Texte grec :
[3,5] CHAPITRE V.
1 Τὰ δὲ νεῦρα τοῖς ζῴοις ἔχει τόνδε τὸν τρόπον. Ἡ μὲν ἀρχὴ καὶ τούτων ἐστὶν ἀπὸ τῆς καρδίας· καὶ γὰρ ἐν αὑτῇ ἡ καρδία ἔχει νεῦρα ἐν τῇ μεγίστῃ κοιλίᾳ, καὶ ἡ καλουμένη ἀορτὴ νευρώδης ἐστὶ φλέψ, τὰ μὲν τελευταῖα καὶ παντελῶς αὐτῆς· ἄκοιλα γάρ ἐστι, καὶ τάσιν ἔχει τοιαύτην οἵαν περ τὰ νεῦρα, ᾗ τελευτᾷ πρὸς τὰς καμπὰς τῶν ὀστῶν. Οὐ μὴν ἀλλ´ οὐκ ἔστι συνεχὴς ἡ τῶν νεύρων φύσις ἀπὸ μιᾶς ἀρχῆς, ὥσπερ αἱ φλέβες. 2 Αἱ μὲν γὰρ φλέβες, ὥσπερ ἐν τοῖς γραφομένοις κανάβοις, τὸ τοῦ σώματος ἔχουσι σχῆμα παντὸς (516a) οὕτως ὥστ´ ἐν τοῖς σφόδρα λελεπτυσμένοις πάντα τὸν ὄγκον φαίνεσθαι πλήρη φλεβίων (γίνεται γὰρ ὁ αὐτὸς τόπος λεπτῶν μὲν ὄντων φλέβια, παχυνθέντων δὲ σάρκες),
3 τὰ δὲ νεῦρα διεσπασμένα περὶ τὰ ἄρθρα καὶ τὰς τῶν ὀστῶν ἐστι κάμψεις. Εἰ δ´ ἦν συνεχὴς ἡ φύσις αὐτῶν, ἐν τοῖς λελεπτυσμένοις ἂν καταφανὴς ἐγίνετο ἡ συνέχεια πάντων. Μέγιστα δὲ μέρη τῶν νεύρων τό τε περὶ τὸ μόριον τὸ τῆς ἅλσεως κύριον (καλεῖται δὲ τοῦτο ἰγνύα), καὶ ἕτερον νεῦρον διπτυχές, ὁ τένων, καὶ τὰ πρὸς τὴν ἰσχὺν βοηθητικά, ἐπίτονός τε καὶ ὠμιαία. Τὰ δ´ ἀνώνυμα περὶ τὴν τῶν ὀστῶν ἐστι κάμψιν· πάντα γὰρ τὰ ὀστᾶ, ὅσα ἁπτόμενα πρὸς ἄλληλα σύγκεινται, συνδέδενται νεύροις, 4 καὶ περὶ πάντα ἐστὶ τὰ ὀστᾶ πλῆθος νεύρων. Πλὴν ἐν τῇ κεφαλῇ οὐκ ἔστιν οὐδέν, ἀλλ´ αἱ ῥαφαὶ αὐταὶ τῶν ὀστῶν συνέχουσιν αὐτήν. Ἔστι δ´ ἡ τοῦ νεύρου φύσις σχιστὴ κατὰ μῆκος, κατὰ δὲ πλάτος ἄσχιστος καὶ τάσιν ἔχουσα πολλήν. Ὑγρότης δὲ περὶ αὐτὰ μυξώδης γίνεται, λευκὴ καὶ κολλώδης, ᾗ τρέφεται καὶ ἐξ ἧς γινόμενα φαίνεται. Ἡ μὲν οὖν φλὲψ δύναται πυροῦσθαι, νεῦρον δὲ πᾶν φθείρεται πυρωθέν· κἂν διακοπῇ, οὐ συμφύεται πάλιν. 5 Οὐ λαμβάνει δ´ οὐδὲ νάρκη, ὅπου μὴ νεῦρόν ἐστι τοῦ σώματος. Πλεῖστα δ´ ἐστὶ νεῦρα περὶ τοὺς πόδας καὶ τὰς χεῖρας καὶ πλευρὰς καὶ ὠμοπλάτας καὶ περὶ τὸν αὐχένα καὶ τοὺς βραχίονας. 6 Ἔχει δὲ νεῦρα πάντα ὅσα ἔχει αἷμα· ἀλλ´ ἐν οἷς μή εἰσι καμπαὶ ἀλλ´ ἄποδα καὶ ἄχειρά ἐστι, λεπτὰ καὶ ἄδηλα· διὸ τῶν ἰχθύων μάλιστά ἐστι δῆλα πρὸς τοῖς πτερυγίοις.
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Traduction française :
[3,5] CHAPITRE V.
1 Les nerfs dans les animaux sont disposés de la manière suivante. Comme les veines, les nerfs partent aussi du cœur, qui a des nerfs et qui les contient dans sa plus grande cavité. Ce qu'on appelle l'aorte n'est qu'une veine nerveuse, dont les extrémités sont absolument de la nature des nerfs. On peut voir en effet que ces extrémités ne sont plus creuses, et qu'elles ont la même possibilité de se tendre qu'ont les nerfs, aux points où elles aboutissent aux flexions des os. 2 Néanmoins, les nerfs ne sont pas comme les veines, continus sans interruption, à partir de leur première et unique origine. Les veines ressemblent aux esquisses des peintres; et elles prennent si bien toute la forme du corps (516a) que sur les personnes très-maigres, on croirait que la masse totale du corps n'est remplie que de veines ; car sur les gens maigres, les veines tiennent la même place que les chairs dans les gens gras.
3 Les nerfs sont répartis dans les membres, ou articulations, et dans les jointures des os, où se font les flexions; et si, de leur nature, ils étaient continus, la continuité de tout se verrait aisément sur les personnes maigres. Les places principales des nerfs sont d'abord celle de qui dépend l'action du saut; on la nomme le jarret; et ensuite, un autre nerf double, le tendon. Puis, viennent, sous le rapport de la force, les nerfs qu'on appelle l'extenseur et le nerf de l'épaule. Puis enfin, il y a des nerfs auxquels on n'a pas donné de nom et qui servent à l'articulation des os ; car tous les os qui, en se rejoignant, s'articulent les uns sur les autres, sont reliés par des nerfs. 4 Autour de chaque os, il y a toujours une quantité de nerfs, si ce n'est pour la tête, où il n'y en a aucun, et où ce sont les sutures des os eux-mêmes qui la maintiennent. Le nerf peut, par sa nature, se diviser en long, mais non dans sa largeur ; et il peut s'allonger beaucoup. Autour des nerfs, il y a un liquide muqueux, de couleur blanche, gluant, qui les nourrit et qui paraît les produire. La veine peut être brûlée sans se détruire; mais le nerf soumis au feu est détruit tout entier; et si on le coupe, il ne reprend jamais. 5 L'engourdissement n'affecte pas les parties du corps où il n'y a pas de nerfs. Celles où il y a le plus de nerfs sont les pieds, les mains, les côtes et les omoplates, le cou et les bras. 6 Tous les animaux qui ont du sang ont aussi des nerfs; mais dans les animaux sans articulations, et qui n'ont ni pieds, ni mains, les nerfs sont ténus et imperceptibles. Dans les poissons, les nerfs les plus apparents sont ceux des nageoires.
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