[8,14] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΔ'.
§ 1. Αἱ δὲ πράξεις αὐτῶν ἅπασαι περί τε τὰς ὀχείας καὶ τὰς τεκνώσεις εἰσί, καὶ περὶ τὰς
εὐπορίας τῆς τροφῆς, καὶ πρὸς τὰ ψύχη καὶ τὰς ἀλέας πεπορισμέναι, καὶ πρὸς τὰς μεταβολὰς
τὰς τῶν ὡρῶν. Πάντα γὰρ τῆς κατὰ τὸ θερμὸν καὶ ψυχρὸν μεταβολῆς αἴσθησιν ἔχει
σύμφυτον, καὶ καθάπερ τῶν ἀνθρώπων οἱ μὲν εἰς τὰς οἰκίας τοῦ χειμῶνος μεταβάλλουσιν, οἱ
δὲ πολλῆς χώρας κρατοῦντες θερίζουσι μὲν ἐν τοῖς ψυχροῖς χειμάζουσι δ´ ἐν τοῖς ἀλεεινοῖς,
οὕτω καὶ τῶν ζῴων τὰ δυνάμενα μεταβάλλειν τοὺς τόπους. § 2. Καὶ τὰ μὲν ἐν αὐτοῖς τοῖς
συνήθεσι τόποις εὑρίσκεται τὰς βοηθείας, τὰ δ´ ἐκτοπίζει, μετὰ μὲν τὴν φθινοπωρινὴν
ἰσημερίαν ἐκ τοῦ Πόντου καὶ τῶν ψυχρῶν τόπων φεύγοντα τὸν (597b) ἐπιόντα χειμῶνα, μετὰ
δὲ τὴν ἐαρινὴν ἐκ τῶν θερμῶν εἰς τοὺς τόπους τοὺς ψυχροὺς φοβούμενα τὰ καύματα, § 3. τὰ
μὲν ἐκ τῶν ἐγγὺς τόπων ποιούμενα τὰς μεταβολάς, τὰ δὲ καὶ ἐκ τῶν ἐσχάτων ὡς εἰπεῖν, οἷον
αἱ γέρανοι ποιοῦσιν. Μεταβάλλουσι γὰρ ἐκ τῶν Σκυθικῶν πεδίων εἰς τὰ ἕλη τὰ ἄνω τῆς
Αἰγύπτου, ὅθεν ὁ Νεῖλος ῥεῖ· οὗ καὶ λέγονται τοῖς Πυγμαίοις ἐπιχειρεῖν· οὐ γάρ ἐστι τοῦτο
μῦθος, ἀλλ´ ἔστι κατὰ τὴν ἀλήθειαν γένος μικρὸν μέν, ὥσπερ λέγεται, καὶ αὐτοὶ καὶ οἱ ἵπποι,
τρωγλοδύται δ´ εἰσὶ τὸν βίον. § 4. Καὶ οἱ πελεκᾶνες δ´ ἐκτοπίζουσι, καὶ πέτονται ἀπὸ τοῦ
Στρυμόνος ἐπὶ τὸν Ἴστρον, κἀκεῖ τεκνοποιοῦνται· ἀθρόοι δ´ ἀπέρχονται, ἀναμένοντες οἱ
πρότεροι τοὺς ὕστερον, διὰ τὸ ὅταν ὑπερπτῶνται τὸ ὄρος ἀδήλους γίνεσθαι τοὺς προτέρους
τοῖς ὑστέροις. § 5. Καὶ οἱ ἰχθύες δὲ τὸν αὐτὸν τρόπον οἱ μὲν ἐκ τοῦ Πόντου καὶ εἰς τὸν
Πόντον μεταβάλλουσιν, οἱ δ´ ἐν μὲν τῷ χειμῶνι ἐκ τοῦ πελάγους πρὸς τὴν γῆν, τὴν ἀλέαν
διώκοντες, ἐν δὲ τῷ θέρει ἐκ τῶν προσγείων εἰς τὸ πέλαγος, φεύγοντες τὴν ἀλέαν. Καὶ τὰ
ἀσθενῆ δὲ τῶν ὀρνέων ἐν μὲν τῷ χειμῶνι καὶ τοῖς πάγοις εἰς τὰ πεδία καταβαίνουσι διὰ τὴν
ἀλέαν, ἐν δὲ τῷ θέρει ἀποχωροῦσιν εἰς τὰ ὄρη ἄνω διὰ τὰ καύματα. § 6. Ποιεῖται δ´ ἀεὶ τὰ
ἀσθενέστερα πρῶτα τὴν μετάστασιν καθ´ ἑκατέραν τὴν ὑπερβολήν, οἷον οἱ μὲν σκόμβροι τῶν
θύννων, οἱ δ´ ὄρτυγες τῶν γεράνων· τὰ μὲν γὰρ μεταβάλλει τοῦ Βοηδρομιῶνος, τὰ δὲ τοῦ
Μαιμακτηριῶνος. Ἔστι δὲ πιότερα πάντα ὅταν ἐκ τῶν ψυχρῶν τόπων μεταβάλλῃ ἢ ὅταν ἐκ
τῶν θερμῶν, οἷον καὶ οἱ ὄρτυγες τοῦ φθινοπώρου μᾶλλον ἢ τοῦ ἔαρος. Συμβαίνει δ´ ἐκ τῶν
ψυχρῶν τόπων ἅμα μεταβάλλειν καὶ ἐκ τῆς ὥρας τῆς θερμῆς. Ἔχουσι δὲ καὶ πρὸς τὰς ὀχείας
ὁρμητικώτερον κατὰ τὴν ἐαρινὴν ὥραν καὶ ὅταν μεταβάλλωσιν ἐκ τῶν θερμῶν. § 7. Τῶν μὲν
οὖν ὀρνέων αἱ γέρανοι, καθάπερ εἴρηται πρότερον, ἐκτοπίζουσιν εἰς τὰ ἔσχατα ἐκ τῶν
ἐσχάτων. Πέτονται δὲ πρὸς τὸ πνεῦμα. Τὸ δὲ περὶ (598a)τοῦ λίθου ψεῦδός ἐστι· λέγεται γὰρ
ὡς ἔχουσιν ἕρμα λίθον, ὃς γίνεται χρήσιμος πρὸς τὰς τοῦ χρυσοῦ βασάνους, ὅταν
ἀνεμέσωσιν. § 8. Ἀπαίρουσι δὲ καὶ αἱ φάτται καὶ αἱ πελειάδες, καὶ οὐ χειμάζουσι, καὶ αἱ
χελιδόνες καὶ αἱ τρυγόνες· αἱ δὲ περιστεραὶ καταμένουσιν. Ὁμοίως δὲ καὶ οἱ ὄρτυγες, ἐὰν μή
τινες ὑπολειφθῶσι καὶ τῶν τρυγόνων καὶ τῶν ὀρτύγων ἐν εὐείλοις χωρίοις. § 9. Ἀγελάζονται δ´
αἵ τε φάτται καὶ αἱ τρυγόνες, ὅταν τε παραγίνωνται καὶ πάλιν ὅταν ὥρα ᾖ πρὸς τὴν
ἀνακομιδήν. Οἱ δ´ ὄρτυγες ὅταν ἐμπέσωσιν, ἐὰν μὲν εὐδία ἢ βόρειον ᾖ, συνδυάζονταί τε καὶ
εὐημεροῦσιν, ἐὰν δὲ νότος, χαλεπῶς ἔχουσι διὰ τὸ μὴ εἶναι πτητικοί· ὑγρὸς γὰρ καὶ βαρὺς ὁ
ἄνεμος· § 10. διὸ καὶ οἱ θηρεύοντες ἐπιχειροῦσι τοῖς νοτίοις. Εὐδίας δ´ οὐκ εὖ πέτονται διὰ τὸ
βάρος· πολὺ γὰρ τὸ σῶμα. Διὸ καὶ βοῶντες πέτονται· πονοῦσι γάρ. § 11. Ὅταν μὲν οὖν
ἐκεῖθεν παραβάλλωσιν, οὐκ ἔχουσιν ἡγεμόνας· ὅταν δ´ ἐντεῦθεν ἀπαίρωσιν, ἥ τε γλωττὶς
συναπαίρει καὶ ἡ ὀρτυγομήτρα καὶ ὁ ὦτος καὶ ὁ κύχραμος, ὅσπερ αὐτοὺς καὶ ἀνακαλεῖται
νύκτωρ· καὶ ὅταν τούτου τὴν φωνὴν ἀκούσωσιν οἱ θηρεύοντες, ἴσασιν ὅτι οὐ καταμένουσιν.
Ἡ δ´ ὀρτυγομήτρα παραπλήσιος τὴν μορφὴν τοῖς λιμναίοις ἐστί, καὶ ἡ γλωττὶς γλῶτταν
ἐξαγομένην ἔχουσα μέχρι πόρρω. § 12. Ὁ δ´ ὦτος ὅμοιος ταῖς γλαυξὶ καὶ περὶ τὰ ὦτα πτερύγια
ἔχων· ἔνιοι δ´ αὐτὸν νυκτικόρακα καλοῦσιν. Ἔστι δὲ κόβαλος καὶ μιμητής, καὶ ἀντορχούμενος
ἁλίσκεται, περιελθόντος θατέρου τῶν θηρευτῶν, καθάπερ ἡ γλαύξ. Ὅλως δὲ τὰ γαμψώνυχα
πάντα βραχυτράχηλα καὶ πλατύγλωττα καὶ μιμητικά· καὶ γὰρ τὸ Ἰνδικὸν ὄρνεον ἡ ψιττάκη, τὸ
λεγόμενον ἀνθρωπόγλωττον, τοιοῦτόν ἐστι· καὶ ἀκολαστότερον δὲ γίνεται, ὅταν πίῃ οἶνον.
Ἀγελαῖοι δὲ τῶν ὀρνίθων εἰσὶ γέρανος, κύκνος, πελεκάν, χὴν ὁ μικρός.
| [8,14] CHAPITRE XIV.
§ 1. Les actions diverses des animaux ont pour objets :
l'accouplement, la production des petits, la recherche de la nourriture, qui doit être
suffisamment abondante, le froid et le chaud, et enfin les migrations, suivant les saisons
de l'année. Tous les animaux en effet sentent le changement du froid et de la chaleur,
par leur organisation même; et tout comme, dans l'espèce humaine, certains peuples se
retirent dans des maisons en hiver, tandis que d'autres, disposant de vastes contrées,
vont chercher la chaleur en hiver et le froid en été, de même aussi ceux des animaux qui
peuvent changer de lieux ne manquent pas de le faire.
§ 2. Ainsi, tandis que les uns restent dans les climats dont ils ont l'habitude, parce
qu'ils y trouvent tout ce qu'il leur faut, les autres changent de demeures, fuyant (597b) à
l'approche de l'hiver, et vers l'équinoxe d'automne, les rives du Pont et les régions froides;
et après l'équinoxe du printemps, revenant des climats chauds vers les plus froids, par
crainte des chaleurs brûlantes.
§ 3. Dans ces migrations, les uns viennent de lieux voisins; d'autres viennent de
toute extrémité, peut-on dire. Par exemple, les grues se transportent de la Scythie dans
les marais de la Haute-Égypte, d'où sort le Nil. C'est le pays où habitent les Pygmées,
auxquels elles font la guerre; car les Pygmées ne sont pas du tout une fable, et il existe
réellement une race d'hommes, comme on l'assure, de très petite taille, ainsi que leurs
chevaux, et qui passent leur vie dans des cavernes.
§ 4. Les pélicans aussi se déplacent. Ils s'envolent des bords du Strymon vers ceux
de l'Ister, où ils vont faire leurs petits. Ils émigrent en troupes serrées, les premiers
attendant les derniers, parce que, au passage des montagnes, les derniers ne peuvent
plus être vus par ceux qui les précèdent.
§ 5. Les poissons font les mêmes migrations, les uns, sortant du Pont et y retournant
, les autres quittant en hiver la haute mer pour se rapprocher de la terre, où ils
recherchent la chaleur; et dans l'été, retournant des bords de la terre dans les hautes
eaux, où ils peuvent trouver plus de fraîcheur. Parmi les oiseaux, ceux qui ne sont pas
très forts descendent, en hiver et par les gelées, dans la plaine, afin d'y avoir plus chaud;
et l'été venu, ils retournent à la montagne pour éviter les chaleurs qui les brillent.
§ 6. Ce sont toujours les espèces les plus faibles qui commencent I'émigration les
premières, afin d'éviter l'un ou I'autre excès de température. Ainsi, les maquereaux
partent avant les thons; et les cailles devancent les grues. Les unes émigrent dans le
mois de Boédromion les autres, dans le mois de Moemactérion. Toutes les espèces son!
toujours plus grasses quand elles reviennent des climats chauds: et c'est ainsi que les
cailles sont plus grasses à l'automne qu'au printemps. Il se trouve que c'est à la même
époque que l'émigration a lieu, soit des climats chauds, soit des climats froids. C'est aussi
à l'époque du printemps que toutes ces espèces sont plus portées à l'accouplement, et
quand elles reviennent des contrées chaudes.
§ 7. Ainsi qu'on vient de le dire, ce sont les grues, parmi les oiseaux, qui émigrent
d'une extrémité de la terre à l'autre. Elles volent en prenant le vent. Mais ce qu'on dit
(598a) de leur prétendue pierre est faux. On assure en effet qu'elles prennent une pierre
pour se lester, laquelle pierre serait bonne à éprouver l'or, quand par hasard une grue en
laisse tomber une de son bec.
§ 8. Les ramiers et les bisets émigrent et ne passent pas l'hiver dans nos contrées,
non plus que les hirondelles et les tourterelles. Mais les colombes n'émigrent pas; et elles
restent dans nos pays. Les cailles s'en vont comme les tourterelles; et s'il en reste
quelques-unes, c'est qu'elles se trouvent dans des lieux bien exposés au soleil.
§ 9. Les grands ramiers et les tourterelles s'assemblent en troupes, soit lorsqu'elles
arrivent, soit quand la saison du départ est venue de nouveau. Quand les cailles sont de
passage, et que le temps est beau ou que règne le vent du nord, elles s'accouplent et
jouissent du temps; mais en cas de vent du sud, elles ont beaucoup de difficultés à
s'envoler parce que le vent du sud est humide et violent.
§ 10. C'est pour cette raison que les oiseleurs ne recherchent jamais ces oiseaux par
beau temps, mais seulement lors de la prédominance des vents du sud, quand l'oiseau
ne peut voler à cause de la violence du vent. Et, d'ailleurs, c'est à cause de l'embarras dû
à la grosseur de son corps que l'oiseau jette toujours des cris perçants tout en volant :
tant est pénible son travail.
§ 11. Quand les cailles viennent de l'étranger elles n'ont aucun chef, mais quand
elles émigrent, la glottis partent avec elles, ainsi que la caille royale, et le hibou moyen
ducs, et le râle des genêts. Le râle des genêts les appelle la nuit, et quand les oiseleurs
entendent le coassement de l'oiseau dans la nuit ils savent que les cailles sont en
mouvement. La caille royale est comme un oiseau de marais, et la glottis a une langue
qui peut se projeter loin de son bec.
§ 12. Le hibou moyen duc est comme un hibou ordinaire, seulement il a des plumes
autour de ses oreilles ; certains l'appellent le corbeau de nuit. C'est un grand drôle
d'oiseau, et c'est un excellent imitateur ; un oiseleur dansera devant lui et, lorsque
l'oiseau imite ses gestes, un complice arrive par derrière et l'attrape. Le hibou commun
est attrapé de la même façon.
Les oiseaux qui vont en bandes sont : la grue, le cygne, le pélican et la petite-oie.
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