίζοντα τρέφεται τῷ ποτίμῳ (διηθεῖται γὰρ διὰ τῶν πυκνῶν διὰ τὸ λεπτότερον εἶναι τῆς θαλάττης συμπεττομένης), ὥσπερ καὶ τὴν ἐξ ὑπαρχῆς λαμβάνει γένεσιν. Ὅτι δ´ ἐν τῇ θαλάττῃ πότιμον ἔνεστι καὶ τοῦτο διηθεῖσθαι δύναται, φανερόν ἐστιν. Ἤδη γὰρ εἰληφέναι τούτου συμβέβηκε πεῖραν· ἐὰν γάρ τις κήρινον πλάσας λεπτὸν ἀγγεῖον καὶ περιδήσας καθῇ εἰς τὴν θάλατταν κενόν, ἐν νυκτὶ καὶ ἡμέρᾳ λαμβάνει ὕδατος πλῆθος, καὶ τοῦτο φαίνεται πότιμον. § 3. Αἱ δ´ ἀκαλῆφαι τρέφονται τι ἂν προσ πέσῃ ἰχθύδιον. Ἔχει δὲ τὸ στόμα ἐν μέσῳ· δῆλον δὲ τοῦτο μάλιστ´ ἐστὶν ἐπὶ τῶν μεγάλων. Ἔχει δὲ καὶ ὥσπερ τὰ ὄστρεια, ὑποχωρεῖ ἔξω τροφή, πόρον. Ἔστι δ´ οὗτος ἄνω· ἔοικε γὰρ ἀκαλήφη ὥσπερ τὸ ἔσω εἶναι τῶν ὀστρέων τὸ σαρκῶδες, τῇ δὲ πέτρᾳ χρῆσθαι ὡς ὀστρέῳ. Καὶ αἱ λεπάδες δ´ ἀπολυόμεναι μεταχωροῦσι καὶ τρέφονται. § 4. Ὅσα δὲ κινητικά, τὰ (591a) μὲν ζῳοφαγοῦντα τρέφεται τοῖς μικροῖς ἰχθυδίοις, οἷον πορφύρα (σαρκοφάγον γάρ ἐστι, διὸ καὶ δελεάζεται τοῖς τοιούτοις), τὰ δὲ καὶ τοῖς ἐν τῇ θαλάττῃ φυομένοις. § 5. Αἱ δὲ χελῶναι αἱ θαλάττιαι τά τε κογχύλια νέμονται (ἔχουσι γὰρ τὸ στόμα ἰσχυρότατον πάντων· ὅτου γὰρ ἂν ἐπιλάβηται, λίθου ἄλλου ὁτουοῦν, ἀπεσθίει καὶ κατάγνυσιν), καὶ ἐξιοῦσα τὴν πόαν νέμεται. Πονοῦσι δὲ καὶ ἀπόλλυνται πολλάκις, ὅταν ἐπιπολάζουσαι ξηρανθῶσιν ὑπὸ τοῦ ἡλίου· καταφέρεσθαι γὰρ πάλιν οὐ δύνανται ῥᾳδίως. § 6. Τὸν αὐτὸν δὲ τρόπον καὶ τὰ μαλακόστρακα· καὶ γὰρ ταῦτα παμφάγα· καὶ γὰρ λίθους καὶ ἰλὺν καὶ φυκία νέμονται καὶ κόπρον, οἷον οἱ πετραῖοι τῶν καρκίνων, καὶ σαρκοφαγοῦσιν. § 7. Οἱ δὲ κάραβοι κρατοῦσι μὲν καὶ τῶν μεγάλων ἰχθύων, καί τις συμβαίνει περιπέτεια τούτων ἐνίοις· τοὺς μὲν γὰρ καράβους οἱ πολύποδες κρατοῦσιν, ὥστε κἂν ὄντας πλησίον ἐν ταὐτῷ δικτύῳ αἴσθωνται, ἀποθνήσκουσιν οἱ κάραβοι διὰ τὸν φόβον. Οἱ δὲ κάραβοι τοὺς γόγγρους· διὰ γὰρ τὴν τραχύτητα οὐκ ἐξολισθαίνουσιν αὐτῶν. Οἱ δὲ γόγγροι τοὺς πολύποδας κατεσθίουσιν· οὐδὲν γὰρ αὐτοῖς διὰ τὴν λειότητα δύνανται χρῆσθαι. Τὰ δὲ μαλάκια πάντα σαρκοφάγα ἐστίν. § 8. Νέμονται δ´ οἱ κάραβοι τὰ ἰχθύδια θηρεύοντες παρὰ τὰς θαλάμας· καὶ γὰρ ἐν τοῖς πελάγεσιν ἐν τοῖς τοιούτοις γίνονται τόποις οἳ ἂν ὦσι τραχεῖς καὶ λιθώδεις· ἐν τούτοις γὰρ ποιοῦνται καὶ τὰς θαλάμας· τι δ´ ἂν λάβῃ, προσάγεται πρὸς τὸ στόμα τῇ δικρόᾳ χηλῇ καθάπερ οἱ καρκίνοι. § 9. Βαδίζει δὲ κατὰ φύσιν μὲν εἰς τοὔμπροσθεν, ὅταν ἄφοβος , καταβαλὼν τὰ κέρατα πλάγια· ὅταν δὲ φοβηθῇ, φεύγει ἀνάπαλιν καὶ μακρὰν ἐξακοντίζει. Μάχονται δὲ πρὸς ἀλλήλους ὥσπερ οἱ κριοὶ τοῖς κέρασιν, ἐξαίροντες καὶ τύπτοντες· ὁρῶνται δὲ μετ´ ἀλλήλων καὶ ἀθρόοι πολλάκις ὥσπερ ἀγέλη. § 10. Τὰ μὲν οὖν μαλακόστρακα τοῦτον ζῇ τὸν τρόπον, τῶν δὲ μαλακίων αἱ τευθίδες καὶ αἱ σηπίαι κρατοῦσι καὶ τῶν μεγάλων (591b) ἰχθύων. Οἱ δὲ πολύποδες μάλιστα κογχύλια συλλέγοντες, ἐξαιροῦντες τὰ σαρκία τρέφονται τούτοις· διὸ καὶ τοῖς ὀστράκοις οἱ θηρεύοντες γνωρίζουσι τὰς θαλάμας αὐτῶν. δὲ λέγουσί τινες, ὡς αὐτὸς αὑτὸν ἐσθίει, ψευδές ἐστιν· ἀλλ´ ἀπεδηδεσμένας ἔχουσιν ἔνιοι τὰς πλεκτάνας ὑπὸ τῶν γόγγρων. [8,3] CHAPITRE III. § 1. Les animaux se divisent en aquatiques et terrestres, à trois points de vue différents: l'un, parce qu'ils aspirent l'air ou l'eau ; l'autre, parce que leurs corps sont constitués d'un certain mélange; et le troisième, parce qu'ils se nourrissent de certaine manière. La vie de chacun d'eux est la suite de ces mêmes divisions. Ainsi, c'est à leur constitution et à leur mode de se nourrir que se rapportent certains faits, selon que ces animaux aspirent l'air ou l'eau; pour tels autres faits, ce n'est qu'à leur constitution et à leur manière de vivre toutes seules qu'ils se rapportent. § 2. Ainsi ceux des testacés qui ne se meuvent point se nourrissent de la partie potable de l'eau de mer. Cette partie potable est filtrée dans les parties solides de leur corps, parce que la coction la rend plus légère que l'eau de mer, et que l'eau potable retrouve sa première composition. Qu'il y ait dans l'eau de mer une portion qui soit potable, et qu'elle puisse en être isolée, c'est ce dont on ne saurait douter ; et l'on a pu s'en convaincre déjà par l'expérience suivante. Si l'on fait un petit vase de cire bien légère, et que l'ayant bien fermé pour qu'il reste vide, on le fasse descendre au fond de la mer, il suffit d'une nuit et d'un jour pour qu'il se remplisse d'une certaine quantité d'eau: et cette eau est potable. § 3. Les acalèphes (ou orties de mer) se nourrissent des petits poissons qui leur tombent dans la bouche, laquelle est placée au milieu de leur corps, ainsi qu'on peut le voir sur les plus grandes. Les acalèphes (ou orties de mer) ont, comme les huîtres, un canal par où la nourriture est éliminée au dehors. Ce canal est placé en haut; car l'acalèphe est en quelque sorte la partie charnue de l'intérieur des huîtres, et c'est le rocher qui lui sert de coquille. Les lépades, au contraire, se détachent du rocher où elles vivent, et vont chercher leur pâture. § 4. Ceux des testacés qui se meuvent sont (591a) tantôt carnivores, et ils se nourrissent de petits poissons comme la pourpre, qui mange de la chair et qu'on prend avec des amorces de ce genre; tantôt ils se nourrissent des plantes que la mer produit. § 5. Les tortues de mer se repaissent de coquillages. Aucun animal n'a des mâchoires aussi fortes, puisque quel que soit l'objet qu'elles saisissent, serait-ce une pierre ou toute autre matière aussi dure, elles le brisent et le dévorent. Elles sortent aussi de l'eau pour manger de l'herbe; mais elles souffrent beaucoup; et souvent même elles périssent, lorsque, étant à terre, elles sont toutes desséchées par les rayons du soleil, et qu'elles ne peuvent plus se replonger aisément dans l'eau. § 6. Les crustacés se nourrissent de la même façon ; ils mangent aussi de tout; pierres, bois, algues, excréments même, ils mangent tout ce qui se présente, comme font les crabes de rochers; et ils mangent aussi de la chair. § 7. Les langoustes ont raison même de très gros poissons ; et il arrive entre ces animaux de singulières péripéties. Ainsi, les polypes sont plus forts que les langoustes, tandis qu'ils ne craignent pas les huîtres; et les langoustes craignent si bien les polypes que, si dans le même filet elles les sentent près d'elles, la peur les tue. Mais les langoustes sont, à leur tour, plus fortes que les congres; car à cause de l'aspérité générale des langoustes, les congres ne peuvent les enlacer. Les congres dévorent les polypes, qui ne peuvent jamais les saisir, parce que leur peau est trop lisse. D'ailleurs, tous les mollusques sont carnivores. § 8. Les langoustes se nourrissent des petits poissons auxquels elles donnent la chasse, autour de leurs nids. C'est dans les hautes mers qu'elles s'établissent aux lieux les plus inégaux, et les plus pierreux, qu'elles puissent trouver. C'est là qu'elles se plaisent à nicher. Quand elles ont saisi quelque proie, elles la portent à leur bouche avec leur double pince, comme le font les crabes. § 9. Les langoustes marchent naturellement en avant, lorsque aucune crainte ne les trouble, et elles jettent leurs cornes de côté; mais dès qu'elles ont quelque peur, elles vont à reculons; et elles se défendent de loin. Elles se battent aussi les unes contre les autres à la manière des béliers, levant leurs cornes et se frappant. Parfois aussi, on les voit se rassembler entre elles et former un vrai troupeau. Voilà comment vivent les crustacés. § 10. Parmi les mollusques, les petits calmars et les seiches s'emparent même de gros (591b) poissons. Les polypes ramassent surtout des coquillages, dont ils tirent la chair pour s'en nourrir; aussi, ceux qui en font la pèche reconnaissent le lieu de leur retraite aux coquilles qui l'entourent. D'ailleurs il n'est pas vrai que les polypes mangent leur propre corps, ainsi qu'on le prétend: mais ce qui est vrai, c'est qu'il y en a qui ont les pattes dévorées par les congres.


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Dernière mise à jour : 7/04/2010