[8,18] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Η'.
§ 1. Φωλοῦσι δὲ πολλοὶ καὶ τῶν ὀρνίθων, καὶ οὐχ ὥς τινες οἴονται, εἰς ἀλεεινοὺς τόπους
ἀπέρχονται πάντες· ἀλλ´ οἱ μὲν πλησίον ὄντες τοιούτων τόπων, ἐν οἷς ἀεὶ διαμένουσι, καὶ
ἰκτῖνοι καὶ χελιδόνες, ἀποχωροῦσιν ἐνταῦθα, οἱ δὲ πορρωτέρω ὄντες τῶν τοιούτων οὐκ
ἐκτοπίζουσιν ἀλλὰ κρύπτουσιν ἑαυτούς. Ἤδη γὰρ ὠμμέναι πολλαὶ χελιδόνες εἰσὶν ἐν ἀγγείοις
ἐψιλωμέναι πάμπαν, καὶ ἰκτῖνοι ἐκ τοιούτων ἐκπετόμενοι χωρίων, ὅταν φαίνωνται τὸ πρῶτον.
§ 2. Φωλοῦσι δ´ οὐδὲν διακεκριμένως καὶ τῶν γαμψωνύχων καὶ τῶν εὐθυωνύχων· φωλεῖ γὰρ
καὶ πελαργὸς καὶ κόττυφος καὶ τρυγὼν καὶ κόρυδος, καὶ ἥ γε τρυγὼν ὁμολογουμένως μάλιστα
πάντων· οὐδεὶς γὰρ ὡς εἰπεῖν λέγεται τρυγόνα ἰδεῖν οὐδαμοῦ χειμῶνος. Ἄρχεται δὲ τῆς
φωλείας σφόδρα πίειρα οὖσα, καὶ πτερορρυεῖ μὲν ἐν τῇ φωλείᾳ, παχεῖα μέντοι διατελεῖ οὖσα. §
3. Τῶν δὲ φασσῶν ἔνιαι μὲν φωλοῦσιν, ἔνιαι δ´ οὐ φωλοῦσιν, ἀπέρχονται δ´ ἅμα ταῖς
χελιδόσιν. Φωλεῖ δὲ καὶ ἡ κίχλη καὶ ὁ ψάρος, καὶ τῶν γαμψωνύχων ἰκτῖνος ὀλίγας ἡμέρας καὶ ἡ
γλαύξ.
| [8,18] CHAPITRE XVIII.
§ 1. Il y a beaucoup d'oiseaux qui se retirent; et ce n'est pas
toujours pour émigrer dans les climats chauds, comme on le suppose ordinairement. Mais
les uns, vivant dans des lieux voisins de ces climats, comme les milans et les hirondelles,
émigrent dans les contrées plus chaudes; les autres, qui en sont plus loin, ne migrent
pas; et ils se cachent. On a trouvé bien souvent des hirondelles tout amaigries dans des
trous, et vu des milans sortir de ces mêmes trous, quand ils se montrent pour la première
fois de l'année.
§ 2. Les oiseaux à ongles recourbés ou à ongles droits se retirent indistinctement;
ainsi la cigogne et le merle, la tourterelle et l'alouette se retirent. On s'accorde à
reconnaître que le fait est certain surtout pour la tourterelle; car personne, pour ainsi dire,
ne peut se vanter d'avoir jamais vu une tourterelle en hiver. Quand la tourterelle
commence sa retraite, elle est fort grasse; et bien que, durant la retraite, elle perde ses
plumes, elle n'en conserve pas moins toute sa graisse.
§ 3. Parmi les ramiers, quelques-uns se retirent; quelques autres ne se retirent pas;
mais ils émigrent en même temps que les hirondelles. La grive et l'étourneau se cachent;
et parmi les oiseaux à serres recourbées, le milan et la chouette se cachent durant un
petit nombre de jours seulement.
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